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Critiques de Olivier Rogez (46)
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Là où naissent les prophètes

Entre Nigeria, Cameroun, Liberia et Côte d'Ivoire alors que Boko Haram (qui signifie l'éducation occidentale est un péché) se livre aux pires exactions par fanatisme religieux, et que les faux prophètes et pseudo mystiques abondent, le pasteur libérien Wendell et Frances, une jeune évangéliste américaine, se lancent sur les routes avec une caravane de croyants afin de convertir les musulmans du Nigeria. Dans cette mission un peu folle, on va croiser toutes sortes d'individus, de l'Initié musulman charismatique et bienfaisant, en passant par un prêtre défroqué, un beau pasteur très terre à terre, un mystique soufi, jusqu'à l'officier camerounais en quête de ce qui peut justifier sa propre existence. Des hommes et des femmes en proie aux motivations les plus basses comme aux aspirations les plus hautes qui forment l'humanité fascinante de l'Afrique de l'Ouest d'aujourd'hui.

Sans jugement aucun Olivier Rogez nous plonge dans une aventure aussi pittoresque qu'instructive, au cœur des préoccupations existentielles et métaphysiques humaines, entre foi authentique et instrumentalisation de la religion, croyances rituelles et manipulations.
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Là où naissent les prophètes

si vous recherchez un livre où le lecteur part à l'aventure ,en voyage et qui aborde les thèmes des religions et de la foi ce livre va vous correspondre. Livre qui fera sûrement parti des livres préférés dans le top 3 du prix littéraire organisé par la librairie de ma ville.
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Là où naissent les prophètes

Des prophètes, de toutes sortes, des plus courants aux plus illuminés. Des plus conciliants aux plus intégristes. Des plus progressistes aux plus obscurantistes.



La thématique de ce livre « saint » est des plus originales.

Mettre en confrontation, ou en rassemblement œcuménique, différentes concurrences de spiritualité dans le continent de contrastes qu’est l’Afrique.

On croise ici une intégriste chrétienne avec mission d’évangélisation, un prophète soufi, tolérant et bienveillant, et sa cohorte d’apôtres, des pasteurs évangéliques hauts en couleur, des prêtres vaudous, un militaire athée.



Olivier Rogez entraîne son lecteur en croisade. Il ressort de tout cela beaucoup de violence dans les actes et les mots, beaucoup d’intolérance pour ce que pense l’autre, forcément dans l’erreur. Beaucoup de cynisme aussi. Et pour moi mécréante empreinte de scepticisme, un arrière-goût un peu aigre de grande manipulation des esprits.



Une lecture d’aventures, de récits et d’idées édifiantes, qui tacle le collectif des religions, proposant une réflexion alternative en athéisme, une affirmation de la vie par la beauté de l’Homme et de la Nature.

Documenté et instructif, un livre remarquable, qui questionne sur la foi, ses bienfaits et ses dérives.

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Les hommes incertains

Lecture faite dans le cadre des explorateurs de la rentrée littéraire 2019 de Lecteurs.com





Le roman se termine par le coup d'État du 19 août 1991 réalisé en Union soviétique par un groupe de tenants de la ligne « dure » au sein du Parti communiste de l'Union soviétique. Considérant que le programme de réforme de Gorbatchev était allé trop loin, les putschistes déposèrent brièvement le dirigeant Mikhaïl Gorbatchev et tentèrent de prendre le contrôle du pays.



Dans ce récit, Olivier Rogez nous restitue les quelques mois qui précèdent ce coup d'État à travers quatre personnages principaux : Anton, 20 ans, qui vient à Moscou pour étudier ; Iouri son oncle, haut dignitaire du KGB ; Aliona une voyante officielle qui sait sonder le coeur des hommes, discerner leurs doutes, leurs errements ; Helena une peintre méconnue qui espère lancer sa carrière.



Ce roman parfaitement documenté nous fait revivre jour après jour, et parfois heure par heure, cette lutte sournoise et souterraine entre Gorbatchev, secrétaire général du Parti communiste de l'Union, aux manettes d'une perestroïka qui affaiblit le bloc communiste, et Boris Eltsine un député ivrogne devenu président de la Russie, qui dénonce la corruption et l'absence de moralité des dirigeants, utilisant le mécontentement du peuple pour essayer de prendre le pouvoir.



J'ai apprécié la qualité narrative de l'écriture qui nous donne vraiment l'impression de participer aux évènements. Nous pénétrons à l'intérieur du KGB, le plus grand broyeur de citoyens soviétiques, au coeur des luttes d'influence, du pouvoir sans limites de ces hommes de l'institution la plus honnie par tous les Soviétiques.

L'auteur dresse un portrait sans concession de l'état du communisme, la corruption, les immeubles gris sans âme, les gens qui ont faim et qui payent 4 fois le prix au marché noir des denrées qui ont disparu des magasins d'état. Un pays où il n'y a aucune différence entre honnêteté et malhonnêteté, tout est question de point de vue, où les organisations maffieuses et les dirigeants se mélangent. Un pays où la veuve d'une sommité médicale croupit dans l'indigence. Un pays où chacun est sur écoute.



« Les dix millions d'habitants de la capitale du monde communiste ne sont donc pas dans ces rues étouffantes, ils sont réfugiés dans les interminables barres d'immeubles qui dessinent un urbanisme aussi désespérant qu'un matin de novembre. Ils se rassemblent dans les cuisines des appartements, devenus les seuls endroits du pays où l'on respire librement, où l'on peut se retrouver, en famille, entre amis, en jurant sur le diable qu'il n'y a ni micro ni surveillance. La cuisine est la Suisse du Soviétique, un terrain neutre où il est possible de critiquer librement et de parler avec franchise. »



C'est sans aucun doute dans ces dernières pages que s'exprime le mieux tout le talent de l'auteur, comme Victor Hugo dans les Misérables et son personnage de Gavroche du haut de sa barricade, le jeune Anton qui cherche un sens à sa vie est le symbole de toute cette jeunesse qui rêve de liberté nouvelle, de ce bouillonnement. Symbole d'un peuple qui va se rassembler dans les rues pour sauver la démocratie quand les chars entrent dans Moscou ce 19 août 1991.



Le roman d'Olivier Rogez mêle donc avec bonheur des faits historiques avec le récit de Moscovites qui vont participer activement à ces évènements pour ne pas être victimes de l'effondrement du bloc soviétique.
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L'ivresse du Sergent Dida

Tout d’abord, je vais commencer par remercier les Editions Le Passage ainsi que l’opération Masse Critique de Babelio pour m’avoir offert de si bon cœur cet ouvrage.

Je dois avouer que cela me change complètement de mes lectures habituelles qui sont essentiellement orientées SFFF. Mais je suis vraiment heureux, justement, d’avoir été investi de cette mission qui était de découvrir un univers, des propos et un auteur nouveaux pour moi.



Le récit se lit bien et relativement facilement. Il n’y a absolument aucune longueur, et aucun passage ne m’a semblé futile et inutile. J’ai énormément apprécié la richesse du vocabulaire utilisé. L’auteur parvient aisément à allier un style d’écriture facile de compréhension et léger, avec une grande intelligence dans le choix lexical.





L’intrigue est intéressante. Il s’agit de l’ascension fulgurante d’un homme qui part de rien et qui, par le hasard d’une rencontre, puis le hasard d’autres rencontres également, parvient à la plus haute fonction de son pays.

Par moments, on croirait lire un mode d’emploi possible pour mener un coup d’Etat.

On pourrait critiquer en avançant l’argument que tout parait trop simple, mais cela au contraire sert la fluidité de la lecture. Sans entrer dans trop de détails qui pourraient rapidement s’avérer lourds et ennuyeux, on découvre les mauvais côtés de la prise du pouvoir et les mauvais côtés de la conservation de ce pouvoir.

Le but n’est pas de se questionner sur le bien-fondé des choix et décisions du nouveau chef de l’Etat, mais bien de montrer qu’un pays ne se dirige pas seul. Il faut prendre en compte les actions et décisions des intervenants internes et externes. Si un pays est instable au point de pouvoir être renversé par un putsch alors il faut garder à l’esprit que le putschiste peut lui-même être à son tour renversé, sauf s’il accepte d’entrer dans un jeu politique qui, l’écœurait à la base, et constituait sa principale motivation pour la prise du pouvoir. Tout dirigeant communiste, voire utopique, a dû se rendre coupable de bien des atrocités pour se maintenir et maintenir le régime désiré.



Sans dévoiler la fin du livre, je dirai que la morale est bonne et tout à fait réaliste. On ne peut pas diriger un pays, une société, de façon solitaire. Il faut être prêt à faire des sacrifices et à s’assoir sur une partie de son amour propre également.



Par contre, parce qu’il faut tout de même critiquer un peu chaque bouquin, j’aurai aimé voir davantage d’intrigues secondaires, creuser peut-être encore un peu plus les relations avec les ambassadeurs, ou développer les personnages gravitant directement autour de Dida en leur ajoutant des péripéties ou un passé. Je trouve que ça aurait rendu le tout encore plus épique.



En tout cas, j’encourage vivement l’auteur à réitérer l’expérience de l’écriture de romans, car force est de constater qu’il est doué pour cet exercice et qu’il a des choses intéressantes à raconter. S’il me lit, je le félicite pour l’évasion africaine qu’il m’a offerte.



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Les hommes incertains

Avoir vingt-ans à Moscou en 1989 quand tout chancelle sous l’œil d'un oncle colonel du KGB.

Moscou est un vaste théâtre d'ombres où les anciennes positions sont ébranlées par de nouvelles ambitions. Correspondant français pour RFI , l'auteur restitue avec une grande maîtrise les luttes d'influence aussi bien que les misères de la vie quotidienne. Un drame shakespearien chez les Soviets !

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Là où naissent les prophètes

Monrovia, capitale du Libéria. Wendell est un pasteur de rue. Les gens s’arrêtent pour entendre ses paroles, car ils espèrent voir apparaître des anges. En effet, deux ans plus tôt, ces êtres divins lui sont apparus et ont assis sa notoriété. Lorsque les sermons du prédicateur touchent le cœur de l’assistance, son chapeau se remplit d’argent. Il sait qu’il vend du rêve, mais s’il veut être entendu, son apparence doit exprimer une aisance financière, c’est elle qui prouve qu’il est écouté. Il se débat avec ses paradoxes et avec son passé qui est à l’opposé de ce qu’il prêche. Il interpelle Dieu, il se met en colère, mais un jour, un ange apparaît.





En réalité, il s’agit d’une femme, bien réelle. Elle s’appelle Frances, elle est une évangélique américaine. Elle appartient à l’Eglise de la Foi Rédemptrice et elle a parcouru l’Afrique pour rencontrer Wendell. Elle est persuadée qu’il est celui que Dieu a désigné pour l’aider à accomplir sa mission : « convertir les musulmans du Nigéria au catholicisme » (p. 66). Avec l’aide de celui qu’elle considère comme l’Elu, elle veut organiser une caravane de croyants.





Au Cameroun, Laya rêve de fuir son village : Mokolo, mais elle aime trop sa famille pour partir. Pourtant, une nuit, elle rejoint les pèlerins qui suivent l’Initié, un soufi. Ce dernier est un homme doux et tolérant, qui s’est donné pour mission, d’apprendre aux musulmans « à honorer Dieu et à respecter Sa parole ». Il apporte un message de paix et ceux qui le désirent peuvent l’accompagner.





Balthus Kouémé appartient à la BIR, le Bataillon d’intervention rapide, qui dirige la lutte contre les djihadistes du groupe Boko Haram. Il est chargé de retrouver Laya.





Dans ce roman, la foi s’exprime sous différentes formes. Elle peut être individuelle ou collective, elle est intérieure ou partagée, elle souffle le bien et elle sert de justification aux pires actes. Elle est ambivalente et conduit à des excès, parfois, motivés par l’envie de bien faire. Elle s’exprime dans le dénuement ou offre l’enrichissement. Chaque personnage la vit différemment. Plusieurs croyances sont représentées (protestantisme, catholicisme, Islam, etc.) et chacune est portée par divers messagers, qui démontrent ses aspects positifs et ses dérives. Alors que l’un prône la liberté de partager sa route, d’autres tentent de convaincre les fidèles par les mots. Mais tous se méfient de ceux qui kidnappent et tuent. Hormis ces derniers, tous sont transformés par le voyage qu’ils effectuent sur des chemins parallèles. Pourtant, malgré les apparences, ce n’est pas Dieu qu’ils recherchent, mais eux-mêmes. Ils fuient les actes qu’ils ont commis, ils souhaitent effacer les drames vécus, ils courent vers l’indépendance, ils veulent échapper aux bourreaux de Boko Haram, ils espèrent faire taire leur conscience, ils souhaitent que leur message soit entendu, chacun a une raison différente de suivre un convoi ou un autre. Les réponses à leur quête ne sont pas celles qu’ils escomptaient, elles apparaissent sous des formes surprenantes, pourtant, elles sont celles qui les rassemblent et leur apportent la foi en l’être vivant : humain et animal.





Olivier Rogez se saisit de l’instrumentalisation des religieux et de l’interprétation des écritures. La route de ses héros est chaotique et dangereuse. Des frictions naissent et révèlent les charlatans, les profiteurs, les volontés de soumettre et de manipuler les populations, les envies de richesse, alors que l’altruisme et la pureté des cœurs se dévoilent dans la simplicité des actes. Là où naissent les prophètes est un récit d’aventures au sein de l’Afrique, dans lequel l’humour s’allie au romanesque et le satirique à l’humanisme. C’est un très beau roman initiatique que j’ai adoré.






Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Là où naissent les prophètes

Mais quelle lecture !!!



Épique, romanesque, avec des moments lyriques (cette troupe d'animaux... une "vision" merveilleuse!)...



J'aime tous les personnages même Frances que j'aurais baffé deux ou trois fois... un récit initiatique qui fait réfléchir et dont on hume les odeurs africaines...



Merci pour ce délicieux moment qui fait penser à la marche de l'Univers avec ou sans Leader... quel que soit Son nom !
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Les hommes incertains

Ma rentrée littéraire semble placée sous le signe de la Russie et de ses voisins, avec tout d’abord Les patriotes, puis A crier dans les ruines… Pour l’édition de septembre de Masse critique, j’avais repéré aussi Domovoï ou Baïkonour, avant de me rendre compte que ce dernier se passait en Bretagne. C’est sans doute pour cela que le roman d’Olivier Rogez m’a attirée, et je l’ai demandé parmi d’autres, après avoir tout de même pris connaissance de la quatrième de couverture : pas de Bretagne, mais Moscou et la Sibérie, parfait, et de plus à la charnière de 1989, entre URSS et Russie. Voilà qui s’annonçait très intéressant.

Le début m’a beaucoup plu, avec l’endroit où vit Anton, un jeune homme de vingt ans : une forêt nommée « la forêt ivre » où les arbres poussent tout tordus, une ville appelée Tomsk 7, sans que nul ne sache pourquoi ce nombre, une usine atomique… Anton semble un personnage potentiellement passionnant, outre une particularité physique, il fait en effet des rêves prémonitoires. Son père, brillant scientifique, a un frère jumeau vivant à Moscou, et membre du KGB. Il accueillera Anton, qui n’en peut plus de la Sibérie, dans la capitale. À partir de ce moment, le roman se place presque entièrement du côté de Iouri, le frère, et de son entourage : son chef au KGB, un mafieux, une jeune voyante, une jeune peintre éblouie par les nouveaux riches, un starets mystérieux, une vieille dame touchante, un assistant parlementaire…



C’est sûr que Iouri, qui se trouve pris entre ses idéaux, et ce que le pays est en train de devenir, ne manque pas d’intérêt. Malheureusement, les autres personnages qui semblaient pourtant avoir énormément de potentiel au début du roman, peinent à prendre chair, leurs interactions n’apportent pas grand chose, leurs dialogues sont souvent démonstratifs et peu naturels.

Je retiens toutefois des points positifs : la documentation accumulée par l’auteur et sa très grande connaissance du pays et de cette période, des imbroglios politiques et économiques, de la rivalité entre Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine. La présence de pointes d’humour bienvenues pour contrebalancer les situations lourdes est aussi un point qui m’a bien plu. Le style ne m’a pas gênée, les descriptions regorgent d’images, qui m’ont parfois touchée, parfois fait sourire. Et toujours ce début, le décor et les habitants de Tomsk 7 bien plantés, les personnages plein de promesses.



Ce qui me restera en mémoire, c’est le sentiment que l’auteur aurait pu faire de ce matériau de départ, et de ses connaissances, quelque chose de beaucoup plus romanesque. Au lieu de cela, des personnages nouveaux, parfois énigmatiques, apparaissent souvent ex nihilo, et je n’ai pas toujours compris dans quel but. Il faut dire que l’ennui m’avait déjà gagnée.

Bref, ma première déception de rentrée, que je ne conseille qu’aux passionnés d’histoire contemporaine, ou aux curieux !
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L'ivresse du Sergent Dida

Il est vrai que ce roman est aux antipodes de mes lectures habituelles (d'ordinaire plutôt axées sur les polars et autres thrillers en tout genre) et en cela je remercie vivement les éditions le Passage ainsi que l'opération Masse critique de Babelio qui me font ainsi découvrir de nouveaux sujets, de nouveaux auteurs et me font voyager aussi par la même occasion.



Pour ce premier roman d'Olivier Rogez, nous partons vers un pays de l'Afrique de l'Ouest, qui n'est jamais nommé précisément dans le livre mais on comprend qu'il a dû être une ancienne colonie française et qu'il pourrait être à mon sens la Guinée dont l'histoire du capitaine Moussa Dadis Camara pourrait avoir inspiré ce livre. Mais peu importe car le livre retrace une histoire universelle, celle du destin d'une nation secouée par les soubresauts de l'Histoire et de l'ascension au pouvoir d'un simple sergent surgi de nulle part, promu capitaine à la faveur d'une situation opportune puis Chef d'Etat.



Ce sergent, vit d'expédients glanés à droite et à gauche en faisant des « petits boulots » et en rendant quelques services, la solde de l'armée suffisant à peine à le maintenir en vie. Car tout part à vau-l'eau dans ce pays-là. La misère est latente et tous ceux qui s'en « sortent » vivent de « combines » ou de larcins divers. Les « bandits » sont rois au royaume de cocagne. Au plus haut niveau de l'état la corruption règne en maître. C'est la loi du chacun pour soi.



Un matin, la population constate une effervescence inhabituelle aux abords du palais présidentiel et pour cause, le vieux chef d'état Doumbia, se meurt. Aussitôt les spéculations vont bon train ; les tractations et les manipulations pour la succession vont bientôt faire rage au cénacle et chacun des protagonistes se voit jouer un rôle prépondérant et accéder à la fonction suprême au prix de duels meurtriers et sans pitié pour leurs adversaires.



Mais c'est sans compter sur une équation à plusieurs inconnues : l'armée ainsi que le peuple et ses réactions. Car même s'il est rarement consulté pour ce qui est des décisions au plus haut niveau il n'en reste pas moins un joker non négligeable que tous cherchent à manipuler.



Mais que fera Dida une fois son coup d'état mené à bien quasiment sur un coup de tête ? Quelle sera son programme pour la destinée de son pays ? Là est tout le coeur du livre. Quel sera sa réflexion et son cheminement ? Quel rôle son entourage va-t-il jouer ? Sera-t-il positif ou négatif ? Arrivera-t-il à se sortir de la spirale de la corruption et des exactions commises pour le « bien de l'état » (ou du peuple et ce qui ne se rejoint pas toujours)?



Nous le suivront d'espoirs en désillusions, de déceptions en illuminations ; l'auteur avec un langage frais, coloré et vivant, autopsie comment le pouvoir influe sur la personnalité, guide l'individu jusqu'à son ultime revendication : déclencher la Révolution. Une vraie révolution, celle qui libère les âmes, celle qui redonnera égalité aux humains, qui rompra les chaines qui les avilis et les soumets, qui détruira toute corruption et qui fera renaitre un ordre nouveau. Mais Dida réussira-t-il à imposer sa vision de l'avenir ? Existe-t-il une révolution « positive » ?



L'auteur qui est grand reporter pour RFI en Afrique connait bien ces questions brulantes et tente d'y introduire avec un certain succès, sa propre vision des choses. Cependant il se défend d'avoir écrit un livre « sur l'Afrique » en arguant que ces problèmes-là sont mondiaux et qu'on peut retrouver la même situation sur n'importe quel continent. Il veut donc élargir le débat à quelque chose de plus philosophique, de plus global sur l'impact du pouvoir sur une personne, l'usure de son exercice et la finalité de la puissance gagnée par la force.



Ce livre est une vraie belle découverte et la fin m'a étonnée et puis elle nous rappelle somme toute que l'Histoire n'est qu'un éternel recommencement…






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Là où naissent les prophètes

Le pouvoir corrompt les hommes, la religion corromprait-elle les âmes ? Après la truculente lecture de « L’ivresse du Sergent Dida », ascension éclair d’un crève-la-faim en treillis devenu dictateur successivement éclairé et illuminé, on retrouve avec plaisir et gourmandise la plume dont Olivier Rogez se sert pour peindre ces terres africaines qu’il connait si bien. Ladite plume n’a rien perdu de son acidulée lucidité pour croquer dans ce nouvel opus une magnifique galerie de personnages, lancés corps et âmes dans une quête spirituelle autant qu’une conquête de territoires. « Là où naissent les prophètes » est écrit à la manière d’un road movie, dont le scénario se joue des itinéraires comme des hommes et démontre que le plus long et le plus imprévisible de tous les voyages est avant tout intérieur.
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Là où naissent les prophètes

Véritable roman initiatique à travers le continent africain, nous suivons dans ce récit une multitude de personnages, tous plus atypiques les uns que les autres, ayant le point commune d'être tous tournés vers la religion : Wendell, ancien enfant soldat désormais pasteur, qui voit des anges, Frances, l'Américaine venu évangéliser les islamiste, Jackson, le pasteur "beau-gosse", plus interessé par son apparence que par les réflexions théologiques, l'Initié, suivi par de fervents musulmans qui ont tous quelque chose à réparer dans leur vie, Baltus, parti à la recherche d'une jeune fille disparue, mais aussi un gnostique, des chrétiens juifs, un prêtre défroqué, un autre béninois pratiquant le vaudou et bien évidemment l'ombre de Boko Haram....

Tous ces personnages ont une manière très personnelle de vivre leur foi, d'interpréter les textes. Mais de quelle foi parle-t-on exactement? Celle qui donne du pouvoir sur son prochain? Celle qui laisse la place à la réflexion personnelle? Celle dictée par d'autres? Celle qui répare? Celle qui soulage?

Car tous ne servent pas leur prochain innocemment, tous ne sont tournés vers les autres dans le seul but de faire le bien et répandre la bonne parole.

Certains ont besoin de se racheter une conduite, d'autres ont un projet bien précis en tête, d'autres encore sont plutôt énigmatiques...



C'est un roman qui questionne sur la religion, sur le rôle de celle-ci dans nos réflexions et nos comportements par rapport aux autres, sur l'évolution de la foi face aux épreuves de la vie.

Les personnages sont attachants, les histoires personnelles touchantes et complexes, illustrent parfaitement les différentes manières possibles de vivre une religion : seul, en communauté, armé, pour le bien des autres, pour son bien à soi...



J'ai beaucoup aimé ce roman, mi roman initiatique, mi roman d'aventure, bien écrit, rythmé, intelligent, poussant le lecteur à la réflexion, tout en distillant ici et là une bonne dose d'humour et d'absurdité. C'est une lecture que je vous recommande vivement!

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Là où naissent les prophètes

Il y a d’abord cette magnifique couverture, cette silhouette floue drapée de rouge et brun, voilée de bleu…Un détail ? Que nenni ! Si l’habit ne fait pas le moine, ni la couverture le roman, c’est tout de même la première chose qui attire…ou pas. Il y a aussi le titre "Là où naissent les prophètes", pas banal, et l’auteur, Olivier Rogez…



Comme d’habitude, je me suis plongée dans la lecture de ce roman avec pour seule idée du thème, le mot "prophètes" du titre. Pas banal ai-je dit, je persiste, et l’ouvrage ne l’est pas non plus. Force est de constater, en effet, que l’auteur produit là un récit d’une intensité inouïe, un roman solide, puissant, adroit, d’une extrême intelligence. J’ai aimé les nombreux personnages tous hauts en couleur, étudiés avec minutie : Wendell Tubney, pasteur protestant qui prêche à Monrovia et parle même aux anges, après avoir été un enfant-soldat, Frances américaine, de la même confession, capable de lever une "armée" de fidèles pour porter la bonne parole là où des islamistes sèment la terreur. Il y a aussi Jackson Kwakou, tout autant "clergyman play-boy" que pasteur, le Père Christophe, catholique, en guerre contre la curie romaine. Et puis l’Initié, qui draine une population musulmane attachée à ses prêches, comme Idriss et Tina mais aussi Laya qui pour le suivre a quitté sa famille et Issa dont les raisons sont plus obscures. Et je n’oublie pas Balthus Kouémé, militaire de l’armée d’élite camerounaise ou encore Enoch Oyedipo pasteur au Nigéria.



J’ai aimé l’écriture précise, travaillée, souvent teintée d’humour, la construction en chapitres alternés qui entretient le suspens, car suspens il y a, le souffle énergique qui s’amplifie au fur et à mesure des pages. J’ai aimé la réflexion de l’auteur particulièrement fine et intelligente qui nous interroge sur la foi et la croyance, étudie les religions, leurs côtés lumineux mais aussi les plus sombres, y mêle la politique. Sont disséqués le mercantilisme des uns, la manipulation des autres, le bien et le mal. Et, au fil des mots, nous observons des changements s’opérer dans la personnalité de chacun. Ce n’est pas dans les prêches, mais en eux qu’ils finissent par trouver la rédemption.



Olivier Rogez signe là un roman hors du commun, véritable voyage initiatique qui, pour moi, se résume en trois mots : Coup de foudre !


Lien : https://memo-emoi.fr
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Les hommes incertains

Petit topo sur l’histoire : Anton est un jeune homme de 20 ans qui vit dans un petit village (très) retiré de la Russie, au fin fond de la Sibérie. Alors qu’il détient un pouvoir mystique qu’il ne sait pas encore maitriser, il décide de découvrir d’autres contrées et s’installe chez son oncle Iouri Nesterov, à Moscou. Ce dernier, membre de la célèbre KGB, l’accueille à bras ouverts et lui fait découvrir entre deux missions, la vie urbaine d’une Russie en plein mouvement.

Je découvre la plume d’Olivier Rogez avec ce roman et quelle claque. Son vocabulaire est d’une richesse telle qu’on ne ressent aucune « lourdeur » dans les chapitres et sa syntaxe est d’une telle maîtrise que ce mariage rend la lecture fluide et addictive. Le lecteur est spectateur d’un pays divisé entre révolutionnaires et communistes, entre complots, corruptions et manipulations. Bien que romancé, on retrouve des personnages clés de l’histoire de la Russie, notamment Gorbatchev, imaginé dans son intimité ou encore Boris Eltsine, présenté dans ses vices et ses réussites. On est transportés au cœur de l’âme russe, et on prend plaisir à (re)découvrir sa richesse artistique, culinaire et son penchant pour le mysticisme.

J’ai trouvé les personnages recherchés et charismatiques. Le personnage type du KGB représenté par Iouri est l’image de l’homme qui n’a peur de rien, qui tente toujours le tout pour le tout et pour qui la confiance en soi est le point d’orgue d’une carrière réussie. D’un côté nous avons un peuple qui prône l’égalité et l’indépendance mais qui puise dans les réserves et regarde l’occident avec des étoiles plein les yeux. Puis, de l’autre côté, nous avons Anton, avec qui on bascule vers une Russie plus profonde, présentant l’image d’un peuple qui tente de survivre et qui cherche du réconfort dans tous ceux susceptible de lui redonner de l’espoir.

En conclusion, Les hommes incertains est un réel coup de cœur. Tout y est : délicatesse et force dans la narration, notions historiques parcimonieuses mais de qualité, sentiments délicats et unanimes. On plonge dans un pan de l’histoire qui a fait basculer des années de communisme corrompu dans un faux-semblant de révolution.

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Là où naissent les prophètes

« Là où naissent les anges » est un idéal de lecture.

Olivier Rogez est un grand reporter pour Radio France internationale.

Cette fiction est riche de faits réels, de sous-entendus et de juxtapositions. On ressent un observateur de notre contemporanéité qui délivre l'idiosyncrasie géopolitique, religieuse et sociologique de l'Afrique de l'Ouest et plus encore. Cet alliage renforce la trame et incite à la prise de conscience des embrigadements. Ce kaléidoscope est une arborescence. Tous les chapitres vont se souder avec brio tant les habitus que les religiosités. Les diktats, après la prise de pouvoir sur le livre vont céder la place au seul roman. Et là, Wendell est le fil rouge de l'histoire. Celui qui rassemble l'épars. Chacun des protagonistes a un rôle majeur. Wendell le missionnaire qui acclame la bonne parole dans les rues en quête de sens. le Libéria devient un symbole. Que dire de la caravane des croyants qui avancent tels des mages. Contrer les forces obscures, le nord du Nigéria ployé sous les affres. Ce livre est puissant, analytique. On retient l'Ère des petits riens à l'instar d'Amélie Poulain, ce double-plafond où s'émeuvent les étoiles. Les questionnements existentiels, les mirages et les doutes. Les convictions qui encerclent et déforment le libre-arbitre.

« Là où naissent les étoiles » est une urgence de lecture en nos temps troublés par les torpeurs intestines. Qui du prophète ou de l'homme détient la clef ? Où se situe le raisonnable lorsque la croyance détourne le champ possible d'une initiation à la vie ? La tolérance est sur le fil de ce beau livre sensible et intuitif. La foi en l'homme est une marche à l'aveugle entre les fondamentalistes et les gourous. Se frayer sa propre voie en liberté de conscience est l'adage de ce livre éveillé. Les philosophies sont des attitudes. Les dogmes sont des quêtes perdues d'avance. Lisez ce livre riche de symboles, de savoirs sans aucun parti-pris . C'est l'histoire qui a la main. Ce pourrait être une conférence à ciel ouvert, un mausolée de respect, l'esprit du monde entre vos mains. Ce livre détient un message, le votre. Publié par les majeures Éditions le Passage.
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Là où naissent les prophètes

Ce roman vous emmène hors des sentiers battus sur les traces de plusieurs personnages particulièrement intrigants qui sillonnent, chacun à leur manière, les pistes de la foi et de l'Afrique.



Catholiques, musulmans, évangélistes, animistes… Illuminés, faux dévots, cultivateurs de la crédulité des ouailles, guerriers de leur religion, simples humains en quête d’un réconfort divin, guides spirituels… tous suivent leur chemin, se croisent, se toisent, cherchent leur vérité, leur voie… Pour nous aider à trouver la nôtre ?



C’est le second roman d’Olivier Rogez qui se déroule en Afrique, où il est journaliste pour Radio France International. Cet auteur a un véritable talent pour nous faire découvrir l’ouest du continent africain à travers ses yeux : couleur locale dans la pudeur et la retenue, mais l’on sent bien que les protagonistes et leur histoires personnelles sont bâtis sur des personnes en chair et en os qu’Olivier Rogez a sûrement dû rencontrer.



En synthèse, c’est un roman très plaisant à lire car l’auteur joue sur toute une palette de styles allant du réalisme descriptif voire dramatique, au merveilleux des contes pour enfants, en passant par des situations burlesques vraiment drôles (je repense à la conversation truculente entre un pasteur évangéliste et un homme d’église catholique à Yamoussoukro).



C’est un roman dont on sort en s’interrogeant sur sa spiritualité et sur l’actualité africaine. C’est un roman dont on se réveille moins bête.

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Là où naissent les prophètes

« Les hommes ne peuvent jamais rester tranquilles. Ils s’inventent toujours des destins ou des vocations. Les dieux et déesses servent de prétextes pour mettre en mouvement leur ambition. C’est ainsi que naissent les prophètes ».



Cette phase pourrait résumer le nouveau roman d’Olivier Rogez. Elle si situe plutôt vers la fin et dans l’un des plus beaux chapitres, lorsque que l’un des protagonistes, Balthus Kouémé, se retrouve seul à la recherche de Laya partie rejoindre un prophète soufi. L’homme cherche son destin face à la violence de ses pairs et tente de trouver une explication avec à ses côtés un chien sauvage, un lycaon, qui l’a rejoint dans son odyssée.



L’action se passe dans une Afrique subsaharienne en proie aux exactions de Boko Haram semant la terreur dans de nombreux villages. Au milieu du chaos, des femmes et des hommes cherchent leurs voies… et des voix. Seront-elles impénétrables ? Wendell, pasteur fauché voit des anges et une jeune évangéliste américaine le rejoint au Libéria pour mener une caravane de la paix. Au même moment, au Cameroun, une jeune fille Laya s’enfuie de chez elle pour rejoindre un homme mystérieux, Initié, qui veut construire une cité idéale dans la pure tradition soufi. Le rejoint-elle pour l’empathie et la bonté qui dégagent de sa personne ou pour Issa, un jeune garçon dont le regard trouble la jeune adolescente. Et puis, ce soldat camerounais, Balthus, philosophe qui va apprendre beaucoup sur sa route, du pire comme du meilleur pour découvrir quelque chose d’inattendu.



On connaissait Olivier Rogez pour son habileté à raconter des histoires, avec ce nouvel opus on découvre un formidable conteur. L’Afrique étant un pays cher au cœur de l’écrivain, on retrouve les empreintes de cette terre faite de grandeur et source inépuisable des mystères du monde, dont ceux de la foi, de la spiritualité. Avec ses excès, ses pouvoirs, sa beauté, ses dérives.



Un parcours initiatique, à l’image du soufisme, avec un continent qui nous montre le chemin, ou plutôt, des chemins, là où on a beaucoup à apprendre… de l’homme, de la nature. Face aux peurs, aux atrocités, aux doutes, il ya des femmes et des hommes qui croient – ou ne croient pas – mais qui tissent une toile, parfois invisible, par leur seule présence. Vraies croyances, fausses superstitions, la quête de la spiritualité est un immense chaudron où bouillonnent toutes les convictions et surtout des espérances. La puissance des personnages de ce roman nous enseigne sur l’humanité et l’élément le plus important qui la constitue : l’amour et la diversité.



Un livre à mettre toutes les mains, véritable ode à la tolérance et à la bienveillance.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Là où naissent les prophètes

Magnifique roman dans lequel Olivier Rogez dresse le portrait de personnages hauts en couleurs dans une Afrique pittoresque. Wendell, pasteur qui parle aux anges et Frances l'Américaine évangéliste qui veut organiser avec lui une caravane de croyants. La jeune Laya qui suit la route de celui que l'on nomme l'Initié. Balthus Kouémé qui part à sa recherche tout en étant engagé dans la lutte armée contre les hommes de Boko Haram. Entre foi et conviction, combats individuels et collectifs, tous empruntent des chemins de traverse. Les réponses obtenues n'étant pas forcément celles qu'ils attendaient, leur quête prendra ainsi une toute autre dimension. Un roman initiatique et humaniste à découvrir !

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Les hommes incertains

Moscou – 1989 – Anton a 20 ans et vit depuis peu chez son oncle Iouri, membre éminent du KGB.



Le jeune homme possède un don étrange, celui de faire des rêves prémonitoires. Il entrevoit la chute de l’URSS, la fin d’un monde.



Son oncle, lui, navigue en eaux troubles entre complots, trahisons et alliances à la Loubianka.



La période est intense, porteuse de l’espoir d’un renouveau, d’une poussée démocratique. Une nouvelle révolution du peuple lassé de la gangue de fer qui pèse sur lui, de la corruption, des pénuries.



Mais la menace guette, celle des communistes adeptes de la ligne dure du parti, des apparatchiks n’ayant aucun intérêt à ce que les espoirs du peuple se réalisent.



Les personnages se débattent chacun à leur manière. Iouri va tenter de tirer les fils du jeu, Anton va représenter l’innocence de la jeunesse qui rêve d’une liberté si peu goûtée.



Ce récit est celui d’une transition mais également d’une trahison. Le souhait d’une liberté qui se heurtera à une nuée d’opportunistes ravis de faire main-basse sur ce qui peut l’être. Une armada au service d’une volonté égoïste, dominée par l’argent et la soif de pouvoir.



La plume d’Olivier Rogez nous plonge avec talent dans cette société en pleine mutation grâce à une galerie de personnages passionnants.



Amour, complot, trahison, révolution…tout est réuni pour un très bon moment de lecture!



Merci à Babelio et aux éditions le Passage pour cette masse critique.
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Là où naissent les prophètes

Lecture dans le cadre du prix du roman FNAC

Dans ce roman, la foi s’exprime sous différentes formes : individuelle ou collective, intérieure ou partagée, soufflant le bien ou servant de justification aux pires actes. Chaque personnage la vit différemment. Plusieurs croyances sont représentées (protestantisme, catholicisme, Islam, etc.) et chacune est portée par divers messagers, qui démontrent ses aspects positifs et ses dérives.

Tous les personnages sont transformés par le voyage qu’ils effectuent sur des chemins parallèles. Malgré les apparences, ce n’est pas Dieu qu’ils recherchent, mais eux-mêmes. Les réponses à leur quête ne sont pas celles qu’ils escomptaient, elles apparaissent sous des formes surprenantes, pourtant, elles sont celles qui les rassemblent et leur apportent la foi en l’être vivant : humain et animal.

Olivier Rogez se saisit de l’instrumentalisation des religieux et de l’interprétation des écritures. Là où naissent les prophètes est un récit d’aventures au sein de l’Afrique, dans lequel l’humour s’allie au romanesque et le satirique à l’humanisme.

C’est un très beau roman initiatique que j’ai adoré.

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