Citations de Oscar Wilde (3721)
Comme la Mort doit être belle! Reposer dans la terre molle et brune, tandis que les herbes vous ondulent au-dessus de la tête, et écouter le silence... N'avoir pas d'hier, et pas de demain... Oublier le temps, oublier la vie, être en paix...
Il n'y a absolument aucune difficulté à s'endormir. Voyons, les bébés eux-mêmes savent faire cela, et ils ne sont pas très malins.
- Son corps n'a jamais été découvert, mais son esprit, coupable de ce meurtre, hante encore le manoir. Cette tache de sang a été admirée par tous les visiteurs, et il est impossible de l'enlever.
- Tout ça, c'est de la blague, s'écria Washington Otis; le Super-Kinettoy et Extra-Détersif Pinkerton enlèvera ça en un rien de temps.
Les gardénias et la noblesse étaient ses seules faiblesses.
La séparation de l'esprit et de la matière est un mystère, et l'union de l'esprit et de la matière est un aussi.
Lord, médiocrité fort intelligente d'Age moyen, aussi dégarni qu'une déclaration ministérielle à la Chambre des Communes.
Les fidèles ne connaissent que le côté banal de l'amour : ce sont les volages qui en connaissent les tragédies.
Il est triste d'y penser, mais, la chose est sûre, le génie dure plus longtemps que la beauté. C'est ce qui justifie les soins que nous prenons tous pour pousser trop loin notre éducation.
Partout où se produit en art un mouvement romantique, en quelque façon et sous quelque forme, il y a le Christ, ou l'âme du Christ.
Pour l'artiste, l'expression est le seul mode qui lui permette de concevoir la vie. Pour lui, tout ce qui est muet est mort. Mais il n'en était pas ainsi pour le Christ. Avec une vaste et prodigieuse imagination qui nous emplit presque d'effroi, il prit pour royaume le monde entier de l'inexprimé, le monde sans vois de la douleur, et s'en fit lui-même le porte-parole. Ceux dont j'ai parlé, ceux qui sont muets sous l'oppression et "dont le silence est entendu de Dieu seul", il les choisit pour frères.
La plupart des gens ne sont pas eux-mêmes. Leurs pensées sont les opinions des autres, leur vie une imitation, leurs passions une citation. Le Christ fut non seulement l'individualiste suprême, mais le premier individualiste de l'histoire. Certains ont tenté d'en faire un philanthrope ordinaire semblable aux horribles philanthropes du XIXème siècle ou l'ont classé comme altruiste parmi les incultes et les sentimentaux. Mais il n'était vraiment ni l'un ni l'autre.
En vérité, la place du Christ est parmi les poètes. Toute sa conception de l'humanité est née de l'imagination, qui seule pouvait la permettre. L'homme était pour lui ce que Dieu était pour le panthéiste. Il faut le premier à entrevoir comme une unité les races divisées. Il y a avait eu avant lui les dieux et les hommes. Lui seul vit que, sur les sommets de l'humanité, seuls comptait Dieu et l'homme. Et, grâce au mysticisme de la sympathie, sentant que l'un et l'autre s'étaient incarnés en lui, il se dénomme, selon son humeur, le Fils de Dieu ou le Fils de l'homme.
Non seulement pouvons-nous discerner chez le Christ cette étroite union de la personnalité et de la perfection qui, dans la vie, constitue la véritable distinction entre les mouvements classique et romantique, et fait du Christ le véritable précurseur du mouvement romantique, mais la base même de sa nature était identique à celle de l'artiste : une intense et ardente imagination. Il manifesta, dans toute la sphère des relations humaines, cette sympathie imaginative qui, dans le domaine de l'art, est l'unique secret de la création.
La vérité en art est l'unité d'une chose avec elle-même, l'extérieur rendu expressif de l'intérieur, l'âme s'étant incarnée et le corps spiritualisé. Pour cette raison, il n'y a pas de vérité comparable à la douleur. La double me semble être parfois l'unique vérité. (...) C'est vraiment de la douleur que le monde a été construit, il l'a été par les mains de l'amour, parce que l'âme de l'homme, pour qui il a été construit, ne pourrait d'aucune autre façon atteindre la plénitude de sa perfection. Au beau corps le plaisir, à la belle âme la douleur.
J'aimerais fonder un order pour ceux qui ne peuvent croire : la Confrérie des enfants athées, pourrait-on l'appeler, où, devant un autel où ne brûlerait aucun cierge, un prêtre, dans le coeur duquel la paix ne saurait entrer, officierait avec du pain non bénit et un calice vide de vin. Toute chose, pour être vraie, doit devenir une religion, et non moins que la foi, l'agnosticisme devrait avoir ses rites.
En fin de compte, le lien de toute vie commune, que ce soit dans le mariage ou dans l'amitié, est la conversation - et la conversation doit avoir une base commune. Entre deux êtres dont la culture diffère grandement, la seule base commune possible se trouver au niveau le plus bas.
L'Art crée un effet incomparable et unique et puis il passe à autre chose. La Nature, elle, oubliant que l'imitation peut devenir la forme la plus sincère de l'inculte, se met à répéter et effet jusqu'à ce que nous en devenions absolument las. Il n'est personne, aujourd'hui, de vraiment cultivé, pour parler de la beauté d'un coucher de soleil. Les couchers de soleil sont tout à fait passés de mode. Ils appartiennent au temps où Turner était le dernier mot de l'art. Les admirer est un signe marquant de provincialisme.
La littérature devance toujours la vie. Elle ne la copie pas mais la modèle à son gré.
Shakespeare est loin d'être un artiste parfait. Il aime trop s'adresser directement à la vie et lui emprunter son langage. Il oublie que l'Art renonce à tout quand il renonce au procédé d'imagination.
Les seules personnes réelles sont celles qui n'existèrent jamais et si un romancier est assez méprisable pour demander à la vie ses personnages, il doit au moins prétendre qu'ils furent créés par lui et non s'en glorifier comme des copies.