Nicolas Beaupré - Ecrits de guerre, 1914-1918 .
A l'occasion des Rendez-vous de l'Histoire de Blois,
Nicolas Beaupré vous présente "Ecrits de guerre, 1914-1918" aux éditions CNRS. Préface d'
Annette Becker. http://www.mollat.com/livres/beaupre-nicolas-ecrits-guerre-1914-1918-9782271079190.html Notes de musique : Gnomone a Piacere by MAT64
Les révolutionnaires étaient vus, au début de la Révolution, comme des
hommes du tiers état insurgés contre leurs maîtres, et non comme des compatriotes. Les nobles qui, par leur émigration, montraient leur opposition à l’égalité civile, refusaient d’être les concitoyens de roturiers, leurs égaux au sein d’une même nation. Dans cette perspective, l’affrontement ne pouvait pas être pensé par eux comme une guerre civile. Celle-ci n’était envisageable que dans la mesure où, comme au moment des guerres de religion, des nobles s’affrontaient par le truchement d’armées de roturiers.
Les témoignages de tous types, lettres et journaux intimes notamment, évoquent abondamment le cycle de fêtes et la manière dont il est affecté par la guerre. Les plus patriotes subliment ces Noël de guerre, à l'image d'un Henri Ghéon, fraîchement converti, qui n'a pas peur de l'emphase :
C'est à Noël, dans la basilique primitive de Reims, à l'endroit même où Dieu, hélas ! n'a plus de toit pour s'abriter, que Clovis, père de la France, courba la tête devant saint Rémi et reçut le très saint Baptême. C'est à Noël que fut scellé le pacte entre Dieu et notre pays. France née avec Dieu, France née en Dieu, ô prodige !
Cette omniprésence de la guerre dans les différents domaines et champs culturels impliqua un processus que John Horne a qualifié de "démobilisation culturelle". Les valeurs, les représentations, les images, les pratiques spécifiques qui accompagnaient la guerre ne disparurent ou ne se transformèrent pas du jour au lendemain. La Grande Guerre imprégna longtemps les milieux de la culture et leurs productions. (p. 377)
La décadence française n'est qu'un ignoble argument des oppresseurs. Voilà pour le présent dans cette guerre de trente ans. Quant à l'avenir, nous en répondons !
Charles de Gaulle, 18 septembre 1941