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Citations de Paul C. Doherty (332)


— Prenez garde ! le prévint Strensham. Cet endroit est sacré, c’est l’asile du Seigneur.

— Twekesbury, tonna Clarence, n’a pas ce privilège. Il ne peut user du droit d’asile. Ceux qui s’abritent céans sont des traîtres pris les armes à la main contre leur légitime souverain qui a déployé sa bannière sacrée et proclamé la paix. Ils ne l’ont pas respectée. Ce sont de fieffés menteurs.
Clarence fit un pas en avant.
— Ces mécréants ont juré, naguère, de se montrer loyaux et fidèles envers mon frère, le roi. Ce sont des parjures autant que des traîtres, ils méritent donc la mort.
Richard de Gloucester s’avança et se joignit à son frère.
— Ce sont aussi des meurtriers, ajouta-t-il. Le sang de notre maison et de notre famille tache leurs mains, et ils ont illégitimement occis notre père et notre frère bien-aimés après la bataille de Wakefield.
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Ils avaient enlevé leur casque et l’avaient confié aux écuyers qui les entouraient. Le personnage central, sa blonde chevelure éclatant sous les rayons du soleil qui filtraient par les larges fenêtres de la nef, se tourna un peu. Margaret plissa les yeux et reconnut le visage mat et lisse d’Édouard d’York, le roi Édouard, l’implacable meurtrier des Beaufort, famille de la comtesse. Près du souverain se tenaient ses deux frères ; à sa gauche, plus mince que son aîné, George de Clarence, la sueur ruisselant sur son visage bouffi de buveur. À sa droite, le plus jeune, Richard de Gloucester, petit, sec et nerveux, les traits anguleux, de longs cheveux roux encadrant un visage d’une pâleur inhabituelle. Les trois princes étaient munis d’épée et de poignard. Édouard leva les mains en signe de victoire avant de les baisser et de pointer ses armes vers la nef.
— Tuez-les tous ! beugla Clarence. Pas de quartier, pas de pitié !
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L’horrible vacarme de la bataille devenait aussi plus insistant. Lady Margaret, qui priait encore en silence pour que son fils soit en lieu sûr, écoutait la respiration haletante de ses deux compagnons et s’aperçut que ses habits étaient alors trempés de sueur. Elle essaya de penser à autre chose en regardant les bossages sculptés sur les différents paliers et coudes de l’escalier. La plupart représentaient des anges aux lourdes ailes tenant un instrument de musique, une cornemuse, une flûte ou une trompette.
— Nous avons bien besoin de la protection de saint Michel et de toute sa céleste cohorte ! s’exclama Urswicke en suivant son regard.
— Je suis désolée, dit Lady Margaret en lui posant la main sur l’épaule.
Bray se tenait derrière elle, prêt à l’aider.
— Vous boitez, Christopher ?
Ce dernier se retourna et sourit :
— Je me suis un peu tordu la cheville, mais je suis sûr que vous avez d’autres soucis. Madame, nous vivons des temps difficiles. À présent, on perd et on gagne les royaumes en une journée.
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Elle décida de ne pas lever les yeux, mais de garder la tête baissée pendant qu’ils contournaient le petit cloître. Ici l’air se chargeait de l’odeur constante de l’encens et des agréables effluves provenant des cuisines. Le temps passait et les cloches de l’abbaye retentiraient bientôt, appelant les frères à rompre le jeûne avant de regagner l’église pour une autre heure de prière. Le combat qui faisait rage dans les champs autour de la grande abbaye ne se laissait pas oublier. Des moines vêtus de noir, capuchons bien remontés, couraient en tous sens, en proie à une panique grandissante. Margaret aperçut l’abbé John Strensham plongé dans une profonde conversation avec des anciens dans la petite roseraie qui s’étendait devant la salle capitulaire.
— Ignorez-les, chuchota Urswicke. Ignorez-les, madame ! Jouez le jeu ! Jouez-le maintenant, car il va changer si York l’emporte.
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Urswicke prit sa maîtresse par la main. Il adressa un signe de tête à Ambrose et entraîna rapidement la comtesse hors de la chapelle. Ils se hâtèrent le long d’allées pavées où, de recoins et de niches, le visage de pierre des saints et des anges les contemplait. En haut des piliers, les gargouilles au masque simiesque, montrant les dents, semblaient se gausser de l’humeur de Margaret.
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— Mgr Édouard d’York et ses frères, Richard de Gloucester et George de Clarence, avancent vite, remarqua frère Ambrose. L’abbé Jones reçoit de constantes informations du champ de bataille. York veut passer la reine Marguerite d’Anjou, la Louve angevine, et son fils Édouard au fil de l’épée
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— Voilà ton salaire, mon ami.
Cuthbert se rapprocha et enfonça profondément sa dague dans le ventre de Bisset. Il fit tourner la lame afin qu’elle lacère la chair. Il frappa, frappa, tout en regardant Bisset s’étouffer dans son propre sang et la vie s’effacer dans ses yeux. Le barnabite retira alors sa dague et contempla le mourant qui s’effondrait sur le sol. Quand Bisset m’émit plus un son, le regard fixe, le souffle coupé, Cuthbert se tourna vers ses deux compagnons qui, en silence, avaient observé le meurtre.
— Il a sa récompense, commenta-t-il d’un ton sec. Et maintenant, enterrez-le avec les autres.
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— Mon frère, la duchesse était dans une rage folle et sa langue était affilée comme un rasoir. Elle et son mari, Richard d’York, ne cessaient de se quereller et ses colères ne faisaient qu’empirer avec l’âge. Après la mort de son époux sur le champ de bataille de Wakefield, la duchesse Cecily nous donnait des coups de canne ou nous insultait. Seul son favori, son fils aîné, Édouard, celui qui est maintenant roi, parvenait à la calmer. Elle rêvait que son fils bien-aimé épouse une princesse d’une haute famille étrangère, que ce soit de France, de Castille ou d’un autre royaume.
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Frère Cuthbert se retourna et revint vers Raoul Bisset, autrefois portier chez la duchesse Cecily d’York. Il sourit et effleura la dague dissimulée sous sa robe. Il examina attentivement le portier. Il était maintenant sûr que ce petit vieillard grassouillet n’était ni un espion ni une menace ; Bisset avait juste un besoin désespéré d’argent et était prêt à vendre les inestimables informations qu’il gardait précieusement depuis des années.
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Frère Cuthbert regardait par l’étroite fenêtre en ogive de la petite chancellerie au second étage du presbytère : cette demeure délabrée jouxtait l’ancienne église presque en ruine de St Vedast, sur le grand terrain vague appelé les Moorfields au-delà des murailles nord de Londres. Il commençait à faire moins sombre. Il avait accompli sa tâche ; il était alors temps d’en finir.
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Ipet-sout, lieu de perfection ! songea Amêrotkê. Pourtant, c'était aussi un lieu de behen, d'intention criminelle. Le foyer du Rekhet et des Livres des malédictions.
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(...) c'est bien le sens caché des mots qui fait la difficulté, n'est-ce pas ? La différence entre ce que dit la langue, ce qu'entend l'oreille et ce que comprend le cœur. Les mots reviennent vous hanter comme des spectres,

Chapitre X
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Lui aussi a provoqué son propre destin. La mort répond toujours.

Chapitre X
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Les philosophes et les théologiens, quand ils décrivent l'âme, semblent dire qu'elle est enfermée dans la chair. Qui prétend cela ? Pourquoi la chair ne serait-elle pas contenue dans l'âme et pourquoi les âmes ne pourraient-elles s'étreindre et se fondre, ne faire plus qu'une, quand elles se rencontrent ? Dans une de leurs chansons, dont j'ai oublié les paroles, les ménestrels comparent nos âmes à des mosaïques inachevées ; seules, elles sont incomplètes, mais quand elles s'abouchent à l'autre, elles parviennent à une totale plénitude qui leur est propre.

Chapitre X
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Je retournai à ma chambre, pris ma chape et traversai le cloître désert et les couloirs aux murs de pierre. Les cloches de la ville carillonnaient, les moines avaient commencé à chanter complies et une phrase, tirée de l'épître de saint Pierre et dans laquelle il est fait allusion à Satan sous la forme d'un lion rugissant qui rôde en cherchant qui dévorer, me traversa l'esprit. J'aurais dû tenir compte de l'avertissement.

Chapitre IX
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J'avais déjà échangé des présents avec ma maîtresse ; elle m'avait donné une copie des adages d'Hildegarde de Bingen avec le très célèbre, souligné d'or : O homme contemple l'homme, car il a les deux, la terre et toutes les autres créations en lui. Il ne fait qu'un avec eux et toutes choses sont cachées en lui.

Chapitre 5
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N'oubliez pas, avant que je commence ma narration, ce qui s'est passé et à quel point le monde a changé depuis mes jeunes années. La guerre fait rage à présent de la Méditerranée aux pays du Nord en passant par la France. La Grande Peste a sévi ; un formidable squelette jaune armé d'une faux aiguisée a cueilli la fleur de notre peuple. Asmodée, le plus immonde des démons, le Seigneur des Maux, est arrivé parmi nous. Les villes sont désertes et leurs rues jonchées de cadavres en décomposition. Les symptômes sont toujours les mêmes : le bubon maudit sous l'aisselle, le corps en feu, l'estomac vomissant de la bile jaune et noire. Le feu couvant sous les bûchers funéraires est devenu le symbole de notre époque. Le ciel est noir de fumée et la bonne terre fertile polluée s'ouvre en grand pour recevoir nos innombrables morts.

Chapitre premier
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J'avais une vingtaine d'années et étais apprentie chez l'oncle Réginald. J'avais quitté notre petite ferme près de Brétigny pour me rendre à Paris, poussée par l'ardent désir de devenir médecin et apothicaire. Mon oncle, un ancien soldat bourru, l'un des deux hommes que j'aie jamais aimés, celui qui remplaça mon père disparu lorsque j'étais enfant, me prit en charge. Il me dispensa tout l'amour, toute l'attention que Tobie prodigua à Sara. Véritable gentilhomme, parfait chevalier en tout point, oncle Réginald était un homme d'une grande piété. Il jeûnait trois fois la semaine et allait toujours à Notre-Dame, tard le vendredi soir, déposer un cierge de pure cire d'abeille devant la statue de la Vierge. Agenouillé sur le sol dallé, il contemplait le visage de la dame qu'il appelait sa châtelaine*. Taciturne, d'humeur égale, sobrement vêtu, c'était un saint dans un monde de pécheurs. Il avait toujours pensé qu'il en irait de même pour moi. Pourtant, ma jeunesse chez lui ne fut que le début d'une vie pleine de toutes les infamies concoctées dans l'Enfer.

Chapitre premier
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— Il faut vous préparer à recevoir le sacrement ; examinez votre conscience, dit-il. Soyez honnête avec vous-même et vous serez honnête envers Dieu.

Prologue
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— Je peux vous faire pendre, messire, souffla-t-il. Il me suffit d’un mot.
Zeigler garda le silence, lèvres serrées.
— Vous vous êtes battu pour les York, poursuivit le juge. Vous dirigiez des mercenaires. Vous avez une mère bretonne et un père flamand. Pour Dieu sait quelle raison, vous avez grandi au pays de Galles. Là, il s’est passé quelque chose, j’ignore quoi, et je n’en ai cure, d’ailleurs. Ce que je sais, c’est que vous haïssez les Gallois.
— Ce que vous dites est vrai, répondit Zeigler d’une voix grinçante. Mais pourquoi me parler de cela maintenant, Sir Thomas ?
— Vous m’avez reconnu, je vois…
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