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Citations de Patrick K. Dewdney (290)


Nous étions six mille damnés, œuvrant de jour à nous briser l'échine, entassés de nuit dans des baraquements crasseux en aval des mines.
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A peine pouvais-je nourrir les braises froides de mon désespoir avec un combustible obscur de reconnaissance et de haine mêlées.
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" Je ne sais même pas ce que ça veut dire, Slaïtline", fis-je d'une voix ensommeillée. " Vous arrêtez pas de m'appeler comme ça, et je sais même pas pourquoi." J'entendis le bref ricanement de Uldrick. " Si tu as déjà vu ce qui sort par le cul d'une chèvre malade", fit le Var d'une voix douce, " alors tu sais ce que veut dire sleitling, Sleitling."
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Aujourd'hui leur race [des passeurs] s'éteint. En bout de course, elle se confronte à ses propres excès, aux tumeurs, aux cirrhoses, aux malarias, aux crises cardiaques, aux overdoses dans la sueur et les hépatites des bordels clandestins. Il n'y a personne pour remplacer. Ceux qui n’ont pas réussi à tout perdre deviennent hommes d’affaires, se confessent, se confisent, ou s'échouent comme le père, dans des écueils minables, à demi tarés et au moins aussi amers. Tout comme le père, le passeur vient de ce monde-là. Carnassier humain, il a su se repaître des désolations et les abreuver de promesses, de l'Afrique post-coloniale aux décombres du Vietnam. Fauve édenté, il lape aujourd'hui ce qui suinte du désespoir des déracinés.
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Je m’efforçais de croire que le passé pouvait être effacé par le présent, que l’avenir était un horizon offert, le réceptacle de tous les possibles
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La bêche n’a pas besoin de savoir pourquoi elle creuse. Le couteau n’a pas besoin de savoir pourquoi il coupe. Nous sommes tous l’outil de quelqu’un.
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Les mouettes chantent et les guillemots plongent. Fracassent l'eau blanche là où le banc fait surface, sur la trajectoire des leurres. Et le fils se représente son espèce comme une bouche vorace et désincarnée. Les lèvres humides et rebondies d’un nourrisson monstrueux. Ça voudrait sucer. Ça voudrait engloutir et ça y parvient déjà un peu, à aspirer le monde. À l'écraser de mollesse. À le mâchouiller et à recracher les morceaux qui ne plaisent pas, en faisant la gueule, en inventant des moyens pour le fourrer de sucre et de gras. À le brûler, à l'enfouir sous le béton quand ça ne marche pas. Quand ça n'est pas comme on croit que ça devrait être, parce qu'on est importants. Parce qu'on n'est pas morts tout de suite, et que depuis on vit d’une certaine manière. Et que donc, on le mérite.
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Le vent a forci et libéré le ciel scintillant des nuages qui l'obstruaient tantôt. Le souffle s'évertue à polir désormais, à faire reluire la lune dans son bassin étoilé.
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Utilise un homme, il te nommera "manipulateur".
Utilise mille hommes, ils te nommeront "seigneur".
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C'est par accident qu'il surprend le regard du père. Les yeux clairs et inexpressifs qui le fixent depuis la timonerie. Le fils ne peut empêcher son corps de se tendre brusquement.
Tant de subtilités savent naître du mutisme. Ce regard-là lui est adressé comme une gifle. (...) le fils rougit et renifle et courbe l'échine en se détestant d'accélérer l'allure.
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Il fallait que je veuille prendre ton coup pour te vaincre. Et il fallait que je me débarasse de ma colère pour le vouloir. J’ai appris que la colère et la peur sont les pires ennemis du guerrier.

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L'espoir de jours meilleurs n'étaient pas une chose intangible, lorsqu'on attendait, comme nous, après de minuscules bonheurs.
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Comme tous les petits enfants, je rêvais stupidement d'aventures et de gloire et je m'imaginais que ce que le Var grisonnant me proposait c'était l'incarnation tangible de ces mêmes rêves stupides. je me voyais déjà grand et altier, vêtu d'une armure sur un destrier scintillant. La réalité était tout autre, bien sûr, et durant les heures qui suivirent, Uldrick tenta de me faire comprendre ce qu'était la guerre, la terreur, la boucherie et les hurlements. Si ces récits morbides tempérèrent quelque peu mon enthousiasme initial, je m’accrochai malgré tout à mon idée.
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L'animal social qui sommeillait en moi depuis 30 ans s'extirpe lentement d'une longue hibernation prend parfois plaisir à la présence d'autrui
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La proie etait blessée et elle comprenait qu'il fallait tout donner, tout de suite, pour nous distancer rapidement. Les poursuivants comprenaient qu'ils devaient tenir sur la durée, et que l'issue dépendrait de leur implacabilité. Chaque ligne du récit était tracée. Les rôles étaient répartis.
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Le temps efface et écrase, et c’est pourquoi ceux qui le peuvent taillent des plumes et laissent l’encre supplanter la mémoire des compagnons.
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J'avais des vivres en abondance et du soleil,pas d'ennemis en vue, et l'espoir que j'entretenais à l'idée de revoir Brindille était une braise, un souffle que je portais en dedans pour le protéger du monde.
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Entre ce que l’homme désire et ce que l’homme craint, là se trouve le monde.
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L'homme sage est capable de discerner les nuances entre ce qu'il sait et ce qu'il croit, parce que la croyance est la plus dangereuse des ignorances.
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Pour illustrer ses propos, Uldrick me parlait souvent des guerres carmides et du rôle majeur que les guerriers-var avaient joué dans les invasions du roi Bai, en tant que guerriers mais surtout en tant que conseillers. Si le service sanglant des vaïdrogans était tant courtisé par les seigneurs des primautés de Brune, cela tenait autant à leur savoir qu’à leur savoir-faire. De jour, pourtant, nous écartions la majeure partie du conceptuel pour nous consacrer à la pratique. « Tu as le temps d’apprendre la théorie », disait souvent Uldrick avec un rictus féroce. « La théorie, c’est comme la flotte. Ça te sert à rien si quelqu’un t’a troué le pot. »

p.405
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