Citations de Nicolas Hulot (141)
Souvent, on me disait "T'es content, on a fait ce que tu as demandé ?" mais moi, ce n'est pas ça que j'avais envie d'entendre ! J'avais pas envie d'entendre qu'on faisait les choses pour me faire plaisir ! J'avais envie d'entendre qu'on faisait les choses parce qu'on avait compris la gravité de la situation.
La lucidité engendre de la douleur, mais aussi de la culpabilité parce que notre mode de vie, et toutes nos habitudes se retrouvent sur le banc des accusés. Ce ressenti intérieur n'est pas de la responsabilité des lanceurs d'alerte qui ne font que témoigner de l'état du monde, il est inhérent à la prise de conscience.
On nomme "solastalgie" la souffrance psychique qui fait suite à la prise de conscience des blessures infligées à la Terre. Parfois accompagnée d'un sentiment d'impuissance devant l'immensité des enjeux, de colère, d'anxiété ou de tristesse, voire tout cela à la fois, elle est de plus en plus partagée par nos contemporains. Elle se heurte souvent au déni et à l'optimisme forcené d'une société basée sur le crédit.
Peu d'entre nous ont vécu le rêve de voler avec des condors ou de nager avec des dauphins, mais est-ce indispensable pour retrouver un peu d'humilité dans la grande chaîne du vivant ?
L'économie réalisée avec la baisse des APL va être dérisoire pour le budget de l’État alors que l'impact social et symbolique lui, sera désastreux !
D'origine grecque, le terme "économie" signifie étymologiquement "l'administration de la maison". Avant de désigner l'ensemble des activités humaines de production, e distribution et de consommation, l'économie est "ce que l'on épargne".
En l'occurrence, l'inversion du crédit porté au nécessaire et au superflu fait que plus une activité profite à autrui , moins elle est rémunérée et socialement valorisée.
Le dérèglement climatique est la conséquence d'un phénomène que les pays du sud n'ont pas provoqué, qui est lui-même la conséquence d'un mode de développement dont ils n'ont pas profité, et qui s'est bien souvent fait à leur détriment.
Ce que je croyais immuable a disparu le temps d'une absence. Aucun territoire, même le plus reculé, n'échappe à la blessure de l'homme. Pendant 30 an de rencontres et d découvertes sans relâche, pendant 30 ans de noces avec la planète, j'ai eu ce sentiment, à la fois de tristesse et d'émerveillement, d'arriver juste à temps pour observer des reliques.
Est-ce que vous savez que vous avez les plus beaux yeux du monde ? [...] Parce que vous avez vu les plus belles choses au monde.
- Tu sais où elle vit, la girafe ?
- Ben oui, au zoo !
Nous découvrons que la Terre est plus petite que nous ne l'avons jamais imaginé, et qu'ainsi pèse sur notre espèce une grave menace. Les scientifiques l'appellent ma 6ème extinction, par référence aux catastrophes antérieures qui jalonnent l'histoire de la planète et ont fait disparaître des espèces entières, avec cette fois une nuance de taille : si cette catastrophe se produit, elle nous concernera à un double point de vue : nous en serons ma cause et nous en subirons les conséquences.
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Être une poussière dans le temps devrait nous obliger à un peu plus d’humilité. Pourtant, notre inclination à la domination et à l’exploitation de la nature a déréglé, en un siècle, un système écologique stable depuis 800 000 ans.
Il ne faut pas vider la ^planète pour remplir les cages.
Ce qui est facile n’a pas de saveur." [ Nicolas Hulot, extrait de "Etats d’âme" ]
un dossier complexe est directement lié à celui des émissions de gaz à effet de serre : il s'agit de celui de la production énergétique. Un halo d'incertitude entoure le problème, un tabou, également : on ne remet pas en cause le nucléaire, vaisseau amiral de l'industrie française des Trente Glorieuses finissantes. Remarquons au passage que la notion clé de l'indépendance énergétique relève du leurre : que je sache, nous ne disposons guère d'uranium en France. le monde ne se partageant jamais entre le bien et le mal, il me me parait fondamental d'aborder cette question sans dogmatisme
Je n'ai pas envie que mon fils Nelson et tous ceux de sa génération ne disent plus tard : les salauds, ils savaient.
Pour que la consommation soit humainement et écologiquement soutenable, il est impératif de veiller à :
[...]
-résister aux sirènes de la publicité et du marketing, qui maquillent la réalité.
« L’optimisme et le pessimisme expriment sous des formes différentes la même capitulation face au futur ; car tous deux le traitent comme une fatalité et non comme un choix. »
David Brower
La question centrale qui se pose désormais est celle-ci : la croissance est-elle la solution ou le problème ? La réponse ne souffre guère de doute, et une phrase suffit à la fournir : nous nous heurtons aux limites de la planète. Un élève de CM1 peut comprendre que, si notre appétit augmente sans cesse alors que notre potager demeure à taille fixe, il ne peut y avoir de dénouement heureux.
Joseph Stiglitz, ancien artisan du capitalisme mondial du temps où il était vice-président de la Banque mondiale, mais depuis lors converti à la rigoureuse critique de ce même capitalisme mondial, et prix Nobel d’économie, n’hésite pas a constater dans un des raccourcis saisissants dont il a le secret : « La vache européenne moyenne reçoit une subvention de deux dollars par jour […]. Plus de la moitié des habitants du monde en développement vivent avec moins. Mieux vaut, apparemment, être une vache en Europe qu’un pauvre dans un pays en développement. »