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Citations de Oscar Coop-Phane (181)


Il y a des femmes que le naturel rend plus impressionnantes que les talons hauts et les rouges à lèvres.
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Je n’ai jamais senti de paume abîmée sur mes joues d’enfant. Alors, les vieux qui passent me brisent le cœur et si par malheur j’en croise un, assis seul sur un banc, le regard troublé, à attendre que la journée s’envole, je peux en pleurer longuement, sans joie et sans peine, simplement parce que les tweeds râpés, les casquettes froissées et les grosses baskets qui ménagent les pieds douloureux me bouleversent et font monter en moi une plainte attendrie, idiote et interdite.
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Regardez encore mon client. Regardez ses dents, ses oreilles. Oui, il pue. Non, il ne parle pas. Enfin bon, vous le voyez comme moi. Je vous mets au défi de trouver en lui de la responsabilité. Je vous mets au défi de le juger comme un homme.
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- Nous pourrions dîner ensemble, qu'en pensez-vous ?
- Hélas, j'ai déjà dîné plus tôt dans l'après-midi. Les gens sont toujours surpris lorsque j'évoque cette habitude qui est chez moi un rituel. Voyez, pour éviter de perdre du temps, toutes ces scènes où l'on passe à table, je me fais servir mes repas les uns à la suite des autres. Petit-déjeuner, déjeuner, goûter, puis souper, tout cela dans l'ordre et sans interruption, de treize heures à seize heures, si bien qu'ensuite je suis libre de vaquer à des occupations supérieures.
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Ce n’était pas un crime, c’était un accident. Les accidents sont terribles mais la justice ne doit pas s’en mêler.
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Il avait compris depuis longtemps que le monde du travail ne vaut rien, que l'essentiel était de chiper ce que l'on pouvait et de s'enfuir avec grâce.
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Je n’étais pas en paix avec moi-même, mais j’étais en paix avec celui que je voulais être, c’était déjà pas mal. Je voulais écrire, rien d’autre.
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Les veines de l'amour sont fragiles.
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Il y a toujours quelque chose d’infiniment poétique dans les ruines. Quand un homme est vieux, on ne le remplace pas, on ne le détruit pas pour en construire un plus confortable, avec de nouvelles normes. On le laisse s’écrouler en paix. Pourquoi en serait-il autrement pour les bâtisses ? Paris aurait tout de même une autre allure. Les pierres sont sacrées, laissons les mourir comme elles l’entendent.
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Son esprit tourne à vide. Questions stériles et angoisses creuses. On est si vite dévoré quand on est inoccupé. Les désœuvrés vivent leurs amours d’une tout autre manière puisqu’il n’y a que ça pour les maintenir. Toutes les pensées convergent en un seul point et les fantasmes ne sont jamais assez forts pour supporter autant d’assauts. Les amants à qui la vie n’offre rien d’autre que la possibilité d’une passion se font trop exigeants. Ils voudraient qu’une femme les sauve quand l’amour n’a jamais pu guérir les natures malheureuses. Leurs esprits s’embrument ; les sentiments s’entortillent et se mélangent – jamais ils n’attraperont cette simplicité qui pourtant devrait les mouvoir. Tout de suite ce sont les grands mots – la mort, le sang, le regret éternel.
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A son tour, comme les patrons des brasseries, il observe la salle dans son ensemble, la fréquentation, son nombre, son genre. Il sait à qui il a affaire, d’un coup d’œil, il reconnait le couple en lune de miel ou le médecin en congrès, l’aristocrate voyageur ou la femme adultère. Lorsqu’on déjeune seul, tous les jours à la même table, le regard s’affûte jusqu’à percer les âmes.
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On s’appuie les uns sur les autres, non pour se soulever mais pour se crever lentement, comme on dégonfle un ballon. On contrarie déjà les solitudes. Si les hommes n’arrivent pas à marcher sur le même trottoir sans se bousculer, comment pourraient-ils vivre ensemble sans se battre ?
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Le jour est net, les rues sont douces et Jacques s'y promène. Il est élégant, le regard dirait-on, ou bien le menton. C'est une chose bien particulière que son allure, il a le pas de ceux qui prennent la vie comme une valse.
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Les rituels sont tous ces moments arrachés à la course qui nous épuise, les travaux, les corvées, la vie. On recueille un objet, on recueille un instant et les dangers s’amenuisent. Ce goût, ces gestes, on les connait sans surprise et pour toujours. Ce n’est pas le bleu fade de l’habitude, mais la joie bête et simple d’une chaise sur un balcon, un verre de bière à la main, quand le soleil doucement s’éteint.
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 La première fois qu’il est arrivé ici, Jan a été impressionné. Un million de mètres carrés, 12000 travailleurs, une fleur sur trois vendue en Europe qui transite par là, une course perpétuelle, tout livrer, si vite, si loin. Les plantes, il s’en fout bien, mais quand même, la force du business l’intimide. Il se sent minuscule. Qu’est-ce que ça veut dire, d’être acheteur quand on sait que d’autres hommes ont construit tout ça ?
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C’est un maniaque. S’il y songe, Jean a un peu peur de lui. Antoine couve une folie amère, une rage, une faux qui, frustrée de ne jamais s’abattre, pourrait frapper par surprise.
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De tous les criminels qu’il avait rencontrés, celui-là était le plus atypique. Il grognait comme une bête et ne vous regardait jamais dans les yeux. Aussi mystérieux qu’insipide. C’était un mur.
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Les amours blanches, celles que l’on n’a pas pu consommer, nous dévastent quand elles s’enterrent. Le deuil de ce que l’on aurait pu vivre n’est pas anodin et les cœurs sensibles s’y égarent souvent plus qu’au milieu des passions révolues.
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Matthieu a le front bombé des étriqués. Il ne pourrait ressembler à personne comme il ressemble à tout le monde. Il travaille ici depuis quinze ans. Il est droit et appliqué. On a fini par lui confier la réception tout entière. Ses dents rayent, bien entendu, mais comme souvent, à trop rayer, elles s’agrippent et s’enfoncent. Il est droit et appliqué, mais jamais il ne montera plus haut. Il est en place, on est content de lui. Le miel qu’il crache sans cesse aux souliers du directeur n’y changera rien. C’est un pion que l’on oublie tant il est bien posté.
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Tu fais l’amour à l’américaine, comme dans un drame sophistiqué. Tu es appliquée, consciencieuse – pas gênée un instant. Tu connais ton corps et ses plaisirs. Tu es ma première femme libre. D’ordinaire, je donne plutôt dans les servantes. Je sens tout le poids de leur culpabilité. Tu as l’air si assurée – tu n’as rien à y perdre, toi. Les bonnes font l’amour comme elles s’arrachent à leur devoir. Je les soupçonne même parfois de penser au temps perdu sur leurs corvées quand elles se donnent. C’est rapide, jupe soulevée et cuisses ouvertes. Toi tu te sens légitime à faire l’amour. Jamais on ne t’a appris que ce sont des choses sales, un homme qui baise une femme.
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