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Critiques de Pascal Jousselin (308)
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Imbattable, tome 3 : Le cauchemar des malfr..

Troisième et dernier tome (à ce jour) d’Imbattable, Le cauchemar des malfrats est un nouveau petit bijou de Bande dessinée.

Rappelons d’abord le principe de cette série. Imbattable est le seul véritable super héros de bande dessinée. Il est capable de manipuler les codes du genre. Il peut voir ce qui se passe dans les autres cases d’une planche et peut s’y rendre ou y lancer des objets. Il est donc imbattable, même quand le savant fou, sa Némésis, invente toute sorte de machines pour l’éliminer. Il le répète lui même, il est tout simplement imbattable.

Sauf que parfois, il affronte des ennemis qui peuvent aussi jouer avec les codes de la BD, comme cette voleuse qui peut aller où elle veut en utilisant les récitatifs (5 minutes après à la gare) ou revenir dans le temps avec le même procédé (une heure plus tôt). Il y aussi cette machine qui permet de créer des cases supplémentaires que les autres ne peuvent pas voir, ce qui rend son détenteur (presqu’) impossible à arrêter.

Imbattable a aussi des alliées, tel Toudi, un adolescent pas finaud qui peut jouer avec la perspective et peut donc réellement décrocher la lune pour sa dulcinée.

Cela nous donne une série de gags très visuels et très drôles en une ou plusieurs planches et ces nouveaux personnages permettent à Jousselin, l’auteur, de ne pas être répétitif et de se renouveler depuis les premiers albums. Parfois, l’émotion nous attend au détour d’une histoire, comme celle où Imbattable et Jean-Pierre son ami policier, se rendent dans le monde réel.

Les dessins de Jousselin, très ligne claire sont parfait pour raconter ce genre d’histoires où la netteté des contours de cases et la compréhension de l’histoire par le dessin sont indispensables.

Une BD a destination de tous les âges. La lecture se fait sur plusieurs degrés et permet de faire plaisir aux petits et aux grands.

C’est toujours aussi rafraîchissant, absurde et drôle !
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous expliquer pourquoi Spider-man: New Generation est un film super chouette, et ce, même si on ne raffole pas des super-héros.



-Nan ! J'en ai marre des Américains qui nous fourguent leur culture pour remplacer la nôtre dans le but de dominer le monde ! Non à l'impérialisme de l'art et du divertissement !



-Waaah… visiblement méchante Déidamie est restée coincée en 1962…



-Et puis tous ces corps parfaits dont nous sommes abrutis ! de la diversité, s'il vous plaît ! Pourquoi on ne fait pas les nôtres, de super-héros ?



-Je vois. Tu en as assez de ces corps tout en muscles et deltoïdes ? Tu veux de l'amusement bien de chez nous ? Prends donc cette BD. Regarde-moi ce look ! Petit, ventru, jaune vêtu : il ne paie pas de mine, et pourtant il est… Imbattable.



-C'est quoi son pouvoir ?



-Il se déplace à travers les cases.



-C'est tout ?



-C'est amplement suffisant pour transformer la BD en perpétuel voyage dans le temps et l'espace ! Chaque planche s'apparente à un jeu. Pour comprendre les gags, tu es obligée de prendre ton temps pour suivre le cheminement du héros vers la réussite. Imbattable ne se lit pas de façon passive, tu reconstitues et rassembles sans cesse ou presque les informations des cases. Tu obtiens donc une lecture stimulante !



M. Jousselin ne manque pas de donner à ses planches un côté cartoon : les armes du héros sont des objets de la vie quotidienne et son apparition inattendue me rappelle parfois les performances de Droopy ou de Pépé le putois. J'ai également cru repérer une allusion à Gaston Lagaffe.



-Ouais, mais bon, l'humour cartoon… ç'a ses limites, les blagues « pan, je tape dans les fesses », ça va cinq minutes…



-Exactement ! C'est pourquoi M. Jousselin prend soin de soigner les textes dans les bulles, afin de varier les plaisirs. Il plaisante, trouve des slogans… Les discours du maire se moquent (gentiment ? je ne sais pas…) de nos politiques. Quant au héros, il s'exprime avec flegme, parfois avec lassitude devant l'absurdité de ses némésis, un peu comme si la routine de super-héros était ennuyeuse comme une journée de boulot.



-Mémé sise ?



-Non, « némésis ». Une némésis, c'est l'antagoniste du super-héros.



-Aaaah ! Comme Astra pour Supergirl !



-Voilààà. Imbattable est une BD inventive, drôle et légère, qui joue avec les codes de la BD sans négliger le texte. Deux raisons qui me font dire que le livre gagne à être relu pour admirer les belles structures et savourer l'humour drôle. Et je conclus sur cette citation : merci la magie de la BD ! »
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

Habituellement je ne fais pas de critique sur les BD, car je ne m’y connais pas autant que dans les manga ou les comics. J’en lis un peu, mais ça ne fait pas de moi un expert. Mais aujourd’hui je vais vous parler d’une BD qui mérite d’être connue tant elle apporte un vent de fraicheur sur ce qui se fait habituellement.



Il y a quelques mois, je lisais Le journal de Spirou, et j’y avais fait quelques bonnes découvertes comme par exemple Dad, Animal Lecteur ou encore Nelson. Cependant, il y avait trop de mauvais titres pour que je reste abonné (Tamara et Les nombrils m’ont achevé) et j’ai donc préféré acheter directement les album en librairie.



Si la plupart de ces BD sont édités chez Dupuis, ce n’était pas le cas d’Imbattable, qui sort assez lentement dans le magazine, et dont je désespérais le voir en album relié. Et là un beau jour j’apprends que le premier tome d’Imbattable va sortir ! Aussitôt sorti, aussitôt acheté et lu dans la foulée, j’étais vraiment heureux de pouvoir enfin lire une BD qui joue avec les cases.



Alors vous vous demandez sans doute ce dont peut bien parler cette BD qui me passione tant, ce qu’elle peut avoir de si particulier pour que je vienne vous en parler ? Et bien, ça ne se raconte pas vraiment, car tout se joue sur les dessins et l’utilisation des planches et des cases. En fait, Imbattable est un Super-Héros qui a la faculté de passer d’une case à l’autre pour résoudre les soucis des habitants de la ville ou déjouer les pièges des vilains.



L’auteur utilise à la perfection les cases pour mettre en scène un personnage qui se déplace dans le temps et l’espace. Au départ, on ne comprends pas tout de suite comment fonctionne son pouvoir, mais après quelques pages, on a pigé le truc et ça devient encore plus intéressant. De plus, l’auteur ne se repose pas sur ses acquis car il donne un acolyte à son super-héros, qui lui aussi possède des pouvoirs particuliers. Et que dire d’un super-vilain qui lui voyage à travers les pages !



Cela peut vous paraitre bizarre comme chronique, mais il est difficile de parler d’Imbattable, car tout passe par le visuel. Aussi, je ne vais pas vous en dire plus et je vais vous conseiller d'aller sur le du site de Dupuis, sur lequel vous pouvez lire les premières pages gratuitement. Ce ne sont pas les meilleures pages, mais cela devrait vous aider à vous faire une idée.


Lien : https://chezxander.wordpress..
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Imbattable, tome 2 : Super-héros de proximité

Sans grand néant, on n’existerait pas.

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Ce tome fait suite à Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais (2017) qu’il n’est pas indispensable d’avoir lu avant, mais ce serait dommage de s’en priver. Il regroupe onze gags dont quatre en une page, initialement parus dans le journal de Spirou. La parution originale de cet album date de 2018. Les histoires ont été réalisées par Pascal Jousselin pour le scénario et les dessins, les couleurs ont été réalisées par Laurence Croix. Il contient quarante-deux pages de bande dessinée.



Imbattable regroupe tranquillement ses feuilles en tas dans son jardin, avec son râteau à feuille. Une vielle dame passe devant sa clôture et lui fait un geste de la main. Un voleur à la tire passe à fond en scooter, et arrache le sac à main de la passante. Celle-ci se rattrape à la barre de la clôture pour éviter de tomber, et Imbattable passe nonchalamment à l’action, avec un succès total. Imbattable revient de chez le boulanger avec sa baguette sous le bras, en sifflotant. Il entend un enfant pleurer dans un jardin partagé où poussent des laitues. Il s’approche de lui pour le consoler, mais l’enfant se retourne dévoilant sa véritable identité : c’est le savant fou et les mains d’un robot géant sortent de terre. Elles enserrent Imbattable, l’empêchant de bouger. Le savant fou jubile : cette fois son ennemi est vaincu. En effet il a bien repensé à tous leurs affrontements et il a remarqué une chose. Les téléportations, les voyages dans le temps du superhéros, tous ses trucs bizarres, il les fait en sautant en l’air, sur le côté, ou en jetant des objets, c’est-à-dire en bougeant. Il suffisait donc de l’immobiliser pour qu’Imbattable ne puisse plus utiliser ses pouvoirs. Le jardinier intervient, alarmé de voir l’état de son cabanon, de ses salades.



Imbattable est en train de passer l’aspirateur chez lui : maladroit il fait tomber un vase de sa table d’agrément. Fort heureusement, depuis la case de la bande du dessous, Imbattable envoie un coussin qui vient se placer juste sous le vase en train de tomber dans la bande de cases au-dessus. Le retour de plaisantin : dans la prison haute sécurité de la ville, deux gardiens sont devant les moniteurs de contrôle relayant les images des cellules. En grand, l’image de Plaisantin se morfondant dans la sienne, une entrave métallique autour de la cheville, avec une chaîne scellée dans le mur. Plaisantin passe la tête à travers le mur et il récupère un outil : une pioche. Il peut ainsi casser un maillon de la chaîne, retrouver sa liberté de mouvement, et passer au travers de la page vers la suivante. Les deux gardiens ont tout vu sur le moniteur. Ils se sont précipités dans la cellule, mais arrivent trop tard : Plaisantin s’est échappé ! Arrêté à un feu rouge par des travaux, le commandant Dacier attend : son téléphone sonne et un policier lui annonce l’évasion. Il s’énerve et appelle Imbattable pour requérir son aide. Enfant, Imbattable effectue une randonnée en montagne, avec ses parents. Il utilise ses pouvoirs pour les rejoindre au sommet.



Le premier gag permet au lecteur de se remettre en tête le superpouvoir si extraordinaire d’Imbattable, le seul véritable superhéros de bande dessinée, ou de le découvrir de manière très claire s’il n’a pas lu le premier tome. Onze histoires dans ce tome, pour vingt-et-une dans le premier : il n’y a que quatre gags en une page, deux en deux pages, un en trois pages et un en quatre. Les trois autres comportent respectivement six, sept et quinze pages. La narration visuelle se situe dans la continuité directe de celle du premier tome : héritée de la ligne claire, avec des aplats des couleurs, des bordures de cases bien droites. Il s’agit de dessins tout public, avec une petite touche comique. Imbattable lui-même a conservé cette silhouette improbable : court sur patte, un tronc en forme de barrique un peu ronde, et il porte tout le temps son costume composé d’un sweatshirt jaune avec son logo en forme de I avec un point, un masque qui lui couvre la partie supérieure du visage et qu’il ne retire jamais, des gants orange, un collant de la même couleur avec un short noir par-dessus, et des chaussures de catcheur, sans oublier sa cape noire riquiqui. L’allure des autres personnages comprend également des caractéristiques qui leur donnent un air gentil, ou de méchant d’opérette pour les criminels : souvent un nez d’une longueur improbable, des expressions de visage exagérées pour être plus expressives comme s’ils éprouvaient les émotions avec l’intensité propre aux enfants, des gestes et des postures évoquant également plus l’enfance que le comportement plus mesuré des adultes. La simplicité de leur tenue participe de cette impression, ce qui n’empêche pas une réelle variété : teeshirt et pantalon de sport pour le voleur à la tire, manteau ample pour la vieille dame, jean et blouson en cuir pour le commandant Dacier, tenue orange pour Plaisantin en prison, joli tablier rose à fleurs blanches pour son homme de main, uniforme des gardiens de prison différent de celui du gendarme Jean-Pierre, bleu de travail pour le conducteur de bulldozer, pull blanc à rayures blanches pour la maman du président des États-Unis, béret et gilet pour Pépé Cochonnet, etc.



Évidemment, le lecteur est revenu pour les manifestations de superpouvoirs : comment tordre les conventions de la page d’une bande dessinée pour réaliser des actions impossibles, faire naître des paradoxes spatio-temporels, maltraiter la compréhension de certains personnages jusqu’à faire apparaître certaines actions magiques, renverser la relation de cause et conséquence, tout en respectant rigoureusement la logique interne des mécanismes qui permettent ainsi de défier les lois de la réalité. Le lecteur retrouve ainsi les interventions d’Imbattable, personnage conscient de la forme narrative et intervenant d’une case à l’autre, ou bien d’une bande à l’autre. Il retrouve également Pépé Cochonnet et son pouvoir fonctionnant sur le langage et sur la forme qu’il prend dans une bande dessinée, ainsi que Toudi (2D-Boy) et son pouvoir fonctionnant sur le principe de la perspective. C’est un vrai plaisir de voir comment l’auteur s’amuse avec la succession des cases dans une bande, avec les possibilités d’interaction entre deux bandes contigües, ou deux bandes dos à dos pour Plaisantin, avec les conventions de représentation de la perspective et avec les phylactères. Le pouvoir de Plaisantin incite le lecteur à revenir à la page précédente pour bien saisir l’enchaînement des actions.



Le lecteur l’espérait, et l’auteur ne le déçoit pas : d’autres personnages avec un nouveau superpouvoir interviennent dans ces histoires. Le scénariste sait ne pas en abuser, leur consacrant généralement une histoire à chacun. La première est une jeune femme se promenant dans un jardin public dans La mystérieuse dame (quatre pages), et le lecteur s’y reprend à plusieurs fois constater la logique à l’œuvre, un très bel exercice de haute voltige. Dans la suivante, le savant fou invente une machine tordant le fonctionnement de l’ombre projetée. Imbattable doit encore calmer Chromaline, puis renvoyer un extraterrestre d’où il vient, chacun disposant d’un pouvoir à l’ampleur considérable. Par comparaison, Imbattable est amené à séjourner à New York, en compagnie de Pépé Cochonnet, de Toudi et Jean-Pierre. Ils passent par une chambre d’hôpital où sont alités Sauterelle-Boy, Pipistrelle et l’Homme Éclair, des superhéros bien américains évoquant des équivalents de la Justice League : leurs pouvoirs semblent bien falots comparés à ceux des super-héros de bande dessinée. Cette inventivité dans l’usage de ces pouvoirs extraordinaires débouche même une page se dépliant pour raconter deux réalités différentes en simultané.



Le lecteur se focalise tout naturellement sur le détournement des conventions de la planche d’une bande dessinée, son attention en éveil pour suivre l’inventivité de l’auteur. Son horizon d’attente est comblé : alors qu’il aurait pu croire que ces astuces étaient assez limitées, il découvre qu’il n’en est rien, et que ce jeu sur les causes et effets, sur le temps représenté de manière spatiale dans la bande dessinée, génèrent une forme de poésie libératrice. Finalement avec un peu d’inventivité, Imbattable se sort de toutes les situations, souvent avec l’aide de ses amis, plus que ça, ce super-héros est foncièrement bienveillant et très astucieux, d’un calme inébranlable, un beau modèle à suivre. Au fil des histoires, le lecteur relève également quelques thèmes plus adultes. Le premier est un classique renvoyant à l’adage de Ben Parker, formulé un peu différemment : avoir un super-pouvoir, c’est un grand privilège, il convient de ne pas s’en servir pour une raison mesquine. À cette occasion, le lecteur relève que pour autant les parents d’Imbattable ne lui adressent aucun reproche. Lors de l’histoire avec Chromaline, la maman du président des États-Unis fait la leçon à son fils en lui disant que quand une personne ne veut pas faire quelque chose, on ne la force pas comme un voyou. La dernière histoire avec un extraterrestre tout vert au pouvoir toujours plus improbable débouche sur un constat encore plus adulte : le grand néant fait partie de la vie, c’est comme ça, il faut faire avec ; sans grand néant, on n’existerait pas.



Impossible de résister à l’attrait de la dimension ludique des superpouvoirs d’Imbattable et de ses compagnons ou ennemis. L’auteur contente le lecteur au-delà de ses espérances, avec des inventions formidables, et une narration visuelle simple et imparable, du grand art. Le lecteur adulte relève également quelques valeurs morales, discrètement présentes dans la manière dont le héros se comporte, et à quelques occasions dans le cours naturel d’une aventure.
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

Connaissez-vous le Professeur Burp et son exposé sur la girafe dans la Rubric-à-Brac de Gotlib. Pascal Jousselin utilise ce principe génialement utilisé par Gotlib : son super héros utilise ce pouvoir, celui d'intervenir d'une case à l'autre, monter descendre, et interférer dans l'histoire. C'est amusant, fait avec humour, de bonnes trouvailles, mais c'est un peu répétitif. Le dessin est simple, et n'a rien d'extraordinaire. Bon, toujours est-il que ça m'a donné envie de relire cette histoire de la girafe.
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Imbattable, tome 3 : Le cauchemar des malfr..

C’est à cause de cette autre troisième dimension.

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Ce tome fait suite à Imbattable, tome 2 : Super-héros de proximité (2018) qu’il vaut mieux avoir lu avant, car il y a quelques éléments de continuité à connaître, en particulier la logique de fonctionnement des superpouvoirs de 2D-Boy.Il regroupe dix histoires dont trois gags en une page, initialement parus dans le journal de Spirou. La parution originale de cet album date de 2021. Les histoires ont été réalisées par Pascal Jousselin pour le scénario et les dessins, les couleurs ont été réalisées par Laurence Croix. Il contient quarante-six pages de bande dessinée.



Imbattable, toujours dans son costume de super-héros, s’installe devant sa cuisinière, une poêle se trouvant déjà sur un des brûleurs. La poêle a l’air à la bonne température : il va pouvoir commencer. Avant même qu’il ne se saisisse du manche, une crêpe arrive de la bande de cases se situant juste en-dessous de celle comprenant la case où il se trouve. Il récupère ladite crêpe avec sa poêle. Puis dans la deuxième bande de cases, il dépose cette crêpe dans l’assiette à côté de la cuisinière. Il met de la pâte dans la poêle, et fait sauter la crêpe. - Il n’y connaît rien en foot : Imbattable, toujours en costume de super-héros est assis sur un gradin dans un stade, avec son neveu à ses côtés. Ils assistent à un match du mondial. Sans raison, le supporter à côté de lui l’apostrophe en l’appelant Helmut et en se moquant, parce qu’on n’est pas en Champion’s League et que Dortmund ne va pas venir.



Le passe-temps de la factrice : Imbattable et 2D-Boy traversent la rue au passage piéton, tous les deux en costumes de super-héros. Ils vont rejoindre le gendarme Jean-Pierre dans un café pour répondre à son appel. Toudi a l’air particulièrement amorphe, voire abattu. Une fois arrivés au café, Jean-Pierre leur explique la situation : les esprits commencent à s’échauffer. Ils pénètrent à l’intérieur et les habitants du quartier indiquent qu’il y a un problème avec la factrice. L’un d’eux n’a jamais reçu son courrier aussi tôt. Il faut qu’elle quitte la ville. Ils éprouvent de grosses difficultés à formuler ce qui ne va pas : elle n’est pas normale, des fois elle a des clones, et d’autre fois elle est toute seule mais elle clignote. - Un petit pas pour Toudi : en costume, Toudi regarde le ciel étoilé par la fenêtre en pensant à Cholé, tout en écoutant une chanson d’amour dans laquelle les paroles utilisent l’image de décrocher la Lune. Toudi utilise son pouvoir et décroche littéralement la Lune. Par cette belle soirée nocturne, Imbattable et Jean-Pierre prenne une infusion sur la terrasse, et le gendarme a l’impression que la Lune n’est plus dans le ciel, peut-être un nuage qui la recouvre. - Le rayon diabolique : le professeur Atomax, un inventeur, arrive en ville avec un gros robot sur le plateau de son pick-up. Il demande à un agent où se trouve le scientifique indépendant de la ville : l’autre répond que le savant fou habite la maison avec les grands murs blancs et les barbelés, deuxième rue à gauche. Atomax se présente au savant fou : il est venu pour détruire Imbattable avec son robot qui est muni d’un rayon à gravité inversée.



La première histoire correspond à un gag en une page qui donne à voir en action le pouvoir d’Imbattable, le seul véritable super-héros de la bande dessinée. Ainsi, l’auteur accueille les nouveaux lecteurs qui peuvent comprendre à quoi correspond cette capacité extraordinaire et comment elle fonctionne, s’ils n’ont pas lu les deux tomes précédents. La narration visuelle se situe toujours dans un registre tout public. Des dessins qui s’inscrivent dans le registre de la ligne claire, avec un bon degré de de simplification des formes, et un bon niveau de détail sur les éléments de décors et sur les personnages. Ceux-ci présentent généralement une apparence sympathique, même les méchants. Imbattable reste un petit monsieur rondouillard, toujours vêtu de son costume de super-héros, avec sa tunique jaune vif, agrémentée de quatre bandes découpées en cases, sur laquelle apparaît le I de Imbattable, en blanc. Il porte également une petite cape noire, très courte qui lui arrive à peine à la moitié du dos, un short noir, des collants orange et des bottes de catcheur. Son tronc est légèrement trop long par rapport à ses jambes et au reste de sa silhouette. Il réfléchit régulièrement, et il fait preuve de souplesse dans les scènes d’action.



Le lecteur retrouve (ou fait connaissance) avec 2D-Boy (surnommé Toudi), l’autre superhéros de la ville, un adolescent, plus grand et plus élancé qu’Imbattable, avec un costume pas beaucoup plus fringuant, mais une cape plus longue qui lui descend jusqu’aux chevilles et de grosses bottes, sans oublier sa chevelure abondante et indisciplinée, sa silhouette légèrement voutée en fonction de son entrain, et des sautes d’humeur de l’adolescence. Les autres personnages récurrents ont conservé leur apparence : le gentil gendarme Jean-Pierre, jeune homme souriant et prévenant d’environ trente ans, le commandant Dacier avec son visage plus dur et mal rasé, le savant fou avec son gros nez, sa petite taille et sa sempiternelle blouse blanche, le maire de la ville un peu dégarni avec des gros sourcil et prompt à l’emportement. L’auteur introduit de nouveaux personnages tout aussi agréables au premier contact : la factrice très investie dans son travail, le citoyen tellement banal que personne ne se souvient de lui, Chloé une adolescente qui fait soupirer Toudi, le professeur Atomax avec sa barbe rousse et son nœud papillon, Geoffroy le fils du maire, Invincible une jeune femme rousse très banale, le neveu d’Imbattable, sans oublier le robot à gravité inversée. Chaque personnage dispose d’une apparence spécifique aisément mémorisable permettant d’identifier le protagoniste du premier coup d’œil, seule celle d’Imbattable et celle du savant fou étant exagérées.



Le bédéiste emporte tout de suite le lecteur dans ses histoires faciles à suivre, teintées d’une forme de poésie du fait de ces super-pouvoirs peu communs. Celui d’Imbattable fonctionne sur la base de la forme de ce mode d’expression qu’est la bande dessinée, lui permettant de passer d’une case à l’autre, de traverser les gouttières, ou de faire traverser les gouttières à des individus ou à des objets. Celui de 2D-Boy reste toujours aussi impressionnant et l’adolescent découvre qu’un grand pouvoir peut occasionner de grandes catastrophes, par exemple quand il l’utilise pour décrocher la Lune. Ni Chromaline, ni Pépé Cochonnet ne font d’apparition dans ce tome. En revanche, le lecteur découvre cinq nouveaux super-pouvoirs ou capacités jouant avec les conventions implicites de lecture d’une bande dessinée ou de technologies permettant de la réaliser. Pascal Jousselin se montre particulièrement élégant dans sa manière de faire usage de ces spécificités de ce moyen. Il faut peut-être un peu de temps au lecteur pour décortiquer comment fonctionne les capacités de l’appareil inventé par la factrice. Il se prête volontiers au jeu de recomposer les conséquences du rayon à gravité inversée du robot du professeur Atomax. Il se dit qu’il était inéluctable qu’Imbattable fasse l’expérience de se retrouver dans une réalité photographique, avec les tours que lui joue l’autre troisième dimension. Invincible, la voleuse de timbres de collection, dispose d’un pouvoir très puissant, provenant directement d’une catégorie très précise de cartouche de texte. À chaque fois, l’artiste donne à voir la mise en œuvre de ces pouvoirs, en développant une logique qui joue avec la disposition des cases en bande, et avec celle des pages en vis-à-vis. La dimension ludique de l’usage des conventions formelles de la BD est transcrite visuellement, plutôt que de se limiter à un jeu virtuel.



L’artiste utilise des bandes de cases, généralement quatre par page, parfois trois, avec des bordures bien droites et bien nettes, sauf si un super-pouvoir vient mettre le bazar, et des dessins bien propres permettant à l’œil de les assimiler immédiatement. Le lecteur ne distingue pas forcément immédiatement le cinquième super-pouvoir dans l’histoire dont Jean-Pierre est le héros, en fonction de la lumière ambiante qui l’entoure. Le créateur utilise les possibilités du vernis sélectif de manière très poétique, pour une histoire d’une rare sensibilité. En effet, le scénariste ne crée pas des intrigues artificielles prétextes pour pouvoir jouer avec les conventions formelles. Il écrit de vraies histoires mettant en scène des êtres humains avec leurs émotions, leurs contradictions, leurs forces et leurs faiblesses. Ainsi le lecteur se sent touché par les atermoiements amoureux de Toudi, par le sentiment d’insignifiance du citoyen anonyme, par l’amour propre bafoué du savant fou, par l’invisibilisation de l’attention touchante de Toudi pour Cholé, par le comportement indigne du maire, et bien évidemment par le deuil de Jean-Pierre et la forme que prend son souvenir, une histoire des plus touchantes.



Troisième album des aventures d’Imbattable avec des détournements de conventions formelles de la bande dessinée, toujours aussi inventives, réjouissantes et ludiques. Le lecteur venu pour découvrir de nouveaux super-pouvoirs est ravi, à la fois par leur ingéniosité, par l’humour bon enfant, et par la narration visuelle tout public, bien fournie et agréable à l’œil. Il se rend compte que l’émotion l’étreint à chaque histoire, l’empathie envers les personnages émanant tout naturellement au cours des intrigues variées.
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Chihuahua, tome 3 : Une fête vraiment parfaite

C'est la fête de l'école des monstres, les parents sont invités aussi même la mer de Mormo, qui est très heureuse d'être là parce que son fils pourra manger un autre élève, enfin, c'est ce que Mormo a cru comprendre, en fait, c'est la “matamorfête, chaque enfant va se retrouver dans la peau d'un autre, sauf si c'est un humain, Paul n'est pas du tout rassuré.



Quatre auteurs se relaient pour nous raconter une histoire, chacun écrit une page à tour de rôle. Nob, Obion, Pascal Jousselin et Lewis Trondheim inventent un cadavre exquis pour les petits, drôle, pétillant, à coup d'humour noir et de second degré pour tous les âges, de situations rocambolesques et de beaucoup d'amitié. le style de chacun se reconnaît mais l'histoire parvient quand même à avoir du liant. On va enfin avoir un indice sur le nom de cette école : Chihuahua. On sent que les auteurs s'éclatent à écrire cette série, et cette bonne humeur est communicative, et je me suis éclaté à la lire.
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

Maîtriser le langage, c’est un pouvoir incroyable.

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Ce tome est le premier d’une série indépendante de toute autre. Il regroupe vingt-et-un gags dont quatorze en une page, initialement parus dans le journal de Spirou. La parution originale de cet album date de 2017. Les histoires ont été réalisées par Pascal Jousselin pour le scénario et les dessins, les couleurs ont été réalisées par Laurence Croix. Il contient quarante-deux pages de bande dessinée.



Imbattable se rend dans sa cuisine et ouvre la porte du réfrigérateur pour en sortir la brique de lait. Il referme la porte, la brique de lait à la main et il se rend compte, en regardant vers le bas, qu’une agression se déroule dans une ruelle, dans la bande de cases juste en-dessous de celle où il se trouve. Il saute depuis sa case sur la première bande, dans la case juste en dessous de celle où il se trouve, dans la deuxième bande celle juste en-dessous. Dans cette dernière, une jeune femme tenant son fils par la main, se rend compte qu’elle vient d’entrer dans une impasse sordide. Deux malfrats y entrent à leur tour, les empêchant d’en sortir, et le plus costaud demande à la femme de leur filer son fric. Dans la dernière case de cette deuxième bande, Imbattable tombe sur le dos dudit malfrat, en provenance directe de la case située juste au-dessus. L’autre malfrat réagit immédiatement en dégainant son flashball. Dans la case suivante, une balle provenant d’un tir se déroulant dans la case située dans la troisième bande, estourbit le second agresseur. La jeune mère regarde les hommes inconscients au sol, ainsi que Imbattable en bredouillant et en finissant par dire qu’elle n’a rien compris.



Imbattable se trouve dans le bureau d’un conservateur de musée : celui-ci l’informe qu’il a besoin de son aide car un tableau très précieux a été volé dans son musée. Le voleur est sous les verrous, mais il refuse de dire où il a… Le conservateur s’interrompt car Imbattable dans la case du dessous est en train de donner un paquet enveloppé, de la taille d’un tableau, à Imbattable qui se tient devant le conservateur. L’Imbattable de la case de dessus le remet au conservateur qui enlève le papier d’emballage protecteur et qui n’en revient pas car il s’agit bien du tableau qui lui a été dérobé. Il demande au superhéros comment il a fait et celui-ci répond que c’est juste l’ébouriffante puissance de la bande dessinée. Alors qu’il revient d’acheter son pain, Imbattable est hélé dans la rue, il s’agit d’un appel à l’aide. Il pousse le portillon d’un jardinet dans lequel une vieille dame aux cheveux blancs regarde le sommet de son arbre dans lequel sa chatte Minouche est coincée. Elle demande à Imbattable s’il croit qu’il va réussir à monter tout là-haut. Pas besoin, lui répond-il, en se baissant pour attraper le chat au sommet de l’arbre, dans la case juste en-dessous. Il tend la chatte à la vieille dame qui le remercie chaleureusement.



Une bande dessinée issue du journal de Spirou, un titre maniant la dérision en associant la justice et les légumes frais, un superhéros qui n’a pas un corps bodybuildé, qui ramène sa baguette sous le bras, et dont le logo sur le torse correspond à un découpage d’une page en bandes et en cases. En outre, il est attaqué par un robot, l’une des deux menaces les plus génériques des histoires de superhéros, à égalité avec les méchants envahisseurs extraterrestres. Le lecteur a compris sans peine qu’il s’agit d’une parodie. Le premier gag repose également sur une situation typique des comics de superhéros : une agression urbaine dans une ruelle déserte en pleine ville et sale de surcroît. En revanche, le reste détonne, et c’est un euphémisme. Le superhéros est tranquille dans sa cuisine à vaquer à une occupation des plus anodines, et son apparence est parodique : masque sur la partie supérieure de la tête, sans iris ni pupille visibles, petite cape noir qui lui arrive tout juste à la moitié du dos, culottes courtes et bottes de catcheur, sans oublier un ventre bien arrondi, attestant clairement qu’il ne réalisera pas de prouesses physiques, ni ne surmontera d’épreuves de force. Le plus imprévisible se produit dans la troisième case de cette première bande : Imbattable saute dans la case immédiatement en-dessous. Il se laisse tomber, laissant la gravité faire son œuvre et se retrouve dans la case du dessous en termes d’agencement sur la page, mais trois cases plus loin en termes de narration. Durant les deux cases intermédiaires, la scène a changé de lieu, et quatre autres personnages ont été introduits dans cette ruelle.



Au cas où le lecteur nourrirait encore des doutes, l’auteur utilise ce même procédé une seconde fois dans cette page quand Imbattable ramasse le pistolet tombé à terre dans la quatrième bande pour tirer sur le malfrat qui se situe juste au-dessus dans la troisième bande. Non seulement, l’artiste fait à nouveau usage de la disposition spatiale relative des cases, mais en plus le scénariste utilise le résultat (le malfrat neutralisé ayant laissé tomber son arme à terre) pour provoquer ce résultat (Imbattable ramasse l’arme à terre et s’en sert pour neutraliser le malfrat), produisant ainsi un paradoxe temporel, une boucle paradoxale où la réaction précède l’action. Le bédéiste brise ainsi le quatrième mur, non pas avec un personnage qui s’adresse au lecteur en direct, mais en jouant avec l’un des principes de fonctionnement de la bande dessinée : ce système de narration transforme le temps en espace. L’auteur mélange ces deux utilisations de l’espace, brouillant la distinction entre temps et espace, créant des boucles, des paradoxes temporels et spatiaux, et d’autres effets encore.



Dans un premier temps, le lecteur constate bien que les dessins sont tout public : un niveau de détails adapté, par exemple pas forcément des lacets aux chaussures, pas toujours des plis aux vêtements, souvent des surfaces bien lisses et propres sans aspérités ou trace d’usure, quelques pièces qui se limitent à un parallélépipède rectangle très géométrique, des chaussées bien plates et uniformes, des trottoirs bien rectilignes, et parfois des arrière-plans vides, ou uniquement avec le trait de contour supérieur de l’horizon des bâtiments. Dans le même temps, les pages donnent une impression d’être bien remplies. Cela tient au fait de l’utilisation régulière du gaufrier, soit avec douze cases (quatre bandes de trois cases), soit avec seize cases (quatre bandes de quatre cases). Le scénariste intègre souvent des phylactères dans la plupart des cases. Finalement, le lecteur se rend compte que bien des cases comportent un niveau élevé d’informations visuelles : le décor en arrière-plan, deux, trois, quatre ou cinq personnages, et pas mal d’éléments comme les véhicules sur la voie publique, les aménagements, meubles et accessoires en intérieur. Au fil des pages, il peut relever bon nombre de détails : le logo complexe sur le torse du costume d’Imbattable, les barrières métalliques le long d’un escalier en extérieur, le petit jardinet aménagé et bien entretenu devant le pavillon de la mamie du superhéros, les joueurs en pleine partie sur le boulodrome, les véhicules attendant au passage à niveau, le carrelage d’une piscine vidée de son eau, la foule à un discours du maire de Grandville, les casseroles dans la vitrine d’un magasin, ou encore les tasses, bols et soucoupes dans un meuble du salon d’Imbattable, etc.



Le personnage principal passant littéralement d’une case à l’autre ajoute encore à cette impression de pages bien remplies. Côté intrigue, le scénariste s’en tient à des menaces très clichés des comics de superhéros en les détournant souvent vers la dérision. Outre les robots tueurs et l’agression dans une ruelle malpropre et sans fréquentation, le lecteur retrouve le vol d'œuvre d’art, le braqueur passé maître dans l’art de la fuite, le savant fou avec ses inventions diaboliques et destructrices, l’élu qui abuse des pouvoirs qui lui ont été confiés, l’industrie chimique qui détruit l’environnement, et bien sûr un supercriminel, Némésis récurrente du superhéros. De temps à autre, ce dernier accompli aussi une bonne action en décalage avec les capacités que lui confère son super-pouvoir, par exemple sauver un chat coincé au sommet d’un arbre. Il est entendu que Imbattable triomphe à chaque fois, en utilisant au moins une fois sa capacité à se déplacer comme bon lui semble dans la page, sans respecter les bordures de case, ou leur chronologie.



Le scénariste ne se limite pas à répéter le même schéma à chaque histoire ou à chaque gag. Il introduit trois autres personnages qui disposent eux aussi d’une capacité différente pour mettre à profit le fonctionnement de lecture d’une bande dessinée. Le lecteur découvre ainsi un bouliste qui se bat pour sauver son terrain de pétanque, un apprenti superhéros, 2D-boy, très conscient des catastrophes que peuvent provoquer les utilisations de son superpouvoir, et enfin un supercriminel, le Plaisantin, que le lecteur suppose destiné à être un ennemi récurrent et que l’auteur a indiqué être inspiré, librement, de Joker, l’ennemi de Batman. Même si les intentions de Plaisantin s’avèrent criminelles et un tantinet sadiques, elles sont mise en scène de manière à rester dans un registre tout public, et même enfantin. Ces pouvoirs donnent lieu à d’autres formes de narration paradoxale, et même à une page donc il manque littéralement un morceau qui a été désintégré par un rayon laser, laissant le lecteur s’interroger et vérifier s’il n’a pas acheté un tome défectueux.



Une série de superhéros à la française à destination d’un lectorat d’enfants : certes il y a déjà eu des réussites éclatantes comme Supermatou créé par Jean-Claude Poirier en 1975, mais il y a également eu une flopée d’ersatz insipides. Ici, Pascal Jousselin choisit le registre de la parodie gentille dans un environnement français, avec des enjeux simples, et une narration visuelle plus nourrie qu’il n’y paraît de prime abord. Le lecteur se dit vite qu’il triche car son superhéros est capable de s’affranchir de la succession ordonnée et chronologique des cases. En bafouant ainsi les règles élémentaires de la bande dessinée, l’auteur engendre une narration paradoxale qui s’avère ludique et très savoureuse pour le lecteur adulte.
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

Acheté sur un coup de tête après l’avoir découvert dans un MOOC Orange à propos de l’histoire de la bande dessinée, le premier tome de la série Imbattable (Justice et légumes frais) est l’œuvre de Pascal Jousselin chez les éditions Dupuis.



Le seul super-héros de la BD

« Imbattable, le seul véritable super-héros de bande dessinée ! » Voilà l’annonce et le slogan maintes fois répété pour présenter celui qui fait office de protagoniste. Imbattable sait qu’il fait partie d’une bande dessinée et ne s’en offusque pas, il vit sa vie comme un citoyen standard. Ainsi, il habite dans un lotissement, il achète sa baguette de pain à la boulangerie en bas de sa rue et va manger chez sa mémé tous les dimanches. Mais voilà, on ne sait pas quel est son véritable nom, il n’est qu’Imbattable, et constamment imbattable. Quand surviennent des super-vilains près de chez lui, il est prêt, comme le Savant fou et ses inventions abracadabrantesques ou le Plaisantin et son pouvoir lui aussi très lié à la mécanique des BD. Il rencontre ça et là des personnalités atypiques comme Pépé Cochonnet et le pouvoir de ses mots, il se trouve un « side-kick » (faire-valoir du super-héros) en la personne du capitaine Jean-Pierre, gendarme de la petite bourgade et même un stagiaire, 2D-Boy (« Toudi »), adolescent qui débute dans le métier et découvre qu’il sait jouer avec la perspective. La routine donc pour un super-héros…



Héros du quotidien

Prépublié dans la revue Spirou, la série Imbattable est avant tout destinée à un public enfantin, car les histoires sont simples, se résument au départ à quelques strips aisés à comprendre et sont justement « bon enfant ». D’abord occupé par le jardinage, ses courses au marché ou le sauvetage de chats à la manière d’un pompier bénévole, il reste un super-héros à la française, qu’on pourrait même qualifier de franchouillard, sans dédain dans le terme. Il s’affiche comme une francisation des super-héros américains des comics notamment à travers quelques références pour l’instant simples (par exemple, le Plaisantin est un Joker à la française). Mais Imbattable est avant tout une bande dessinée humoristique où le but est de passer un bon moment de lecture, tout en plaçant une ou deux perles par planche pour déclencher l’envie de relire ce qu’on a pu rater. Bref, c’est malin.



Originalité graphique

Il y en a d’autres que Pascal Jousselin pour essayer de casser les codes de la bande dessinée, mais il a tout de même son originalité, car Imbattable est un héros qui s’affranchit littéralement des cases de son histoire. Tout du long, il joue avec le gaufrier classique en créant des interactions possibles entre chacune des cases, voire entre chacune des pages. Comme l’indique simplement son auteur : quand Imbattable regarde en l’air, il voit dans le passé ; quand il regarde en bas, il voit dans le futur ; il peut également revoir ce qui s’est passé ou compter les cases. Il peut ainsi jouer avec le temps et l’espace, ce qui mène à la fois à des gags graphiques et à une réflexion sur le voyage temporel. En l’occurrence, il s’agit de déplacements spatiotemporels avec une ligne chronologique unique, ce qui permet forcément une meilleure prise en compte des jeux humoristiques, mais sous-entend une coordination scénaristique très fine ; c’est sûrement l’aspect demande le plus de temps à Pascal Jousselin pour préparer ses planches, car la mécanique est maline. Attention, le lecteur ne peut que s’attendre à lire de nouvelles façons de résoudre chaque intrigue…



Le premier tome d’Imbattable sent donc bon les « albums de notre enfance », dans ses codes, ses habitudes et ses références. Certes, le premier public est plutôt jeunesse, mais la recherche graphique et le bon moment de lecture valent le détour pour n’importe quel type de lecteur ou lectrice.



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Voltige et Ratatouille, tome 1 : Le Tournoi

Brüno est ici au scénario et Pascal Jousselin au dessin, j’avoue que cela me surprend : on sent bien la patte de Brüno dans les décors alors que les personnages et les situations font plutôt penser au travail scénaristique de Pascal Jousselin (Imbattable).

L’histoire : Voltige, super justicier cosmique et son robot Ratatouille, après avoir vaincu l’infâme Docteur Niet, se retrouve en panne et à cours d’argent sur la planète Houbelond. Pour réparer son vaisseau spatial, il va devoir participer à un tournoi de chevaliers. Toute l’économie de cette planète ne semble tourner qu’autour de ces combats d’arène.

Le graphisme est vivant, dynamique et coloré, le trait épais, les contrastes forts, l’histoire est servie par un humour décalé, ironique et sarcastique, et parfois grinçant, le récit s’attaque à l’économie basé sur le jeu, c’est une démonstration de la maxime “Du pain et des jeux et le peuple sera content”.

C’est une bande dessinée sympathique, drôle avec un petit côté militant comme j’aime.
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

Que voilà une BD rafraîchissante !

Imbattable est un héro imbattable justement. Il n’a qu’un seul super pouvoir, il sait qu’il est un héros de BD et qu’il vit dans une BD. Mon propos est obscur ! Pourtant , s’il est imbattable , comme il le dit lui-même, c’est que « le temps est l’espace et l’espace est le temps ! ».

Imbattable vit dans une petite ville comme une autre et passe son temps à sauver tout le monde, un chat coincé dans un arbre, un professeur fou qui veut dominer le monde. Il prend même un stagiaire de troisième pour lui apprendre le métier !

L’histoire ne se raconte pas. Ce sont d’ailleurs essentiellement des scènes en une ou plusieurs pages qui ne peuvent exister qu’en BD, car l’auteur se joue justement de la construction du neuvième art pour rendre son héros imbattable. Et comme il est le seul (presque !) à comprendre qu’il est dans une BD, personne, ni ami ni ennemi ne sait comment il fait pour être partout à la fois, anticipant les événements avec facilité et décontraction. En vérité, sans rien spoiler car on le sait dès la première planche, Imbattable a le pouvoir de voir toutes les cases de la planche. Et il peut donc interagir sur elles.

Pour les dessins, on est sur du basique de la ligne claire. Mais si le dessin semble simple, c’est parce qu’il est indispensable qu’il le soit pour permettre justement toute la compréhension de la composition de la planche. Cette BD, au premier abord, concerne le plus jeunes, mais elle demande d’être attentif dans sa lecture pour bien comprendre comment le héros s’y prend à chaque fois. Sa lecture à différents degrés permettra de faire plaisir aux plus grands aussi bien qu’aux plus petits.

A chaque fois, on pense que l’auteur a fait le tour de son « truc » et puis non ! Il se réinvente à chaque historiette et le niveau monte au fur et à mesure de l’album. De plus d’autres personnages avec des pouvoirs un peu différents apparaissent (jouer avec la perspective, avec le côté recto-verso,etc.). C’est inhabituel, mais c’est aussi très drôle, c’est absurde et très ingénieux !

Un vrai vent de fraîcheur sur la BD !
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

C’est dans le Spirou Hebdo que j’ai découvert la bédé Imbattable et j’ai été séduite directement par cette série qui s’est affranchie de tous les codes de la bande dessinée.



Cette série ne se regarde pas QUE case par case, car il faut aussi la prendre en vue d’ensemble pour comprendre comment notre Imbattable est capable de sortir de ses cases, là où d’autres en sont incapables.



Oui, nous sommes face à un super-héros possédant le pouvoir de changer de case, qui ne se la pète pas, qui est sympa et qui fait face à des méchants cupides, des voleurs, des savants fous voulant dominer le monde, seul où à l’aide de robots… Ou à d’autres personnes possédant des super pouvoirs comme lui ou face à des politiciens qui mentent à chaque fois qu’ils ouvrent la bouche (et corrompus).



Cela reste toujours bon enfant donc vous pouvez donner cette bédé à lire aux plus jeunes et même un adulte est capable de trouver son plaisir dans ces mini-aventures pleines d’humour, à condition qu’il laisse son esprit cartésien au vestiaire et se laisse emporter par le héros en jaune, masqué et capé qui ne respecte aucun code de la bédé.



On pourrait croire que l’auteur va vite se retrouver à court de trucs pour son super-héros et qu’au bout d’un moment, la série va tourner en rond. Non, non, pas de ça dans cette saga !



L’auteur a l’inventivité et de la ressource, énormément de ressource, on sent qu’il a cogité sur les personnages qu’il met en scène, sur les situations qu’il développe et qu’il n’a pas peur d’aller dans tous les sens, de relever des défis puisqu’une histoire d’Imbattable (pas dans cet album, je l’ai lue dans le Spirou) s’est retrouvée, en partie dessinée sur des pages et en partie sur les murs d’une ville (j’ai oubliée laquelle, mémoire de poisson rouge !).



J’adore les dessins qui sont assez simples, car ils vont comme un gant à cette bédé dont les gags sont soit sur une seule page, soit sur plusieurs.



Anybref, "Imbattable", faut le lire pour le croire, faut le lire pour le voir. Parce que l’expliquer, ce n’est pas la chose la plus aisée qui soit. Faut le voir pour le croire.



N’allez surtout pas croire que c’est gnangnan, pas du tout ! C’est jubilatoire, jouissif et j’adore avoir les yeux qui vont partout en lisant ces aventures. Pour une fois, c’est du jamais-lu ou vu !



Il faut juste se laisser porter par la magie de la bédé et pas le talent de Pascal Jousselin, l’inventeur d’Imbattable, le seul véritable super-héros dans la bande dessinée qui n’a pas besoin des super pouvoirs des Avengers ou autres Justice League pour terrasser les méchants !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Imbattable, tome 2 : Super-héros de proximité

Revoici Imbattable, le seul vrai super-héros de la BD. Le seul qui ne peut l’être que dans une BD. Le premier tome était déjà très réussi, le deuxième est encore meilleur !

Pour ceux qui ne connaissent pas, Imbattable a le pouvoir de voir et de se déplacer dans toutes les cases d’une double planches de BD. Il peut donc voir l’avenir proche et se téléporter lui ou un objet d’une case à l’autre. Il est donc imbattable.

Dans ce deuxième tome, il doit affronter encore une fois le savant fou qui veut le détruire mais qui ne comprend rien à son pouvoir. La machine à dédoubler la réalité est une vraie réussite tant dans le fond que dans la forme. Il doit aussi aider un personnage qui vit la BD à l’envers et surtout, sur un long épisode, avec ses amis, maîtrisant soit la perspective, soit les bulles de phylactères, il remplace les super héros américains pour affronter un personnage qui semble au moins aussi puissant que lui.

Pascal Jousselin se joue des codes du neuvième art avec une facilité déconcertante. Il invente constamment des trouvailles surprenantes et très drôles pour faire évoluer ses personnages, ses gags, ses histoires. Cela se lit si facilement, avec cette ligne claire au service de l’histoire, que tout semble simple et enfantin. Or il y a bien plusieurs degrés de lectures. Et si les enfants vont adorer ce personnage, les adultes y trouveront aussi quelques nuances et références intéressantes.

Cette BD ne peut se lire que sur papier. Une version numérique risque de gâcher totalement les effets, voire même leur en enlever toute leur substance.

Les dessins lignes claire, style « gros nez », comme on dit parfois sont très plaisant et m’ont apporté, en plus, un petit côté nostalgique de ces années Spirou de l’âge d’or du magazine.

Une BD amusante, intelligente qu’il ne faut pas rater.
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Imbattable, tome 2 : Super-héros de proximité

Toujours aussi intelligentes, ces aventures d'Imbattable, le seul véritable héros de BD !

Et pour cause ! Ses super-pouvoirs ne sont là que parce que ses histoire sont vécues dans une BD...

Si vous ne connaissez pas, foncez découvrir. Si vous connaissez le premier tome, courez vous procurer sa suite !

Vous vous surprendrez à lire, relire, à l'endroit, à l'envers, à profiter de la mise en page, de l'objet en lui-même et des jeux que l'auteur réussit à faire avec ses cases, ses bulles, sa colorisation.

Encore du très bon !

Je vais vite lire la suite !
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

"Car le temps est espace, et l’espace est le temps."

Cet aphorisme résume assez bien le principe de cette BD.

Imbattable est un super-héros masqué, une sorte de justicier municipal qui lutte contre la corruption des élus et contre l’entreprise Pestichimic. Sinon, tranquille : il mange tous les dimanches midis chez sa mémé.

Toute l’originalité réside dans son super-pouvoir : sauter de case en case, lancer des objets en haut de la page pour les faire tomber sur le méchant dans la dernière case, sauter dans le futur pour en ramener dans le présent le prochain Journal de Spirou… "car le temps est espace, et l’espace est le temps."

Un autre personnage utilise le pouvoir des mots en assommant ses adversaires sous les phylactères ; ah, et j’oubliais le stagiaire, Two-2D Boy, qui peut attraper un arbre ou une voiture dans le lointain... pour en faire des miniatures au premier plan.

Toutes ces astuces sont rigolotes mais on fait assez vite le tour. Ce premier tome est amusant, mais je ne pense pas lire la série complète.



Challenge Bande dessinée 2024
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Imbattable, tome 2 : Super-héros de proximité

Tome 2 bien plaisant. Une bande dessinée à mettre entre les mains de tous les jeunes lecteurs, bon moment de lecture assuré. Pascal Jousselin revient avec les personnages du tome précédent pour prêter main forte à Imbattable: Jean Pierre, Toudi, Pépé Cochonnet, Commissaire Dacier, Plaisantin... L'humour est au rendez-vous. Des situations parfois abracadabrantes comme le paradoxe temporel et Madame à l'envers.

Mais aussi des clins d'œil pour les adultes.
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

Lu plus ou moins au hasard d'un challenge du forum des trolls de Babel (comme souvent ces temps-ci, mdr !), c'est une très bonne surprise !



Les premières planches sont surprenantes, mais le "gag" est plus ou moins le même. Je me suis dit "allons bon, dans quoi je suis allée me fourrer, si c'est comme ça tout du long, ça va me lasser très vite...".

Mais en fait, non !



Parce que l'auteur change très rapidement de format et les idées géniales fusent, notamment sur plusieurs pages...

Imbattable n'est pas le seul à avoir un super pouvoir (Toudi, Le Plaisantin (alias le Joker, mdr !), Pépé Cochonnet en ont aussi), le savant fou est très amusant (lui il a le super-pouvoir d'inventer des machines complètement dingues), l'utilisation des planches de BD ingénieuse. (ça m'a rappelé certains gags de Gotlib lus il y a fort fort longtemps)



Le tout avec beaucoup d'humour et une bonne humeur communicative. Si on commence cette BD un peu ronchon, on en ressort tout ravi !

Il faut juste passer les 5 ou 6 premiers gags... ;)
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Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais

Bande dessinée très originale où l'auteur utilise l'espace de la feuille pour donner vie à ses courtes histoires.

On rit à chaque page et on est bluffé par la capacité de l'auteur à construire son histoire en déconstruisant sa page.

Un petit bijou à partager !
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Imbattable, tome 3 : Le cauchemar des malfr..

Un dernier tome suprenant, qui teste des choses nouvelles. Et si on regrette l'absence du jeu avec le support papier (pages découpées ou à déplier) présent dans les deux premiers tomes, c'est un grand bravo pour l'émotion surprenante de l'aventure de Jean-Pierre. Je n'en dis pas plus, mais je ne pensais pas qu'un vernis sélectif pourrait faire apparaître la fameuse boulalagorge :)
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Chihuahua, tome 2 : Une journée un peu humide

Quatre auteurs, Pascal Jousselin, Nob, Obion et Lewis Trondheim, se succèdent, une planche chacun, pour une histoire potache et drôle. Paul, possédé par un démon, se rend dans sa nouvelle école, une école de monstres et êtres magiques en tous genres. Encore une histoire d’école de magie, mais servi avec l’humour de nos quatre larrons, un humour noir, décalé, un peu crade, c’est franchement réjouissant.

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