Si tu étais un homme,
serions-nous des amis ?
Et pourtant, nous pourrions ne jamais nous connaître
Si tu m'aimais, et si je t'aimais, comme je t'aimerais
"Le souvenir est un poète, n'en fais pas un historien." [ Paul Géraldy ]
MEA CULPA
Au fond, vois-tu, mon erreur,
ma grande folie
c'est d'avoir chargé ton cœur
de tout le poids ma vie
le jour où l'on s'est aimé
j'ai cru qu'en ce cœur offert
j’allais pouvoir enfermer
tout mon univers
C'est de cette erreur profonde
que maintenant nous souffrons.
on ne fait pas tenir le monde
derrière un front.
ton cœur est tendre et sincère
ardent et soumis.
Mais, tout seul, pouvait-il faire
que je me passe de ma mère
et de mes amis !
Vous que j'emmène en voyage,je veux que votre bagage soit magnifique et léger. Magnifique à votre image et léger comme à votre âge le plaisir de voyager.
Ah !je vous aime ! Je vous aime ! vous entendez? je suis fou de vous. Je suis fou...
Je dis des mots toujours les mêmes..;
Mais je vous aime, comprenez-vous ?
Vous riez ?J'ai l'air stupide?
dans la maison de ma mère,
je ne suis plus dans ma maison
Je t'aime de ne pas savoir comment je t'aime
et parce qu'il vaut mieux, vois-tu, ne pas savoir
Si je t'aime si mal, c'est que je t'aime trop
Ce soir je t'aime trop pour te parler d'amour
En toi ce que je déteste,
c'est le mal que je te fais
En amour, il n'y a ni crimes ni délits. Il y a des fautes de goût.
Malgré que nous vivions ensemble depuis dix ans, il peut y avoir beaucoup de choses qui nous touchent de près, de très près, que nous ne nous soyons pas dites. S'aimer, ça ne signifie pas seulement vivre en bons camarades, sans se disputer, sans se faire de scènes... Ça veut dire... beaucoup d'autres choses... qu'il serait bon de vérifier de temps en temps. Oh ! je sais bien que nous nous disons tout, mais, vois-tu, à force de se dire tout, on ne se dit plus rien. Réfléchis. Il y a combien de temps que nous n'avons eu une vraie conversation, sérieuse ?
Si je voulais, le 22 mai 1924.
Mes souvenirs sont là comme des étrangers qu'on ne reconnaît plus au village qu'ils aiment.
On se sent vaincu devant la faiblesse en en triomphant.
Je donnerais bien toutes mes maîtresses pour mon cœur d'enfant !
Et si parfois, après notre étreinte et nos fièvres, tu m'as senti désabusé,
c'était d'avoir laissé se perdre sur tes lèvres le vers que j'écoutais au fond de ton baiser.
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JE HAIS LES LANGUEURS…
Je hais les langueurs, la littérature,
les rêveurs, les sots et les mal portants.
J'aime les grands yeux. J'aime la nature
quand il fait beau temps.
J'aime le bon goût et la violence,
les lutteurs polis
les coups dont on meurt, les airs que l'on danse,
les amours qu'on jette en sautant du lit.
Je hais les secrets du vice imbécile
triste et décevant plus que la vertu,
les plaisirs malsains, les gestes faciles,
et les yeux battus.
J'aime les grands vins, les chevaux de race,
les roses de prix,
les hommes en proie avec de la grâce,
les filles de joie avec de l'esprit.
Je hais les boudoirs, les femmes charmantes,
la psychologie et les vers d'amour.
Je hais l'amitié, cette complaisance.
Je hais les retards, les soirs, les retours,
les chaînes, les yeux qu'on tourne en arrière.
Je veux un obstacle à vaincre en avant,
du sol à fouler dans de la lumière,
des cœurs et de l'or à semer au vent.
Je hais les menteurs, les âmes douteuses,
les enfants en deuil.
J'aime les vainqueurs et les amoureuses,
les jours de soleil et les nuits d'orgueil.
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LE TEMPS
Tu nous coules des doigts. Nous te semons des yeux.
Mais tu nous fais un coton tiède, ô temps soyeux,
avec nos souvenirs filés, tandis que preste,
s'échappant de nos voix, se glissant dans nos gestes,
poli, nacré, vivant, lumineux et subtil,
le présent fuit comme une perle au bout du fil.
p.105
Si tu m'aimais et si je t'aimais,
comme je t'aimerais !
p.7