Olivier Kourilsky -
Homicide post mortem
http://www.passion-bouquins.com Blog littéraire alternatif 24e salon du livre de Colmar 2013 Olivier Kourilski, médecin néphrologue, écrit des romans policiers se déroulant dans le milieu...
Il y a des jours comme ça. Des jours qui commencent bien et qui se terminent dans le cauchemar. Des jours où on voudrait pouvoir remonter le temps, pas beaucoup, juste de quelques secondes pour changer le cours de la vie.
Je m’appelle Christian Arribeau. Oui, comme les bonbons Haribo. Epargnez-moi les sarcasmes, j’ai eu ma dose.
Maplède et Leroy recouvrirent leur visage d'un mouchoir, se préparant à recevoir des émanations putrides lors de l'ouverture du cercueil. Comme à son accoutumée, Bergui affichait un calme olympien. Les deux hommes firent sauter le couvercle avec un craquement sinistre.
Aucune odeur désagréable ne parvient à leurs narines.
Les croque-morts s'immobilisèrent. Ils semblaient interloqués. Intrigués, les policiers s'approchèrent et se penchèrent au-dessus de la sépulture.
Le cercueil ne contenait qu'un amas de pierres. (p 28-29)
Léo commença à préparer son itinéraire pour contrer la surveillance. Pas question de rater son coup une deuxième fois. Et il devait aussi trouver le temps d’ouvrir une deuxième ligne de portable sous un faux nom. Donc utiliser sa collection de papiers trafiqués. Il fallait faire vite s’il voulait arriver à l’heure à la convocation de Marchand !
Il sentit enfin la main de la jeune fille s’abandonner dans la sienne et sa poitrine se gonfla de bonheur. C’était le moment exquis où les défenses faiblissaient brusquement, où un déclic subtil s’opérait, laissant une ambiance lourde de sensualité s’installer. Il caressa doucement le dos de sa main, effleurant son poignet du bout des doigts. Elle frémit légèrement et, à cet instant, il sut que c’était gagné. Qu’importe si l’ambiance si particulière du Dix, la sangria et musique de jazz qui couvrait le bruit des conversations y étaient pour quelque chose. Il rêvait de ce moment depuis des semaines, et même le crime dont tous les journaux de ce matin faisaient leur première page ne pourrait lui gâter sa joie.
GENTILLé.
ça casse pas 3 pattes à un canard mais ça passe le temps. L'intrique n'est pas assez bien tenue, quelques longueurs...
On sent là le début d'une plume qui peut donner quelque chose...
(Auteur) A suivre... pour voir
Sur les flancs d'une colline boisée, face à la mer, l'imposante façade du château de Gwrych s'étendait sur près de cinq cents mètres. Plus bas, un mur de deux kilomètres de long séparait le domaine de la route. Ce château de style médiéval, qui ne comportait pas moins de dix-neuf tours ornées de créneaux et de fenêtres gothiques, comptait cent vingt-huit chambres. Il avait été construit au XIXe siècle, entre 1819 et 1825 par un richissime Anglais, Lloyd Hesketh Bamford-Hesketh, qui l'utilisait comme maison de campagne ! Sa petite-fille Winifred, comtesse de Dundonald, y avait habité avec sa famille, de 1894 jusqu'à sa mort en 1924. Malheureusement, la propriété connut ensuite de multiples infortunes ; elle fut vandalisée à partir de 1985, après une longue période d'ouverture au public. Même l'escalier de cinquante-deux marches en marbre italien, un fleuron architectural, ne résista pas au massacre. Seules demeuraient à présent ces ruines majestueuses, lourdes de mystère et de souvenirs, et de nombreuses photographies de Gwrych à l'époque de sa splendeur.
Il faut que les choses soient simples entre nous. Considérons ce qui s’est passé cette nuit comme une sorte de réaction spontanée aux heures dramatiques que nous avons vécues. Et oublions tout. Pendant la guerre, après un combat ou un bombardement, il peut arriver que l’on ressente un besoin viscéral de faire l’amour après avoir échappé à la mort. C’est un réflexe classique.
Léo jeta un coup d'œil à sa montre fluorescente. Enfin, l'heure approchait. Il n'en pouvait plus de cette attente peuplée de bruits bizarres ; le moindre souffle de vent dans les branches des arbres se transformait en gémissement. Les hululements des hiboux le faisaient sursauter. Parfois, il percevait de sinistres craquements à proximité : quelqu'un se dirigeait-il vers lui en marchant sur des branches mortes ? Il alluma sa mini-lampe et consulta le plan du cimetière. L'Egyptian Avenue n'était pas loin. Il traversa les allées sombres, entourées de mausolées, de pierres tombales parfois penchées comme des tours de Pise, de sculptures fantomatiques si parfaites qu'il s'attendait à les voir bouger. Léo arriva devant le portail flanqué de quatre colonnes de style antique qui s'ouvrait sur un long tunnel bordé de tombeaux. Il poussait les portes de l'enfer !
Tremblant de tous ses membres, il s'engagea dans le tunnel obscur qui le mena au bout d'une vingtaine de mètres au Lebanon Circle, ainsi nommé parce qu'il est surmonté d'un cèdre tricentenaire. L'endroit, un cercle de caveaux régulièrement creusés dans le mur, fermés par de lourdes portes ou condamnés par des plaques de béton, inspira une terreur croissante à Léo, qui résista à l'envie de se signer. Il arriva devant un mausolée dont la porte était entrouverte ! C'est ici que le vampire de Highgate aurait élu domicile dans les années soixante-dix, dans la tombe de Mr Charles Fischer Wace de Camden Road, décédé en 1872. Le nom du mort était encore bien lisible au-dessus. Il se rappela cette anecdote au moment où il réalisa qu'il s'agissait du lieu de son rendez-vous. Le Patron connaissait-il aussi cette histoire de vampire ?
« Il y a des jours comme ça. Des jours qui commencent bien et qui se terminent dans le cauchemar. Des jours où on voudrait pouvoir remonter le temps, pas beaucoup, juste de quelques secondes pour changer le cours de la vie. »