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Le Tour 1910, mythique. Bon, perso, assez peu de souvenirs mais j'ai envie de faire confiance aux puristes. Le Tour, le vrai, 4735 bornes dans les mollets et sans la méthode Armstrong siou'plait même si les recours aux produits illicites existaient déjà. Quinze étapes, un festin de roi, un chemin de croix... Sortez carte de France et crayon à papier mine 2mm dureté 2B et amusez-vous à reconstituer l'itinéraire de folie de cette course démesurée : Paris / Roubaix / Metz / Belfort / Lyon / Grenoble / Nice / Nîmes / Perpignan / Kiev / Bagnères-de-Luchon / Bayonne / Bordeaux / Nantes / Brest / Caen / Paris. Tout le monde descend ! Une erreur s'est habilement glissée dans l'énoncé, sauras-tu la retrouver ? Une année marquée par un duel fratricide, celui de deux coéquipiers, le français Lapize ( qui l'emportera finalement ) et le luxembourgeois Fabert ( qui l'emportera également mais juste un tout petit peu moins ). Le chouette récit que voilà construit comme un carnet de bord. Un chapitre, une étape. C'est basique mais efficace. Voilà, fin des points positifs, passons aux choses qui fâchent. Et là, j'ai envie de pousser un cri d'alarme. Alaaaaaaaaarme ! C'est qui qui qu'a fait les dessins, hein, dis, non parce que déjà que les dialogues sont pas folichons mais associés à un coup de crayon aux proportions inexistantes, ça aurait facilement tendance à filer le bourdon sur la longueur, km 238 pour être précis. Je passe sur l'évocation fantômatique des divers paysages rencontrés, je voudrais pas donner l'impression d'une légère déception. Et le gars s'appelle Debon... Tout à jeter ? Certainement pas ! Si l'adhésion au projet à bulles fut loin d'être pleine et entière, les innombrables infos glanées sur ce tour millésimé parvinrent à susciter l'envie d'en apprendre toujours plus plutôt que provoquer le bête abandon , km 238, petit rappel pour les retardataires. Des conditions dantesques, un esprit pas toujours chevaleresque, un final à couper au couteau à huître, mémorable est bien le terme qui s'impose en définitive. Physiquement à la limite, ces forçats de la route pouvaient l'être moralement. Empoisonnements, sabotages et bastonnades étaient alors chose fréquente. Comme si les fringales, les amendes journalières, les animaux dangereusement en liberté, les tourments climatiques, les étapes de folie ( entre 200 et 400 bornes ! ) et autres joyeusetés ne suffisaient pas. Voilà, si 1910 aura été une grande année sportive, son évocation, elle, ne devrait pas laisser un souvenir impérissable... 2.5/5 + Lire la suite |