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Citations de Patrick K. Dewdney (288)


Cela m’a permis de saisir que, derrière les massacres, les rapines et les viols, derrière les pires horreurs que le monde peut contenir, il n’y a ni mal, ni démons, ni mauvais sorts, mais seulement la folie d’hommes désespérés, dont la peur a fait des monstres. 
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Pour être courageux, il faut être libre. Alors que l'obstination appartient aux esclaves, et à ceux qui ne voient pas leurs propres chaînes.
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Dans l'obscurité croissante, je me coulais avec cette chose volcanique qui s'était lovée dans chacune de mes fibres, qui avait grondé comme un torrent sauvage. Depuis un lieu qui paraissait très éloigné, Uldrick lança un cri dans la nuit, pour que je vienne manger. Comme si j'étais encore le même, et que rien n'avait changé. Je sentis la bête remuer en moi. Jurer férocement que le feu nous prendrait tous les deux.
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Les premiers traits surgirent depuis la pluie, noirs et véloces. Des chocs mats, ensuite, tandis que les projectiles trouvaient les rondaches. A la cadence de la marche s'ajouta ce staccato dangereux, un tambour rapide qui venait mordre le bois à la recherche de la chair qui frissonnait en dessous.

p.541
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Sais-tu ce que mon père m'a dit, Sleitling? Que le jour où on lui a ramené son vieux à lui, encore crispé sur la faux, il a ri. Il venait de saisir la nuance entre le courage et l'obstination. C'est la liberté. Pour être courageux, il faut être libre. Alors que l'obstination appartient aux esclaves, et à ceux qui ne voient pas leurs propres chaînes.
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J'étais devenu un homme de la manière dont l'entend le peuple var : par l'émancipation. Uldrick m'avait assuré, hématome après hématome, que jamais plus je ne serais l'esclave de moi-même. Que ne m'appartiendrais tout entier, même dans la peur, même dans la rage, même dans la souffrance et le désespoir le plus abyssal. Je crois que je le devinais déjà, mais avec le temps qui passe, j'ai acquis la certitude qu'il n'existe guère d'autre liberté que celle-là.
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Comme un sirop engourdissant, la fatigue m'engluait avec l'effort, tançant mon corps de plaintes et de prières.
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Nous nous tordons tous pour grandir, Syffe. Nous serpentons en surface pour que nos racines puissent s'ancrer en profondeur, et c'est ainsi qu'elles en arrivent à forer la pierre.
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Je crois, avec le recul, que tous les hommes chantent l’espoir pour ne pas l’oublier. Même quand il a abandonné la chair depuis longtemps, on ne désespère jamais de conjurer son écho.
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« Le cerf, c’est comme l’homme à bien des égards », fit Uldrick en sectionnant vigoureusement. « Quoique sa queue est plus petite que la mienne » ajouta-t-il en ricanant.
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J’étais devenu un homme, non pas par les années, ni en perdant mon pucelage, ni par toutes ces autres façons stupides qui bien souvent définissent la chose. J’étais devenu un homme de la manière dont l’entend le peuple var : par l’émancipation.

Uldrick m’avait assuré, hématome après hématome, que jamais plus je ne serais l’esclave de moi-même.

Que je m’appartiendrais tout entier, même dans la peur, même dans la rage, même dans la souffrance et le désespoir le plus abyssal.

Je crois que je le devinais déjà, mais avec le temps qui passe, j’ai acquis la certitude qu’il n’existe guère d’autre liberté que celle-là.
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— Ce n’est pas un aveu d’ignorance que de déclarer les dieux responsables, Sleitling. C’est juste du tripotage pour ne pas dire qu’on sait pas. Pour sûr, ton Jharraïen détenait un grand savoir, mais le reste, ce qu’il croyait savoir, ça ne valait pas plus qu’une merde dans un seau.
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Il n’est pas déshonorant qu’un homme reste à la yourte pour s’occuper des enfants et des tâches ménagères pendant que sa femme part sur la piste du gibier. Dans les Hautes-Terres, le pragmatisme est un art de vivre et, si une jeune fille tire mieux que son frère ou porte mieux l’épée, il est naturel que ce soit elle qui hérite des armes de la famille.
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«C'est quand tu commences à ne plus la supporter que cette forêt se rachète pour la lune qui vient. Comme si elle avait besoin qu'on l'aime.»
«on dirait des fées» fis-je «on dirait que c'est la nuit qui ondule»
Uldrick me jeta un regard étrange par dessus le feu. «C'est vrai» fit-il «On dirait que la nuit ondule».
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Parfois, il y avait un bruissement furtif, un chasseur ailé piquait dans la clairière, une luciole s’éteignait brusquement, et autour, cela faisait comme une vaguelette lumineuse, comme les rides sur l’eau lorsqu’il pleut. Fasciné par le spectacle phosphorescent, j’en oubliai quelque temps les bleus et l’épuisement. « J’ai toujours aimé les bois de Vaux pour ça », fit Uldrick doucement. « À chaque fois, c’est quand tu commences à ne plus la supporter que cette forêt se rachète pour la lune qui vient. Comme si elle avait besoin qu’on l’aime. » J’acquiesçai, la bouche entrouverte, envoûté par la danse lumineuse. « On dirait des fées », fis-je. « On dirait que c’est la nuit qui… qui ondule. » Uldrick me lança un regard étrange par-dessus le feu. « C’est vrai », fit-il. « On dirait que la nuit ondule. »

p.350
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– Y disent que c’est pas bon. Y disent que le roi il est mort.
Cardou haussa les sourcils et brindille éternua. Je crachai dans la poussière. Aucun d’entre nous ne pipa mot durant un long moment. Merle ne bougeait pas, ses traits aquilins plissés tandis qu’il mâchonnait sa lèvre fine d’un air pensif. Au-delà de l’arche, les échos de la ville en émoi nous parvenaient crescendo. Ce fut Cardou, direct et impétueux à son habitude, qui finit par mettre un terme à nos divagations :
– On s’en fout, non ?
Merle renifla, et hocha la tête :
– Ouais, je crois bien qu’on s’en fout.
Nous reprîmes alors le chemin de la colline du verger, un peu déçus. Notre vie retrouva son cours habituel cet après-midi là, comme si rien ne s’était passé, mais au fond de moi il subsistait un doute. Je n’étais pas si sûr que nous devions nous en foutre. Le temps allait finir par me donner raison. Notre monde changeait.
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Il restait en moi des espaces préservés. Oh, c'était des lieux sauvages et chaotiques, où poussaient le mystère et une vigne vorace, où marchaient des figures encapuchonnées et des fantômes et peut-être des choses plus terribles encore. Mais ces terres étaient les miennes, et à les fouler, j'avais l'impression de pouvoir suivre mon propre chemin.
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Les yeux du colosse brillaient d’un éclat dérangeant que je n’avais vu qu’une poignée de fois dans ma vie, chez les fanatiques et les déments. Quelque part, je craignais de ne comprendre que trop bien. Braxxe m’avait assuré avoir quitté ses montagnes pour le spectacle de mon chaos. En bon maître de meute, je nourrissais sa quête mystique. Un frisson me parcourut l’échine, puisque ce jour-là, tout bien pesé, la folie du colosse était aussi la mienne.
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L'âme humaine est comme sa chair à bien des égards, il me semble que dans les bonnes circonstances, on peut se remettre de tout. J'ignore s'il en va pareillement pour la mémoire des peuples, car celle des Arces était encore plus profondément contusionnée que la mienne. Le moindre de leurs enfants portait le poids d'une tragédie qu'il n'avait pourtant pas vécu lui même.
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La nuit tombait, et elle s’annonçait claire, étonnamment limpide, comme seul l’hiver sait les faire. La lune serait pleine d’ici un jour ou deux et les astres au-dessus dessinaient un spectacle stupéfiant, une lumineuse traînée d’évanescence laiteuse. Mon souffle se condensait sous mon capuchon. Cette nuit, il ferait froid. (p. 588.)
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