Citations de Patrick de Carolis (78)
Les souvenirs, c'est comme la braise. Il suffit d'un souffle pour en faire du feu, et le feu, ça brûle.
La rebuffade du roi meurtrit la reine Marguerite. Bien que depuis Chypre et surtout Damiette, il la tienne au courant de ses projets et des affaires d'Orient, il n'aime guère qu'elle intervienne dans ses décisions.
Sénèque parle et dit durant son exil : "Je ne me suis jamais senti lié par la fortune, les honneurs, le succès. Le malheur épargne celui qui ne se laisse pas griser par la prospérité ou l'opulence.
Le dénuement n'est pas un mal si l'on a appris à se préserver de ces fléaux destructeurs que sont le luxe, la cupidité, et les exxtravagances qu'ils inspirent. " p 169
Sénèque dit : "Ecoute, Paulina ! Il est conforme à la nature de regretter de pleurer un proche que l'on a perdu, mais c'est une faiblesse de se livrer à une douleur sans fin. Dans "Consolation", je me proposais à Marcia de comparer deux attitudes, celles de deux femmes remarquables de notre passé.
L'une est Octavia, la soeur du divin Auguste, l'autre est Livia, son épouse. Toutes deux ont vu mourir un fils dans la fleur de l'âge, fils qu'elles espéraient voir un jour régner. Octavia s'est vouée tout entière à son deuil, ne cessant de" se lamenter, prenant en aversion toutes les mères, se retranchant du monde des vivants...
Livia, elle a laissé son chagrin partir avec son fils, dans la tombe..N'imagine pas que le chagrin de Livia était léger. A en croire les témoignages, il était vif mais digne. La douleur se doit être modeste. C'est folie de se punir, d'aggraver ses peines, et absurdité de vivre dans la seule pensée d'un fils défun, alors qu'un jour ou l'autre on le rejoindra.
Livia a su trouver le courage de surmonter la douleur du deuil. On ne s'afflige des misères qui s'abattent sur nous, on ne s'en indigne que par ignorance de la nature et de la condition humaine. p165
Sénèque est plutôt grand et maigre. Il a le visage hâlé, les joues creuses, les pommettes saillantes, et sur un front ridé des mèches assez longues qui grisonnent comme sa barbe.
Son sourire est un peu triste mais ses yeux noirs brillent et sa voix grave se fait chaleureuse quand il invite Paulina à entrer en son "palais", s'excusant de n'avoir à lui offrir qu'une chaise en bois un peu branlante. p 162
- Dis plutôt que tu as l'air d'une femme, tout simplement, intervient sa mère. Tu ne peux plus garder ta coiffure d'adolescente.
En se regardans dans un mirroir, elle remarque en effet une féminité dont elle n'avait pas conscience lors de la soirée du gouverneur.
- Lors du dîner, n'oublie pas de te tenir très droite. Nous n'avons pas pour coutume de nous allonger sur le divan. C'est unconvenat pour une jeune fille. p63
Pauline rougit de s'entendre attribuer toutes ces qualités, mais sa mère ne manque pas l'ocsasion d'enchaîner sur la litanie des devoirs : fidélité absolue et obéissance totale à l'époux ; ne jamais se départir de la pudicitia, expression de la vertu, ni de la castitas, cette chasteté qui est l'honneur de toute femme noble. p61
Ne sais-tu pas que la mort est le non-être, le néant? Il en sera donc de moi, de nous tous, d'ailleurs, ce qu'il en était avant notre naissance. Nous sommes des chandelles qu'on allume, puis qu'on éteint. Alors qu'importe de ne pas commencer ou de finir? Le problème est de résister aux souffrances entre ces deux moments...
Il est difficile de détourner une âme de l’étoile qu'elle a cru voir dans le ciel
Dame, la plus douce fleur
qui jamais reçut de dieu tant de beauté,
A mains jointes et à genoux
Je vous supplie d'écouter ma prière d'amour.
Recherchez donc, ma dame, la beauté de l'âme plutôt que celle, fugace, du corps.
On ne vend pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
Vive la dame qui ne fait pas languir son ami, qui ne craint ni jaloux, ni blâme.
Et va chercher son cavalier dans les bois.
Ne vous privez pas, messires et dames!
Boire à la Capucine, c'est boire pauvrement.
Boire à la Célestine, c'est boire largement.
Mais boire en cordelier, c'est vider le cellier.
Nombreuses ont été mes fautes, j'en appelle à votre clémence, belle dame, m'accordrez-vous une grâce, m'enivrer à votre suave fontaine, très douce amie.
L'amour m'a saisi et me fera mourir. Je ne sais plus rien des saveurs de la vie, car pour la belle et douce dame de Savoie, aux yeux de saphir et aux lèvres vermeilles, j'ai livré mon cœur.
Ne pleurez pas, mes enfants. Vous allez connaître des épreuves bien plus terribles dans votre vie. Il vous faudra les affronter avec courage et dignité, mais jamais, non jamais, vous ne devrez céder ni accepter la défaite.
L'amour pur et chaste que chantent nos troubadours n'est que la dentelle qui cache la luxure.
Rien de plus inégal que la destinée. Le terme de chaque vie est fixé d'avance et rien ne peut le modifier ...