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Citations de Pacôme Thiellement (220)


Ce que les chrétiens leur reprocheront, d’ailleurs, ce n’est pas tant leur refus de dépendre de leur autorité que leur refus d’en exercer une autre. Dans beaucoup de réunions de dissidents du christianisme primitif, le prêtre est tiré au sort. Dans d’autres, ils permutent systématiquement d’officiant à auditeur, de prêtre à ouaille. Le chrétiens leur reprocheront également leur refus du prosélytisme : ils ne demandent jamais aux auditeurs de s’affilier à leur Eglise mais ne les jugent que sur leurs actes. Et c’est cette liberté, nous seulement prise mais donnée, qui énerve le plus Tertulien.
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L’existence du mal s’explique également par sa nécessité dans le “projet” de l’Eglise. Sans la présence du mal, il n’y aurait aucune nécessité à recourir à cette dernière. Elle deviendrait immédiatement superflue.
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Il faut qu’il y ait du malheur sur Terre, sinon les héros ne servent à rien. Ce qui revient à poser une hiérarchie de l’importance des êtres, certains n’étant que les figurants infortunés des grandes aventures des autres.
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…on peut dire que s’il n’y avait jamais eu d’Eglise, il n’y aurait jamais eu de simonie, et s’il n’y avait jamais eu de civilisation, il n’y aurait jamais eu de barbares à civiliser.
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Le troll naît de la structure même des échanges en ligne : il en est le produit le plus sophistiqué et le plus adapté puisqu'il en est le plus efficace, celui qui engendre le plus grand nombre de réactions et donc se hisse nécessairement en tête des informations triées par les algorithmes. Il est le plus adapté au fonctionnement des réseaux sociaux parce qu'il est moins sensible au mal qu'il fait aux autres par ses propos - comme les êtres les plus adaptés au monde capitaliste sont ceux qui sont capables d'indifférence aux conséquences de leurs actes.
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Cette addiction à l'attention n'est pas réformable. Et il n'y a pas de loi ou de règle que l'on pourrait inventer pour forcer les réseaux sociaux à restreindre la dimension profondément destructrice de cette addiction. La destruction est intrinsèque à leur nature. "Vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de tout premier ordre", comme dirait Walter Benjamin, est la seule et unique fin des réseaux sociaux. […]
Le capitalisme est comparable au personnage de la mythologie grecque Erysichton, condamné par Déméter à une faim insatiable. Et c'est une bonne et une mauvaise nouvelle. Après avoir dévoré en quelques jours la nourriture prévue pour la totalité de sa communauté, Eryschton finit par se dévorer lui-même. De même, après avoir détruit la planète, exterminé une immense partie des espèces animales et appauvri les neuf dixièmes des êtres humains au profit d'une minorité toujours plus réduite de bénéficiaires, le capitalisme finira nécessairement par se dévorer lui-même.
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Le problème de ce monde, c'est qu'on doit encore consolider les décors et recoudre les costumes alors même qu`on est déjà en train d'y vivre. Il ressemble à ces rêves dans lesquels nous nous retrouvons sur une scène de théâtre pour jouer un rôle dont nous n'avons jamais appris les répliques alors que quelqu'un nous souffle des paroles incohérentes et que le public nous regarde, sidéré. Non seulement nous avons du mal à retaper notre propre histoire, non seulement la plupart des événements qui en orientent le sens glissent comme des pièces de monnaie sous les buffets et derrière les armoires ou se retranchent dans la partie la plus obscure de notre àme, mais on doit aussi composer avec les incertitudes du récit collectif ou les ambiguïtés régulièrement mises à jour de notre propre système référentiel, quand ce ne sont pas les petits secrets de notre récit familial. Et ce drame individuel et collectif se rejoue dans chaque vie, dans chaque espace, dans chaque temps, dans chaque monde. Notre vie est une pièce jouée dans un théâtre en ruines, Nos plus belles répliques sont hurlées alors que l'orage détruit les derniers éléments du décor.

Alpha. Philosophie, p. 13.
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Le problème de ce monde, c'est qu'on y est entré comme dans une histoire qu'on a attrapée en cours de route, une histoire dont on a raté le début. Et on passe notre vie à ramer comme des dingues pour rattraper ne serait-ce que le synopsis des épisodes précédents. C'est d'autant plus compliqué que, non seulement cette histoire nous est arrivée incomplète et remplie d'incohérences, mais, régulièrement, les événements qui composent l'arc narratif principal, et dans lequel nos vies se retrouvent malgré elles impliquées. changent de sens. Quand ils ne changent pas carrément de structure, de personnages principaux, de géographie, de direction éthique ou de coloration spirituelle, On doit tout reprendre depuis le début de nombreuses fois dans notre vie. Notre vie est un roman qui change sans cesse de genre, de style, de structure, de titre. Notre vie est une enquête sur le sens de la vie.
Alpha philosophie, p. 12.
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Le problème de la croyance en Dieu, c'est qu'il y en a plusieurs. On prie un Dieu et c'est l'autre qui répond. On croit en un Dieu et c'est un autre qui agit. La véritable divinité n'a aucun pouvoir ; elle est encore plus faible que nous dans ce monde. Celui qui a le pouvoir d'agir sur le destin, c'est toujours Celui qu'on appelle "Dieu". Et c'est toujours une ordure. Il suffit de regarder autour de nous.
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Et toutes leurs chansons sont de bons vecteurs d'anamnèse rappelant l'auditeur à son identité divine. Mais la chanson " Instant Karma " ne parle pas seulement de l'anamnèse ; elle parle des chansons de Lennon ou des Beatles en tant qu'elles en sont le vecteur. C'est une chanson sur les chansons elles-mêmes.
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Toutes les chansons de John Lennon ou des Beatles parlent d'une société de solitaires, de cœurs brisés, d'hommes de nulle part.
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"Quel dommage de n'avoir pas pu connaître son sentiment sur Mulholland Drive où, en outre, c'est également le redécoupage de la ville qui rappelle celui opéré par le cinéaste français sur Paris dans tout son cinéma : les rues ne sont jamais où on les attend, entraînant chez le spectateur averti une perturbation de ses fonctions cognitives comparable à celle des architectures impossibles dans Shining de Stanley Kubrick. Il s'agit de représenter le parcours du personnage comme un jeu de l'oie, mais dont les cases auraient été permutées, de sorte qu'on ne passerait plus d'une case à l'autre selon des règles préalablement apprises, mais comme si ces dernières devaient sans cesse nous échapper. C'est ce qui se passe également dans la narration de la première partie du film où le spectateur est confronté aux fragments d'une intrigue, mais des fragments insuffisants pour pouvoir la reconstituer. Beaucoup s'y sont prêtés, et je ne vais pas échapper à ce projet parfaitement fou et apparemment impossible : démêler les fils narratifs de Mulholland Drive, en espérant y trouver quelque chose qui y serait caché, comme la lettre volée d'Edgar Allan Poe, en pleine lumière, au nez et à la barbe du spectateur inattentif."
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Les internautes ont peut-être raison, peut-être tort. Quant aux analyses concernant le féminicide ou le syndrome de la femme blanche disparue, elles ne s’opposent pas mais offrent différents prismes de lecture pour un même événement. Je ne prétends pas apporter ici des éléments nouveaux dans cette enquête. Ce que je propose, c’est une autre hypothèse concernant la raison de notre intérêt pour elle. Je pense que, si cet événement a été tellement relayé et commenté sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’il est représentatif de notre ambivalence vis-à-vis du bonheur affiché par les instagrameurs. Nous les aimons, nous les envions, nous voulons devenir comme eux mais dans le fonds, nous savons que ce bonheur affiché est u leurre et le caractère ostentatoire de celui-ci nous dérange plus que nous sommes disposés à l’admettre. Oui, même si nous ne nous l’admettons pas facilement, nous aimerions que cesse ce cauchemar dont, à l’instar de Gabby Petito, on ne sort jamais.
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Les morts s'en vont avant que les problèmes commencent. Ils nous laissent nous débrouiller avec la fin du monde.
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La terre, c'est nous. Il n'y a pas de différence essentielle entre la façon dont nous réagissons aux souffrances de notre vie et la façon dont la terre réagit aux siennes.
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Nous aimons, mais nous n'aimons pas beaucoup aimer. Nous éprouvons un plaisir incroyablement plus intense à ne pas aimer ce que nous n'aimons pas plutôt qu'à aimer ce que nous aimons. Nous aimons énormément ne pas aimer. Nous avons avec ce que nous n'aimons pas une relation secrète qui est de l'ordre de la passion brûlante. Nous sommes tellement plus ardents à ne pas aimer ce que nous n'aimons pas qu'à aimer ce que nous aimons. Tous les jours nous trompons ce que nous aimons avec ce que nous n'aimons pas.
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Nous cesserons d'être les contemporains de Shakespeare lorsque nous cesserons de nous faire souffrir inutilement par amour.
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Nous vivons dans un monde qui s'est laissé provisoirement envahir par sa part ténébreuse. Mais il contient également sa contrepartie lumineuse, présente en chacun de nous, et qui attend encore de s'actualiser. Car c'est un monde où nous pouvons également devenir plus généreux que nos prédécesseurs, plus lucides, plus exigeants, plus singuliers, plus sensibles, plus ouverts, plus compréhensifs, plus soucieux de réparer les injustices de tous les siècles passés et ne pas reproduire les systèmes de domination des générations précédentes. Nous vivons dans un monde qui est aujourd'hui un monde de solitaires mais qui sera peut-être, demain, un monde de poètes.
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Le capitalisme est comparable au personnage de la mythologie grecque Erysichthon, condamné par Déméter à une faim insatiable. Et c'est une bonne et une mauvaise nouvelle. Après avoir dévoré en quelques jours la nourriture prévue pour la totalité de sa communauté, Erysichthon finit par se dévorer lui-même. De même, après avoir détruit la planète, exterminé une immense partie des espèces animales et appauvri les neuf dixièmes des êtres humains au profit d'une minorité toujours plus réduite de bénéficiaires, le capitalisme finira nécessairement par se dévorer lui-même.
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Pacôme Thiellement
," dans chaque être il y a une étincelle de Lumière d'autant plus grande que celle-ci est éloignée du pouvoir dont jouissent les hommes et qui est le facteur principal de leur enténèbrement ».
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