Un bon livre d'espionnage réservé aux amateurs du genre, basé sur la biographie de Richard Sorge un fameux espion soviétique, mais quand même moins bon qu'un vrai « John le Carré ». La partie sur l'histoire secrète du Japon pendant la guerre 39-45 est même à la limite du pensum. Ce qu'il faudrait plutôt retenir de ce livre, c'est la puissance des médias d'image : un film et une série d'émissions à la télé russe dans les années 70 ont fait donner la lumière sur cet espion, qui du statut d'inconnu du grand public, est passé à celui de héros romantique du communisme. Sans cela, Richard Sorge serait resté à la poussière comme nombre de ses coreligionnaires du secret. Sans cela pas de livre et alors pas de présente critique.
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Enfin un livre qui restitue avec brio et courage ce qui s'est réellement passé en Russie dans les années 1990. La corruption massive de l'équipe dirigeante à travers le programme de privatisations, le cynisme effarant des occidentaux prêts à tout pour une part du gâteau (p.178-183 = du génie), et dans ce grand chaos, un peuple livré à lui-même, dont la force de vie et l'héroïsme sont soulignés par Owen Matthews dans de nombreux passages émouvants (p. 60-63 repas chez les Volkov, p. 243-247 rencontre d'un paysan pèlerin à Vladimir, p.290-302 dans les mines de la province de Tcheliabinsk). Ce livre devrait être étudié dans les lycées et faire l'objet d'une adaptation cinématographique. A recommander chaudement. Bravo !
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Roman Lambert, né d’une mère russe et d’un père anglais, a le prénom russe de son grand-père et qu’il faut prononcer en insistant sur la seconde syllabe.
Avec une envie de changement radical, il décide de partir travailler à Moscou dès que l’occasion se présente. Avec sa mère russe elle-même et étant russophile lui-même, il avait un destin tout programmé pour aller dans cet immense et froid pays.
Dans les années 1990, on ne peut pas dire que la ville de Moscou est la plus accueillante qu’il soit. Et pourtant, Roman va y trouver sa place, avec les Occidentaux, mais aussi avec les Russes, qui l’initieront à leurs loisirs et plaisirs qui semblent plus que répandus là-bas.
Roman se sent à sa place là-bas, dans ce Moscou décadent, et il va d’excès en excès, mais cela semble plus que normal pour se fondre dans le moule. En tant que « bon » sujet de sa Majesté pourtant il paraît parfois assez loin de cet « esprit Russe », dont il se revendique pourtant.
Il a vision assez noire de la vie, et de sa vie à Moscou. Pourtant il aime cette ville, cela se ressent dans ce récit. Il y est à sa place, et cherche à y rester.
Quant au meurtre dont on parle dans le résumé, si vous lisez ce livre simplement pour y voir un côté « policier », passez votre chemin.
Le meurtre arrive, mais il germe petit à petit, lentement dans l’esprit de Roman. Ce n’est pas le moment le plus spectaculaire du roman, mais le pays et la ville ont tellement changé Roman que le meurtre ne semble être qu’une étape de plus.
« En Russie, j'ai aimé et j'ai tué. Et j'ai découvert que, des deux, c'est l'amour qui est le plus terrible. »
L’amour il va le trouver, en la personne de Sonia, une jeune Russe qui va changer sa vie. Mais leur relation est autant créatrice que destructrice. Sonia est un joli portrait d’une jeune femme Russe, un peu perdue parfois, mais tellement dure et lucide.
Le passage dans lequel elle explique à Roman ce qu’est l’esprit Russe est tout simplement magnifique. C’est ce que j’ai préféré dans ce roman.
Même si je ne connais pas beaucoup la Russie ni les Russes, j’ai aimé me plonger dans ce Moscou, celui de Roman, qu’il nous décrit peut-être de façon biaisée puisqu’il est un œil extérieur, occidental qui plus est, mais c’est aussi un récit prenant de la vie de ce jeune homme.
Quant à la Babylone présente dans le titre, je ne sais pas si cela annonce la chute de Roman ou de ce Moscou des années 1990, mais on ne peut être que pris au piège dans cette ville.
Je me demande comment j’aurais survécu dans cette ville à la place de Roman…
Je ne sais pas si j’aurai été assez forte, cette ville et ce pays semblant vraiment retourner les gens et les changer radicalement.
En tous cas j’ai très envie de découvrir « Les enfants de Staline » premier roman d’Owen MATTHEWS. J’ai vraiment été séduite et envoûtée par cette histoire, et sa plume.
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Moscou, années 90, l'Empire Soviétique n'est plus. Le pays est ruiné, les fonctionnaires ne sont plus payés, la ville est en proie au chaos.
Pourtant, dans les rues de la capitale, certaines marques nouvelles de richesse sautent aux yeux : Mercedes ou BMW rutilantes, magasins chics, restos branchés et nouvelles boîtes de nuits.
C'est le Royaume de ces nouveaux Russes ayant spolié une partie des richesses de l'URSS.
Roman Lambert, citoyen Britannique (mais de sang slave par sa mère), va vouloir participer à ce renouveau en allant travailler dans une entreprise de relations publiques à Moscou. Il va se mêler volontairement à ces Russes qui font la nuit Moscovite. Il va vivre cette ivresse faite de Vodka, de plans drogue / drague et de violence.
Mais, pas facile d'échanger avec un monde qui est aux antipodes des codes de bonne conduite Britanniques.
Bravo pour ce roman qui m'a encore fait découvrir une autre facette de la Russie, à une période charnière de son histoire. Décidément, ce pays continent m'étonnera toujours.
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Une biographie très intéressante sur Richard Sorge. De sa naissance à sa mort en 1944 au Japon.
L'auteur a fait un travail de fourmis recoupant les différentes sources à sa disposition pour établir sa biographie. Il revient sur les événement historique qui ont façonné l'homme espion.
Malheureusement pour moi, les nombres références historiques expliquées et détaillées m'ont perdu dans ma lecture et parfois j'ai du relire des passages voir des chapitres entiers afin de bien comprendre le contexte.
L'auteur s'est donné beaucoup de mal pour documenté son roman, les notes et références sont très nombreuses.
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Roman très bien écrit et passionnant mais qui dresse un portrait lugubre et cynique de Moscou dans les années 1990 tout juste après le démantèlement du communisme. Roman Lambert (d'origine cosaque par sa mère et anglais par son père) s'installe à Moscou et mène une vie où se mêlent jeunesse désabusée, cortège de mafieux, argent sale, capitalisme sauvage et excès en tous genres. C'est aussi la confrontation d'une vision occidentale à celle d'une Russie qui se cherche et dont les codes sont très différents. Ce roman me laisse une drôle d'impression car assez sombre et loin de mes propres valeurs.
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Découvrir la vie réelle des gens en suivant les personnages , Sonia, Katia, Bondarenko, Popov, ...vus par le personnage central, un jeune anglais qui vient s'installer à Moscou en 1995.
Il y travaille, y vit, jusqu'à la dérive et s'y perd, pour y survivre.
Ouvrage bien conçu et intéressant comme reportage romancé.
Nous découvrons à travers ce témoignage les difficultés de la vie à Moscou et en Russie à cette époque charnière.
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Je n'ai pas trop aimé ce livre. Je pense que l'auteur a absolument voulu remplir des pages et que trop de détails inutiles se sont greffés sur l'histoire de ses parents. Il a aussi raconté des pans de sa vie d'adulte alors que le sujet n'était pas là (l'auteur nous avoue à la fin du livre que son éditeur a déjà supprimé 200 pages le concernant). C'est dommage du coup on a qu'une envie en finir avec ce livre pour passer a autre chose.
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Un jeune anglais décide de partir travailler à Moscou en 1994. Owen Matthew dépeint la vision d'un occidental vivant dans l'ex-Urss au milieu des années 90. Brutal et violent, le pays a de quoi secouer les habitudes du héros. Malgré un événement important du bouquin malheureusement trop surréaliste (le meurtre dont le personnage principal parle dès la première page), j'ai aimé ce roman sur la descente aux enfers d'une jeune occidental qui se laisse griser par la vie facile et la corruption.
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Roman émouvant et très personnel évoquant la saga vraie d'une famille russe depuis l'époque de Staline. Cette période inhumaine est très bien décrite et documentée.
L'histoire d'amour des parents de l'auteur est particulièrement touchante. Mais "avec le temps va, tout s'en va"
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Témoignage / enquête touchant sur la séparation et les retrouvailles; de deux êtres qui s'aiment et de deux mondes qui s'aiment peut être...
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Trop de détails et une écriture assez sommaire m'ont éloignée de l'histoire, pourtant vraie, riche en rebondissements et en drames...
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