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Critiques de Nicolas Debon (115)
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L'Essai

Véritable transition avec ma dernière lecture

La faute aux chinois (p 96)

♫Quand nous chanterons le temps des cerises

Et gai rossignol et merle moqueur

Seront tous en fête

Les belles auront la folie en tête

Et les amoureux du soleil au coeur♫

Antoine Renard - création en 1868 +

Nombreux interprètes dont Tino Rossi - 1938 +

Yves Montand - 1955 + Mouloudji - 1958 +

Juliette Gréco - 1983 + Léo Ferré - 1988 + (liste non exhaustive....)

et ma lecture en cours de Bernard Werber

la Boîte de Pandore (p197) :

"[...] Les kibboutzim, ça fonctionne, il n'y a pas d'argent et tout le monde fait ce qui va être utile au groupe "



-----♪-----♫-----🍒---⛔---🍒-----♫------♪-----



-L'Essai- aurait pu être un dernier hommage à Christophe Dominici, car dans ce livre BD documentaire, il est aussi question de transformation .

1903-1907 ,Aiglemont commune au milieu de la forêt des Ardennes, les anarchistes ont décidé de transformer la parole en actes . L'Essai est le nom donné à une colonie libertaire ou Fortuné Henry et ses compagnons d'infortune vont s'essayer à créer la colonie initiale de l'humanité future, baptisée l'Essai, Colonie Communiste expérimentale; Montrer combien l'autorité est irrationnelle et immorale, la combattre sous toutes ses formes; Voilà leur oeuvre, marcher à la conquête d'un meilleur devenir...

♪Il semble encor loin ce temps d'anarchie,

Mais, si loin soit-il, nous le pressentons.

Une foi profonde

Nous fait entrevoir ce bienheureux monde♪

Page 63 chanté sur l'air du temps des cerises ....

Quelle transition, cet Essai pouvait-il nous transformer !!?









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L'invention du vide

Bel album sur la conquête du Grépon par Mummery en 1881. Les dessins de la montagne sont très réalistes, la protogine des aiguilles chamoniardes très bien rendue, les surplombs vertigineux sur la mer de Glace impressionnants en pleine page, l'ambiance d'alpinisme parfaite.



Les visages des grimpeurs sont moins travaillés et, si on identifie bien Mummery par ses lunettes, les expressions auraient peut-être se trouver mieux traduites.



C'est néanmoins une belle BD de haute montagne permettant aux plus jeunes de découvrir ce fameux Grépon qui tarda tant à être conquis.
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Marathon

Un choix de couleurs épuré, avec essentiellement du brun-rouge et quelques bleus tirant vers le noir, pour transporter les lecteurs de Nicolas Debon en 1928, à Amsterdan, pour l'épreuve du marathon lors des Jeux Olympiques.



De grandes vedettes de la course participent à ce marathon et parmi eux, un ouvrier français d'une trentaine d'années, d'origine algérienne, quasiment inconnu, ignoré des journalistes suivant le marathon, marathon où il va remporter la victoire.



Les dessins de Nicolas Debon suffisent en eux-mêmes, très souvent sans texte -- et j'aime beaucoup ce choix de laisser seuls les yeux s'imprégner d'une histoire --, ils relatent toutes les péripéties de la courses pour les différents participants, l'assurance des vainqueurs potentiels attendus, et puis les ailes de la victoire pour El Ouafi Boughéra.



Nicolas Debon a choisi fort justement d'arrêter son dessin au moment où le vainqueur franchit la ligne d'arrivée laissant l'image d'une gloire éphémère durement acquise pénétrer l'esprit des lecteurs.



Il complète néanmoins utilement son propos avec une sorte de postface retraçant la vie de El Ouafi Boughéra, qui sombra dans l'oubli malgré son exploit, le Comité olympique se rachetant quelque peu de son exclusion en finançant sa sépulture suite à sa mort violente, assassiné.



C'est un très beau roman graphique qui donne l'opportunité de réfléchir aux mécanismes sournois de l'exclusion de la différence, de la couleur, de la culture, de la religion, particulièrement en France aujourd'hui où des extrêmes veulent s'arroger une majorité d'opinion qu'ils ne détiennent pas vraiment mais dont ils pourraient s'emparer si nous gardons les yeux fermés.



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L'Essai

Le 14 juin 1904, Fortuné Henry descend à la gare d'Aiglemont, dans les Ardennes, avec un projet bien en tête : créer la colonie initiale de l'humanité future. Avec les 1000 francs dont il disposait, il a fait acheter, sous le nom d'un ami, un pré immense entouré de bois et couvert de sources. Tout était à faire et aussitôt, le jeune homme s'attelle à diverses tâches : creuser, déblayer, retourner, niveler, canaliser et se construit une petite cabane. Un comportement qui suscite la curiosité des villageois à qui il explique son projet de créer une société sans gouvernement, sans autorité, dans laquelle les hommes et les femmes vivraient et travailleraient ensemble. Attirés par cette idée, dès novembre, certains rejoignent l'anarchiste qui voit peu à peu son dessein prendre forme...



Inspiré d'un fait réel, cet album retrace l'histoire de l'Essai, autrement un village communautaire et libertaire à Aiglemont, dans les Ardennes, au début des années 1900. L'anarchiste, Fortuné Henry, décida en 1903 de créer un village communautaire, à partir de rien. Sans demander à quiconque de le rejoindre ou de l'aider, l'on vint, d'ici ou là, de son propre chef, charmé par cette idée société nouvelle. Tout d'abord fasciné, encensé puis stigmatisé, l'anarchiste suscita bien des débats. Aujourd'hui, ce projet paraît bien utopique. Dans cet album, Nicolas Debon dresse le portrait d'un homme désireux d'une vie meilleure et sans contrainte. Graphiquement, en couleurs directes, l'auteur nous offre de superbes planches, s'attardant sur des champs labourés, sur cette forêt soufflée par le vent ou sur ce village ensoleillé. Un album intelligent et captivant...
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Marathon

Cet album est une double découverte.

Celle du dessinateur de BD Nicolas Debon. Un trait qui peut paraître assez épuré, mais qui fourmille de détails. Des dessins sépia et gris-bleu, cette dernière couleur servant à mettre en valeur le sujet de l'album.

Celle de El Ouafi Boughéra, athlète français d'origine algérienne qui gagna contre toutes attentes le marathon olympique d'Amsterdam en 1928.



L'histoire de ce marathon victorieux est contée avec beaucoup de simplicité, à un rythme qui s'apparente à celui d'un marathonien en fin de course ; on a parfois l'impression de haleter avec lui !

Des informations sur la biographie du vainqueur et le contexte historique sont fournies à la fin de l'ouvrage.

Belles découvertes !
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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L'invention du vide

28 juillet 1881. Albert Frederick Mummery, un alpiniste anglais, en route vers Chamonix, admire, depuis sa fenêtre, les fabuleux piliers de granit, les arêtes infranchissables ou encore les abîmes épouvantables. Une fois arrivé à destination, il est accueilli chaleureusement par Alexander Burgener et Benedikt Venetz, deux alpinistes suisses. Dès le lendemain soir, sac sur le dos, les trois amis tentent une ascension vers la moraine du glacier de la Charpoua. Malade, Venetz doit rebrousser chemin tandis que les deux autres continuent la fastidieuse montée, poursuivant leur reconnaissance de la Cime du grand Dru. Arrivés tout là-haut, heureux et enthousiastes, ils peuvent admirer le sommet aux allures de citadelle, l'aiguille la plus courtisée du massif: le Grépon. Mummery se met alors en tête de le conquérir d'ici deux jours...



Cet album, librement inspiré de l'oeuvre d'Albert Frederick Mummery, "My Climbs in the Alps and Caucasus", narre avec moult précisions cette conquête du Grépon qui se réalisa le 5 août 1881 par ces trois alpinistes vaillants et courageux, Mummery, Venetz et Burgener. Le Grépon, réputé inaccessible et encore vierge de tout pas humain, attire d'autant plus les trois hommes qui tiennent à laisser une trace. Nicolas Lebon s'attarde ainsi sur cette ascension, de la préparation à sa réussite. Tout est dépeint avec précision et minutie, peut-être parfois trop tant les détails et les termes techniques affluent. Graphiquement, l'auteur fait ici dans le détail, tout est minutieusement retranscrit. Au crayon gras et à la gouache, il nous offre de magnifiques dessins, du soleil qui se lève sur ces montagnes aux nuits noires. Une ascension comme si on y était... Vertigineux parfois...
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L'homme le plus fort du monde

Québec, novembre 1900. Dans sa roulotte, Louis Cyr reçoit la visite du médecin qui le somme de faire dorénavant attention s'il veut passer la nouvelle année. Prononçant des mots tels que troubles cardiaques, insuffisance rénale, asthme chronique ou encore régime, lui parlant de son poids, 160 kilos, il lui a suggéré de prendre sa retraite. Impensable pour Louis qui dirige un cirque qui attire les foules. Sa fille, inquiète pour sa santé, se rend à son chevet. C'est alors que Louis lui raconte son enfance auprès d'un grand-père qui était persuadé que la providence l'avait doté d'une puissance exceptionnelle...



Dans cet album, Nicolas Debon retrace l'histoire vraie de Louis Cyr, l'homme le plus fort du monde dont certains exploits restent encore inégalés à ce jour. À la fin du XIXème siècle, il devint une célébrité mondiale et ses exploits furent salués partout dans le monde. Il mit fin à sa carrière à cause de problèmes de santé. L'auteur nous dresse un portrait chaleureux, humble et touchant de cet athlète exceptionnel. Un album intéressant, émouvant et rythmé. Graphiquement, Nicolas Debon nous offre de très belles planches : un trait tendre et une palette de couleurs allant de l'ocre au sépia.
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L'Essai

Une histoire vraie : un homme anarchiste, veut créer une société ou il ne sera dépendant de personne mais surtout ou il sera libre. Le concept semble intéresser pas mal de monde. La communauté grandit vite et il faut s'adapter. La seule chose c'est que cette conviction et cette envie est tout simplement utopique.



J'ai été très intéressée par l'histoire, parce qu'effectivement la liberté ça me parle et pas qu'un peu d'ailleurs. Mais on se rend vite compte qu'en fait on ne peut jamais être libre totalement.. et en remettant les choses à aujourd'hui rien que la société de consommation nous rend esclaves de certaines multinationales.



En ce qui concerne les graphismes, j'ai beaucoup de mal avec ce style, qui semble fait à la peinture. les traits des personnages sont grossiers et je ne m'attache ni aux personnages ni aux paysages. Pourtant les toutes premières pages étaient prometteuses car dessinées d'une autre façon.



Une belle découverte mais qui reste quand même en demi-teinte.
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Le tour des Géants

Le Tour 1910, mythique.

Bon, perso, assez peu de souvenirs mais j'ai envie de faire confiance aux puristes.



Le Tour, le vrai, 4735 bornes dans les mollets et sans la méthode Armstrong siou'plait même si les recours aux produits illicites existaient déjà.

Quinze étapes, un festin de roi, un chemin de croix...

Sortez carte de France et crayon à papier mine 2mm dureté 2B et amusez-vous à reconstituer l'itinéraire de folie de cette course démesurée :

Paris / Roubaix / Metz / Belfort / Lyon / Grenoble / Nice / Nîmes / Perpignan / Kiev / Bagnères-de-Luchon / Bayonne / Bordeaux / Nantes / Brest / Caen / Paris. Tout le monde descend ! Une erreur s'est habilement glissée dans l'énoncé, sauras-tu la retrouver ?



Une année marquée par un duel fratricide, celui de deux coéquipiers, le français Lapize ( qui l'emportera finalement ) et le luxembourgeois Fabert ( qui l'emportera également mais juste un tout petit peu moins ).

Le chouette récit que voilà construit comme un carnet de bord.

Un chapitre, une étape. C'est basique mais efficace.

Voilà, fin des points positifs, passons aux choses qui fâchent. Et là, j'ai envie de pousser un cri d'alarme. Alaaaaaaaaarme !

C'est qui qui qu'a fait les dessins, hein, dis, non parce que déjà que les dialogues sont pas folichons mais associés à un coup de crayon aux proportions inexistantes, ça aurait facilement tendance à filer le bourdon sur la longueur, km 238 pour être précis. Je passe sur l'évocation fantômatique des divers paysages rencontrés, je voudrais pas donner l'impression d'une légère déception. Et le gars s'appelle Debon...



Tout à jeter ? Certainement pas !

Si l'adhésion au projet à bulles fut loin d'être pleine et entière, les innombrables infos glanées sur ce tour millésimé parvinrent à susciter l'envie d'en apprendre toujours plus plutôt que provoquer le bête abandon , km 238, petit rappel pour les retardataires.

Des conditions dantesques, un esprit pas toujours chevaleresque, un final à couper au couteau à huître, mémorable est bien le terme qui s'impose en définitive.

Physiquement à la limite, ces forçats de la route pouvaient l'être moralement. Empoisonnements, sabotages et bastonnades étaient alors chose fréquente. Comme si les fringales, les amendes journalières, les animaux dangereusement en liberté, les tourments climatiques, les étapes de folie ( entre 200 et 400 bornes ! ) et autres joyeusetés ne suffisaient pas.



Voilà, si 1910 aura été une grande année sportive, son évocation, elle, ne devrait pas laisser un souvenir impérissable...



2.5/5
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L'Essai

L'essai retrace l'histoire d'une expérimentation anarchiste dans les Ardennes . En 1903 Fortuné Henry veut " faire la démonstration que l'Autorité et les crimes qu'elle engendre n'est pas fatalement au seuil des sociétés". Il souhaite " permette aux hommes de s'affranchir d'eux mêmes d'abord,des autres ensuite,préparer une société harmonieuse d'hommes conscients, prélude d'un monde de Liberté et d'amour."Avec la totalité de l'argent dont il dispose il achète une vaste clairière décrite comme inexploitable. Rapidement il est rejoint par divers camarades et c'est ainsi que se crée la colonie d'Aiglemont. Bien qu'elle fut dissoute en 1909 son impact a été important et reste une référence dans le monde libertaire. Certainement que l'enthousiasme de son créateur et de tous ceux qui l'ont rejoint est ce qui a nourrit cette belle utopie. " Lorsqu'un homme rêve,ce n'est qu'un rêve ; que plusieurs hommes rêvent ensemble et c'est le début d'une réalité...". Beaucoup de journalistes, sympathisants, curieux sont venus visiter ce lieu , même Anatole France a soutenu cette aventure. Nicolas Debon permet une approche simple de l'esprit libertaire sans négliger certains détails,en insérant des photos d'époque. Il n'idealise pas la vie dans cette colonie car il dépeint par son texte et par les dessins la dureté du travail nécessaire à la survie de l'Essai. Il ne camoufle pas les travers de Fortuné qui peut se montrer violent et autoritaire contrairement à ses valeurs.

Ce n'est pas un coup de coeur mais une lecture intéressante au graphisme agréable .
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L'Essai

Inspiré d'un fait réel, cette bande dessinée retrace l'histoire de Fortuné Henry (que je qualifierais d'anarchiste) qui, en 1903, à Aiglemont, dans les Ardènes, a commencé à créer un endroit où il ne dépendrait de personne et serait libre. Petit à petit, il a été rejoint par d'autres personnes.



C'est ainsi qu'est né L'essai, un lieu où une société libertaire a vu le jour pendant quelques temps au début du 20ème siècle. Durant ce laps de temps, la communauté s'est agrandie de plus en plus, étant également visitée par des curieux·euses.



Nicolas Debon retrace cette histoire assez peu connue - du moins, il me semble - et dont je n'avais jusque-là pas connaissance. Grâce à ce livre, j'ai pu découvrir cet évènement historique. Malheureusement, j'ai trouvé le récit assez plat et ennuyeux, et je n'y ai pas accroché plus que cela.



Au niveau des illustrations, j'ai trouvé que les personnages étaient assez impersonnels (au niveau des traits, par exemple), ce qui ne me permettait pas de me souvenir aisément de qui était qui. Les paysages sont plutôt bien réalisés et m'ont plu, mais je n'ai pas aimé plus que cela les dessins, de façon générale.



En conclusion, c'est un ouvrage intéressant au vu du sujet traité, et avec quelques chouettes illustrations, mais que j'oublierais assez vite.
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Marathon

Marathon raconte la course du Marathon des Jeux Olympique de 1928 à Amsterdam. C’est juste le résumé d’une course, entre le reportage sportif et la fable nationaliste. Le graphisme est crayonné, avec des couleurs sépia, la colorisation apporte un côté vintage, le trait brut accentue les conditions difficiles, le vent, la poussière, et la difficulté de suivre l'épreuve avec des moyens limités pour les journalistes. C’est ce flou qui renforce le suspense. Ce qui marqua ce marathon, c’est son vainqueur atypique : Boughera El Ouafi est algérien, et court sous les couleurs de la France. Évidemment, cette victoire est très particulière, dans cette société colonialiste au racisme ordinaire, cette seule victoire française en athlétisme fait un peu tache. On a du mal à concevoir le peu d’impact qu’elle a eu, la victoire de Mimoun en 1956 fit beaucoup plus de bruit, mais c’est justement cette quasi indifférence qui souligne le malaise. Cette histoire a le mérite de rappeler l’exploit de ce petit homme, discret mais tenace, une force d’abnégation, de courage, là où le triomphalisme national vient parasiter la compétition, et perdre au final. Si ça avait été une fiction, c'eût été une belle histoire, mais la suite, racontée en dossier à la fin de la bande dessinée est moins reluisante.

Je ferais cependant un reproche à cette bande dessinée : la bande dessinée ne raconte que la course, comme un simple article journalistique, avec il est vrai un style graphique qui souligne l’atmosphère, mais cela ne ma pas convaincu pour autant. À mon avis, le dossier final aurait dû faire partie intégrante de la bande dessinée, et non pas être un ajout pour la compréhension, car il est indispensable de le lire, mais il semble faire partie d'une autre histoire, alors que c’est bien la même. Pour moi, il aurait fallu prolonger la bande dessinée, le parti pris de ne raconter que la course me fait l’effet d’un point de vue trop timide, et du coup, je suis resté sur ma faim.
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Marathon

Un peu d'autosatisfaction ne nuit pas. C'est donc sans doute parce que j'ai couru un marathon une fois dans ma vie que la couverture du "Marathon", de Nicolas Debon m'a attiré l'œil.

Pour être plus précis - et un peu moins prétentieux aussi, la couverture en elle-même aurait suffi à me happer. Un mot pour titre, un dessin épuré, une ambiance sombre où l'ombre du stade semble comme écraser les coureurs. Comme la distance même du marathon semble être un défi quelque peu inhumain pour ceux qui s'y frottent.

110 pages d'une histoire méconnue. Celle de El Ouafi Boughéra, tombée dans les oubliettes de l'Histoire. Un indigène, comme l'on dit alors, venu d'Algérie travailler à Billancourt, comme tant d'autres des siens. Qui vient faire le nombre à Amsterdam, en 1928, sur le marathon olympique, qui clôt traditionnellement les épreuves d'athlétisme. Un marathon éprouvant, dans des conditions dantesques, que Nicolas Debon rend parfaitement. Simplicité du trait, comme un film d'époque, avec du grain, du flou, des mises au point fluctuantes. 42 km où nous haletons aux côtés de El Ouafi et de sa folle remontée. Jusqu'à ... oui, jusqu'à quoi au juste ?

Lisez cet ouvrage, savourez-le. Allez plus loin avec le complément de fin de livre, qui apporte un éclairage historique indispensable.

Et qui me fait dire qu'il y avait jusque-là, dans mon panthéon personnel, la figure d'Alain Mimoun, et qu'il est désormais accompagné de El Ouafi Boughéra, le mécano de Billancourt.
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L'Essai

Arrivé en gare d'Aiglemont le 14 juin 1903, Fortuné Henry rejoint la parcelle qu'il vient d'acquérir, en lisière de la forêt des Ardennes et s'attelle aussitôt à drainer le sol et à bâtir un abri sommaire. Avec cette bande dessinée lumineuse, Nicolas Debon relate l'expérience de la colonie libertaire L'Essai, dont la renommé dépassa les frontières et attira des dizaines de curieux, désireux de découvrir cette utopie en acte.



Bientôt rejoint par des camarades ouvriers des communes voisines, il va édifier quelques bâtiments en dur, cultiver la terre, produire pour nourrir la petite communauté et vendre le surplus sur les marchés.

Mieux que les discours, les résultats de leur travail devaient convaincre du bien fondé des idées qu'ils entendaient démontrer : « Rien n'est enviable comme le bonheur ni contagieux comme l'exemple. » « Tout ce que nous avons fait ici l'a était sans qu'un ordre soit donné. Nous vivons sans dieu, sans patrie, sans maître, libres avec la sensation de vivre ce que nous souhaiterions avoir vécu. Cette vie nous a donné des jouissances incomparables des satisfaction journalière inconnues au sein de la société. On ne travaille pas par force mais par raison, pas pour soi mais pour tous, pour les camarades qui nous entourent, et, sur un plan général, pour l'humanité. Montrer combien l'autorité est irrationnelle et immorale, la combattre sous toutes ses formes… permettre aux hommes de s'affranchir de eux-mêmes d'abord, des autres ensuite, préparer une société harmonieuse d'hommes conscients, prélude d'un monde de liberté et d'amour. Voilà notre oeuvre : marcher à la conquête d'un meilleur avenir. » Journalistes, artistes et militants du monde entier succèdent aux curieux des villages alentour pour contempler la révolution sociale réalisée. Un hebdomadaire est aussi imprimé sur place, le Cubilot, avant d'être poursuivi et condamné.



Nicolas Debon signe un remarquable album, soucieux de rendre la lumière de chaque scène autant que d’éclairer cette expérimentation qui semble l'avoir fasciné.



Article à retrouver sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Marathon

Un roman graphique biographique qui nous emmène entre les deux guerre à Amsterdam où se déroule les 9eme jeux olympiques. Nous allons assister à la mythique épreuve du Marathon et embarquer aux côtés des coureurs pour les 42,195 km qui useront à tour de rôles les athlètes internationaux parmi lesquels Boughéra El Ouafi. Ce sportif originaire d’Algérie, ouvrier des usines Renault de Billancourt remporte la médaille d’or pour la France.

Nicolas Debon revient donc sur cette épreuve à travers laquelle, il nous conte une époque où les Hommes qui ne voulaient plus jamais cela en parlant de la Grande Guerre, disent vouloir construire un monde meilleur. Meilleur surtout pour les « blancs ». On le verra dans ce récit, plus que la fierté de voir la France gagner, il y a une certaine gêne à ce que ce soit grâce à un « petit arabe ».

En plus de ses qualités scénaristiques, cet ouvrage se distingue par de très belles planches colorées dans des nuances de brun-rouge où juste se détache le bleu des athlètes français.

Une belle réussite qui rend un bel hommage au vainqueur français oublié.
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L'invention du vide

J’ai aimé cette manière de représenter la montagne. Les vignettes sont traitées en peinture réhaussées au pastel, cela donne une belle lumière vibrante et riche, les angles de vue, les silhouettes de couleurs sur les flancs de roche et de glace sont intense et apportent une force dramatique au récit. Le récit en lui même reste un peu trop dans le ton du témoignage, les dialogues un peu trop centrés sur la technique, j’aurai aimé pouvoir m’attacher un peu plus aux personnages. Malgré cela, c’est une très belle bande dessinée, enrichissante pour la connaissance de l’alpinisme et aussi pour les yeux.
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Marathon

Amsterdam 1928, un presque inconnu court le marathon avec ses coéquipiers de l'équipe de France et 42 kilomètres plus tard monte sur la première marche du podium.

Cet homme c'est El Ouafi Boughera, manoeuvre chez Renault.



Son parcours après sa victoire est fait d'accidents, d'abandon et de misère.



Nicolas Debon rend hommage au sportif; dommage qu'il profite de ce moment de grâce pour tout sportif pour fustiger la politque française de l'epoque.



Les dessins en bleu,blanc et rouges sont épurés, peu de dialogues mais une introspection proposée par l'auteur sur ce qu'a ou aurait pensé El Ouafi comme tous l'appelaient .
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L'Essai

Ce récit est basé sur l’histoire réelle d’un phalanstère, anarchiste et communiste, installé dans les Ardennes, de 1903 à 1906, trois ans de rêve, d’utopie, d’idéalisme à une époque coincée entre la Commune de Paris et la Première Guerre Mondiale.

Le graphisme est en peinture tout en pâte rehaussée de crayons de couleurs ou de pastels, épais et velouté, la gamme de couleurs oscille entre les ocres et les gris, lumineux. Un soin est apporté aux représentations de lisières de bois, de champs, de paysages sous la neige. Le graphisme nous met dans l’ambiance de ce retour à la nature. On découvre la volonté d’autarcie économique d’une communauté, au fin fond des Ardennes françaises, entraînée par la détermination de Fortuné Henry. L’Essai, c’est le nom donné à cette communauté, un désir de prouver par les actes la justesse des théories anarchistes. J’ai aimé le parti pris de Nicolas Debon de ne pas vouloir romancer cette aventure, il oscille entre simple récit naturaliste et compte rendu journalistique, sans emphase lyrique ou tragique, il se contente de nous le faire constater, de nous immerger dans l’époque, et de nous faire vivre les évènements comme ils se sont déroulés, laissant le discours politique et sociologique en découler de lui-même, mettant au même niveau les intempéries et les idéaux. Le résultat est passionnant, édifiant, cette histoire mérite d’être connue, Nicolas Debon à choisi la bonne manière de nous la raconter.
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Marathon

On va avoir droit à une course de marathon lors des jeux olympiques organisés aux Pays-Bas en 1928. Le monde se regroupait dans cet événement sportif fraternel dix ans après la terrible Première Guerre Mondiale. Cela ne pouvait pas faire de mal.



Cette course va nous être détaillée dans les moindres détails avec les concurrents en lisse. C'est un algérien colonisé représentant la France qui va remporter la mise alors que rien ne l'y prédisposait. Boughéra El Ouafi était ouvrier mécano à Billancourt. Il va affronter les meilleurs au monde dans cette course de 42,195 kilomètres. Bref, personne n'aurait misé sur lui. C'était une victoire quasi inespérée ce qui constitue un vrai exploit sportif.



Le graphisme est assez austère mais d'une grande simplicité. Il faut aimer. A noter qu'il y aura très peu de texte pour qu'on suive avec une plus grande fluidité ce récit. La place des images est prédominante avec une narration quasi absente.



Pour le reste, on aura droit à une photo du vrai marathonien vainqueur qui va sombrer dans l'oubli par la suite, abandonné également par les instances sportives.



J'ai bien aimé le dossier final en guise d'épilogue pour mieux comprendre ce qui s'est passé et le devenir de ce sportif qui méritait sans doute mieux. En effet, il restera pour toujours le premier athlète africain indigène à décrocher une médaille olympique, qui plus est en or. Marathon lui rend hommage et c'est très bien.

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L'invention du vide

Très belle biographie en images des alpinistes Albert-Frederick Mummery, Benedikt Venetz et Alexander Burgener. le premier est doté d'une intelligence aiguë et d'en sens de l'humour incisif au style très britannique. Benedikt et Alexander sont des Valaisans, des vagabonds très particuliers, des défricheurs de limbes, des fouleurs de glace vive, des dévoreurs de rochers froids et durs, des marcheurs de cimes…

Ce sont bien sûr des fous, arpentant ces espaces verticaux que la seule représentation en images – magnifique au demeurant – suffit à faire naître la terreur chez le novice que je suis.

Grimper… grimper… grimper encore… et puis finalement fumer la pipe entre amis, voici leur Credo. Alors, apparait bientôt le Grand Gendarme du Grépon dans toute sa splendeur, vaincu par trois illuminés géniaux.

Cet album retraçant l'histoire de l'alpinisme à la fin du XIXe s. est un coup de maître !
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