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Critiques de Paul Féval (173)
Le Chevalier Ténèbre

A vrai dire, difficile de classer ce livre.



Il commence comme un bon roman fantastique avec une mystérieuse histoire de vampire et d'eupire compté au clair de lune...

Château isolé en Allemagne, belle et jeune héritière menacée... bref du gothique pur jus, une touche de fantastique.

Et puis après environ un tiers du récit, on retombe soudainement dans une intrigue nettement plus policière/ roman feuilleton, avec des brigands de haut vol.



Cette note devient dominante... jusqu'à la fin. Qui reste en suspens troublante et déroutante. Bref on ne s'y retrouve pas beaucoup.



Et surtout on ne retrouve pas l'intrigue du Bossu qui est mon grand coup de cœur de l'auteur ou celle de ses autres romans de cape et d'épée.



Mais en soit ça se laisse lire plutôt bien.
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Les habits noirs - Bouquins, tome 1

Un premier tome qui nous retrace toute une époque, des bas-fonds de Paris aux salons raffinés pour une intrigue passionnante.

Certes il n'y a pas grand mystère sur la fin en elle-même... n'est-il pas d'ordinaire dans ce type de roman que le bien triomphe et le mal reçoive son juste tribut? Non le mystère c'est d'observer les machines en actions, les fils des destinées se mêler dans cette grande lutte.



Si certains personnages (voir presque tous) sont assez typés, ils le sont pour la plupart avec assez d'humour ou de profondeur pour que cela ne pèse pas.

Petite mention pour Fanchette, qui reste mon personnage préféré, et pour Similor et Echalot, si drolasses et bons-mauvais bougres.



Pour le style il est riche et fluide, un vrai plaisir.



Frissons et sourires nous viennent aisément dans cet ouvrage que je recommande vivement.

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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Encore un livre que j’ai lu alors que j’étais encore très jeune. En apparence, c’est un roman de cape et d’épée, avec un héros fidèle et courageux (Lagardère), un prince noble mais malchanceux (Ph. de Nevers), un autre prince rusé et sans scrupule (Ph. de Gonzague) et une jeune héritière menacée par le méchant (Aurore). Et, bien sûr, des duels, des machinations, des guet-apens, un justicier audacieux, une vengeance à accomplir, des retournements de situations… Sans parler de la devise, devenue proverbiale: " Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ". Tous les ingrédients du roman d’aventures pour la jeunesse sont donc présents.

Toutefois en relisant ce livre quelques décennies après l’avoir découvert, je me suis rendu compte qu’il est plus complexe que l’on pourrait le croire de prime abord. D’abord, il est relativement long et les personnages sont assez "travaillés" (notamment Ph. de Gonzague). Mais surtout le contexte historique (la régence de Philippe d’Orléans et le système de Law) joue un grand rôle. Enfin, pour atteindre ses buts, Lagardère ne se contente pas d’utiliser son épée, il est obligé d’emprunter des chemins détournés - son principal artifice étant sa transformation en bossu. Pour couronner le tout, une touche quasi "incestueuse" est ajoutée par l’auteur: au dénouement, Lagardère va épouser la belle jeune fille qu’est devenue le bébé qu'il a sauvé au début du roman.
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Quel divertissement, capédédiou ! J'étais déjà grand fan de ce genre de roman, clairement dans le même registre que les grands romans de Dumas, y compris le côté historique. Féval n'a rien à envier à ce dernier et avec son style qui lui est propre, il nous embarque gaiement dans cette suite de péripéties variées et géniales. L'humour est omniprésent et va parfois jusqu'à être carrément décapant !



Le bossu possède une riche distribution de personnages drôles et attachants. Tout d'abord Lagardère, le héros résolu et d'une grande audace. Le bossu, qui tour à tour amuse, mystifie et inquiète ses auditeurs. Gonzague le magouilleur machiavélique. Les inimitables Cocardasse et Passepoil (Pécaïré, ma caillou !). Chaverny, le petit marquis cynique et dissipé et dont la vertu s'affirme au cours de l'histoire. Et ainsi de suite.



Je suis bien content d'être initié à cet auteur et je me réjouis que, tout comme Dumas, il ait une très volumineuse production dans laquelle je pourrai puiser pour de futures lectures.

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La Vampire

La Vampire est un roman fantastique écrit par Paul Féval en 1865. La lecture d'un auteur du XIXe siècle n'est malheureusement pas toujours chose aisée pour nous, pour moi en tous cas, et j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. Les 100 premières pages ont été fastidieuses, et il y avait même des phrases auxquelles je ne trouvais aucun sens, des divagations politiques et autres qui me laissaient de marbre. L'ennui m'a souvent prise et j'ai été maintes fois tentée d'abandonner.



Mais cela valait la peine de s'accrocher. Passé ce délai d'adaptation, la complexité de l'intrigue se révèle, puissante et passionnante, et cette écriture qui était si indigeste au départ devient indissociable de l'histoire. J'ai même fini par la trouver belle et par apprécier toutes ces figures de style et ce vocabulaire désuet. Paul Féval mêle très habilement l'historique au fantastique et aux croyances populaires dans ce récit, qui nous relate l'histoire de cette vampire qui ne garde sa beauté et sa jeunesse qu'en se recouvrant de la chevelure sanguinolente de jeunes filles, mais également une histoire d'amour inconditionnel entre une femme et un homme, entre un père et son enfant, et également entre un jeune homme et la médecine, entre un auteur et les acteurs politiques de son temps...



Au final, mon seul regret restera ma méconnaissance du contexte politique, très présent dans ce livre, qui m'a très certainement fait passer à côté de petites subtilités qui l'auraient rendu bien plus intéressant encore.



Je le recommande, mais ne vous laissez pas piéger par ces premières pages si fastidieuses...
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La Vampire

« La vampire » est un livre assez difficile à lire, mais ô combien super ! Paul Féval a merveilleusement su mélanger fantastique, Histoire et croyance populaire.



Je vais me répéter, mais la prise en main n’est vraiment pas facile. Bien que le vocabulaire soir normal, la tournure des phrases sont parfois lourdes. L’agencement des phrases aussi, et même des idées, n’est pas non plus évident à saisir. Mais une fois qu’on a pris l’habitude de l’écriture de l’auteur, la lecture devient plus simple. Cependant, il faut bien vingtaine de pages, voir plus, pour réussir à « se mettre à niveau ».





On se voit à Paris, en 1804 ! Paul Féval, qui est le narrateur, nous offre des éléments, des anecdotes ou des descriptions de la ville comme jamais encore je n’en avais lu ! Je me suis même dit qu’il était possible à un historien d’utiliser des éléments de ce livre pour faire des recherches tant qu’on s’y croit !



Toujours sur l’Histoire, je dirai que ce livre est loin d’être le roman fantastique auquel je m’attendais ! Il est plus lié, selon moi, à de l’historico-fantastique, puisque des personnages historiques y jouent un rôle et les intrigues sont « vraies ».



Le contexte historique montre une parfaite connaissance de l’auteur sur ce sujet. Rien d’étonnement à ce que les Chouanneries soient aussi mises en avant : Féval est rennais.



Les diverses intrigues sont absolument géniales et rudement bien menées par leurs protagonistes. Je suis désolée, mais je n’ai dirai pas trop à ce sujet de peur de gâcher votre lecture future. Mais c’est vraiment digne des meilleurs polars ! Je dirai que je suis même étonnée que le cinéma ne se soit pas encore emparé de ce scénario ! Quoiqu’une série serait bien mieux !



Le récit se compose de plusieurs récits selon les personnages. Je dirai presque que ça part un peu dans tous les sens, mais comme on ne s’y perd pas, l’expression est un peu abusive. On découvre la fortune d’Ezéchiel (d’ailleurs, on en vient à se demander, au début du roman, ce que l’histoire de la chevalière vient faire là-dedans), l’espionnage de Jean-Pierre, les joies et les misères d’Angnèle et René, les sombres occupations de la comtesse Marcian Gregoryi… Certaines scènes sont même décrites depuis des points de vue différents…



Pour les personnages, fort nombreux, c’est Angèle et René que j’ai le moins aimés (tiens donc), car ils illustrent vraiment le couple amoureux niais par excellence. Les « je n’aime que vous, vous êtes ma raison de vivre » c’est super lassant, sans compter que René à bon dos de faire « Angèle, mon amour » quand il comprend qu’il s’est fait avoir… D’autres ont parfois des traits de caractère un peu caricaturaux, mais rien qui ne plaisent vraiment au final.





Aussi con que cela va paraitre, mais la figure du vampire est traité avec originalité ! Le, ou la, vampire est une sorte de tout. À la fois humain et réel comme des personnages avides de sang, et d’or, mais aussi intouchables et fantastiques à l’image de l’Amour (qui est pour moi un vampire dans ce livre) ou de la « rumeur ». La manière dont est traité le thème est vraiment pluriel !





Dans l’édition de Mille Saisons, il y a quelque coquille. Rien de méchant. Par contre, je pense que la quatrième de couverture représente mal le livre.



Ce livre est un vrai coup de cœur ! Je ne peux que remercier Mille Saisons d’avoir éditer de livre, qui est juste introuvable dans d’autres formats ou édition, même à Rennes, la ville de naissance de Féval. D’ailleurs, impossible de mettre la main sur « Le Bossu »…que j'ai hâte de lire ! (dès que je l'aurai trouvé, évidement)



Une lecture assez difficile sur ses débuts, des personnages sympathiques (hormis les amoureux transits), des intrigues mêlant fantastiques et histoire, pour un tout vraiment plaisant.
Lien : http://xian-moriarty.over-bl..
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Un pavé de lecture : tous les livres concernant Lagardère sont là, de sa jeunesse à sa mort ; papier ultrafin, police serrée… il faut dire que Paul Féval écrivait à la feuille ; et que son fils a continué son œuvre. Et ils les ont bien remplies, de rebondissements en péripéties, il n’y a pas un seul temps mort dans la vie du chevalier. Qu’il s’agisse de la partie bien connue grâce à Jean Marais ou de son enfance, le destin de cet homme a été extraordinaire. Flanqué de ses deux acolytes qui lui ont servi de maitre d’armes, il sera toujours un défenseur du bon droit et de l’honneur.

Rangés dans l’ordre chronologique du roman, il est impossible de lâcher ces aventures. Un des meilleurs romans de cape et d’épée que je n’ai jamais lu.

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Le loup blanc

La Bretagne n'a pas attendu les portiques ecotaxe pour être une terre de révolte. Ce roman oublié de Paul Féval s'inspire de celle des Frères bretons sous la Régence. Il ne raconte pas l'histoire tragique du marquis de Pontcallec mais imagine un grand seigneur du pays de Rennes, Nicolas Treml. Quelques années après l'issue sanglante de la révolte de Pontcallec, il est l'un des derniers à protester encore véhémentement contre le piétinage des privilèges bretons par le pouvoir royal. Réduit à défendre sa chère Bretagne par un coup d'éclat aussi hardi que risqué, il transmet ses domaines à un cousin, chargé de les remettre à l'héritier légitime, le petit-fils de Nicolas, lorsqu'il en aura l'âge. Mais le vieux seigneur a à peine tourné les talons que le cousin Hervé de Vaunois met tout en œuvre pour se débarrasser de l'héritier légitime et de ses protecteurs. Parmi eux, le plus déclassé des êtres, un albinos vivant misérablement dans la forêt.

Une vingtaine d'années plus tard, Hervé de Vaunois, seul maître des domaines de Treml, doit faire face à une révolte populaire : les gens de la forêt, excédés par les taxes et les mauvais procédés de leur seigneur, mènent des attaques sous la conduite du "loup blanc".



Ce roman assez court est un roman d'aventure très classique, en particulier dans le choix des personnages : le fier vieillard, l'héritier disparu, le jeune homme brave et franc, la jeune fille belle et douce, le traître cupide et prêt à tout. Celui qui change un peu dans le tableau, c'est Jean Blanc l'albinos. S'il joue un peu le rôle du fou qui profite de sa réputation de tête dérangée pour dire quelques bonnes vérités aux grands, il sort aussi des limites de ce rôle pour prendre une part active à l'intrigue, à l'image du bossu dans le roman du même nom. Finalement, ce que j'ai trouvé de plus intéressant dans ce roman, c'est ce personnage, d'autant qu'il est très rare de voir des albinos dans la fiction et encore plus rare qu'ils n'aient pas un rôle de méchant. Les deux principaux personnages féminins sont aussi assez réussis et actifs dans l'histoire. Finalement, celui qui joue le plus le rôle de la demoiselle en détresse, c'est le jeune capitaine Didier. Il n'a pas un rôle très actif dans l'histoire (et dort même au moment du climax). Pour le reste, l'intrigue est très classique et racontée d'une manière assez prévisible : on peut anticiper longtemps à l'avance les révélations finales.

Elle paraît presque être un prétexte permettant à Féval de décrire la fierté et la noblesse du caractère breton. Son panégyrique paraîtra peut-être un peu excessif et chauvin mais, à une époque où les Bretons étaient souvent méprisés et considérés comme des paysans attardés et idiots (cf. Victor Hugo dans Quatre-vingt-treize et bien d'autres...), un regard plus positif n'était pas de trop.

Enfin, c'est un roman servi dans un style alerte et fluide. C'est une lecture agréable.



Il n'est plus édité mais on peut le trouver en ebook et dans une version audio agréable sur le site Littérature audio



Challenge XIXe siècle 2023
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Le loup blanc

Un bon roman de capes et d'épées, peut-être un peu prévisible, mais après tout c'est aussi ça le plaisir du genre!

Vilains collecteurs d'impôts français présurant les gentils Bretons, vieux nobles gentilshommes, serviteurs fidèles, enfants nobles élèves sous une autre identité, amours contrariées, tous les clichés sont là et c'est juste pour ce plaisir de lecture tranquille qu'on ouvre ce genre de livres.
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Les fanfarons du roi

À Lisbonne, en 1662, la famille de Bragance est revenue sur le trône après une période de domination hispanique. Dona Louise de Guzman, veuve du roi Jean, exerce la régence jusqu’à la majorité de son fils Alphonse. Impotent et faible d’esprit, ce dernier ne jure que par son favori, Conti de Vintimille, un Génois fils de boucher, aussi ambitieux que dépravé. Chaque nuit, il lâche dans la ville deux troupes de ses sbires, « les Goinfres » chassant à pied et « les Fanfarons » à cheval. Malheur au bourgeois ou à la pauvre fille qui tombe entre leurs mains. Le peuple excédé commence à s’organiser en sociétés secrètes quand Conti fait proclamer un édit royal interdisant à tous les habitants de la capitale portugaise l’usage des torches la nuit et le port de toute arme. Mais voilà qu’un certain Simon de Vasconcellos, noble de haute lignée, s’oppose résolument à cette loi inique…

« Les fanfarons du roi » est un roman de cape et d’épée paru en 1843 d’abord sous forme de feuilleton à raison d’un chapitre par livraison. C’est également et surtout un roman historique comme on n’en écrit plus, c’est-à-dire très fidèle aux évènements. Le prolifique auteur (200 titres à son actif) surtout connu pour « Le Bossu » disposant d’un style fluide et agréable, propose une narration rapide enchainant sur un rythme soutenu toutes les péripéties habituelles du genre : enlèvements, coups d'épées, ingénue menacée, jumeaux devenant frères ennemis, traitres, spadassins sans foi ni loi et bien sûr un colosse loyal, courageux et fidèle jusqu’à la mort. Truffé de rebondissements, cet ouvrage reste un vrai plaisir de lecture en dépit de son grand âge. En son temps, Paul Féval fut un maître du genre, faisant jeu égal avec les plus grands comme Dumas, Sue ou Zévaco. Pour se distraire en en apprenant pas mal sur une crise de régime dans le cas présent, rien de tel que ce genre d’ouvrage.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Une Histoire de revenants

En Bretagne, à la fin du XVIIIème siècle, Filhol de Tréguern, aristocrate désargenté, est censé jouer les revenants quelque part sur la lande déserte non loin du Trou de la Dette. La douairière Françoise Le Brec et Marianne, la sœur du disparu viennent la nuit sur les lieux dans l’espoir de voir apparaître son fantôme. Mais rien ne se produit, aucune voix ne s’élève dans les ajoncs… Et soudain, elles aperçoivent une forme humaine sortie des broussailles, c’est un spectre de femme avec un visage d’une beauté angélique encadré d’une vague de boucles blondes. Il s’agit de Geneviève de Tréguern, la veuve du revenant, qui le cherche également. Mais où donc Filhol est-il passé ? On le dit mort des fièvres depuis longtemps. Et pourquoi cette croyance selon laquelle tout Tréguern doit mourir trois fois ?

« Une histoire de revenants » est le premier tome d’un roman fantastique de Paul Féval, auteur breton qui, à son époque, rencontra un succès équivalent à ceux de Balzac ou de Dumas. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et pourtant ce prolifique romancier nous gratifie ici encore d’une histoire pleine de rebondissements écrite d’une plume alerte et de descriptions minutieuses d’une Bretagne profonde, pleine de mystère et de croyances aux esprits, aux sorciers et autres korrigans. Sans doute est-ce le côté le plus passionnant de ce texte. Quelques années après la Révolution et la révolte des Chouans, le pays pauvre et arriéré est encore imprégné des us et coutumes de l’ancien régime. Les nobles bénéficient toujours du dévouement et du respect de leurs paysans. Un des personnages prend même la place de son seigneur au moment de la conscription. Il y laissera un bras et se sacrifiera même pour lui. Et pourtant, l’âge d’or des Tréguern est terminé. Ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes et le lecteur ne découvrira leur fin et la clé de l'énigme que dans le second tome intitulé « L’homme sans bras ».
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Le Bossu : Le roman de Lagardère



Ingéniosité de l'intrique, un roman de cape et d'épée digne d'un Alexandre Dumas ,un livre qui m'a accompagné adolescente à l'esprit romanesque!



La botte de Nevers! Vive l'escrime! Vive Lagardère ! superbement adapté au cinéma avec Danièle Auteuil!
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Les Mystères de Londres

Dans les années 1840 à Londres, un homme semble aimanter tous les regards. Le marquis de Rio Santo éblouit les femmes et sa fortune attire les commentaires des hommes de la haute société londonienne. « Le marquis de Rio Santo ! l’éblouissant, l’incomparable marquis ! Londres et Paris se souviennent de ses équipages. L’Europe entière admira ses magnificences orientales ; l’univers enfin savait qu’il dépensait quatre millions chaque saison, vingt mille livres sterling par mois. » Un tel personnage ne se crée pas que des amitiés et il est bientôt entouré de méfiance et de jalousie. D’autant plus que la cicatrice qui barre son front n’est pas sans rappeler celle d’un autre… l’identité du marquis de Rio Santo finit par être au cœur du roman de Paul Féval.



Si vous cherchez une définition concrète du mot rocambolesque, je vous conseille d’ouvrir ce roman datant de 1844. Mon résumé est des plus succinct car il est absolument impossible de résumer l’intrigue foisonnante conçue par Paul Féval. L’histoire n’est faite que de rebondissements, de surprises, de révélations. Vous y trouverez tout ce qui fait un roman d’aventures : des machinations, des complots, des enlèvements, de la fausse monnaie, de la piraterie, des expériences médicales, des identités multiples et une puissante société secrète. Paul Féval nous entraîne dans une ville souterraine, une ville cachée. La société secrète se nomme la grande Famille et elle a des membres dans toutes les couches de la société. On y compte aussi bien des révérends, des banquiers que des mendiants, des aubergistes. Le but de ces lords de la nuit est le vol, l’argent avant tout. Mais celui qui est à la tête de l’organisation suit un but fort différent. Certes, il a besoin d’argent mais pour une cause qu’il défendrait jusqu’à la mort. C’est un personnage complexe et ambigu. D’une intelligence et d’un courage hors-norme, cet homme nommé Edward ne s’abaisse jamais au crime gratuit ce qui l’éloigne de la veulerie des membres de la grande Famille. Malgré ces crimes, Edward est un personnage attachant.



Si vous aimez les romans d’aventures, si une multitude de personnages et de situations ne vous effraie pas, plongez dans le Londres secret de Paul Féval, vous en aurez pour votre argent !
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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Ann Radcliffe contre les vampires (Ville-va..

Un roman sombre dans le pur style Paul Féval



Vous me connaissez un petit peu maintenant, j’avais envie de découvrir des auteurs fantastiques et classiques. Histoire de voir un petit schéma sur les romans noirs. La vie étant bien faite, les classiques sont aussi gratuits. Donc forcément, je me mets un peu dans la peau d’une enquêtrice numérique à la recherche de la perle qui se détache du lot. Et puis et surtout, j’avais eu un mauvais souvenir avec un précédent roman de Paul Féval, où je vous avez réservé mon jugement quant au style de l’auteur. Et bien maintenant, je vais tout vous raconter.



Je pense savoir où se trouve le soucis entre moi et Paul Féval. C’est que j’ai besoin d’être en forme quand je le lis (lecture classique oblige, les anciens aiment vous faire buter sur tous les mots importants, comme s’ils n’avaient jamais vu un film d’action, bande de petits canaillous) et j’ai eu le malheur de lire la Vampire en plein boom du boulot et la ville-vampire en période de : « Je suis crevée car je tente de récupérer du boom du boulot). Forcément, je mettais des obstacles naturels entre l’auteur et moi. Et donc, au début, j’avoue que je ne voyais pas du tout l’intérêt de ce roman de Paul Féval, le trouvant aussi fade que La Vampire. Et puis… Le deuxième effet Kiss Kool arriva.



Alors parlons d’abord du premier effet, sinon vous n’allez rien comprendre. Alors Paul Féval est à un embranchement entre deux styles de lectures : le roman gothique et le roman noir. Le roman gothique sévit plutôt à Londres alors que le roman noir préfère Paris. Pour ce qui est du roman gothique, nous avons ici tous les éléments caractéristiques, à savoir :

- Un décor : de préférence lugubre. Croyez moi, vous aurez ici beaucoup de descriptions de cryptes, de cimetières et d’auberges miteuses. C’est bon

- Les personnages : On a bien une femme persécutée, un démon (ici un vampire)

- La situation : vampirisme, pacte, incarcération et torture : tout y est !

Quant au roman noir, c’est un sous genre mais on en voit déjà des caractéristiques alors que le genre en lui-même n’en est qu’à ses débuts. En effet, le roman noir s’approche du style normal. Il faut un univers violent, un regard pessimiste sur la société, de grosses références et un engagement politique ou social. Ici, nous avons bien tout ceci dans ce petit condensé. Et j’avoue que ce fut, après coup, un régal



Le deuxième effet kiss cool : un roman burlesque



Au début de ma lecture, m’attendant à un roman « sérieux » je n’ai pas du tout compris ce qui se déroulait sous mes yeux. On raconte l’histoire d’Ann Racliffe qui part à la recherche de sa copine et de son fiancé enlevés par des vampires. Comme ça pouf la veille de son mariage (ou un truc du genre). Ni une ni deux, sans portemonnaie sans rien, la voilà qui part en Serbie (ou tout autre pays de l’Est pour y trouver : un cirque burlesque mais mortel, une ville maudite et une auberge sinistre. Sans compter un cimetière. Imaginez ma tête deux secondes. Sans compter que le vampire (Goetzi) a la particularité d’avoir un dard au bout de la langue, de vouloir épouser de jeunes héritières pour prendre leur fortune et que pour chaque dédoublement physique, il peut prendre la forme de chaque victime qu’il a pris.



Sur ce, je m’arrêtais en me disant : « Je ne sais pas ce qu’il prenait, à l’époque, mais c’était de la bonne » tout en prenant comme résolution de me renseigner sur les addictions des auteurs avant de les lire. Et puis, je ne sais pas, ca a fait tilt un soir : le cirque, le burlesque, les images d’épinal des vampires et des romans noirs. Et surtout la première phrase du début que je vous cite : « Il y a beaucoup d’Anglais et surtout d’Anglaises qui ont pudeur quand on leur raconte les actes d’effrontée piraterie dont les écrivains français sont victimes en Angleterre. Sa Très Gracieuse Majesté Victoria reine a signé jadis un traité avec la France dans le but louable de mettre fin à ces vols tant de fois répétées. Le traité est fort bien fait : seulement, il contient une petite clause qui en rend la teneur illusoire. Sa Très Gracieuse Majesté, en effet, défend à ses loyaux sujets de nous prendre nos drames, nos livres, etc., mais elle leur permet d’en faire ce qu’elle a la bonté d’appeler « une blonde imitation ». »



Voilà le deuxième effet Kiss Cool, que j’aurai mieux fait de bien lire au début ! L’auteur nous avertit gentiment de ne surtout pas le prendre au sérieux ici. Et comme dans un charme, je me suis refaite tout le récit dans la tête : les courses poursuite, les dialogues n’ayant ni queue ni tête, les réflexions de l’auteur sur les romans vampiriques. Et souris, puis j’ai ri, tout en y repensant.



En bref : oui j’ai aimé ce roman et je regrette de ne pas avoir eu la finesse de l’avoir compris de suite. Mais peut être que j’aurai dû le lire d’une humeur plus badine. Ce livre est comme si vous alliez voir les anciens théâtres Guignol, sauce vampire bien entendu. Si vous voulez savoir comment ils se moquaient à l’époque : lisez-le !


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La fée des grèves, tome 3 : L'homme de fer

Suite et fin des aventures de Reine de Maurever ou plutôt de son fils Aubry et des deux jeunes filles qui l'aiment. Ou bien de Jeannin, le petit coquetier froussard devenu brave écuyer. À moins que ce ne soit l'histoire du nain Fier-à-bras, du frère Bruno la Bavette, du duc François II, du baron Olivier ou même du faucon de Dame Josèphe de la Croix Mauduit. Beaucoup de personnages dans ces courts romans qui font suite à la Fée des grèves. Surtout beaucoup de personnages secondaires voire tertiaires qui prennent beaucoup de place dans la narration, plus en termes de nombre de pages que d'intérêt, d'ailleurs. Dans ce dernier tome, Féval use jusqu'à la corde les ressorts comiques qui, amusants au début, deviennent assez vite lassants. L'intrigue se noie dans toutes ces digressions et les personnages principaux avec eux. Seuls Jeannin et Fier-à-bras surnagent mais à grand peine. Asphyxiée, l'histoire prend des raccourcis. Ainsi le moment le plus attendu et le plus tendu de l'histoire se dégonfle dans une ellipse incompréhensible et choquante.

Le personnage éponyme de l'homme de fer aurait pu être intéressant mais aurait mérité d'être beaucoup plus développé. Ainsi, on le présente comme ayant fait un pacte avec le diable et pratiquant toutes sortes de maléfices mais en le voyant très peu à l'œuvre. On n'a même pas le temps d'apprendre à le redouter. Sa double identité est éventée dès le début, ce qui tue une bonne partie de la tension de l'intrigue.



J'ai beaucoup aimé le Féval du Bossu ou des Habits noirs mais cette suite de la Fée des grèves ne lui fait pas honneur. Ce que je sauverais de l'histoire, c'est le personnage du nain, son intelligence et son humour même s'il aurait mérité d'être mieux exploité.



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La fée des grèves, tome 2 : À la plus belle

La fée des grèves, roman un peu oublié de Paul Féval, a eu une suite encore plus oubliée : À la plus belle, suivi de L’homme de fer. Tellement oubliée qu'elle n'était même pas dans la base de Babelio ! Sans le site Littérature audio.com, je n'en aurais peut-être jamais entendu parler. Je n'aurais peut-être pas perdu grand'chose. Si j'ai bien aimé La fée des grèves, la suite semble plus oubliable. En réalité, le tome 2 est plus un tome introductif au troisième. Les personnages, le contexte et l'intrigue se mettent doucement en place et il s'interrompt en plein milieu d'une scène, alors que l’histoire prend doucement forme.

À la plus belle commence en 1469, une vingtaine d’années après La Fée des grèves. On retrouve Reine de Maurever, Jeannin, devenu écuyer et même le Père Bruno. On découvre aussi la jeune génération : Aubry II, fils de Reine et d’Aubry, Jeannine, fille de Jeannin, et Berthe de Maurever, nièce de feu M. Hue. On fait aussi la connaissance de nouveaux personnages comme le nain Fier-à-bras ou les nouveaux dirigeants de l’époque : François II de Bretagne et, surtout Louis XI pour la France. À cette époque, le roi de France commence à lorgner avidement sur la Bretagne encore indépendante. Pour l’ajouter à sa couronne, il envisage deux moyens : la création de l’ordre de Saint-Michel et les maléfices d’un comte allemand. "L’Ogre des îles" comme le surnomment les bonnes gens est un véritable Barbe-bleue breton, non pas celui du conte de Perrault, mais celui de l’histoire, Gilles de Rais, qui voulait fabriquer de l’or avec du sang d’enfants. C’est lui le véritable méchant de l’histoire, personnage énigmatique, environné de rumeurs et de mystères. Cependant, dans ce tome 2, il reste un peu trop nébuleux pour être vraiment effrayant. Étonnamment, Féval dresse un portrait plutôt complaisant de Louis XI. On se serait attendu à le voir plus critique sur les tentatives d’accaparement de la Bretagne par la France.

Les personnages calibrés pour être les héros ne sont pas non plus ceux qui crèvent l’écran. Aubry II en particulier, est tellement falot que son sort m’a indifféré totalement. D’ailleurs, dans la suite, L’homme de fer, Féval semble l’abandonner de plus en plus au profit des deux jeunes filles qui l’aiment et d’autres personnages. La vedette est plutôt raflée par les gens du petit peuple, en particulier le nain Fier-à-bras. Si l’histoire n’est pas des plus passionnantes, cela reste un plaisir de retrouver le style de Paul Féval, particulièrement son humour très ironique. Une lecture que je conseillerais donc plutôt aux fans de Paul Féval. C’est assez amusant de retrouver des ressorts vus dans d’autres titres. Beaucoup de personnages rappellent ceux du Loup blanc ou même des Habits noirs. Cependant, c’est loin d’être son meilleur roman.



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Le Bossu ou Le petit parisien Lagardère, tome 1

C'est par une belle maîtrise de l'intrigue que Paul Féval nous entraine dans ce célèbre roman de cape et d'épée. Les scènes très imagées renvoient inévitablement aux adaptations cinématographiques et les bons mots fleurissent dans une langue française depuis bien longtemps, hélas !, perdue.

Quelques expressions désuètes désormais ("la pauvre enfant", "la belle enfant", ...) pourraient chagriner quelque lecteur soucieux de "modernité" ou d'écriture inclusive...

Cette langage française n'a jamais été aussi vivante que lorsque l'on s'entre-tuait dans les auberges, juchés sur des escabelles, alors : A vos rapières !
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Jean Diable, tome 1

À Londres, Grégory Temple, enquêteur de Scotland Yard est désespéré. En dépit de l’aide de James Davy, son adjoint, et de celle de Richard Thompson, son élève, il ne parvient toujours pas à confondre Jean Diable qu’il pourchasse pourtant depuis des années. Une comédienne célèbre, Constance Bartalozzi vient d’être assassinée d’une assez étrange manière, par simple compression d’un point précis au niveau de la gorge. Un crime qu’il attribue à Jean Diable. Après avoir interrogé la femme de chambre de la victime, Temple, n’étant pas plus avancé, décide d’envoyer sa démission. Quelque temps plus tard, apparait du côté de L’Isle-Adam, Henry de Belcamp, fils d’un hobereau installé depuis peu dans un château de la région. Ce fringant jeune homme marque son arrivée de manière particulièrement chevaleresque. Il sauve une jeune fille dont l’attelage s’est emballé. De l’autre côté du Channel, deux brasseurs anglais, qui ont eu un franc succès dans leurs affaires respectives, l’un à Lyon, l’autre à Bruxelles, fêtent leurs retrouvailles dans une taverne à huitres. Le plus amusant et le plus surprenant pour eux c’est que la belle Constance leur avait promis à tous deux le mariage…

« Jean Diable » est le premier tome d’un roman fleuve qui en comporte deux. Il est assez difficile de classer ce pavé de 549 pages paru sous forme de feuilleton au départ. C’est à la fois un roman d’aventures, un roman historique, un roman policier et, selon les experts littéraires, l’un des tout premiers thrillers modernes. En effet, les cadavres s’accumulent dans cette sombre affaire et on connait l’identité du serial-killer. En plus de la comédienne, on a droit aux deux brasseurs, puis aux assassins des brasseurs. On retrouve aussi tous les codes du roman-feuilleton classique avec ses chapitres relativement cours et bien fournis en rebondissements. L’ambiance générale est assez proche de celle des « Mystères de Paris » ou des « Mystères de Londres ». Paul Féval semble prendre un malin plaisir à embrouiller son lecteur avec des personnages hauts en couleurs mais qui disposent de plusieurs identités, changent d’aspect ou de milieu social comme de chemise et à le perdre dans un dédale de pistes qui finissent bien autrement qu’il pourrait s’y attendre. En dépit de quelques descriptions qui peuvent sembler un peu longuettes aux lecteurs pressés que nous sommes, c’est un vrai régal que de lire une œuvre d’aussi grande qualité, à plus d’un siècle et demi de distance. Quelle chance avaient les lecteurs de journaux de l’époque (1862) de pouvoir profiter chaque jour de plumes aussi déliées que celles de Féval, Zévaco, Sue ou Dumas !
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Après "Les Trois Mousquetaires", "Vingt ans après" et "Capitaine Fracasse", j'ai décidé de m'attaquer à cet autre classique du roman de cape et d'épée. J'avais vu l'adaptation en film il y a plusieurs années, et j'avais beaucoup aimé l'histoire. Et c'est grâce à ça que j'ai réussi, tant bien que mal, à atteindre la fin du "Bossu".

Si l'intrigue est toujours aussi intéressante, les personnages clichés à souhait et bien dépeints, le texte est terriblement long, ponctué de pages entières qui décrivent un lieu, des personnages ou des faits qui n'ont aucun rapport direct avec l'histoire. Autant vous dire que ces passages, j'ai fini par les passer complètement. C'est dommage car ils noient des scènes clés et de nombreux rebondissements (parfois difficiles à suivre d'ailleurs). Au minimum, on pourrait réduire le livre d'un tiers.

En bref, cette lecture a été pour moi laborieuse mais je suis contente de connaître plus en détail l'histoire du "Bossu".
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Les Molly-Maguires : Les libérateurs de l'Irl..

Plus connu pour la série d’arrestations et les procès qui eurent lieu entre 1876 et 1878 en Pennsylvanie aux Etats-Unis à cause de leur mutinerie contre les propriétaires de mines qui refusaient le syndicalisme, les Molly-Maguires étaient des Irlandais regroupés dans une société secrète qui œuvra d’abord sur leur île en rébellion contre les Orangistes Britanniques. Les Catholiques contre les Protestants.



Au moment où débute cette histoire, au mois de novembre 1844, dans la région de Galway, nous faisons la connaissance de la famille du vieux Miles Mac-Diarmid. Attablé en train de souper, il est accompagné de ses huit fils dont l’âge s’échelonne d’une trentaine d’années à dix-huit ans, d’Ellen Mac-Diarmid, une parente âgée de vingt ans, d’un homme en haillons, invité à se restaurer, d’une gamine nommé Peggy. Seule manque à l’appel, Jessy, la jeune nièce de Miles Mac-Diarmid, qui est mariée depuis peu à Lord George Montrath. Mais le vieux Mac-Diarmid s’inquiète pour Jessy dont les nouvelles ne parviennent que rarement.



Néanmoins, il leur faut rendre hommage à Ellen, que Miles Mac-Diarmid considère comme sa noble cousine. Et il est qu’elle fait partie de la famille, descendante des Mac-Diarmid qui autrefois possédaient un château, aujourd’hui en ruines, dans la région. Et ce n’est pas pour rien qu’elle est surnommée l’Héritière. Le vieux Miles Mac-Diarmid vitupère contre les Mollies, une société secrète dont les membres brûlent et pillent. Morris, l’un des fils tente bien de justifier leurs actes, démentant les pillages, mais rien n’y fait. Miles Mac-Diarmid est un fidèle de Daniel O’Connell, un Irlandais qui refusait l’implantation des Orangistes sur son sol mais considéré depuis comme une sorte de traître par les rebelles.



Il est question aussi d’un major anglais qui serait dans la ferme de Luke Neale, un fermier considéré comme un usurier, un assassin et autres qualités incompatibles avec l’honneur des Irlandais. L’évocation de Percy Mortimer, le major anglais, trouble Ellen, et l’un des plus jeunes fils de Miles s’en rend compte. Elle l’aime, se dit-il.



Au moment de se quitter, l’homme en haillons qui se prénomme Pat prend à part chacun des fils, leur glissant un petit mot en sourdine. Et tous les fils Mac-Diarmid sortent, l’un après l’autre, et se retrouvent à la ferme de Luke Neale, étonnés de se retrouver ensemble et d’appartenir à cette confrérie des Molly-Maguirres, avec comme mot de reconnaissance les Payeurs de minuit.



Ils sont venus s’emparer de Percy Mortimer, qui est blessé, et de Kate Neale, la fille du fermier, mais un homme, un chef sans nul doute, habillé d’un carrick, sauve la vie de Mortimer, car entre eux il existe une dette de sang. L’un des frères Mac-Diarmid aime Kate Neale, ils sont même fiancés selon lui, et c’est assez pour que les autres frères laissent également la vie sauve à la jeune fille.



La ferme est incendiée et au milieu des débris est dressé un panneau sur lequel est inscrit : La quittance de minuit.



Fin du prologue intitulé Les Molly-Maguire.



Débute alors l’histoire de L’Héritière qui se déroule six mois plus tard, en juin 1845 toujours à Galway et ses environs.



Dans une auberge, deux femmes et deux hommes se tiennent assis sur un banc, et buvant un rafraîchissement. L’un des deux hommes est sous-contrôleur à la police métropolitaine de Londres, et l’autre un pauvre hère qu’il soudoie afin que celui-ci effectue un faux-témoignage.



En effet, Miles Mac-Diarmid, le vieux Mac-Diarmid, est emprisonné suite à l’incendie de la ferme de Luke Neale. Les preuves manquent, et il serait bon que ses enfants affirment devant la justice que le vieux Miles était présent lors de cet incendie. Comme l’homme est pauvre et ne peut nourrir ses rejetons, la solution est toute trouvée.



Mais dans Galway, la tension est étouffante, tout comme la chaleur. Les Orangistes et les Irlandais ne manquent pas de s’invectiver, voire de se porter des gnons. Les soldats tentent de maintenir l’ordre sous le commandement du major Percy Mortimer. Mais celui-ci est un homme probe, sachant faire la part des choses, il est honnête et n’accepte aucun débordement de la part de ceux qui sont sous ses ordres. On serait tenté d’écrire qu’il ménage la chèvre et le chou. Pourtant il est la cible des Irlandais qui désirent sa mort et le lui font savoir en lui envoyant des messages sur lesquels est dessiné un cercueil.



Dans cette ambiance délétère et belliqueuse, se trament des histoires d’amour entre Anglais et Irlandaise ou inversement, de trahisons liées non pas à une approche politique mais à cause du paupérisme vécu par certains, des affrontements divers dans lesquels des enfants jouent un rôle non négligeable.



Paul Féval ne cache pas professer une attirance pour les idées du peuple Irlandais, l’envie de se débarrasser d’un envahisseur qui impose ses lois et sa religion, alors que dans certains de ses romans il met en avant une certaine supériorité des fils d’Albion. D’ailleurs bon nombre de ses romans ont en commun de mettre en scène des Britanniques, comme dans Jean Diable, La Ville-vampire, Les mystères de Londres et autres.







Le titre exact de ce roman qui comporte deux parties, L’Héritière et La galerie du géant, est La Quittance de minuit. Mais les éditions de l’Aube ne rééditent que le prologue, qui donne son titre à l’ouvrage, et la première partie dite l’Héritière. Ce qui peut induire en erreur les lecteurs, qui de ce fait n’ont en main qu’un roman tronqué de sa seconde partie, et les laisser sur leur faim.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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