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Citations de Patrick K. Dewdney (290)


D’après mon expérience, il en va ainsi en chacun des lieux où les hommes acceptent le jeu des rois et des seigneurs, des princes et des parlements, partout en somme où l’on drape l’or et l’épée des atours respectables de la loi, pour justifier la misère et le massacre aux miséreux et aux massacrés.
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L’idée même que deux hommes ou deux femmes puissent s’unir était considéré comme absurde, alors que de telles relations étaient les seules à être tolérées en dehors de l’hyménée, puisqu’aucun enfant ne pouvait en naître.
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Comme si, confronté à la masse, je craignais de m'y dissoudre et d'y perdre par là même tous ceux qui m'étaient proches.
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Aucune vie ne veut s'éteindre et aucune vie ne vaut mieux qu'une autre. C'est la vérité la plus cruelle qu'un homme puisse comprendre et, crois moi, je mesure mes mots. Il n'y a rien de plus cruel que cela.
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Les gens des clans traitent également les sexes, si bien qu'il y a parmi eux guerriers et guerrières, chasseurs et chasseresses. Il n'est pas déshonorant qu'un homme reste à la yourte pour s'occuper des enfants et des tâches ménagères pendant que sa femme part sur la piste du gibier. Dans les Hautes-Terres, le pragmatisme est un art de vivre et, si une jeune fille tire mieux que son frère ou porte mieux l'épée, il est naturel que ce soit elle qui hérite des armes de son père.
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« À Carme », me dit-il sur le ton de la discussion, « les phalangistes ont le devoir d'aimer d'autres hommes. Leurs généraux pensent qu'un soldat se battra plus férocement pour défendre celui qu'il aime. Là-bas, les femmes sont des matrices et rien de plus. Nous, nous pensons que chacun devrait être libre de ses préférences. » Je pris à cœur ces paroles et, lorsque la bizarrerie initiale m'eut quitté, je les méditai souvent pour leur justesse.
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À partir de ce carcan d'effroi, de colère et de douleur, le vieux guerrier-var m'avait fait un cadeau inestimable, dont je ne devais mesurer pleinement la valeur que plus tard. J'étais devenu un homme, non pas par les années, ni en perdant mon pucelage, ni par toutes ces autres façons stupides qui bien souvent définissent la chose. J'étais devenu un homme de la manière dont l'entend le peuple var: par l'émancipation. Uldrick m'avait assuré, hématome après hématome, que jamais plus je ne serais l'esclave de moi-même. Que je m'appartiendrais tout entier, même dans la peur, même dans la rage, même dans la souffrance et le désespoir le plus abyssal.
Je crois que je le devinais déjà, mais avec le temps qui passe, j'ai acquis la certitude qu'il n'existe guère d'autre liberté que celle-là.
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Nageur, tu es venu en un pays libre, où aucun homme ne clamera qu'il est ton maître, mais où tous clameront que tu es ton propre esclave. Tu ne trouveras ici nul seigneur pour entraver ton corps, et nul prêtre pour entraver ton esprit. Tes chaînes t'appartiennent désormais, toi qui es le moins à même de les briser.
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Les gens des clans ne s'occupent pas des enfants abandonnés, car selon leurs croyances il n'est pas sage de consacrer du temps à une descendance qui n'est pas du même sang. Si une lignée doit s'éteindre, c'est qu'une volonté qui échappe aux hommes est à l'œuvre et qu'il est donc futile de s'y opposer. Certains considèrent même qu'il peut être dangereux de changer ainsi le cours du monde.
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Le monde n'avait jamais été à nos yeux une instance figée et confortable, mais une entité chaotique qu'il fallait dompter un jour à la fois. [p.15]
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Aveuglés, ils strient l’obscurité de traînées incendiaires.
L’attente ensuite, avec la gamine silencieuse serrée dans son dos.
Leurs corps tournés tout entiers vers les vagues et le chant de l’écume.
Au sommet de l’espérance, un long frémissement vient crépiter sur la nuque du fils.
L’effleurement est d’une tendresse telle que cela ressemble à un baiser. (p. 190.)
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Sur l’horizon, la lune nouvelle apparaît enfin, dessine une entaille de lumière gracile, ouverte au rasoir dans un champ étoilé. (p. 150.)
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Au-dessus, les cieux sont ténébreux et oppressants, un dôme insondable. Les constellations lointaines s’y dessinent fugitivement, émergent avec timidité à la verticale des flots. Il n’y a pas de lune cette nuit, pas de lune et pas de houle, et la noirceur est une chose poisseuse qui cramponne tout ce qu’elle touche. Autour du bateau, le brouillard dérivant hante les vagues, traîne ses nappes effilochées comme des filets aveuglants. (p. 125.)
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Le fils fronce les sourcils, essaye de s’enfouir profondément, de s’enraciner ailleurs. Il s’imagine le bateau vu d’en haut, comment cette coquille chevauche la surface du monde. Comment la rage sur laquelle ils se cabrent n’est qu’un visage que la mer se donne pour dissimuler l’abysse. En dessous, il fait noir et tranquille. Cette idée égratigne comme une tentation.
En dessous, se dit-il, je parviendrais sans doute à dormir. (p. 38-39.)
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Mille autres raisons pouvaient expliquer l’absence d’Ovégie, une grossesse ou une maladie, le tumulte politique dans lequel sa dernière guerre avait plongé Vaux, et pourtant, le souvenir du plateau m’agaçait l’esprit comme un fer rouge. De nouveau, le bâtonnier frappa la pierre de son instrument. Je sursautai et mes pensées se rétractèrent, happées par le présent. (p. 410.)
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Entre ces berges, pouvait-on vraiment exister autrement qu’en passager éternel ? Il me semblait que non. J’avisais la contrebandière, courbée sur ses nœuds et sa peine, et je me demandais comment on pouvait vivre ainsi, en traversant le monde sans jamais en faire partie. Comment on pouvait accepter de franchir frontière après frontière sans jamais rien abolir. Quelle force ou quelle folie il fallait pour ne pas finir en regardant l’eau comme je l’avais regardée moi-même, lorsqu’au cours de l’hiver, j’avais espéré son froid. (p. 121.)
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Il restait en moi des espaces préservés. Oh, c'était des lieux sauvages et chaotiques, où poussaient le mystère et une vigne vorace, où marchaient des figures encapuchonnées et des fantômes et peut-être des choses plus terribles encore. Mais ces terres étaient les miennes, et à les fouler, j'avais l'impression de pouvoir suivre mon propre chemin.
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Entre ce que l'homme désire et ce que l'homme craint, là se trouve le monde.
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«Cest une chose que de chercher le savoir, Sleitling, s'en est une autre que de croire qu'on la trouvé, et que tout ce que l'on ne comprend pas au- delà de ces connaissances relève du domaine des dieux. Ce n'est pas de cette manière-là que progresse le savoir. »
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"Ma femme-feu veut savoir si on peut te faire confiance." J'eus un sourire crispé. "Je n'ai pas vraiment le choix", dis-je avec lassitude. "Il y a quelques jours, un de mes compagnons m'a dit que j'apportais la tempête avec moi. Je ne peux pas lui donner tort. Il y a un vent qui me déracine, toujours. Si mon chemin m'a conduit parmi vous, alors je l'accepterai."
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