Bien souvent, après avoir terminé la lecture d'un roman,
portée par l'énergie du verbe et la puissance du mot,
je ressens le besoin d'écrire.
Tout de suite. Immédiatement.
Une manière pour moi de transformer la bouillie grandiose
née de ma lecture et enfouie dans mon coeur
en quelque chose.
De donner corps à cette émotion.
Mais hier, j'ai refermé Avec toutes mes sympathies d'Olivia de Lamberterie et depuis, malgré toute l'admiration qui a germé en moi,
je sèche.
Sous mon crâne, les mots tournent et tricotent.
Je recule pour mieux sauter, du moins je crois,
je tempère, j'attends.
Histoire de voir de quoi demain sera fait, et si le bon dieu ou quiconque d'ailleurs, m'inspirera ou me poussera au cul.
La panne sèche.
La peine sèche.
Trop peur de mal faire et de faire mal.
De mal dire.
Je me demande comment rendre hommage à une merveille faite chair et papier sans en trahir l'essence ? Surtout lorsqu'elle est bâtie sur des fondations telles. Qu'elle aborde un tel sujet – terrible ce mot. Si faible, si nul. Mais je n'en ai pas d'autre.
Comment ne pas commettre d'impair quand on n'y connaît rien. Quand jamais cette souffrance – inimaginable – n'a pris ses quartiers sous notre peau. Quand notre frère à nous, chéri et aimé plus que tout, est à portée de main ou presque, à portée de vie.
Comment ne pas sombrer dans la banalité, le pathos et la philosophie à la petite semaine ?
Il m'est souvent arrivée d'écrire une lettre ou un mail à un·e auteur·ice dont l'oeuvre m'avait particulièrement touchée. Parfois même, j'ai reçu des réponses.
Toujours superbes et délicates.
Cette fois, je n'oserai pas. J'aurais bien trop peur de dire des idioties saupoudrées de bons sentiments. Et puis Olivia de Lamberterie l'a écrit au début d'Avec toutes mes sympathies, elle reçoit bien assez de courriers/lettres/demandes en tout genre. Ses yeux ont bien assez de pages sur lesquelles se poser.
Mais si j'avais osé, je crois que je lui aurais dit quelque chose du genre :
Merci Madame, merci pour votre livre,
Pour votre intelligence, votre finesse, votre sensibilité,
Merci pour la grâce de votre plume, l'humanité de vos mots, la vérité de votre langue.
Merci pour ce texte si pur, si grand, si juste.
Avec toutes mes sympathies est renversant, grandiose, puissant.
Il m'a émue aux larmes,
M'a grandie,
et a fait gonfler mon coeur d'une kyrielle d'émotions
plus belles que l'aube nouvelle.
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