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Critiques de Nicolas Zeimet (139)
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Seuls les vautours

Mais quel putain de beau livre, Nicolas ! Je suis à genoux, le souffle coupé, les oreilles bourdonnantes.



C'est indéniablement un des plus beaux bouquins qu'on ait glissé dans mes mains fébriles ces dernières années.

Grâce d'abord aux chroniques toujours extraordinaires de Gruz et notamment celle qu'il a rédigé sur ce bouquin, et ensuite grâce à la merveilleuse PetitePlumeBlanche qui m'a donné ce livre magnifique et que j'associerai toujours à cet incroyable moment.



L'univers proposé par Nicolas Zeimet est hyper-cohérent, du velours, un peignoir-éponge dont le tissu indubitablement créé une sensation de confort.

Ce roman est confortable car il s'inscrit dans une époque passée mais peu lointaine, qui résonne encore dans les fibres de beaucoup d'entre vous, amis lecteurs : les années 80.

Pour le meilleur car on retrouvera ici les territoires d'un Joe Dante, d'un Stephen King, d'un Spielberg, d'un Stand By Me (le film), voire d'un Goonies... Vous voyez l'esprit.



Pas de Stephanie de Monaco ou de Partenaire Particulier, ni de Gold ou d'Images. Ouf !



Bah, j'en vois qui pleurent ! Vous n'êtes pas dans la bonne critique, les ami(e)s. Veuillez partir.

Heu... Oui maintenant.

Ah, on est bien calés entre nous, il fait douillet et vous sentez tous bons le sable chaud... Je reprends donc.



Car l'auteur, bien que Français, a choisi de placer son intrigue aux États-Unis. Ce qui renforce l'impression décrite ci-dessus. Celles des eighties à l'américaine. Avec une connaissance de son sujet tout bonnement incroyable. D'une justesse et d'une précision acérées.



Les personnages sont magnifiquement et merveilleusement écrits et décrits.

D'une consistance rare.

Résolument humain et profond.

Ce qui ne veut pas dire qu'ils soient tous sympathiques sinon on s'ennuierait ferme.

J'en vois un qui cligne des paupières. Pas le moment de s'endormir mon gars car tu vas vite être confronté à l'étrange dans un espace de normalité. Oui, oui, mon ami, ça va te rappeler le Stephen King de la grande époque et tu n'auras pas tort de te le dire. Parlons d'atmosphère commune. D'atomes crochus. Toujours à la lisière du surnaturel et du fantastique.



Il faut vous dire que Nicolas a un vrai talent pour donner vie aux mots et proposer un voyage immersif et inquiétant aux heureux lecteurs. Heureux de se laisser porter par une intrigue riche et intense.



Relents de magie indienne, disparitions mystérieuses, enquête, explorations & apprentissage de la vie...

il se passe tant de choses dans ce livre qu'on a l'impression d'en lire le double. Les chapitres sont savamment orchestrés. Copieux. Une générosité sans faille transpire à chaque ligne. On a envie de rester le plus longtemps possible dans ce si joli roman. Un déchirement d'en sortir.

Vous n'avez pas le droit de ne pas le lire. Allez j'y retourne ! 5/5
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Seuls les vautours

Naaaan, saperlipopette, une gamine de cinq ans vient de disparaître violemment.

Et là on se dit, bah, pas grave, une de perdue, dix de retrouvées.

Mauvaise pioche, car non seulement les habitants mobilisés à cette occasion se sont visiblement tous abonnés à chou blanc magazine mais il semblerait que ce cas ne soit pas isolé dans les annales de cette riante petite bourgade de l'Utah.

De destins croisés en révélations disséminées au compte-gouttes, l'enquête avance vaille que vaille, aussi pesamment que cette affliction collective qui paraît avoir pris ses quartiers d'hiver au sein de cette minuscule communauté désenchantée, allez savoir pourquoi...



Certains croient avoir vu un 'rominet alors que d'autres, dont je fais partie, sont persuadés d'avoir traversé un cauchemar éveillé à la puissance évocatrice d'une force peu commune.



Zeimet focalise sur dix personnages emblématiques.

Tous, sans exception, cachent en eux de sombres pensées quand ce ne sont pas de noirs secrets.

Il les fait interagir avec brio, mettant tout particulièrement en lumière quelques gamins empêtrés dans des problèmes de leur âge, trame n'étant pas sans rappeler certains écrits symboliques sur le sujet, notamment celui du King et son Ça, âge premier.



Deuxième atout et non des moindres, cette faculté à vous filer le bourdon que l'on saluera par une prise massive et régulière de lexomil tout au long de ce bouquin, histoire de retrouver un semblant de normalité.

Dans un ciel plombé et lourd de promesses, l'orage gronde au loin, tout en se rapprochant inexorablement pour finalement se délester de pluies torrentielles qui défigureront à jamais les hommes de bonne volonté touchés par cette plaie diluvienne.



Ce qu'il y a d'admirable chez Zeimet, c'est cette aptitude à construire une intrigue diabolique qui tient la route de A à Z sans qu'aucun décrochage notoire ne vienne ternir ce pur moment de lecture.



Seuls Les Vautours vaut le détour, qu'on se le dise !



4.5/5
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Seuls les vautours

Epoustouflant !

J'ai appris l'existence de ce roman complètement par hasard, en lisant une critique sur Babelio, et, ayant découvert dans la foulée que deux autres personnes l'avaient dévoré et adoré, je me le suis procuré vite fait.



Si vous aimez l'univers des petites villes américaines des années 80, les romans de Stephen King dans lesquels les vies de tout un groupe de personnes se croisent, s'entremêlent et se télescopent, les romans policiers, les histoires où l'ambiance à elle-seule est presque un personnage à part entière, alors je vous recommande chaudement ce roman qu'on a bien du mal à lâcher.



A partir de la disparition d'une petite fille de 5 ans, c'est toute une galerie de personnages fascinants qui vont être mis en lumière le temps de quelques mois.

Dans cette histoire, personne n'est tout blanc ni tout noir, aucun personnage ne vole la vedette à un autre, les secrets des uns rivalisent avec la mesquinerie des autres, les bonnes actions d'un seul peuvent venir assombrir le quotidien d'une multitude d'autres et la vérité n'est finalement peut-être pas ce qu'on cherche réellement à découvrir...



Et cerise sur le gâteau, l'auteur est français, même si ça semble incroyable car on aurait plutôt imaginé ce récit sorti tout droit de la tête d'un américain pur et dur, regardant les matchs de base-ball le samedi soir à la télé en se gavant de hot-dogs, de pop-corn et de canettes de bières !
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Retour à Duncan's Creek

Après des années de silence, Jake reçoit un appel aussi inattendu qu'improbable de Sam, son amie d'enfance. Désespérée, celle-ci lui demande alors de venir la chercher et de la ramener chez elle. le rendez-vous étant pris pour le lendemain soir, au Alta Cienega Motel, à West Hollywood, il réserve aussitôt un billet d'avion. Malgré les années de silence, les fuites répétées de Sam, les retrouvailles parfois aussi brèves que gênantes, Jake ne peut décemment pas laisser tomber son amie d'enfance. Même s'il a fui, comme elle, des décennies auparavant Duncan's Creek et que son retour dans le village de son enfance risque bien de réveiller des souvenirs, fussent-ils bons ou mauvais, et de voir ressurgir un passé que l'on pensait enterré...





De San Francisco à Duncan's Creek en passant par Los Angeles, Kingman ou Las Vegas, l'on embarque aux côtés de Jake Dickinson qui, en compagnie de son amie, Samantha Baldwin, va sillonner les routes américaines vers un seul but : Duncan's Creek, là ou vit encore aujourd'hui leur meilleur ami, Ben. C'est ce village d'enfance qui vit à tout jamais leur enfance et leur adolescence se teinter de noir. Un village où se joua un drame qui marqua profondément et laissa des plaies jamais cicatrisées. Chaque étape de ce périple ramène son lot de souvenirs, ses secrets trop longtemps enfouis, ses non-dits. Ce roman oscille entre deux périodes : aujourd'hui au cours de laquelle Jake, le narrateur, raconte son périple et remonte le fil des souvenirs et hier au cours de laquelle l'on découvre peu à peu l'amitié indéfectible entre ces trois amis mais aussi le(s) drame(s) qui s'est joué et les répercussions sur chacun. Sur fond de terre sauvage, Nicolas Zeimet nous offre un roman parfaitement maîtrisé et habité par des personnages abîmés et inoubliables. Un retour à Duncan's Creek émouvant, tragique et tumultueux sur les terres douloureuses d'une jeunesse écorchée.
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Seuls les vautours

Convaincu par quelques critiques féminines (SMadj, Petiteplumeblanche, Lapamplemousse, belette) et masculines (Gruz and co).. Bah je me suis laissé tenter par l’aventure… pourtant mal barrée, personne n’avait le bouquin… rupture de tirage « sa mère… »



« Ah si monsieur excusez-moi du peu mais je crois que… suivez moi… »

Je l’ai suivie…



Bien caché au fond d’un rayon dans le trou du cul du magasin en fuite (ou enfoui) dans la case du bas se trouvait le dernier exemplaire du bouquin…



Vous connaissez la suite…



♫ Ingonyama bagithi baba

sithi uhhmm ingonyama

C’est l'histoire de la vie (bruits des feuilles de la savane)

le cycle éternel

qu'un bouquin béni, rend immortel…♫



Pendant les 100 premières pages je me suis beaucoup gratté le nez… après j’avais des palpitations dans le cœur, comme ci j’allais p’tête bien mourir d’un étouffement par palpitation du cœur, une douleur dans le doigt de pied et me voilà avec un cancer généralisé, ni une ni deux mon corps se défend, dimanche soir pointe le bout de sa déprime, la fièvre me gagne, mon corps résiste, « je ne veux pas mourir » que je dis.. mon dos me lance, mes yeux me font un mal de tête… je zappe « Harry potter », je me couche, ma fille renifle, se réveille toutes les heures, je la berce toutes les heures, je suis l’agonie personnifiée : Choupette me demande : « Bah ça va pas, t’es tout chaud ? » mais je reste humble, la tête haute, courageux jusqu’au bout…



- Je crois que je vais mourir , prends soin de la bagnole...

- N’importe quoi…



Le lendemain matin je me colle le thermomètre dans la bouche et 39,58 degré… Je plane à 30 milles, je file au boulot, comme je dors, je file au docteur…



- que vous arrive t-il ? qu’elle me demande

- Je crois que j’ai un cancer docteur, sauvez-moi, j’ai une « bonnasse » et un « souci d’amour » qui m’attendent à la maison, elles ont besoin de moi… si je dois y passer, filez leurs mes tickets restos, le temps qu’elles puissent se retourner…

- Allongez-vous, ouvrez la bouche, voila voila… Respirez fort… dites Ahhhhhhhhh

- Ahhhhhhhhhhhhh

- Bien allez à la caisse maintenant

- Alors Il me reste combien de temps docteur ?

- Pour une « rhumette »

- C’est quoi une rhumete docteur ?

- Bah c’est un rhume mais en tout petit…

- Comment ça, mais je vais m’en sortir ?

- Je crois que oui

Vous connaissez la suite…



♫ Ingonyama bagithi baba

sithi uhhmm ingonyama

C’est l'histoire de la vie (bruits des animaux de la savane)

le cycle éternel

qu'un enfant béni, rend immortel…♫



Me voilà arrêté pour trois jours, oh yeahhhhhhhhhh, putain ça faisait un truc comme 12 ans que je n’avais pas eu un arrêt maladie… la dernière fois : je devais avoir choppé une gastro dans le métro, et de mémoire j’ai gerbé dans le wagon sur le retour, heureusement que, enfin vous savez, comme dans la pub "Hépard" mais sans "l’Hépard"… mais si avec les feux d’artifice et tout et tout…



Une fois chez moi branle bas de branlage sous la couverture en pilou pilou, l’oreiller calé sous ma tête, un chat dans chaque main et me voilà partie dans les limbes du sommeil…



Coollllllllllllllll…zzzzzzzzzzzzzzzzzzz…..zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz…..zzzzzzzzzzzzzzzzzzz



Mardi nickel, rhumette s’était fait la malle chez ma voisine de couchette : choupette qui ne s’en doutait pas encore, et rhumette est devenu grand et fort entre temps…



"appelez moi grippette"



Donc j’ai pu les deux jours suivant terminer ce bouquin qui avait commencé à me gratter le nez, ambiance de dingue, personnages de dingue, histoire de dingue, un thriller de compétition qui te fait tourner les pages jusqu’à la toute fin ou tu te dis :



Je ne suis peut-être plus trop emballé par les thrillers finalement… ou pt’ête que tout se ressemble, va savoir toi, j’en sais rien moi…



Et me voilà déjà de retour au boulot, déprimé par un taf qui ne m’emballe plus depuis belle lurette…





A plus les copains…
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Seuls les vautours

Pour contredire le titre du roman (très bien trouvé), il n’y a pas que les vautours qui survolent cette histoire. Il y a aussi une vraie et sombre ambiance qui plane tout au long du récit, tout comme l’ombre d’un auteur bien connu.



A mon tour de ne pas laisser planer le doute : ce roman est une petite merveille, un roman rare, d’autant plus remarquable qu’il est l’œuvre d’un jeune auteur français.



Nicolas Zeimet fait montre d’une maîtrise de la narration tout bonnement exceptionnelle. On pourrait effectivement s’attendre à lire un tel roman venant d’un auteur (américain) bien plus chevronné.



Parce qu’il y a cette description éblouissante de ce coin perdu de l’Amérique où se déroule l’histoire, parce que la peinture des personnages est magnifique de vérité, parce que l’atmosphère générale du roman est plombante et paradoxalement hypnotique.



C’est clairement un roman d’ambiance, tout en finesse de ton et d’analyse. C’est ce qui fait que cette histoire est si crédible et étouffante.



Seuls les vautours nous plonge donc dans l’Amérique profonde, autour d’une disparition d’enfant, au sein d’une communauté où nombres de secrets enveniment passé et présent.



Je parlais au début d’une ombre qui plane sur ce roman. Effectivement, ce récit aurait toute sa place dans l’œuvre (ancienne) de Stephen King. Pour cette manière de rendre si justement une atmosphère, pour cette façon de raconter le quotidien des personnages et leurs secrets, pour brosser si méthodiquement le portrait de ces coins perdu du pays de l’oncle Sam.



Tout y est, le climat lourd (au sens propre comme eu figuré), le Shérif du coin particulièrement antipathique, la sortie brutale de l’enfance, la guerre larvée entre certains protagonistes, l’ambiance si bien rendue des années 80 où se situe l’action…



Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Nicolas Zeimet rend peut-être hommage au Maître, mais en aucun cas ne nous propose un banal copié-collé. L’auteur a bien plus de talent et de classe que ça !



Oh oui, Zeimet a un talent fou ! Il a une capacité à suggérer, une habileté à faire passer les émotions et une vraie intelligence pour faire tenir debout un roman aussi dense (475 pages touffues, sans page blanche ou presque).



Et que dire de cette écriture si expressive, si riche, si éclatante, à la fois joliment descriptive et si émotionnelle. Une plume d’une qualité rare qui nous laisse éberlué, médusé devant le fait que ce n’est qu’un deuxième roman.



Seuls les vautours est une énorme réussite dans le genre, de celle qui doit vraiment permettre à l’auteur de se faire une belle place au soleil.



Un roman noir qui mélange avec un vrai bonheur les influences et les genres.



Admirable !
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Seuls les vautours

Comment réagit-on face à la disparition d'une petite fille de 5 ans ? C'est toute l'histoire d'un petit village de l'Utah, lorsqu'un soir de 1985 Shwana est introuvable. Commence alors pour la population de Duncan 's Creek la course à la mobilisation afin de retrouver la fillette rapidement. Mais les haines, les rancœurs, les rumeurs vont plus vite que les recherches... Chacun soupçonne son voisin, profite de la tension pour faire ressortir les mystères de la communauté...

Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un bon thriller. C'est chose faite avec ce roman de Nicolas Zeimet. L'histoire est prenante, bien écrite car rythmée par des chapitres courts et surtout par une multitude de personnages qui éclaire tout autant l'enquête que les mystères de la ville. Une tension bien menée jusqu'au dénouement final, qui m'a donné la chair de poule !!!
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Retour à Duncan's Creek

lls sont trois gamins , "comme les trois doigts de la main" ; toujours fourrés ensembles dans les bons coups comme les mauvais .

Leur adresse ? Duncan's Creek dans l'Utah.

Ils sont trois ( deux gars / une fille) , Ben, Jake et Sam ; et, c'est cette dernière qui demande à Jake des années plus tard, de la ramener à Duncan's Creek.

De leur amitié , on pourrait croire qu'il ne reste pas grand chose , éparpillés géographiquement , qu'ils sont .

Oui, mais voilà...

De San Francisco à Los Angeles, au volant de sa voiture, Jake nous embarque dans ses souvenirs : leur amitié, LE drame, et puis après...

Et c'est beau, et on s'y croirait presque sur la route 14 au volant de la Chevy en écoutant Springsteen chanter Nebraska . Et même si là-bas , c'est limité à 90, nous, on a le coeur qui accélère en pensant à Sam , 10 ans ...

Et c'est beau, et c'est sensible , et c'est pudique ...

Arrivée à ce stade , j'ai eu envie d'en savoir plus sur l'auteur , car ce roman est truffé de références culturelles. Je pensais que son jeune âge le faisait rendre hommage à ses maitres , ( il est né en 1977 , alors selon votre âge à vous , vous placerez le curseur "jeune" , là où vous voulez ... )

Ce n'était pas ce" lièvre" que j'avais soulevé ... Non, l'histoire , c'est que ce petit gars, il n'est pas américain, mais français !

Et alors ... eh ben , ça m'a fait penser à une vieille pub " le goût de l'Amérique"... Et cet auteur m'a bluffée !

Je suis remontée dans ma Chevy, et avec Jake , j 'en ai bouffé des kilomètres : un vieux rêve de cinéphile... Allers-retours incessants entre aujourd'hui et hier , chapitres après chapitres ...

" La nostalgie est délicieuse quand on en devient pas l' esclave , et je la laissai s'inviter comme une vieille amie....".

Un roman noir, mais tendre comme la nuit et pur comme la première amitié.
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Comme une ombre dans la ville

Un roman atypique, tortueux, intelligent. Incontournable.



Nicolas Zeimet ne choisit pas la facilité pour son troisième roman.

Comme un morceau de pop/rock qui passerait d'une bluette cotonneuse au plus violent solo de métal. L'alchimie vous parait hasardeuse ? Attendez de lire la suite.



Composé en 3 couplets sans répétition aucune, Nicolas fait preuve d'une maîtrise rare.

Le travail de l'écriture est peaufiné, poli dans le roc pour en extraire la pierre du talent. De cette pierre, Zeimet façonne, concasse et dissout une poudre de l'imagination dans laquelle il va puiser pour écrire son roman.

Un tour de force. Un roman pensé et maîtrisé de bout en bout. Profitez-en, ils sont rares les livres à provoquer un tel engouement. Et si on ajoute un énorme travail de caractérisation, vous comprendrez aisément que sa lecture est incontournable.



Outre l'effet de surprise final que vous ne verrez sûrement pas venir, Nicolas construit un roman à 3 voix (1 voix par partie, 3 parties donc), chacune ayant son identité propre qu'elle soit masculine ou féminine. Et c'est bien ici qu'on se rend compte de la somme de travail et d'orfèvrerie pour réussir à écrire chacune de ces parties avec un ton différent, un usage de la langue different, du maniérisme et des mots différents. Bluffant.



Et inclassable.



Après une première partie flirtant avec le fantastique, sous le prisme des comics et des super-pouvoirs (c'est rempli d'Easter Eggs les amis), Nicolas nous sert ensuite du Helen Fielding en seconde partie pour poursuivre sur du Ellroy période "Un tueur sur la route" mâtiné de "L'Etranger" et son Meursault de personnage pour le final.



What the fuck ?!?!



Et ces pièces disparates s'imbriquent parfaitement en un ensemble cohérent. Un tour de force.



Nicolas Zeimet a cette facilité de passer de Spiderman à Bridget Jones en passant par Fight Club en claquant des doigts (sûrement avec beaucoup de travail et de sueur aussi !).



On sent un auteur arrivé à maturité, ayant assimilé ses références, les utilisant pour construire son propre chemin et permettre aux lecteurs routards, au sac à dos bourré de certitudes de l'emprunter. Sac à dos qui va se trouer au fur et mesure que les chapitres se déroulent pour arriver vide lors de la page finale... Zeimet se chargera alors de vous le recoudre pour le remplir de votre satisfaction.



Ce roman est un piège : il attrapera dans ses filets les plus téméraires d'entre vous. Vous donnera à respirer d'abord un parfum acidulé, bubble-gum fraise qui se transformera au fur et à mesure en air vicié puis qui va vous asphyxier, vous privant du peu d'air restant. Atrophié, groggy, le lecteur s'effondrera exsangue...

La patte d'un grand maître du polar. Voire de la littéraire tout court. Pas moins. 4,5/5
Lien : http://cestcontagieux.com/20..
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Comme une ombre dans la ville

Jérôme Dubois, un trentenaire français s’est expatrié aux Etats-Unis pour y vivre son rêve : dessiner des supers-héros.

Et cela lui a plutôt bien réussi, il vit à San Francisco et travaille pour un éditeur de comics.

Sa vie sociale est un peu vide et sa vie sentimentale carrément déserte, mais étant un solitaire, cela ne le gêne pas vraiment.

Sans qu’on n’ait rien vu venir, l’auteur nous entraîne dans un univers incroyable, entre un thriller haletant qui nous fait courir sur les traces d’un tueur en série, une chronique féminine un brin futile, le quotidien d’un dessinateur de BD, le tout saupoudré d’une ambiance fantastique et d’une grosse pincée d’émotions et de mystères.



Nicolas Zeimet aime l’Amérique, c’est indéniable.

Son précédent roman : « Seuls les vautours », nous dévoilait les dessous d’une petite ville, dans laquelle tous les habitants étaient passés au crible après la disparition d’une petite fille.

Ici, les personnages sont peu nombreux mais tout aussi fouillés.

J’ai aimé suivre Jérôme Dubois dans ses escapades à vélo à travers la ville, j’ai regardé par-dessus son épaule pendant qu’il créait de nouveaux monstres ou des super-gentils, j’ai souri en lisant le récit des soirées embrumées d’une jeune kiné et de sa sculpturale copine, j’ai eu des montées d’angoisse en marchant seule dans les parcs et les ruelles désertes de San Francisco, devenue le terrain de chasse d’un tueur machiavélique….

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions du Toucan pour cet envoi qui confirme que Nicolas Zeimet est un bon, un très bon auteur, qui sait écrire avec talent, tenir son lecteur en haleine, distiller des émotions, et surprendre.

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Seuls les vautours

Mais où sommes-t-on,là?Dans l'Utah???Ah bon,je croyais que c'était un français qui avait écrit le bouquin???Ah bon???Gruz,t'as dit ça?Mais il est imprégné de lectures amerloques,le type...on s'y croirait,on y est,en fait...

Merde alors,je me suis tapée les pavés "français"(je vais me faire des amis...tant mieux)pour suivre les conseils d'un ami babélien,mais cette fois-ci,ils sont bien avisés???!!!

Quel bonheur,page après page,entre du Steinbek,Ellory,the King(oui,ça m'a fait penser à Different seasons,qu'y puis-je?)L'écriture est extrêmement maîtrisée,est-t-elle innée,c'est à l'auteur de le dire,mais tu prends tant plaisir à lire que tu n'es même pas pressé(e) de lire en TGV,au contraire,tu prends ton temps,la phrase d'après viendra bien assez vite,après le point...Et tu es complètement dedans,dedans l'histoire,et dedans l'écriture...Ah,flûte,si je pouvais écrire comme ça...

Une petite fille a disparu,et je l'avoue,en plus du reste,je me suis laissé entraîner dans diverses pistes,dont aucune n'était la bonne...Ce qui est sûr,c'est que j'y étais,dans ce bled,et dans les années quatre-vingt...On n'a pas trop parlé de ces indiens rescapés et de leurs coutumes,du foldingue qui tente de recréer Starwars(c'est ça?),du flic myso,raciste et violent,du jeune Logan, étiquetté "je sors de taule",de ce groupe de jeunes qui se racontent des histoires à faire peur,sur le ponton,à la nuit tombée,de cette jeune femme qui a vécu le flower power avant de choisir d'habiter ici,de Jimmy le médecin,qui connaît les maux de tout ce petit bled,de son pote le noir qui lui a sauvé la vie y a bien longtemps...Et l'écheveau se défile,et l'on retrouve des faits de disparitions d'autres enfants,bien avant,avant,il y a peu...Que penser?

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre d'un auteur français de polars de cette qualité,en deux jours j'en avais lu la moitié,et puis,j'ai fait traîner mes yeux,j'ai embrumé mon cerveau pour ne pas le finir cash direct... laissé le sable,la bande-son,les histoires de ces habitants se dérouler sous un climat ingrat,facile...tant le livre te prend.

Il est rare que je dise ce que je pense d'un livre,à moins de l'avoir lu et relu moult fois,mais là...et encore merci Gruz,t'inquiète,le bouquin voyage dès demain chez un de tes potes de Babélie,et c'est mérité.Comme tu l'as écrit,admirable!
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Retour à Duncan's Creek

Ce second Zeimet séduit de par son ambiance adolescente à la Ça du grand King.

Ce second Zeimet déçoit de par la prévisibilité de son dénouement.



Jake trace sa route, direction Duncan's Creek.

Chemin faisant, il se souvient de sa jeunesse passée aux côtés de l'intrépide Samantha, surnommée Sam , mais que d'audace, et du placide Ben.

Des jours heureux débouchant sur un cataclysme sans nom.

Jake est de retour au pays afin de clore un chapitre douloureux au sale goût d'inachevé.



Beau et terriblement cruel, ce trajet est l'occasion de se souvenir d'un passé plutôt enjoué tout en nourrissant une caravane de regret et d'amertume.

L'adolescence perturbée y est formidablement campée et n'est pas sans rappeler illico celle déjà évoquée par un King alors au sommet.

Amitié puérile, premiers émois inavoués, une légèreté régulièrement contrariée par un odieux secret familial à l'origine d'un drame en devenir.



Nicolas Zeimet possède un sens du timing évident.

Alternant avec un égal bonheur passé et présent, il convie les fantômes d'antan pour torcher une intrigue sordide au déroulé implacable.

S'attachant aux racines du mal pour faire toute la lumière sur cet obscène fait divers, Zeimet décrit admirablement les abîmes d'incompréhension et de désolation promis à un Jake alors contraint de tout remettre en perspective, y compris ses convictions les plus enracinées.



Si le récit électrise, il pêche cependant par son final parfaitement conjecturable.

La route fut belle et triste, la destination attendue, la conclusion sans surprise.
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Retour à Duncan's Creek

J'ai adoré ce roman, tout comme j'avais adoré " seuls les vautours". J'ai retrouvé avec plaisir Jack, Sam et Ben, qui sont maintenant adultes.

Les chapitres alternent hier et aujourd'hui jusqu'à l'évocation du Drame, qui bouleversera à jamais leur vie.

Au cours de la lecture, on n'imagine pas que Nicolas Zeimet est français. Il décrit avec tellement de talent les paysages de la Californie et de l'Utah, que j'ai eu l'impression d'être dans la voiture avec Jack, cheveux au vent.

C'est à regret et avec tristesse que je quitte Jack, Sam et Ben.
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Les enfants de Lazare

Je lis peu de thrillers, mais au milieu de lectures d'un autre genre, j'aime en lire parfois.

J'y cherche de la distraction, j'attends d'être prise dans un suspense haletant...

Le hic, c'est que je suis difficile.

Tant de romans m'ont déjà déçue : l'auteur vous promène, vous promène, l'intérêt va crescendo, on tourne les pages avidement... et puis, flop ! Une fin en queue de poisson, qui vous fait dire "tout ça pour ça !"

Donc, je me méfie toujours.

J'ai plusieurs titres de Nicolas Zeimet dans ma longue liste de livres "à lire", et quand l'occasion m'a été donnée de lire celui-ci grâce à la dernière opération "Masse critique" je l'ai aussitôt saisie.

Le début m'inquiète un peu, j'ai rapidement peur de basculer dans le paranormal, voire de m'enfoncer dans le fantastique, deux domaines qu'en pure cartésienne je n'apprécie pas vraiment.

La suite me rassure, fort heureusement.

Tout au long du livre, l'auteur se joue de nous, flirte avec l'irrationnel, mais tout reste concret et cohérent.

Il nous manipule et nous interpelle avec des sujets tels que la peur d'être enterré vivant ou de grandes questions telles que l'existence ou non d'une vie après la mort. ll n'y a plus qu'à frissonner délicieusement et se laisser guider dans le dédale de l'histoire.

C'est ce qu'on demande à un thriller, non ?

Une grande partie du roman se déroule au Cambodge et Nicolas Zeimet nous plonge dans la vie de ce pays. Il s'est certainement beaucoup documenté car les descriptions des lieux et des gens sont très réalistes et vivantes. Il nous offre un véritable voyage.

Il soulève de plus un sujet délicat et sensible : l'adoption et les pratiques plus ou moins légales, plus ou moins acceptables, qui vont avec.

Distraction et dépaysement à travers un texte agréable à lire, prenant, et qui fait un peu réfléchir le lecteur : voilà un livre qui a parfaitement rempli sa mission !

Merci à Babelio pour son opération Masse critique, toujours appréciée, et merci aux éditions Jugal pour leur envoi.
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Seuls les vautours

Comme je suis déçue de ne pas partager l'enthousiasme de mes amis Babelio. Si seulement la fin de ce roman noir n'avait pas été à mon sens bâclée et expédiée. Si seulement Nicolas Zeimet avait maintenu cette tension jusqu'au bout, me transportant aux tréfonds de la noirceur humaine avec un dénouement ahurissant ! Si seulement... Je suis ressortie frustrée de cette lecture. Non pas à cause du style de Nicolas Zeimet qui m'a séduite, non pas à cause des personnages que je trouve bien travaillés, profonds et attachants, non pas à cause du temps pris à instaurer le climat d'angoisse et d'attente suite à la disparition d'une enfant innocente. Tous ces éléments m'ont fait aimer Seuls les vautours aux qualités littéraires indéniables. Mais à force de trop attendre et de côtoyer le pire, l"indicible, la méchanceté et l'innocence tout à la fois, j'aurais aimé une conclusion à la hauteur de mes attentes. Mais Nicolas Zeimet est un auteur prometteur j'en suis certaine et je ne m'arrêterai pas là. A charge de revanche.
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Seuls les vautours

Il y a sur Babelio certains lecteurs qui savent communiquer leur enthousiasme de belle façon, qui savent donner furieusement envie de lire un livre. SMadJ est indéniablement de ceux-là. C'est sa magnifique critique qui m'avait donné envie de lire "seuls les vautours" de Nicolas Zeimet. Et en plus d'écrire de jolies critiques, SMadJ a très bon goût, le bougre. Quand il commençait sa critique par un claquant "Mais quel putain de beau livre !", l'ami SMadJ avant tout à fait raison.

"Seuls les vautours" est un magnifique roman-chorale, réussi tans sur le fond que sur la forme.



Nicolas Zeimet a un talent rare pour planter un décor. Les descriptions sont remarquables sans jamais être pesantes. La géographie des lieux est si bien dépeinte que le lecteur se fait immédiatement une image mentale de Duncan's Creek. Il est même littéralement projeté au cœur de la petite bourgade. On croirait vraiment traverser les champs dans la roue du jeune Jake. On croirait vraiment arpenter les chemins boueux de la mystérieuse forêt...



Dans un roman-chorale, les personnages se doivent d'être bien campés. Là aussi, c'est une réussite totale. La communauté de la petite ville de Duncan's Creek est parfaitement dessinée. Chaque personnage a son identité propre. Les protagonistes sont profonds, ont de l'épaisseur. Si on adore détester le méchant sheriff ou la mégère de service, on tombe amoureux de Jim Pomeroy, Lamar Jones, Rick, Betty, Logan, Jake... Pour autant, aucun manichéisme à l'horizon. Ces personnages positifs ne sont pas lisses. Ils ont leurs défauts, leurs failles. Tellement humains, tellement vrais ! Cette véracité fait de "seuls les vautours" une œuvre riche en émotion. Le lecteur est totalement emporté dans un roller coaster de sentiments. On navigue entre larmes, peur, sourire... Zeimet fait preuve d'une grande finesse dans l'évocation des relations entre les personnages.

On pense au Stephen King de "ça" ou du "bazar de l'épouvante" pour la qualité de la mise en place et la façon de donner vie à cette communauté.



Pour ne pas perdre le lecteur, un roman-chorale doit être mené avec rigueur dans une mécanique parfaitement huilée. Sur ce point également, Zeimet fait preuve d'une maîtrise remarquable. Les différents personnages se croisent, s'aiment, s'affrontent, leurs destins s'imbriquent les uns aux autres de façon fluide.

Si le dénouement est légèrement en dessous (la faute à une résolution un peu simpliste), le reste du récit est exemplaire. L'intrigue est addictive, les pages tournent toutes seules. L'intrusion des légendes indiennes donne au récit une atmosphère étrange très particulière. Cette touche subtile du surnaturel qui s'invite dans le réel rappelle là aussi Stephen King.



Si l'ombre du roi plane sur son roman, le prince Zeimet n'a pas à rougir de la comparaison. Il s'en tire avec brio et se hisse presque au niveau de son maître. L'auteur mène brillamment son intrigue complexe et ramifiée dans un récit riche en émotions et en suspense. Le tout mis en valeur par une plume agréable.



Avec "seuls les vautours" Zeimet a fait très fort et montre qu'il est assurément un auteur à suivre, même s'il aura du mal à faire aussi bien.



Challenge Pavés 2015-2016 (1)
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Comme une ombre dans la ville

Ce que j’ai ressenti…Une montée d’adrénaline allant crescendo….



Un livre qui s’articule en trois parties, monte doucement mais sûrement vers des hauteurs déchirantes! Le sang sera la seule odeur qui vous guidera dans ses pages, les collines ne seront plus le havre de paix dont vous rêviez …Plus qu’une ombre, c’est une partie de ténèbres qui se joue dans la ville de San Francisco!



Au départ, le fantastique nous brouille les pistes, on sent le frisson du « Rewinder », puis l’amour s’en mêle et déstabilise, et enfin le thriller pur et dur s’empare de l’intrigue pour notre plus grand plaisir! La symbiose de ses trois styles fonctionne à merveille, on sent un travail de folie de la part de l’auteur, et nous en tant que lecteurs, on saisit les cartes bien disséminées. La partie de poker s’est jouée entre moi et l’auteur, et bien que j’ai deviné son jeu dans ses jolis clins d’œil, je n’ai pas hésité à lui sacrifier ma mise, pour voir son jeu! Une belle partie de dupes et de faux semblants qui en ont fait une lecture surprenante, magique et dangereuse!



J’ai beaucoup aimé traverser les pensées d’un artiste, les angoisses de la page blanche, l’univers de la BD et des super-héros. Ca change tellement de ce que j’ai l’habitude de lire, que j’ai vraiment accroché à cet univers imaginaire des comics qui m’échappe un peu.



En bref, une lecture très plaisante avec un décor qui pourrait vous élever au rang des justiciers masqués!


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Seuls les vautours

Bienvenue dans le trou du cul de l’Utah ! Duncan’s Creek, petite ville peuplée de mormons avec des idées rétrogrades, de Gossip Woman pourvues de sacrées langues du vipère, d’un shérif antipathique et de toute une population assez haute en couleur.



Les seuls vautours que vous verrez dans ce roman font partie de cette espèce de charognards que je haïs : ceux qui se rassemblent devant une catastrophe et qui y vont de leurs petits commentaires fallacieux, fielleux et médisant. On les nommeras des « voyeurs morbides » car ils se repaissent d’événements dramatiques.



Malgré tout, l’ombre du grand rapace charognard plane et planera sur tout le récit : une petite fille de 5 ans a disparu et ce n’est pas le premier enfant qui disparaît.



Mais qu’est-ce qui se passe à Duncan’s Creek, doudou dis-donc ? Y aurait-il un croquemitaine ? J’ai l’air de prendre ça à la rigolade, mais je vous rassure de suite, l’affaire est grave.



Que voilà donc un roman magistral qui m’a entrainé sur les pentes escarpées du Devil Trail à la recherche de la petite Shawna, gamine innocente née dans une famille dont le père est un fainéant de première, protégé par sa famille qui voyait en lui un saint et qui a disparu il y trois mois. Bien fait, tiens !



Il y a une telle tension dans le récit, parfois, que j’étais contente de me changer les idées avec les aventures des autres personnages qui gravitent dans le récit.



Malheureusement, cette baisse de tension n’était que temporaire, tout le monde a des squelettes dans ses placards et le récit est digne d’un excellent roman noir tant la condition sociale y est décrite d’une manière féroce. C’est tout un pan de la société qui s’offre à nous dans ce microcosme et vous reconnaitrez des gens de votre entourage dans les habitants.



Les personnages ont des histoires qui se croisent et des destins qui s’entrecroisent, le tout étant raconté avec une maestria qui me laissera sans voix. On a l’impression qu’on gravite avec eux dans leur quotidien, suivant leurs pas dans cette petite ville des années 80, cette époque non polluée par le Net ou les GSM (et ça a toute son importance).



Toute cette petite galerie qu’on apprendra à connaître, à aimer, à détester (pour certains, je préconise le lance-flamme, directement), tous ces gens parfaitement décrits qui nous apprendront leurs histoires, leurs désirs, leurs pensées, leurs blessures secrètes… Le tout avec une bonne dose d’ironie et de cynisme.



Les descriptions, les récits des autres personnages, l’ambiance – tantôt sombre, tantôt plus douce ou romantique, le suspense, l’avancée du récit – tout est maitrisé et diffusé selon une prescription médicale des plus étudiée. Ni trop, ni trop peu. Juste assez pour nous rendre addict et faire que l’on en veuille plus ! Les 475 pages passant juste un peu trop vite à mon goût.



Accrochée dès le départ, mon cœur a eu peur pour la petite, mais, entraîné dans le récit des autres, j’en suis même arrivée à l’oublier, et de ça, je ne suis pas fière, mais l’auteur, lui, peut l’être !



C’est un tourbillon d’émotions que je viens de vivre ! Bluffée, menée par le bout du nez, plongée dans les misères des gens, ayant des envies de meurtres, dégoûtée par les ragots des langues de vipères qui font plus de mal que de bien, tenant fermement ma lampe de poche lorsque je cherchais la petite avec eux, me donnant l’impression que je vivais avec eux, étreignant plus mon livre lors des moments « suspense » et le refermant avec un sourire mêlant à la fois le plaisir et la tristesse.



Du plaisir à lire cet auteur français qui a réussi à me faire oublier sa nationalité française, tant j’avais l’impression de lire un bon auteur « yankee » et de la tristesse à l’idée de devoir refermer ce livre une fois arrivée au mot « fin ».



Merci Nicolas (Tu permets que je t’appelles par ton prénom après toutes les émotions que tu m’as donné ?), pour ce roman qui avait des airs de ressemblances avec les ambiances des petites villes reculées des romans du King. Oui, merci pour ce putain de magnifique roman que j’ai lu sous les bons conseils de l’ami Yvan.



PS : J’adore la couverture !


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Seuls les vautours

Les évènements tragiques font ressortir le pire et le meilleur des communautés, les faux semblants et les hypocrisies de toute sorte. Nicolas Zeimet nous concocte ainsi le cocktail idéal pour un polar assez noir, avec une belle profondeur descriptive sur le microcosme évoqué et les biographies des personnages.

Dans cette petite ville aride de l'Utah dans les années 80, c'est une enfant de cinq ans qui disparait. On a affaire à une communauté essentiellement mormone installée en territoire amérindien Anasazi dont la culture imprègne le récit, autant que la religion dominante avec son sens de la culpabilité et du péché.

La très jeune mère, veuve d'un homme violent est effondrée. Au-delà de l'enquête criminelle menée par un shérif controversé et ses adjoints, cette affaire pointe les rapports compliqués des habitants de la petite ville, soulève la poussière de sous les tapis, les secrets enfouis que personne ne veut voir remettre au jour, dont la disparition dans le passé d'autres enfants.

Une galerie de personnages intéressants, les adjoints du shérif entre amour, tension sexuelle et haine, un cuisinier français égaré là, un fou qui veut parler aux extraterrestres, un médecin très humain et son ami le fermier noir, l'institutrice amoureuse du journaliste, Jake l'enfant surdoué, et ses relations difficiles avec les autres gamins du village dont le leader n'est autre qu'une fille assez terrible. Ces derniers personnages,les enfants, sont incontestablement ceux dont l'auteur parle le mieux.

Un bon moment de lecture pour amateur de romans policiers axés sur les perturbations apportées à un groupe humain par une affaire, plus que pour les amoureux d'un enquêteur charismatique et omniscient. Amateurs de Sherlock, d'Adamsberg, de Maigret et autres Miss Marple, passez votre chemin, place à la vie des habitants de Duncan's Creek !

Merci à Smadj pour ses judicieux conseils de lecture, en matière de polar c'est un connaisseur.
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Comme une ombre dans la ville

Avec Nicolas Zeimet, on ne voyage pas seulement dans un univers artistique, on se balade aussi dans de grands espaces, et quoi de mieux que l'ouest américain mythique, pour parler à nos imaginaires. San Francisco, son tramway, ses collines, le Golden Gate, le brouillard, est presque un personnage à part entière de ce thriller psychologique, qui manquerait sans doute de saveur sans le décors de cette mégapole de Californie. Nicolas Zeimet passe donc en deux romans, d'une petite communauté de l'Utah en vase clos qui exacerbe les passions, à la grande ville qui renforce le sentiment de solitude et de duplicité de chacun des personnages et rend possible la tragédie racontée là. C'est encore une affaire de tueur en série, mais l'approche est assez originale. La construction de ce roman chorale à la première personne fait raconter la même histoire par plusieurs protagonistes dont le tueur. Cela accentue le sentiment de relativité, sème le doute, brouille les pistes et retarde la révélation de la vérité des faits, au tout dernier chapitre. La fragilité psychologique des narrateurs est très bien esquissée, et rend leur témoignage biaisé . Un climat fantastique avec un potentiel super héros, particulièrement triste, malade et maladroit sème la confusion. Bref, vous l'aurez compris, le lecteur patauge, gamberge, veut savoir qui tue, et pourquoi ...comment ? On le sait très vite ...c'est particulièrement gratiné, de même le récit du tueur avec forces détails sur ses pulsions et la genèse de son comportement. Ce n'est peut-être pas spécialement réaliste scientifiquement, mais ça tient la route. Les forces de l'ordre ? Quasiment absentes, juste une sorte d'inspecteur Columbo qui pointe son nez de temps en temps. Les enquêteurs, ce n'est pas le truc de notre auteur. Mention spéciale pour le détective privé Eugène Hunnicutt, au langage peu châtié plein de métaphores sexistes et vulgaires qui donne l'occasion à notre auteur de faire un tour de force en création de dialogue, on croirait du Frédéric Dard, et c'est la touche humoristique de ce roman. Un bon moment de lecture parsemé de l'évocation de morceaux de musique et de chansons, offert par un jeune auteur talentueux...





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