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Critiques de Niklas Natt och Dag (308)
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1793

Un roman historique coup de poing. Une intrigue chorale sur quatre personnages. Un polar crasseux, poisseux et violent. Une plongée en apnée dans les tréfonds de l’âme humaine et des cloaques de la Stockholm de 1793.

Niklas Natt Och Dag, l’auteur, a découpé son livre en quatre parties s’étalant sur l’année 1793. Mais tout ne se déroule pas dans l’ordre et chaque partie se focalise sur un personnage. Cela paraît déstabilisant, surtout entre la première et la deuxième, mais ce puzzle est plutôt réussi et tout s’emboîte parfaitement dans la dernière et quatrième partie qui fait, en vérité, suite à la première.

On est d’abord dans un polar historique très classique. Un cadavre découvert dans le lac Fatburen à Stockholm, capitale du royaume de Suède. Cardell, vétéran de la guerre russo-suédoise et qui a découvert le corps, fait équipe avec Winge, policier juriste. Cette première partie met surtout en place les deux personnages et la recherche de l’identité du cadavre. Mais on est déjà dans du sordide et du glauque. Le corps est mutilé d’atroces façons, plus de bras, ni de jambe, ni d’yeux, ni de langue. Et on lui aurait enlevé ces membres au fur et à mesure de son vivant.

Les deux enquêteurs sont des cabossés de la vie. Le vétéran a perdu un bras à la guerre et a sombré dans l’alcoolisme, le juriste est phtisique, séparé de sa femme adultère et proche de la mort. Niveau noirceur, on est servi.

Mais, ce n’est qu’un début. Alors que l’enquête avance très lentement. L’auteur, dans la deuxième partie nous plante là et revient plusieurs mois en arrière nous présenter un nouveau personnage qui n’a, semble-t-il, aucun rapport ni avec la victime, ni avec l’enquête. Et on plonge encore un peu plus dans l’enfer de la vie suédoise en cette fin de XVIIIe siècle. On y côtoie l’indicible et l’inhumain. Et on finit par faire le lien avec la première partie.

Mais on remonte encore de quelques mois et on plonge encore plus profond, avec un troisième personnage, une femme à la volonté de fer mais que peut-elle face au rouleau compresseur social ? On y découvre avec horreur et stupéfaction ces filatures suédoises où les ouvrières sont des prisonnières totalement soumises à l’arbitraire de leurs geôliers masculins.

La dernière partie reprend l’enquête où on l’avait laissé mais on sait maintenant, nous lecteurs, beaucoup plus de choses que les enquêteurs. Toutefois, on ne sait pas tout. Et les pièces du puzzle machiavélique se reconstituent devant nos yeux de lecteurs avides de sensations fortes.

On ne ressort pas totalement indemne d’une telle lecture. Le style au rasoir de l’auteur, son absence de pathos, mais sa description clinique des malheurs, des horreurs, des violences parfois insoutenables (âmes sensibles ,abstenez-vous!) laissent des traces.

En même temps, l’écriture est vive et dynamique et les chapitres courts permettent de reprendre sa respiration et d’aller de l’avant comme dans une chute sans fin. On est aspiré par les malheurs de ces personnages et on veut comprendre où est le lien et où tout cela nous mène.

Cette lecture est donc addictive mais très éprouvante. Très bien construite, très bien documentée, mais d’une noirceur rarement lue auparavant.
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1793

Un mot: suis sur le cul ! Ha non ça c'est 4 mots. Alors un mot : magistral ! Ou encore génial ou mieux remarquable ou ...allez le grandiose que vous voulez. C'est un premier roman des plus accomplis. Il tape fort et c'est un coup de circuit .

1793 en Suède. Une année à Stockholm, véritable cloaque, où les miasmes et ses relents nous restent dans le nez longtemps après avoir refermé ce livre. Car nous découvrons une société beaucoup moins "propre" (dans tous les sens) que ce que l'on peut imaginer. Incroyable lecture.

Ça pue, ça saigne, ça chie, ça cogne, ça tue, c'est délirant mais c'est incroyablement vrai. C'est d'une précision à couper le souffle.

C'est raconté sur une année, en suivant les saisons, d'une écriture précise et incisive, dans une langue parfaite ! Des personnages, oh la la , disons plus grands que nature, authentiques et parfaits dans ce décor. Luttant pour survivre, vivant d'espoirs et de rêves brisés, certains avec une morale élastique, d'autres avec une conscience légère et une probité inexistante, d'autres encore tentant de rester honnêtes et purs.

Suis fan de polars historique mais là, cette reconstitution est hallucinante! Ce que l'on décrit dans ce livre m'a fasciné, m'a scotché à mon fauteuil de lecture. C'est ce qu'il fallait pour que nous en sachions un peu plus sur ce corps retrouvé dans le fond d'un lac et sur cette société.

Oh ce n'est pas une jolie balade dans la ville. Attendez-vous à vous salir les souliers avec les enquêteurs, à vous pincer le nez, à vous vomir les tripes, à avoir une gueule de bois, à être frigorifié, à avoir faim et soif, à être fiévreux et malade ...

Préparez-vous un café bien fort, installez-vous confortablement et allez-y !

1793 est un premier roman puissant. Un coup de maître. Chapeau bas Niklas Natt och Dag.

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1793

Waouw un sacré roman, sans doute mon coup de cœur de mes lectures estivales. A la fois historique et policier, pour moi une véritable immersion dans la Suède du 18ème siècle.



Un policier très bien construit même si lors de certains passages on est plutôt déstabilisé justement à cause de sa construction. Mais une intrigue menée de main de maître. Une écriture fluide et addictive qui m'a poussée à poursuivre intensément ma lecture.

Ce roman de presque 450 pages n'a pas fait long feu, je l'ai littéralement dévoré… tout cela pour avoir une fin en apothéose et bluffante.



Un roman qui compte et je souhaite et espère un très bel avenir à l'auteur.. je vais suivre son actualité avec attention.
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1793

Nous sommes en 1793. La Révolution française n’en finit plus d’échauffer les esprits en Europe. En Suède, la tension est à son maximum, depuis qu’un an auparavant, le roi Gustav III a été assassiné par des partisans révolutionnaires. C’est dans ce contexte explosif que le boudin Mickel Cardell – sobriquet attribué aux vétérans invalides de la garde séparée – repêche dans le lac de Stockholm un corps non identifié et atrocement mutilé. Il fait équipe avec l’homme de loi Cecil Winge qui est chargé de l’enquête. Entre la tuberculose qui le ronge et l’arrivée imminente d’un nouveau chef de la police réputé corrompu, Winge ne dispose que de jours comptés pour faire toute la lumière sur ce crime.





Impossible de demeurer indemne sur la berge : ce livre est une plongée en apnée dans l’infâme abîme des bas-fonds de Stockholm au XVIIIe siècle. La misère la plus noire y enserre dans ses griffes des quartiers ignoblement insalubres, où épidémies et incendies parachèvent le mortifère travail de sape de la faim et du froid sur une population éreintée par des conditions de vie et de travail dont l’indignité dépasse l’imagination. Pourtant, chaque détail est le reflet d’une réalité historique soigneusement investiguée par l’auteur, et c’est donc avec le plus profond effroi que l’on s’efforce de digérer cette peinture sans fard d’un enfer gouverné par le désespoir, la violence et le crime. L’impunité y est quasiment assurée pour ceux qui y exercent le pouvoir, et qui du coup ne se privent pas d’en abuser. Le lecteur horrifié découvre ainsi le terrifiant fonctionnement de la filature de Långholmen, inextricable prison où étaient incarcérées les femmes dites « sans défense », c’est-à dire coupables de n’avoir ni foyer ni profession, et où sévissaient, de manière avérée, d'odieux tortionnaires.





Dans ce cadre historique véritable, évoqué de manière saisissante en ce qu’il peut présenter de plus sordide, l’auteur a imaginé un crime des plus atroces, dont la reconstitution, incluant ce qu’il faut appeler des scènes de torture, a de quoi paraître abominable. Trop peut-être, même s’il est vrai que la réalité ambiante rivalise assez bien avec cette fiction. Ce qui se justifie à la lecture parce que représentatif d’une vérité, peut susciter le malaise lorsqu’inventé de toutes pièces. Je me suis ainsi sentie parfois au bord de l’overdose, avec le vague sentiment d’une sorte de surenchère à l’ignoble, destinée à frapper les esprits des lecteurs les plus blasés. Et si la maîtrise de l’intrigue et l’art consommé de la narration, si soigneusement étayée par la documentation historique de l’auteur, ont eu raison de ce trouble passager, persiste le regret que ce livre addictif et immersif ait, à mon goût, un peu trop cédé à la tentation du spectaculaire et du sensationnel.





Mérité pour l’intensité et l’authenticité de sa restitution historique comme pour l’habileté de son intrigue envoûtante, l’énorme succès de ce thriller ne doit-il pas aussi, quelque part, à ce qu’on pourrait y voir d’outrance un rien racoleuse dans le sordide ?


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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1793

Je dois dire que j'ai été proprement impressionné et bluffé par ce roman d'une noirceur peu commune.

Scénario, contexte, intrigue et psychologie des personnages, tout ce qui est important pour un bon ressenti de lecture est réuni dans cette histoire.

Cela-dit et avant toutes choses, je conseillerai aux âmes sensibles de s'abstenir, le moins que l'on puisse dire c'est que cette histoire est sombre et cruelle, dure et potentiellement à la limite du soutenable pour quiconque aurait la faculté de se représenter certaines scènes, ici elles seront particulièrement rudes car ne laissant que peu de place à l'imagination ou l'interprétation, voilà vous êtes prévenus.

J'ai été tout de suite aspiré dans ce contexte historique très bien rendu. Cette Suède, contemporaine de notre révolution française, a les mêmes problèmes d'hygiène et de pauvreté, la misère à Paris ou Stockholm y est la même. Dans ce roman on "crache", on "pisse" et tout le monde "pue" à des degrés divers. La société y est particulièrement violente et corrompue, policiers compris.

La vie, en plus d'être difficile pour le commun des mortels semble soumise à un arbitraire omniprésent et démoralisant qui déteint sur le lecteur de façon subliminale.

Niklas Natt och Dag s'y entend pour nous captiver d'entrée avec une ambiance sombre aux relents de corruption généralisée dans un Stockholm plutôt inquiétant, un cadavre particulièrement mutilé est repêché et l'enquête est confiée à Cecil Winge, assisté de Cardell ils vont se retrouver confrontés au mal absolu.

L'auteur va particulièrement soigner ses personnages, Cecil Winge au premier plan, malade et proche de la mort et qui va se lancer dans une "dernière croisade" contre le mal. Il y a aussi Cardell, ancien combattant infirme et désabusé, Blix et Anna Stina avec qui nous ferons intimement connaissance.

J'ai aimé le style et la plume de l'auteur, selon mes critères on touche ici la perfection à tous les niveaux, la narration est tellement naturelle que l'on côtoie l'abject sans même s'en offusquer, c'est vraiment bluffant.

J'aurai juste une réserve qui est un ressenti personnel, j'ai été un peu désappointé par le parti pris narratif en quatre parties que j'ai vécu comme une "cassure", surtout entre les deux premières parties même si par ailleurs cela peut se justifier.

Pour conclure et même si nous ne sommes qu'en janvier, ce titre est mon "coup de coeur" de l'année, ni plus ni moins !
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1794

"1794" est la suite de "1793" qui s'annonce comme une trilogie dont la suite ne devrait pas tarder à être traduite en français.

Une histoire encore une fois fois d'une extrême noirceur même si j'ai eu l'impression que l'auteur nous épargnait certains des excès du précédent tome, cela-dit cela reste plutôt dur, le mal, ici décrit est d'une perversité et d'une amoralité rare.

Nous retrouvons certains des personnages rencontrés précédemment, notamment Cardell et Anna Stina qui seront parmi les personnages principaux de ce roman. Côté structure narrative l'auteur va à nouveau nous proposer quatre parties distinctes qui seront liées indirectement, et nous commencerons avec Erik, jeune cadet d'une famille de la noblesse.

Je ne sais pas si la Suède décrite ici donne une représentation fidèle de ce qu'elle pouvait être à cette époque, mais croyez-moi, elle fait froid dans le dos, je ne suis pas un habitué des romans noirs, mais ces deux derniers romans ont réussi à me mettre limite mal à l'aise parfois.

Je ne vais pas parler de l'intrigue, ceux qui ont lu et aimé le premier tome retrouveront très vite leur marque et l'ambiance qu'ils connaissent déjà, ils savent aussi que l'auteur fait doucement monter la pression, de façon progressive et que l'histoire se construit brique par brique.

L'auteur va aussi nous instruire sur l'histoire de la Suède et les us et coutumes de l'époque, j'ai été surpris d'apprendre que Saint Barthélémy avait été vendue (troquée en fait) par la France à la Suède avant de redevenir française.

Pour conclure, j'ai retrouvé sans déplaisir un style et une narration que j'apprécie même si j'ai trouvé cet opus un cran en dessous du précédent.
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1794

Niklas Natt och Dag ! Si le nom ne vous dit rien, c’est que vous n’avez pas participé au city trip organisé par le garçon au cœur de la capitale suédoise en l’an 1793 ! Ayant adoré le thriller historique « 1793 », je me suis d’ailleurs immédiatement inscrit pour la suite du voyage : Bienvenue en 1794 !



« 1794 » débute en compagnie d’Erik Tre Rosor, le fils de quatorze ans d’un riche propriétaire, qui tombe amoureux de Linnea Carlotta, la cadette d’un fermier qui cultive ses terres. Rassurez-vous, Niklas Natt och Dag ne change pas de genre et ne compte pas vous servir une belle romance car le papa d’Erik s’oppose bien entendu à cette romance et envoie son gamin faire un petit stage sur l’île de Saint Barthélémy, sympathique petite colonie suédoise où il ne fait pas bon d’être noir. Même s’il y est témoin des horreurs commises sur les esclaves et qu’il y rencontre un beau salopard nommé Tycho Ceton, Erik compte toujours épouser sa belle une fois de retour en Suède. C’est bien évidemment sans compter sur Niklas Natt och Dag, qui va mettre les bouchées doubles pour piétiner le petit cœur de son personnage. Je vous laisse découvrir l’horrible drame qui va frapper le pauvre ado et que Mickel Cardell, guide touristique et enquêteur du premier volet, va devoir élucider…



Ah, qu’il est à nouveau plaisant de se retrouver dans cette Suède où ABBA ne chantait pas encore « Waterloo » et où Zlatan n’était pas encore Dieu ! Quelle bonne idée de Niklas Natt och Dag de nous plonger dans cette période méconnue de l’histoire suédoise, dans un contexte historique pour le moins agité où la plupart des habitants devaient lutter pour survivre, tandis que l’élite pouvait gentiment assouvir tous ses vices. Si, comme Niklas Natt och Dag, vous envisagez d’écrire un thriller bien sombre, ce cadre particulièrement glauque sied donc à merveille.



En guise d’amuse-bouche, la première partie du roman sur l’île de Saint Barthélémy nous plonge déjà dans une ambiance suffocante et malsaine, tandis que la suite nous ramène dans le décor du premier volet, avec ses meurtres violents, ses auberges malfamées, ses maladies contagieuses, son atmosphère poisseuse, ses odeurs nauséabondes et sa misère à tous les coins de rues. Restituant les bonnes effluves de l’époque, Niklas Natt och Dag parviendra une nouvelle fois à vous tenir en haleine de la première à la dernière page.



Afin de vous escorter au mieux dans les bas quartiers de Stockholm au 18e siècle, l’auteur vous invite à retrouver Mickel Cardell et Anna Stine Knapp. Si cette dernière devra de nouveau faire preuve d’un immense courage pour surmonter tous ses problèmes, Mickel ne peut quant à lui plus compter sur Cecil Winge pour tirer cette nouvelle affaire au clair, mais sur son frère : Emil Winge. Une petite entourloupe qui permet à l’auteur d’à nouveau nous servir un duo d’enquêteurs atypique, que tout oppose, mais qui s’avèrent au final très complémentaires et qui mériteront indéniablement un bon pourboire à la fin de cette nouvelle visite guidée mémorable.



Malgré une fin un peu précipitée qui ne referme pas toutes les portes (notamment l’histoire Anna Stine Knapp), cette suite tient donc toutes ses promesses !



Rendez-vous en 1795 !
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1793

Glauque, corruption, misère sont les mots qui me viennent à l’esprit à la lecture de ce roman passionnant. Nous sommes en 1793, mais le souffle des libertés n’a pas atteint encore cette suède et la ville de Stockholm où se côtoient la richesse et la pauvreté.



Au départ un meurtre sordide : le cadavre d’un homme sans bras, sans jambes, énucléé et sans langue, un homme que personne ne reconnaît, mais de faibles indices mettront nos enquêteurs, Cecil Winge homme de loi pressé par le temps et qui devra faire fasse aux manipulations politiques de ses supérieurs, et Michael Cardel, vétéran de la guerre russo-suédoise.





Un roman choral durant la lecture duquel on se posera beaucoup de questions : une enquête commence, menée par nos deux héros, puis la narration passe à la première personne, narration épistolaire d’un très jeune homme qui raconte ses déboires, puis encore une narration à la troisième personne d’une jouvencelle débrouillarde et déterminée.



Et l’on progresse dans cette atmosphère nauséabonde et sale qui peut par certains côtés rappeler le roman de Patrick Süskind, le parfum, si on y ajoute les beuveries, les parties fines des grands de ce monde prêt à n’importe quelle extravagance pour satisfaire une libido particulièrement perverse.



Attention, âmes sensible s’abstenir, il est heureux que nos héros, particulièrement Cécil Winge, montrent combien il font preuve d’humanité, dans cette société ou les portraits des individus rappellent parfois plus des animaux que des humains, avec la cruauté en prime.





J’ai eu un peu de difficultés à entrer dans ce roman, je dois l’avouer, parque j’ai trouvé que certains exposés manquaient de clarté, et le début peut paraître long, mais une fois les personnages cernés, je n’ai plus voulu lâcher mon livre. Concernant les nombreux noms de lieux et de personnes qui parsèment le récit, laissez-vous glisser dessus, il peuvent paraître gênants au début, mais cela ne perturbe pas la lecture.





Un bon thriller, bien écrit dont l’auteur a parfaitement su produire l’ambiance sombre qui caractérise ce roman.
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1793

Ce livre est vraiment incroyable ! Suite à sa lecture, on comprend pourquoi sur la quatrième de couverture, on le compare au roman Le parfum de Patrick Süskind. Pourquoi ? Parce que l’on a l’impression de retrouver le Paris de Jean-Baptiste Grenouille. Autres liens entre les deux romans : ça pue la misère, les maladies courent les rues et les morts sont violentes et omniprésentes.



1793 est à mi-chemin entre roman historique et thriller. Lorsque l’on débute cette lecture, on est captivé dès les premiers chapitres. Les personnages sont charismatiques, très torturés, très farfelus mais c’est tellement bien travaillé qu’on ressent pour eux de la pitié et l’envie de les aider ou, pour certains, de les abattre ! On est embarqués dans une enquête complexe, sinueuse mais sans aucun temps mort ! C’est brillant, on ne voit pas les pages s’enchaîner.



J’ai vraiment beaucoup aimé le découpage en quatre parties effectué par l’auteur. Les quatre parties correspondent à des saisons mais dans un sens inversé. Tout au long de ces parties, on suit différents personnages, dans deux parties nous allons suivre Cardell et Winge. Personnellement, j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce duo. Tout au long de la première partie du livre, on sent qu’ils se jaugent, qu’ils s’apprivoisent, qu’ils finissent par s’apprécier. Ce qui fait la force de ce duo improbable, c’est qu’ils dérangent, ils dérangent les grands notables de cette ville… Les deux autres parties suivent des personnages qui interviennent dans l’histoire, j’ai également beaucoup apprécié ces parties, on se sent très proches des personnages, on a l’impression de lire un journal intime. Toutes les parties s’assemblent comme un puzzle et on comprend où l’auteur veut nous mener. C’est vraiment très sombre, mais j’ai adoré ça !



L’auteur réalise aussi un sans faute au niveau reconstitution historique. On est vraiment en immersion totale dans le Stockholm du XVIIIe siècle ! Ça pue, ça suinte, on croise la mort et la misère à chaque coin de rue… le tout saupoudré d’un air de révolution… C’est terrifiant !!!



Et puis le dernier argument de choc, c’est le talent de l’auteur… Son écriture est puissante, saisissante, glaçante ! C’est vraiment un aller sans retour dans la noirceur que nous offre là Niklas Natt Och Dag, c’est du grand art !



Sans nul doute ma plus belle lecture de 2019, c’était tellement bien que je l’ai lu deux fois d’affilée ! J’ai tellement envie de vous en raconter davantage mais il ne faut pas, car ça mérite d’être découvert sans spoil ! Pour conclure je vous dirais juste que c’est un excellent thriller historique avec une intrigue complexe et une enquête captivante !
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1793

Gloups!

Je n'ai qu'un mot:Gloups!



Qui aurait dit que ce bel aristocrate suédois répondant au nom magnifique de Nicolas Nuit et Jour (oui, oui, c'est la traduction exacte de son vrai nom, son patronyme n'est pas un pseudonyme), qui aurait dit qu'un auteur aussi distingué me ferait éprouver un tel mélange de fascination et d'horreur ?



Gloups et regloups !



Je crois que j'ai atteint le fond du glauque et pourtant je n'ai pu lâcher ce terrible bouquin...



1793 est un thriller historique, ultra documenté, brillamment écrit, passionnant de bout en bout, mais qui demande au lecteur un cœur bien accroché...



Un couple d'enquêteurs improbable, un "boudin" manchot et ivrogne (un policier à la retraite recyclé dans une sorte de milice privée sans foi ni loi) et un homme de loi, juge d'instruction fantomatique, crachant le sang et au dernier degré de la consomption, traquent un meurtrier pervers qui a fait subir les pires sévices à sa victime, laquelle devait être un jeune homme blond (je vous passe les raisons qui rendent ma formulation hésitante...)



. Tout se déroule dans un Stockholm que l'esprit des lumières pas plus que les idées révolutionnaires ne semblent avoir touché, un Stockholm encore médiéval, crasseux, violent, puant, sinistre.



Une ville de cauchemar, pour une enquête cauchemardesque !



Il ne fait pas bon être femme non plus dans cette ville-là. On a tôt fait de terminer ses jours dans un sordide lupanar ou pire dans une "fabrique", une sorte de maison de correction pour filles depravées-il suffit d'être violée ou mère célibataire pour aller grossir les rangs des malheureuses qui croupissent dans cette maison-là...et celle qui veut en sortir devra envisager l'évasion la plus revulsante qu'il m'ait été donné de lire. À sa place, je crois que j'aurais préféré rester en prison !



Je resume:une femme prête à tout, deux détectives qu'on dirait sortis d'un tableau de Jérôme Bosch, une ville putride, atroce, sauvage et un cadavre fort peu présentable, voilà le menu.



Vous avez accroché votre ceinture ? Pris votre Prozac et votre Primperan? C'est parti pour les émotions fortes !



Incroyablement bien écrit, sordide et glauque à souhait, voici 1793, made in Sweden comme si vous y étiez !



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1794

En cette fin de 18è siècle, la régence a du mal à trouver ses marques pour administrer correctement le royaume de Suède, et c’est le sinistre Reuterholm qui est aux commandes.

Le jeune Erik Tre Rosor est né cadet d’une famille propriétaire terrienne, et ne pourra donc prétendre à la succession. Alors que ses quinze ans brûlent d’amour pour les beaux yeux de Linnéa, il lui est clairement notifié qu’un jeune maitre ne se commettra pas à s’unir avec une sans grade. Il part noyer son dépit au-delà des mers, en attendant que son âge lui permette de passer outre les dictats familiaux. Il découvre là-bas un négoce rentable mais abject, et croise pour son plus grand malheur le sulfureux Tycho Ceton.



Le retour en suède et la noce avec sa belle tourneront au drame, dans des conditions mystérieuses . Cardell se chargera de l’enquête aidé par Emil Winge.







Voilà un thriller historique passionnant, une histoire tortueuse qui nous fait plonger au coeur de la vie quotidienne de l’époque, et nous offre des personnages complexes et envoutants, avec rebondissements et chausse-trapes à chaque page tournée.



Il est dommage de ne pas avoir repéré que ce roman est le deuxième volet d’une série, mais on peut malgré tout comprendre l’intrigue, qui est indépendante. . Par contre, je lirai très rapidement le premier, séduite par cet univers noir mais captivant



Merci à Netgalley et aux éditions Sonatine.

#1794 #NetGalleyFrance
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1793

Le corps mutilé d'un inconnu est repêché. C'est donc reparti pour la Suède, dans le nauséabond lac Fatburen, à Stockholm en 1793 alors que non loin, en France, il se passe deux trois trucs historiquement assez lourds.

L'enquête va s'avérer longue et pénible...

C'est l'un des points faibles de ce polar, la difficulté de contextualiser la situation suédoise. L'auteur s'est bien fendu d'une postface expliquant sa démarche, il n'en reste pas moins que pour moi petit français pas très doué en Histoire (autre que l'hagiographie éduc-nat), saisir l'articulation des évènements vécus par les protagonistes avant l'enquête a été difficile. On comprend que la Suède a été en guerre contre la Russie, que le roi Gustav III est mort un an auparavant (après recherche, assassiné) et qu'après une lutte de pouvoir c'est finalement le baron Reuterholm qui dirige le pays au nom du comte Karl, frère du roi et nommé régent et tuteur du prince héritier Gustave IV. Ouf ...La situation politique est donc assez instable, et on charge des "boudins" (selon moi un ancien soldat reconverti en auxiliaire de la police) et des "saucisses" (selon moi un policier municipal) de tenir fermement toute cette société de va-nu-pieds qui traîne à Stockholm... le pouvoir craint en effet une extension de la lutte des français jusque dans ce Nord que l'auteur va abondamment décrire.

On va donc s'attaquer aux qualités de ce roman en commençant par une plongée très immersive (et j'espère réaliste) dans la capitale Suédoise au dix-huitième siècle : ça pue, c'est sale, c'est affreux... Ensuite le fil narratif est très soigné : découpage en quatre grandes parties correspondant aux quatre saisons de l'année 1793. je ne vais pas divulgâcher, mais même habitué aux sauts temporels, là, j'y ai trouvé mon compte, dans la progressivité de l'action, de l'intrigue. Je me suis retrouvé hameçonné par l'ambiance et les trajectoires saisissantes des personnages dans cette société suédoise constituée d'une belle brochette de pervers, de détraqués en tous genres.

Troisième qualité, les protagonistes de ce roman : atypiques détectives qui tranchent l'un par son intégrité (Cecil Winge, homme de loi rongé par la phtisie) l'autre (Jean Michael Cardell, ancien soldat, vétéran de la guerre russo-suédoise où il a laissé un bras, alcoolique et tourmenté par ses souvenirs de guerre) par son pragmatisme. Mais ces deux-là, au-delà de ces différences, se respectent et partagent la même détermination à expliquer et punir le crime d'ouverture du roman, nous entraînant inéluctablement dans le tourbillon de leur enquête.

Je me suis souvent demandé jadis, en refermant un volume de Mankell, comment une société souvent citée comme modèle, pouvait inspirer de telles horreurs à ses écrivains. Ce bouquin apporte une partie de la réponse.

Bref, un vrai coup de cœur polar noir historique, âmes sensibles s'abstenir !

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1793

Encensé par les critiques littéraires aussi bien en Suède qu'en France, "1793", premier roman de Niklas Natt och Dag dont on sait seulement qu'il est le descendant d'une des plus anciennes familles nobles de Suède, serait selon son éditeur "le best-seller qui révolutionne le thriller historique" ! Une sacrée promesse qui a attisé ma curiosité ! Mais qu'en est-il réellement ?



L'histoire

Comme son titre sobre et laconique l'indique, l'action se déroule en 1793, date qui m'a fait pressentir que le roman allait se passer en France, sous la Terreur... En fait, non, je suis partie pour la Suède ! Deuxième surprise : compte tenu de la photo de couverture, je me suis dit que j'allais me retrouver au beau milieu d'une bataille navale (le tableau représente en effet la bataille de Vyborg par Ivan Aïvazovski). Eh non, je me suis bien retrouvée au beau milieu de l'eau, mais dans le nauséabond lac Fatburen, à Stockholm ! C'est là que Cardell, un ancien soldat qui a perdu un bras lors de la guerre russo-suédoise et reconverti en "boudin" (ce terme, non défini dans le roman, désigne en quelque sorte un auxiliaire de la police), vient de découvrir le corps atrocement mutilé d'un homme qui flotte en surface des eaux glacées du lac. Histoire de vous mettre dans l'ambiance, il ne reste du corps qu'un tronc sans bras ni jambes, les yeux ont été crevés, les dents arrachées et la langue a été tranchée. Comble de l'horreur, ces sévices ignobles ont été réalisés non pas en une seule fois mais de manière étalée dans le temps ! Qui est cet homme, pourquoi lui avoir fait subir un tel supplice et qui est ce monstre sanguinaire capable de commettre de tels actes ? Il faut l'arrêter au plus vite ! L'enquête, menée par Cardell et son acolyte Winge, un homme de loi rongé par la tuberculose, s'annonce bien compliquée, les deux enquêteurs vont en effet plonger dans les tréfonds de Stockholm avec un ticket en première pour l'enfer...



"Puis le paquet se retourne et il se retrouve face à lui. Ça n'est pas du tout décomposé, mais les orbites qui le regardent sont vides. Derrière les lèvres déchirées, plus de dents. Les cheveux ont gardé leur lustre – la nuit et l'eau gluante de Fatburen ont fait de leur mieux pour éteindre son éclat, mais c'est sans aucun doute une claire chevelure blonde."



Un contexte historique effleuré

1793... autant la situation en France à cette date m'est plutôt familière, autant celle de la Suède ne me l'est pas ! Cependant ne vous attendez pas avec ce roman à une description pointue et circonstanciée de la situation de la Suède en 1793. Tout au plus vous apprendrez de manière décousue que la Suède a été en guerre contre la Russie, que le roi Gustav III est mort un an auparavant et qu'après une lutte de pouvoir c'est finalement le baron Reuterholm qui dirige le pays au nom du comte Karl, frère du roi et nommé régent et tuteur du prince héritier Gustave IV.

Faute d'une documentation en début ou fin d'ouvrage – seules figurent une carte de Stockholm, intéressante mais non indispensable pour la compréhension du roman, et une postface de l'auteur –, il m'a donc fallu faire quelques recherches de mon côté pour comprendre où je mettais les pieds : c'est ainsi que j'ai découvert les tenants et les aboutissants de la guerre russo-suédoise et que le roi Gustav III avait été assassiné ! Pas de note explicative sur le contexte historique mais pas non plus de notes de bas de page pour expliquer certains termes, je pense surtout à "boudin" et à "saucisse" (ce dernier indiqué en italiques dans le roman) ! J'en ai déduit que le terme "boudin" désignait un ancien soldat reconverti en auxiliaire de la police et qu'une "saucisse" était un policier municipal, mais c'est mon interprétation... Vous comprendrez donc ma surprise lorsque j'ai lu, une fois le corps mutilé découvert, cette phrase : "Courez à Slussen chercher les saucisses." !

Tout juste remis de la guerre russo-suédoise et de l'assassinat de Gustav III, le pouvoir en place se sait fragile et menacé par de multiples complots qui visent à le renverser. Il surveille donc de près le sort de la France qui vient de basculer sous la Terreur. Chute de la monarchie française, exécution de Louis XVI... il ne manquerait plus que l'esprit révolutionnaire ne gagne à son tour le pays ! Car côté inégalités sociales, la Suède n'a rien à envier à la France ; là aussi, les inégalités sociales sont criantes et la colère du peuple commence à monter.



Une construction surprenante et une intrigue diabolique !

Ce roman est découpé en quatre grandes parties correspondant aux quatre saisons de l'année 1793. La première partie – une centaine de pages – est d'un classicisme absolu même si l'on pressent déjà une qualité d'écriture réaliste, puissante et très sensorielle, et suit le schéma traditionnel : découverte d'un corps et début, un peu lent ici, de l'enquête.

Au bout de ces cent pages, un peu déconcertée, je me suis vraiment demandé où était l'aspect révolutionnaire de ce thriller… Mais arrivée à la deuxième partie, la gifle ! Contrairement à l'ordre des choses, le roman ne suit pas l'ordre chronologique, il fait des allers-retours dans le temps : il démarre à l'automne, se poursuit à l'été puis au printemps et fait de nouveau un bond en avant pour se terminer à l'hiver ! Ainsi, la dernière partie est la suite directe de la première et elles correspondent à l'enquête de Cardell et Winge tandis que les deux autres parties qui s'intercalent au milieu sont des retours dans le passé, dont le rapport avec l'enquête n'est pas évident de prime abord puisqu'elles mettent en avant de nouveaux personnages sans aucun lien avec nos enquêteurs et, pour la seconde partie, une nouvelle forme de narration, le narrateur omniscient laissant sa place à une forme épistolaire. C'est à partir de cette deuxième partie que le roman décolle vraiment et, encouragée par des chapitres courts, je ne l'ai plus lâché, totalement captivée par cette construction atypique qui complexifie l'intrigue et accentue le suspense.

Cette construction s'apparente véritablement à un puzzle dont les différentes pièces ne signifient rien isolément mais qui, une fois assemblées, prennent tout leur sens. Et là, c'est l'auteur qui gère d'une main de maître le rythme d'assemblage des pièces même si l'on pressent qu'on se dirige droit vers l'enfer. Et le lecteur ne perd jamais le fil de l'histoire, tout est calculé au millimètre près par l'auteur. Ce dernier est en quelque sorte le maître du jeu : il délivre au moment voulu les indices qui nous permettent d'établir les liens entre les faits et les personnages, il est impossible pour le lecteur de devancer l'auteur, c'est tout simplement diabolique et très bien maîtrisé !



Un emprunt aux codes du polar scandinave

Cette intrigue très bien ficelée et diabolique à souhait prend place dans un environnement et une ambiance très bien décrits. Pour illustrer l'atmosphère particulière qui règne dans ce roman, les critiques littéraires ont souvent évoqué Le Parfum de Patrick Süskind. Le parallèle est en effet pertinent et j'ai aussi pensé par certains aspects aux thrillers de Karen Maitland et aux polars scandinaves (Camilla Läckberg, Lars Kepler, Jussi Adler-Olsen, etc.).

Par le biais d'une écriture puissante, sensorielle, crue et glaçante (bravo au traducteur !), car dénuée de tout sentiment, l'auteur parvient à créer une atmosphère sombre, lourde, glauque et glaciale dans laquelle évoluent des personnages tourmentés, torturés, voire sadiques ! Même les deux enquêteurs n'échappent pas à cette atmosphère oppressante malgré la part de lumière qu'ils apportent au récit. Quand je vous parle d'enfer, on n'en est vraiment pas loin… Car l'auteur ne nous épargne rien, sa plume faisant intervenir immédiatement nos cinq sens, c'est pour cela que je parle d'écriture sensorielle. Quand il s'agit des descriptions d'un Stockholm répugnant, malsain, sale, pauvre et violent, cela passe encore, mais quand l'auteur détaille certaines scènes mettant en lumière la perversité et la cruauté de certains personnages, la lecture devient éprouvante, à la limite du soutenable, et même si je n'ai sauté aucune ligne j'avoue avoir eu à plusieurs reprises des haut-le-coeur : on entend les hurlements, les plaintes et les pleurs, on respire les miasmes, on touche les chairs, on voit les blessures... Cette lecture prend vraiment aux tripes ! Même si je salue le tour de force de l'auteur, ce type d'écriture n'est pas vraiment ma tasse de thé, cette noirceur, cette violence et ce détachement volontaire me mettent plutôt mal à l'aise et je n'aime pas avoir mal au coeur !



"J'ai vu le monde, monsieur Winge. L'humanité n'est qu'une vermine menteuse, une meute de loups assoiffés de sang qui ne désirent rien tant que de tailler en pièces les uns les autres dans leur lutte pour la domination. Les esclaves ne valent pas mieux que leur maître, ils sont juste plus faibles. Les innocents ne gardent leur innocence que grâce à leur faiblesse."



En tout cas, les descriptions de la capitale suédoise nous permettent de nous rendre compte qu'elle n'est ni mieux ni pire que les autres capitales européennes du XVIIIe siècle : il y règne la même misère, la même violence, la même exploitation des femmes et des classes défavorisées, la même perversité humaine, la même corruption notamment au sein de l'aristocratie, etc. Aucun lieu n'échappe à cette atmosphère méphitique et poisseuse : les rues sont dangereuses, les auberges malfamées, la misère et les odeurs nauséabondes sont présentes à tous les coins de rues, les maisons closes laissent libre cours à des formes de sadisme abominables... Et je ne vous parle même pas des filatures de Stockholm, véritables prisons pour femmes, où ces dernières meurent de faim et de fatigue sous les coups des gardiens quand elles ne sont pas violées. On n'est en effet pas loin de la description du Paris de Patrick Süskind. Toute cette noirceur est peut-être un poil caricaturale, mais le but de l'auteur est atteint !



"Cardell s'engage parmi les taudis de l'autre côté du pont. Ici, les familles s'entassent les unes sur les autres dans des baraques menaçant de s'effondrer. La saison qui arrive y est plus redoutée qu'ailleurs : tandis que les derniers recoins de ces misérables masures se remplissent de corps grelottants, les cadavres raidis par le froid s'entassent près des cimetières en attendant que le dégel permette de creuser la terre."



Cardell/Winge : un duo d'enquêteurs étonnant

Loin d'être des super-héros, nos deux enquêteurs n'ont pas été épargnés par la vie mais ils n'en sont pas moins de fins limiers et ils apportent à cette histoire une petite lueur d'espoir, de par leur intégrité, leur détermination et leur intelligence, et ce malgré leurs différences.

Jean Michael Cardell, qui a découvert le corps dans le lac Fatburen, est un ancien soldat, vétéran de la guerre russo-suédoise où il a laissé un bras. Mais ce n'est pas tout : il est aussi porté sur la boisson et tourmenté par des visions cauchemardesques liées à la guerre.

Cecil Winge, quant à lui, est un homme de loi intègre, mais il est rongé par la phtisie ; pour lui, cette enquête sera certainement la dernière – et on se demande même s'il va pouvoir l'achever tant il crache du sang et semble aux portes de la mort. Si le premier est plutôt sanguin et impulsif, le second est réfléchi et calme. La recette est plutôt classique, celle de deux enquêteurs différents mais complémentaires, mais on a rarement affaire à des enquêteurs aussi "cabossés" dont on se demande s'ils vont tenir jusqu'au bout de l'enquête !

Ces deux hommes, qui forment ainsi un duo inattendu, vont apprendre à se connaître au fil des jours et vont même s'apprécier très rapidement, il en va de même pour le lecteur qui découvre progressivement leur histoire personnelle. Ils vont également unir leurs forces pour rendre son identité au corps retrouvé et démasquer le monstre sanguinaire qui est à l'origine de ces sévices. Mais ils sont loin d'imaginer qu'ils vont plonger dans un univers aussi sordide, noir et corrompu...



"Winge, les membres fins, est mince, d'une minceur qui n'est pas naturelle. Il ne pourrait pas être plus différent de Cardell, qui est, lui, un de ces hommes qu'on voit partout dans les rues de Stockholm, à la jeunesse volée par des années de misère et de guerre, usés avant l'heure."
Lien : https://romans-historiques.b..
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1793

1793. L’année de tous les dangers pour les monarchies européennes qui observent, la peur au ventre, la Révolution française.

A Stockholm, Gustav III a été assassiné l’an passé et quand son fils monte sur le trône, l’ambiance de la capitale est délétère. Paranoïaque, le défunt roi avait missionné des dizaines d’espions chargés de rapporter le moindre propos anti monarchique, dans les cafés fréquentés par le peuple, aussi bien que dans les nobles maisons.

C’est dans ce contexte délétère que Mickel Cardell, boudin de la garde séparée, vétéran de la guerre avec la Russie, manchot et porté sur la bouteille, repêche, dans les eaux nauséabondes du lac Fatburen, le corps d’un inconnu sauvagement mutilé. Les boudins n’ayant pas vocation à résoudre des meurtres, l’affaire devrait s’arrêter là pour Cardell. Mais il ne peut s’empêcher de penser à la pauvre victime et, quand Cecil Winge, de la chambre de police, lui demande son aide, il finit par accepter. Les deux hommes sont aussi différents qu’on peut l’être. Cardell est un bon vivant, Winge un ascète. Condamné par la phtisie, déjà pâle comme la mort, il sait qu’il vit ses dernières heures dans la police qui va passer entre les mains du redoutable Gustaf Adolf Reuterholm, ainsi que ses dernières heures sur cette terre. Mais avant de rejoindre ses ancêtres, Winge est déterminé à trouver l’immonde bête qui a torturé et mutilé Karl Johan, comme l’ont baptisé les deux hommes.



Un meurtre, deux enquêteurs dissemblables et au bout du rouleau…On pourrait penser, a priori, que 1793 est un polar comme les autres. Ce serait une grave erreur ! 1793 est bien plus qu’un simple polar historique. C’est une plongée dans la misère et la violence d’une société suédoise qui voit les riches se livrer aux pires bassesses quand le peuple lutte au jour le jour pour sa survie.

Aucune tendresse, aucun espoir dans ce roman où règnent la noirceur, la haine et la folie. D’une écriture nerveuse et très sensorielle, Niklas Natt och Dag nous entraîne dans les bas-fonds, dans la fange, la crasse et les excréments, à travers le destin de personnages complexes, torturés, ni tout blancs, ni tout noirs. Son roman, en quatre parties, est un puzzle qui peut déconcerter, mais toutes les pièces se réunissent à la fin pour ‘’éclairer’’ une histoire tragique où la lumière ne brille jamais.

On l’aura compris, 1793 est un polar historique sans concessions, dur et réaliste, à ne pas mettre entre toutes les mains tant il faut avoir le cœur bien accroché pour en supporter les relents putrides, la noirceur des âmes, l’absence d’espoir. Un livre qui bouscule.

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1793

« Tiens, lis ça, allez, tu vas adorer, promis, c'est génial ! » c'est à peu près ce que m'a dit et répété en boucle une collègue qui venait de dévorer ce roman et qui débordait d'enthousiasme.

J'ai donc accepté de me plonger dans « 1793 » alors que je n'aime pas vraiment les romans historiques, juste pour calmer ma collègue qui était exaltée au point que j'ai craint qu'elle ne me lâche pas jusqu'à ce que je cède.

Je me suis dis qu'au pire j'en lirais 40 pages et que je le lui rendrais en lui disant que je n'avais pas accroché.

Mais en réalité, j'ai beaucoup aimé cette ambiance suédoise, bien que très froide, carrément sale, d'une violence inouïe et où la corruption est absolument partout.

On va suivre deux hommes au bout du rouleau, un manchot et un tuberculeux en fin de vie, essayer de résoudre un crime atroce.

On est totalement immergé dans un univers nauséabond, épais comme de la fange, dont l'odeur immonde nous colle à la peau du début à la fin, mais malgré tout, j'ai adoré ce roman.

Les passages consacrés à la politique, aux complots et autres coups tordus ne m'ont pas vraiment passionnée, mais ils sont bien intégrés à l'histoire donc ça n'était pas indigeste pour autant.

Les deux personnages principaux sont atypiques et on s'attache rapidement à eux.

L'intrigue tient bien la route, l'écriture est superbe et l'ambiance est merveilleusement décrite.

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1793

Né en 1979, Niklas Natt och Dag est le descendant d’une des plus anciennes familles de la noblesse suédoise.



Pour son premier roman, paru aux éditions Sonatine, cet être proprement singulier, croisé lors du dernier quais du polar, livre un roman monté en quatre parties qui correspond à quatre saisons, qui épate par sa précision, une reconstitution historique vraiment saisissante : notamment dans des descriptions de scènes de guerre particulièrement fortes.



Véritable phénomène d'édition dans les pays scandinaves, encensé par une critique dithyrambique, ce premier roman est un coup de maître, profond et noir, sans concession, puissant, charnel et fiévreux.



Les amateurs de thrillers historiques sont soumis à rude épreuve : entre dilemmes moraux impossibles, destins brisés et luttes acharnées pour survivre,les personnages de 1793 peinent à s’arracher à leur sort.



1793 évoque autant Le Parfum de Patrick Süskind que James Ellroy..Ce qui est certain, c'est qu'il est écrit par une plume virtuose, et qu' 1793 est assurément un roman mené de main de maître.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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1793

En 1793, Marie-Antoinette perdait définitivement la tête en France tandis qu'en Suède un escroc notoire devenait chef de la police. À partir de cette toile de fond, Niklas Natt och Dag écrit un thriller historique de très bonne facture qui oscille, excusez du peu, entre Victor Hugo et D.A.F. de Sade.

Ça commence donc comme du Totor avec, en guise d'homme qui rit, un homme-tronc torturé avec art. le récit du charcutage est, on s'en doute, franchement répugnant. On ne va pas refaire le match des anti- et pro-représentation de la violence ; j'aurais tendance sur ce coup à trouver la description justifiée, parce que la souffrance infligée et reçue est au coeur du roman.

La souffrance est d'abord celle du peuple : tandis que les plus riches s'entourent de monstres pour ranimer leurs sens blasés, les pauvres font ce qu'ils peuvent pour manger à leur faim et, même quand ils reçoivent d'un bon samaritain l'équivalent de deux chandeliers en argent, ne parviennent pas à déjouer le destin qui leur maintient la tête sous l'eau (qui en plus est très loin d'être potable, et c'est peu de le dire).

Mais, au moment où l'on croit tenir un bon vieux roman social, genre « Les Misérables » réécrit par Brett Easton Ellis, coup de théâtre : le mal est, non pas social, mais métaphysique. Natt och Dag se paie les Lumières, et ce n'est clairement pas l'abolition des privilèges qu'il a retenu de la Révolution française. Un bon petit massacre mené par des sans-culottes un peu trop exaltés nous fait relativiser le supplice de l'homme-tronc (Natt och Dag, c'est pas un nom aristocratique, ça ? Ah ben si). Ensuite, c'est la minute philosophique : les faibles et les puissants même combat, l'homme est un loup pour l'homme, comme ne l'a pas dit Hobbes (mais le méchant de l'histoire, si : « L'humanité n'est qu'une vermine menteuse, une meute de loups assoiffés de sang qui ne désirent rien tant que de se tailler en pièces les uns les autres dans leur lutte pour la domination. Les esclaves ne valent pas mieux que les maîtres, ils sont justes plus faibles. »)

Et là où l'on voit que Satan mène largement devant Dieu, c'est que le désir de domination s'exprime autant (voire plus) par l'amour que par l'argent : si tu ne m'aimes pas, tu vas voir ta gueule (en l'occurrence, non, d'ailleurs, parce que je t'aurai crevé les yeux).

Mais, comme le dit l'auteur dans sa postface « 1793 doit être considéré comme un ouvrage de divertissement ». Aussi, à un poil de verser dans la morale leibnizienne (l'homme souffre parce qu'il est coupable), Natt och Dag choisit finalement de placer la rédemption au bout du chemin (enfin celle de l'assassin, hein, pas celle des Français sanguinaires parlant de fraternité en actionnant la guillotine) grâce à un petit problème de logique : comment l'enquêteur empêchera-t-il l'assassin, qui se prend pour Joseph Balsamo (vous noterez tous mes efforts pour ne pas spolier) d'aller au bout de son plan diabolique sans se trahir lui-même ? À quel degré de vice poussera-t-il sa vertu pour qu'elle ne devienne pas l'instrument du Malin ?

Ce roman est donc finalement au moins aussi roublard que glauque : l'aristocrate Natt och Dag, en plaçant son assassin au coeur de la Terreur, nous fait le coup de celui qui est issu d'un peuple qui a beaucoup souffert.

Je propose dès lors qu'on lui laisse la vie sauve – du moins tant que sa plume saura nous tenir en haleine, seules nos nuits en seront raccourcies.

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1793

1793 , un titre qui se suffit à lui même, un renvoi dans un époque qui ne " respire pas " vraiment la joie de vivre " . L'auteur est suédois, passionné par l'histoire de son pays et , tout naturellement , y situe l'histoire qu'il s'apprête à nous raconter...Ah , mais , en 1793 , la vie , en Suède, c'était peut - être plus " cool " que " par chez nous "? ...Hélas , trois fois hélas , la réponse " saute aux yeux " : non , c'était vraiment pas mieux ..et ça fait pas envie . Jugez- en par vous - mêmes : trouver un cadavre dans un lac , malheureusement , ça arrive encore , la vie n'est pas sans danger ...Trouver un corps mutilé, ça laisse planer des doutes quant à un tragique accident et nécessite l'intervention des forces de l'ordre , mais trouver un cadavre ATROCEMENT mutilé, un corps sur lequel les mutilations se sont succédées sur un temps...qui a dû paraître bien long à la malheureuse victime ,( oui, oui , plusieurs mois ) voilà qui doit , aussi , nécessiter l'intervention de psychologues de premier plan ...Ah , oui , vous allez me dire , des psys , en 1793 , ils risquent de ne pas trop se sentir concernés...Vous avez raison, chères et chers amis , mais je parlais d'un psy pour l'auteur qui a écrit de telles choses et...pour les lecteurs qui vont , d'emblée , soit renoncer , soit continuer prudemment , un soutien à leur disposition ...Une personne bien équilibrée m'a dit avoir renoncé et m'a demandé si j'avais bien toute ma raison pour lire de telles choses . Oui , bon , c'est vrai , c'est plutôt glauque , plutôt sombre , obscur comme la nuit qui , si je ne m'abuse , tombe très tôt en Suède, plongeant le pays dans une obscurité.....Donc , une fois le cadavre trouvé , place aux "saucisses et aux boudins " ..Ne pensez pas trop au barbecue ... 1793 , en Suède, on peine à manger , on pense plutôt à boire dans le monde dans lequel nous plonge l'auteur ...On se bat , on tue , on torture , on coupe des têtes avec des outils plus ou moins bien aiguisés...Pourtant , on voudrait bien savoir qui a ainsi mutilé ce cadavre et pour quelles raisons ....Et bien , c'est simple , faut plonger , bien se boucher le nez car , croyez- moi , " ça pue " , au propre , comme au figuré.

Le travail de l'auteur est remarquable , mais vous me direz est- ce que cette " histoire " de la Suède ne pèse pas trop sur le récit, sur l'action ? Mais , non , je vous assure , les faits historiques n' altèrent en rien le rythme , ne peuvent vous détourner de.....De toute façon, vous allez tellement être occupées et occupés à " sauver votre peau ", à regarder où vous"mettez vos pieds " ...Un récit palpitant avec des personnages " bien dans leur époque " ,une époque où l'important est surtout de " survivre " . Et puis , quand même, vous ne pouvez pas renoncer à savoir qui sont ces étranges " boudins et saucisses ".Un bon bouquin , toutefois pas forcément un " bouquin de plage " non plus .Je m'en suis sorti et je vais aller quand même vers un peu plus de " légèreté ", la Suède, en 1793 , c'était quand même pas le pays des Bisounours......

Une dernière précision sur les deux principaux personnages : l'un est malade , crache le sang et n'a que très peu de temps devant lui , l'autre à un bras remplacé par un mignon de ...chêne, une arme " sympa " .

Si avec tout ça votre curiosité n'est pas éveillée , je me demande ce qu'il faut faire....
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1794

Il fallait bien suivre Niklas Natt och Datt en 1794. Et ho, les choses ne se sont pas améliorées. Loin de là. Stockholm a bien du mal à se trouver une personnalité. En tout cas, Reuterholm, le baron qui règne sur la ville en dictateur tente, avec assez de succès, d'y lasser sa marque.

1794 débute avec le jeune Tre Rosor riche héritier malhabile qui se verra exiler, avec un cousin, par un père qui voudrait lui forger le caractère. Nous voici donc à St Barthélémy où l'on découvre une Suède esclavagiste, colonialiste avec tout ce qu'il y a de laid chez l'homme. Rien de bien rassurant pour la suite car on sent que les personnages rencontrés à St Barthelemy nous rejoindrons à Stockholm.

À Stockholm la vie n'est pas plus jolie pour Cardell, sans raison de vivre vraiment, pourquoi continuer ? Il fera toutefois la rencontre du frère de Winge et le voilà reparti à chasser la pourriture, à vouloir purger cette crasse qui se cache souvent sous le vernis des riches et des beaux.

1794 c'est sans lumière, c'est noir, c'est ténébreux , c'est pouilleux , c'est la dépravation à son paroxysme, ça pue...

Comment finira ce siècle suédois qui a peur des révolutions?

Espérons que 1795 nous éclairera d'un peu de lumière car là on n'y voit peu d'espoir et c'est très troublant.
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1793

Notez bien ce nom : Niklas Natt och Dag, un auteur suédois qui a signé son premier roman au nom « 1793« qui évoque chez nous les lointaines réminiscences de la poudre des fusils, des canons, celles des échafauds, des têtes tranchées, des paniers en osier recueillant ces dernières fraîchement cueillies.. et ce sang, tout ce sang.. La révolution française suscite l'effroi jusqu'en Suède. Nous sommes un an après la mort du roi fou Gustav III de Suède, le pouvoir paranoïaque cauchemarde à l'idée de complots ourdis par des séditieux influencés par les idées révolutionnaires. C'est dans ce contexte pour le moins agité que Cardell découvre dans un lac de Stockholm le tronc sans bras ni jambes d'un homme aux yeux énuclées. C'est à Cecil Winge, un homme de loi, qu'incombe la lourde tâche de mener l'enquête sur cet homicide. Winge est atteint de phtisie ce qui le condamne à une mort douloureuse et prématurée. Voilà pour l'histoire qui est complexe mais la maestria de l'auteur nous permet de saisir les circonvolutions du récit pour mieux nous surprendre. « 1793 » est un grand thriller historique et son auteur l'a voulu, avec un travail de recherche très rigoureux, comme une reconstitution des plus fidèles de cette période troublée. Les éditions Sonatine parle de Patrick Süskind et son fameux « le Parfum » comme influence pour ce livre. C'est vrai que les odeurs, les émotions, les ressentis, les descriptions des symptômes de maladies, la corruption de l'air vicié, tout ces éléments donnent une idée très réelle et sombre de la vie à Stockholm à la toute fin du XVIIIème siècle et rappelle donc Süskind. Mais Niklas Natt och Dag n'est pas un simple ersatz, c'est un écrivain de talent qui a son identité, son style d'écriture est brillant et nous d'être emporté par le souffle de cette histoire divisée en quatre parties. L'alcool, la chair, la lubricité, les vices et perversités de pasteurs, de membres de l'élite suédoise mais aussi du peuple, donnent une dimension très noire à ce thriller. Pour ma part, j'ai aussi songé à Tim Willocks comme source d'inspiration. Sombre, mélancolique, tourmenté, « 1793 » est un thriller historique envoûtant, âpre aussi car il nous faut, pour récolter les fruits du lecteur rassasié, faire preuve de patience et de malice pour deviner les ressorts d'une histoire qui tel un puzzle, voit ces différents morceaux se mettre délicatement en place. « 1793 » ne manque pas de souffle, j'ai déjà hâte de voir où nous mènerons les prochains écrits de Niklas Natt och Dag. Un auteur et une plume à découvrir absolument.
Lien : https://thedude524.com/2019/..
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