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Citations de Nuala O`Faolain (220)


J'excluais d'emblée les pays où le mépris des femmes était institutionnalisé : il était hors de question qu'on m'interdise de conduire ou de boire ou qu'on me force à marcher à trois pas derrière quelqu'un sous prétexte que ce quelqu'un possédait un pénis.
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Cette chose qui m'avaient laissée avec des amis partout et nulle part, que j'avais volontairement payée de ma solitude, c'était la liberté de poursuivre le merveilleux.
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Tu venais de réaliser une prouesse en rédigeant dix pensées qui exploraient, dans un format agréable et facile d'accès, ce moment du voyage de la vie où les questions de la jeunesse ne se posent plus vraiment, mais où les certitudes de la vieillesse sont encore à venir.
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Malgré le décalage horaire, j'ai retardé le plaisir de m'endormir, tournant mon oreiller pour éprouver la fraîcheur de sa face encore intacte. On aurait pu donner une fête dans ce lit, comme ce couple d'Evelyn Waugh qui menait une vie sociale animée dans le sien.
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- Beauvoir a raison, répondait Lalla, sur ce que les hommes font aux femmes: mais ce que les femmes font aux femmes est parfois pire. C'est ma mère qui va décider de mon avenir, et ma liberté ne l'intéresse pas parce qu'elle n'est pas libre elle-même.
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Je n'arrive pas - j'ai beau essayer, Peg, je n'arrive pas à admettre que le monde me considère comme finie alors que je me sens encore pleine de vie.
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Elle avait été très seule au cours des dernières années. Le brouhaha et la frénésie de sa vie s'étaient arrêtés, abruptement, quand elle avait plongé dans le silence d'une cellule. En prison, en France, non seulement elle n'était pas une légende mais elle était à peine un être humain. Elle était la détenue numéro tant. Elle avait sans doute dû se raccrocher à chaque souvenir de ce qu'elle était avant, rassembler ses forces contre son environnement déshumanisant.
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J'ai participé durant un week-end à un atelier de travail sur soi (...) Un des exercices consistait à dresser une liste des dix évènements les plus importants de notre vie (...) Le numéro un était : "Je suis née", on pouvait mettre ce qu'on voulait après ça. Sans même y réfléchir, ma main a écrit en numéro deux : "J'ai appris à lire".
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Imaginez - être l’Irlande pour quelqu’un ! C𠆞st ce que j’étais pour lui - à moitié réelle, à moitié chimère !
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Toute la famine et la destruction de l’Irlande rurale ne remontaient qu’à quelques générations. Il y avait des gens vivants dont les grands-parents avaient connu ces années-là. Le traumatisme devait être ancré profondément dans le matériau génétique dont j𠆚vais été faite.
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Mon père nous avait dit que la reine Victoria avait signé un chèque de dix livres pour le chenil de Battersea avant d𠆞n signer un autre de cinq livres pour soulager les souffrances des Irlandais.
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Je me suis levée et, debout dans l'arrière-cour de Min, j'ai fait un vœu : tout ça était terminé. Sans même que j'ai eu besoin d'y penser, une décision s'était fermement ancré en moi : je partirais de nouveau, certes, mais pour revenir vers un chez-moi.
Cette chose qui m'avait fait dire non à Hugh Boody, cette chose qui m'avait laissée avec des amis partout et nulle part, que j'avais volontairement payée de ma solitude, c'était la liberté de poursuivre le merveilleux. Et je l'avais poursuivi tout autour du globe. C'était l'appel des chutes d'Igaçu et de la cathédrale de Cologne, du monde caché de la Grande Barrière de corail et de tous les endroits où je n'étais pas allée ; c'était la possibilité de m'improviser auteur de mini-guides que des inconnus paieraient une fortune pour publier et que d'autres inconnus liraient et méditeraient.
Mais, à présent, j'étais tout aussi exaltée par le quotidien. A Stoneytown, par exemple, j'adorais sortir dès le soir le couvert du petit-déjeuner - rien qu'une tasse, une assiette, une cuiller et un couteau, mais les poser à côté de la bouilloire était pour moi un immense plaisir. J'adorais décrocher le linge de la corde et refaire le lit avec des draps encore subtilement rafraîchis par des brises quo les avaient séchés. J'adorais faire ma ronde avec la chienne avant d'aller me coucher, vérifiant que la grange et les remises étaient bien verrouillées, puis fermant la porte de derrière à l'aide de la barre en bois. La chienne courait vers la prochaine étape, fière d'anticiper mes actions ; j'étais heureuse de répéter le même rituel chaque soir, et elle aussi, je le savais.
C'était ce que je dirais aux autres quand ils boiraient à ma santé le lendemain : je ne suis pas ici en visite, comme je l'ai souvent été ; je suis de retour. Si je dois repartir, ce ne sera jamais que pour une excursion.
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Les Mémoires sont, à coup sûr, un genre qui laisse beaucoup de sang dans son sillage. A moins d'être un exercice de solipsisme, il implique d'écrire sur d'autres personnes qui vivent réellement. Et l'auteur des Mémoires sait d'avance qu'il y aura une vie après l'écriture, quand les gens impliqués dans le livre le liront. C'est par conséquent, parmi toutes les formes de récit sincère, la plus susceptible d'être modelée par des impératifs diplomatiques. Si j'étais la biographe d'un auteur de Mémoires, je serais très intéressée de savoir ce qu'il lui a fallu mettre de côté avant de raconter l'histoire.
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Ce que j'y ai appris, c'est qu'un nouveau départ est la chose la plus difficile à réaliser.
Le passé vous hante.
May avait traversé tout un continent, mais elle était toujours elle-même. Elle ne savait pas encore se débrouiller dans le monde des gens honnêtes. Elle ne connaissait encore qu'une seule manière de survivre.
Elle n'était pas faite pour les transitions en douceur, May. Et la rédemption non plus n'a rien d'aisé.
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Les risques de maladies vénériennes étaient très élevés mais les dépressions nerveuses étaient sûrement aussi répandues, compte tenu des dégâts infligés aux nerfs d'une femme, à son esprit, à sa capacité de s'aimer, d'aimer les autres et d'aimer le monde. Les femmes et les filles subissaient des centaines de pénétrations par nuit, des milliers par semaine. Les rapports sexuels fécondent les femmes. Il n'y avait pas de contraception fiable dans les années 1890; les préservatifs existaient bien, mais depuis quand les hommes mettent-ils des préservatifs avec des femmes assez désespérées pour faire n'importe quoi? Les risques de grossesse étaient extrêmement élevés, même si les filles utilisaient des éponges imbibées de vinaigre - l'écrivain George Elliot utilisait ce moyen, pour citer l'exemple d'une femme du XIXe siècle dont nous connaissons les méthodes contraceptives -, pratiquaient des douches vaginales avec une solution au sulfate de zinc, ingéraient et appliquaient toutes sortes de poisons pour supprimer la semence de la vie. Malgré tout, un grand nombre d'entre elles avaient subi de multiples avortements. Elles avaient bu de l'ergot de seigle ou de l'iode. S'étaient servies de bâtons, de fil de fer et d'aiguilles à tricoter. De petites branches. Elles devaient maltraiter leur corps pour pouvoir continuer à travailler. Elles risquaient la mort pour gagner leur vie.
Et si elles donnaient quand même naissance à un enfant, l'infanticide n'était pas rare, de même que les abandons.
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Sa réputation la protégeait dans un milieu où, habituellement, les femmes transportaient des rasoirs dans leur robe, ou des revolvers, des coups-de-poing américains, des couteaux, des battes de base-ball. Se vendre mettait les femmes en colère, et quand aucune boisson ni aucune drogue ne les apaisait, la colère des femmes du First Ward éclatait en violence. Les prisons pouvaient à peine contenir ces femmes. L'une d'elle noya le gardien, une autre se déchaîna dans la blanchisserie et défigura une demi-douzaine d'autres détenues avec un fer chaud. Une femme tenta à deux reprises de tuer une surveillante à Joliet.
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May donne des exemples d'hommes modestes avec lesquels elle était gentille. Mais, dans l'ensemble, elle trouve tout naturel que les imbéciles qui croisent sa route deviennent ses proies. Le manque de coeur dont elle fait preuve envers eux est le même que celui qui lui permet de pratiquer son métier. Certains hommes défendent l'idée qu'il n'y a rien de plus simple que d'acheter une fille - un cadeau pour votre fils, une virée nocturne entre amis. Ils sont heureux de mettre quelques dollars de plus dans la main de la putain si elle se révèle être une brave fille. Il est dans leur intérêt de sentimentaliser la transaction. Mais les putes elles-mêmes ne sont pas sentimentales. Cette créature rassurante, la pute au grand coeur, n'est pas leur invention. Je suppose que l'hostilité bien installée et parfaitement dépassionnée de May pour les gogos est typique de sa profession.
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Les femmes faisaient payer comme elles le pouvaient l'affront qu'était leur position. Les hommes étaient ridiculisés quand ils étaient arnaqués et dépouillés. Ils étaient punis de leur désir. Ils étaient punis d'être capables d'acheter ce que les femmes avaient à vendre. Quant à May, la rudesse était son élément. Le travail morne, éreintant et répétitif dans une ferme d'Irlande utilisait les corps des hommes, des femmes et des enfants comme des outils. On y éprouvait peu de pitié pour les êtres humains et encore moins pour les animaux.
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“Interdiction d’évoquer la mort. Même à demi-mot.L’Amérique s’efforce tant qu’elle peut d’être optimiste et bien élevée.

Pardon si je suis un peu lente, répond Rosie, mais est-ce que les Américains ne vieillissent pas de la même manière que nous ? Ils meurent, si je ne m’abuse ?”

Certes, mais ils ne veulent pas le savoir. Rester mince, voilà ce qui compte, insiste Markey. Tu ne peux pas conseiller de dessert.”
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Tout à l'heure, si elle était de bonne humeur, Bell (la chatte) se blottirait contre moi dans le lit et je lui en saurais gré. Les animaux sont à l'opposé du vide froid - ils sont denses, chauds et singuliers et ne cherchent pas de réponses parce qu'il ne savent pas qu'il y a des questions. (p155)
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