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Citations de Pacôme Thiellement (215)


Nous avons avec ce que nous n'aimons pas une relation secrète qui est de l'ordre de la passion brûlante. Nous sommes tellement plus ardents à ne pas aimer ce que nous n'aimons pas qu'à aimer ce que nous aimons. Tous les jours, nous trompons ce que nous aimons avec ce que nous n'aimons pas.
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Elle me dit : les prêta sont des esprits. Ce sont les esprits qui furent naguère des hommes si avides de possessions matérielles ou spirituelles que, une fois morts, ils continuent à souffrir de leurs désirs inassouvis tels que la gourmandise, l'obsession sexuelle, la richesse, l'ambition... Si l'on a couru après les possessions, matérielles ou symboliques, toute sa vie, si l'on n'a pas accompli le grand détachement, on ne meurt pas. On meurt mais on n'est pas mort pour autant. On erre sur la terre, affamé, désœuvré, incapable de nourrir notre âme insatiable.
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L'homme riche est le dernier des péquenauds de son temps. Il n'a rien vécu, ne vit rien, ne vivra rien. Il "capitalise". Il "accumule". Il mange tout ce qu'il peut, il vomit, et ce qu'il a vomi, il voudrait le donner à sucer au reste du monde. Mais il n' a aucune importance. C'est un pauvre type et sa vie n'a aucun intérêt. (p 185)
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La seule politique qui fasse disparaître l'ennemi, c'est le boycott.
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Cette vie n'a pas de sens. Ces signes sont les messages disposés par une divinité située à l'extérieur du labyrinthe de malheurs et qui essaie de communiquer avec nous. Elle essaie de nous passer en contrebande les informations qui permettraient de mettre fin à nos errances.
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Dans nos âmes inassouvies, nos malheurs sont des superstars tandis que nos joies font office de figurants.
Cela fait partie de la tournure bizarre de notre esprit. Ce qui nous arrive de bien nous semble, la plupart du temps, une évidence. Ce qui nous arrive de mal, par contre, fait toujours événement.
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Il ne faut pas souffrir dans cette vie pour être justifié dans la suivante. Il faut cesser de souffrir et de faire souffrir dans cette vie pour atténuer la souffrance de tous dans toutes les autres vies.
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Le Royaume est répandu sur toute la terre et les hommes ne le voient pas."
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Nous sommes tous perdus et la seule façon de nous en sortir est de cesser d'attendre de l'autre quelque chose qu'il ne peut nous donner.
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Nous savons que la jalousie et l'envie exercent leur puissance sur nous comme des agents culpibilisateurs qui n'ont rien à faire dans notre économie psychique et que nous devons traiter comme des envahisseurs, en les chassant de notre cœur.
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[…] dès Denys d’Alexandrie au IIIe siècle, on distingua les deux Jean [de l’Evangile de Jean et de l’Apocalypse] et on reconnut dans ce deuxième livre l’œuvre de Jean le Presbytre, le responsable de la communauté d’Ephèse à la fin du Ier siècle.
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Notre vie est la description d’une guerre contre une partie de nous-mêmes qui n’est pas nous. Et ce que cette dernière essaie de nous faire croire, c’est également le mythe que « seuls les salauds gagnent » et que « les bons seront toujours perdants », ce serinage incessant inventé pour enténébrer notre cœur, que ce soit par le cynisme ou par la dépression. Cette idée engendre le cynisme si ce mythe nous rend salauds ; elle engendre la dépression si ce mythe nous remise, par le désir de rester honnête, dans le camp des perdants. Tous ces effets collatéraux de notre traumatisme premier, toute cette compulsion à répéter le malheur subi sont les effets de la présence de cette âme adventice. Alchimie, anamnèse : toute une vie ne suffirait pas à nous apprendre à vivre.
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La tentation est grande de fonctionner avec la réalité comme l’enfant avec un livre de chasse au trésor, traquant les signes du joyau dans le moindre épisode de notre vie, un message caché dans le nom d’un magasin ou une direction dans le geste d’une actrice du film que nous sommes en train de regarder. Or, l’interprétation des signes est le plus souvent un symptôme de délire : paranoïa, érotomanie, dérive psychique. Ce n’est pas le fait de repérer des signes inscrits dans la réalité qui est délirant, c’est le sens qu’on peut leur donner lorsqu’on les fait dépendre de notre peur, de notre envie d’obtenir quelque chose et de notre illusion de grandeur. Le paranoïaque croit voir partout les signes de la manipulation des services spéciaux. L’érotomane pense que son amoureuse communique avec lui à travers les affiches qu’il peut apercevoir dans la rue. La personne en dérive psychique pense que les Anges lui indiquent le chemin vers son ascension messianique alors qu’elle s’enfonce dans les forêts de la folie.
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Toute une vie ne suffirait pas à apprendre à vivre. Alors que j’imagine que je vais assassiner Masaaki Sakai à mon tour, je ne vois pas quelque chose qui est pourtant évident et que je mettrai des années à remarquer. Certes, les tueurs de stars sont des prêta, déjà morts dans la vie, errants comme des fantômes affamés. Certes, entre nous et le tueur de stars, il n’y a pas une différence de nature mais de degré. Certes, tout inassouvi est, en puissance, un tueur de stars et dans ce mauvais monde, nous avons tous la possibilité de nous transformer en prêta. Mais surtout leur chute est la conséquence probable d’une erreur que nous commettons tous et qu’ils ont simplement pris un peu plus à coeur que nous : faire de notre échec de vie une affaire personnelle.
Et c’est cette erreur qu’il s’agit désormais de mettre en lumière. Parce que notre malheur ne nous est pas « propre », il ne nous est pas « personnel ». Il répond à une règle générale de la vie sur Terre. Nous ne sommes pas malheureux par notre faute. C’est le fonctionnement de ce monde qui nous démoralise. Mais nous nous rendons doublement malheureux en pensant que c’est notre faute. Si nous avons que c’est ce monde mauvais qui nous rend malades, et non notre mauvaise nature, nous avons la possibilité de changer cela. Nous sachant non coupables de cette envie dont, pourtant, nous souffrons horriblement, nous avons la possibilité de défendre notre innocence contre ces sentiments qui nous font honte. Nous savons que la jalousie et l’envie exercent leur puissance sur nous comme des agents culpabilisateurs qui n’ont rien à faire dans notre économie psychique et que nous devons traiter comme des envahisseurs, en les chassant de notre cœur. Nous valons mieux que ça.
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En juin 2002, j’ai vingt-sept ans. Je pars au Japon avec Setsuko qui est alors ma compagne. Nous débarquons à Osaka, une ville qui m’émeut immédiatement, en particulier le contraste entre les rues ordinaires grises, humides et douces, et les temples shinto ouverts, colorés, éclatants. Puis nous nous rendons à Tokyo où nous nous amusons énormément de la façon dont les magasins japonais ont recyclé la langue française pour la transformer en quelque chose d’autre : la boutique de fringues chics Comme Ça du Mode, par exemple, mais aussi des restaurants qui se nomment, sans pronom, Table, Mouton, Grand Rêver. Il y a même un coiffeur qui s’appelle Milieu et un autre Touchez du Bois Ma Chère. Nous nous rendons en train à Kyoto et, dans un petit restaurant excentré où, seuls, nous mangeons des nouilles japonaises, la chaîne stéréo diffuse soudain la musique de Twin Peaks. Je touche le bois de la table, à défaut d’atteindre le milieu du grand rêve à saute-mouton. Toute une vie ne suffirait pas à apprendre à vivre.
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L’exemple de Jésus est parfait parce qu’en lui on ne peut jamais confondre renoncement et inaction ; acceptation et passivité. Jésus nous apprend à renoncer aux récompenses, à renoncer à la compréhension des autres hommes sur le sens de nos actions vis-à-vis d’eux. Mais il ne nous demande pas de renoncer à agir. L’acceptation est dans le caractère déterminé des actions d’autrui, l’impossibilité d’obtenir des hommes ce qu’on espère ou ce qu’on attend d’eux pour notre bien ou pour le leur. Mais cette acceptation ne doit jamais entraîner à la passivité. Au contraire, il est question d’agir inlassablement, dans le sens de la justice et de la générosité.
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Freaks est le film qui rappelle aux hommes, avant qu’il ne soit trop tard, qu’ils n’ont pas toujours fonctionné selon l’étalon « homme » compétitif, prédateur, motivé par son intérêt personnel et son adéquation à une figure préalablement normée […].
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Le projet du Jésus de l’Evangile de Jean, c’est que l’homme apprenne à devenir libre. Et la liberté de l’homme vient de ce qu’il apprend à agir par amour, non par obligation. […]
L’Evangile de Jean fait bien partie du Nouveau Testament. On pourrait même dire que c’est sa pièce capitale. Mais elle ne connaît pas de texte analogue dans le reste du corpus. L’Evangile de Jean est un livre qui parle de la lumière qui est en chacun de nous et non du corps qui devrait être purifié pour servir de support à la résurrection. C’est un livre qui parle d’amitié entre Jésus et les hommes et non de relation d’un maître à ses disciples. C’est un livre qui parle d’un monde qui a été abandonné au Diable, et non d’un monde qui doit être reconquis pour servir de base au Royaume. Enfin, c’est un livre qui sépare la pratique de la justice de sa récompense terrestre. C’est un livre qui parle d’un dieu impuissant sur la Terre.
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Pour commencer, un conflit s’établit entre Pierre et Paul, et le rôle du christianisme primitif sera d’arriver à concilier leurs différentes options. Pierre veut réserver la parole de Jésus aux Juifs. […] Il veut que le christianisme soit une réforme juive. On peut même parler à son sujet de judéo-christianisme. […] En outre, Pierre tient à une hiérarchie très stricte. Il veut une Eglise soudée autour de son chef et de ses disciples. […] Pierre incarne véritablement la tendance « organisatrice » de l’Eglise.
Paul, lui, veut étendre le message de Jésus au monde entier. Il en fait l’instrument d’une révolution mondiale. Universaliste, Paul utilise le message de Jésus pour abolir les distinctions entre Juifs et Grecs. […] En outre, Paul est obsédé par la transformation du corps chrétien et sa soumission à une discipline très stricte : une discipline sexuelle, tout d’abord, puis une discipline sociale, qui passe par une attitude personnelle extrêmement austère, faite de renoncements et focalisée sur l’exemple personnel.
L’Eglise trouvera une articulation complexe entre ces deux ambitions : elle sera ouverte à tous, à l’image du projet de Paul, mais elle sera très rigoureusement hiérarchisée, selon le désir de Pierre. On peut dire qu’elle concilie ainsi deux tendances, l’une considérée généralement comme la tendance « de droite », hiérarchique et bourgeoise, confiée à une élite, et celle « de fauche », révolutionnaire et populaire, mais extrêmement disciplinée, vécue comme une coupure dans l’Histoire de l’humanité. […]
Mais Pierre et Paul ont tous les deux un point commun : ils veulent des résultats. Ils ne vivent pas une vie libre comme celle préconisée par Jésus mais ils attendent un fruit de leurs actions. Ils veulent voir la parole de Jésus produire une transformation dans la société. […]
Ce qui caractérise l’Evangile de Jean, au contraire, c’est le combat contre le monde […]. Jean ne cesse de répéter qu’il n’y a pas d’accord possible entre Jésus et la réalisation mondaine. Jean ne cesse de répéter qu’il faut choisir entre Jésus et le monde. Jésus le rappelle sans cesse : le monde et lui, ça fait deux. […]
Si Jésus n’est pas du monde, c’est que c’est à Satan que le monde appartient.
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Comment construire le parapluie contre la pluie d'atrocités (économiques, écologiques, politiques) qui vient
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