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Citations de Paul Bourget (155)


Nos vies se ressemblaient donc, en somme, quoique par des raisons très différentes.
Nous avons ainsi passé notre première enfance, nous cherchant toujours et toujours heureuses de nous retrouver. Que de douces heures se sont écoulées à nous confier l’une à l’autre nos importantes affaires. . . ces mille riens qui tiennent une si grande place dans les existences de dix à douze ans,. . . que sais-je, une promenade projetée et manquée, une leçon plus ou moins bien apprise ! À cet âge, on ignore encore quel chapeau sied le mieux, ou quelle robe avantage la tournure ; j’avoue pourtant à ma honte que Louise a commencé à s’en douter avant moi ; elle me trouvait jolie, sans doute par bienveillance ; quant à elle, elle devenait tout simplement très belle ; aussi, vers la fin de sa dix-huitième année, elle fit un mariage inespéré, et, c’est le cas ou jamais de le dire : pour ses beaux yeux.
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Quand on sait qu’on est coupable, et qu’on n’a pas le courage de changer, on souffre à en mourir et on souhaite la mort, car elle est préférable à cette souffrance.
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On ne pardonne guère à ceux qui vous montrent la vérité quand on veut s’obstiner à en détourner les yeux, et puis j’aimais la « pauvre petite »
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Paul Bourget
Romance

Silence ineffable de l’heure
Où le cœur aimant sur un cœur
Se laisse en aller et s’endort
– Sur un cœur aimant qu’il adore !…

Musique tendre des paroles,
Comme un sanglot de rossignols,
Si tendre qu’on voudrait mourir
Sur la bouche qui les soupire !

L’ivresse ardente de la vie
Fait défaillir l’amant ravi
Et l’on n’entend battre qu’un cœur
– Musique et silence de l’heure !

(1882)
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PASCAL

Pour bien les goûter, ces célèbres Pensées, il faut se configurer exactement l'âme et le corps de celui qui les griffonnait d'une main hâtive, dans la solitude de ses nuits d'angoisse. Malade, il l'avait toujours été. Dès sa plus tendre enfance, on désespéra de l'élever. Plus tard, l'abus des spéculations mathématiques et une incroyable tension d'esprit avaient commencé de l'épuiser. Une fois converti, la nourriture insuffisante, les macérations de toutes sortes, jusqu'à se servir de ses mains, faire son lit, refuser les plus simples mets, les remèdes, porter un cilice, l'avaient achevé. Il est donc là, ne sentant son corps que pour en souffrir, et se complaisant dans cette souffrance, «l'état naturel du chrétien», se sachant à deux doigts de la mort et s'immobilisant dans la contemplation de l'heure suprême, de ce dernier acte toujours sanglant, après lequel, comme il l'a écrit avec une énergie effrayante, «on jette un peu de terre sur la tête, et en voilà pour jamais».
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Depuis la guerre de 1914 et sa longue tragédie, il y a de la frénésie et de la tristesse, à la fois, dans les moindres gestes d’une société trop profondément ébranlée. Même ceux qui ne devraient, comme une sauterie dans un bal, n’être qu’un plaisir et qu’une détente, sont touchés de névropathie.
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De cette finesse, sa fille aînée avait seule hérité. Marie-Louise et Marius, eux, avaient complètement dépouillé l’élément bourgeois pour n’être plus que des cultivateurs, avec les qualités et les défauts de cette classe laborieuse et fruste. De là, cette hostilité du jeune homme pour Laurence. Si Marie-Louise, de trempe plus bonasse, ne partageait pas son antipathie, elle ne comprenait pas mieux le caractère de cette sœur qui semblait vraiment d’une autre race.
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Je ne suis pas heureuse, plus rien ne m’est doux ; le sommeil seul me console, parce qu’il me permet d’oublier, et la mort, c’est un sommeil qui dure. . . On m’oubliera vite, je ne gênerai plus rien !
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Le suicide n’est pas une lâcheté. Dieu pardonne à ceux qu’il accable ; je voudrais mourir, parce que j’espère en la mort et l’attends comme une délivrance !
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Dans tout ce qu’elle me disait, je démêlais surtout une horreur, une répugnance que je ne pouvais comprendre, mariée moi-même depuis peu, heureuse et calme, dans une ivresse que rien ne semblait pouvoir troubler !. . .
Pauvre petite ! comme je l’aimais alors ! Il me semblait dans ces entretiens pleins d’abandon qu’elle avait besoin de moi, et que ma patience à l’écouter était un soulagement pour elle !
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Être la chose de quelqu’un, c’est révoltant !
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Si c’est un galant homme, elle a quelque chance de bonheur, sinon elle sera une victime de plus. Quant à l’attrait, à la sympathie, à l’amour. . . l’amour surtout qu’elle doit à peine connaître de nom, on s’en préoccupe peu ; elle ouvrira le livre de la vie, en commençant par la dernière page, et ainsi le voile, déchiré tout à coup, lui montrera brutalement l’existence et chassera ces rêves chéris qu’elle ne pourra plus jamais caresser !
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Un sentiment naît, grandit, s'épanouit, se dessèche comme une plante, par une évolution parfois ralentie, parfois rapide, toujours inconsciente. (p. 163)
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Mais être sûr que l'on ne sera jamais aimé, est-ce une raison pour ne pas aimer ?
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Le hasard voulut que je rencontrasse, au commencement de ma troisième, quelques échantillons de la poésie moderne dans le livre d’auteurs français qui devait servir aux récitations de l’année. Il y avait là des fragments de Lamartine, une dizaine de pièces de Hugo, les Stances à la Malibran d’Alfred de Musset, quelques morceaux de Sainte-Beuve et de Leconte de Lisle. Ces pages, deux cents environ, me suffirent pour apprécier la différence absolue d’inspiration entre les modernes et les maîtres anciens, comme on apprécie la différence d’arome entre un bouquet de roses et un bouquet de lilas, les yeux fermés.

Chapitre IV. Confession d'un homme
&. II. Mon milieu
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Il y avait juste quatorze ans que M. Sixte, au lendemain de la guerre, était venu s’établir dans une des maisons de la rue Guy-de-la-Brosse, dont tous les indigènes le connaissaient aujourd’hui. C’était, à cette époque déjà lointaine, un homme de trente-quatre ans, chez lequel toute physionomie de jeunesse était comme détruite par une si complète absorption de l’esprit dans les idées, que ce visage rasé n’avait plus ni âge ni profession. (...)
Un front haut et fuyant, une bouche avancée et volontaire avec des lèvres minces, un teint bilieux, des yeux malades d’avoir trop lu, et cachés sous des lunettes noires, un corps grêle avec de gros os, uniformément vêtu d’une longue redingote en drap pelucheux l’hiver, en drap mince l’été, des souliers noués de cordons, des cheveux trop longs, prématurément presque tout blancs et très fins sous un de ces chapeaux dits gibus qui se plient par une mécanique et se déforment aussitôt, – voilà sous quelles apparences se présentait ce savant, dont toutes les actions furent dès le premier mois aussi méticuleusement réglées que celles d’un ecclésiastique.

Chapitre I. Un philosophe moderne
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Il n'y a rien d'absurde dans le monde, puisqu'il n'y a rien de déterminé. Mais ne connaissant par la concomitance des phénomènes, quand deux séries se rencontrent, nous appelons cette rencontre un hasard
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Pauvre petite, avec quelle inconscience, elle a galvaudé son existence ! Elle lui était offerte si simple et si facile ! Elle ne lui a pas suffi, et elle a piétiné sur son bonheur pour une ombre de satisfaction ; aussi n’a-t-elle éprouvé qu’un écœurement d’elle-même, et sa dernière heure a sonné dans un élan de désespoir !
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La vie est déjà si triste, on a si peu de vrais amis ! S’il fallait encore ne pas croire à une sœur pour qui l’on a toujours été parfaitement bonne, ce serait trop dur…
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Et pourquoi jouais-je ? Parce que la monotonie de ma vie d'alors et sa sécurité m'étaient, je m'en rends compte aujourd'hui, et je répète mon mot : insupportables.
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