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Citations de Paul Greveillac (186)


L'écrivain avait l'impression d'étouffer dans son appartement pourtant spacieux. Les prémices de l'été moscovite, peut-être. Il se dirigea vers la fenêtre qu'il ouvrit en grand. dans l'envie d'y voir quelque chose de nouveau, ou de voir différemment quelque chose qu'il connaissait déjà, il épousa du regard le Kremlin : ses murailles rouges, les dômes aveuglants du clocher d'Ivan le Grand, de la cathédrale de l'Annonciation...
Et tout ce à quoi il parvint fut de se souvenir (comme il haïssait ce souvenir- toutes ces pages à lire, toutes ces inepties superstitieuses) qu'on lui avait demandé, presque vingt-ans plus tôt, de lire la Bible pour en vérifier la justesse idéologique. Si cela n'avait tenu qu'à lui, on l'eût pilonnée, cette Bible, on en eût même brûlé tous les exemplaires. Tant d'âneries...Mais il avait fini par laisser la Bible tranquille. (p. 183)
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Xi Yan attrapa Li Fang par la tresse. La jeune fille, un intant prise de panique, poussa un hurlement. (...) Xi Yan tenait une paire de ciseaux rouillés. Ses mains vieillies avaient retrouvé une vigueur surnaturelle. Elle voulait faire à Li Fang une coupe "ras les oreilles"...
-Mais tu n'as donc pas entendu les haut-parleurs, aujourd'hui ? cette natte, c'est une vieille coutume héritée de la culture féodale ! Tu ne vois donc pas qu'elles ont toutes les cheveux courts, les gardes rouges ?
Kewei se jeta sur sa mère. Il était prêt à se battre contre elle pour sauver la beauté du monde. Pour préserver cette natte, talisman noir de son amour. (p. 124)
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Gao était devenu très méfiant. Il ne voyait plus personne. son seul lien avec le monde des hommes, c'étaient les dessins de kewei. Les parois de sa cahute en étaient recouvertes. (p. 75)
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Plus les gens mouraient, plus Kewei dessinait. Il exorcisait par le dessin. Il burinait à la cendre, avec des bouts de bois brûlés du -kang-. Il crayonnait, l'air ailleurs, des scènes d'horreur ordinaires. Goya n'avait jamais connu son "Saturne dévorant un de ses fils ". Kewei le côtoyait tous les jours. (p. 82)
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Mais pour tenter de s'approprier un sujet, d'y insuffler le -soi-, il faut savoir en parler. Le transcender par le verbe. Et c'est pourquoi il faut maîtriser, dans la peinture traditionnelle chinoise, l'art d'écrire, avant celui de peindre. La peinture traditionnelle chinoise est l'acte d'un lettré, capable de lui donner par le Verbe la résonance longue d'un monde -en creux-. Et Yongmin, ne sachant ni lire ni écrire, peignait ses oiseaux dans un vague sentiment d'inachevé. (p. 34)
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Qi Baishi était alors le peintre le plus célèbre de Chine. Il avait soixante -treize ans et portait la dignité amusée des vrais maîtres. D'un milieu paysan, comme le jeune Yongmin, il avait d'abord appris le métier de charpentier. Il s'était initié, à ses heures perdues, à la gravure sur bois. Puis, enfin, il avait appris à peindre seul, copiant des reproductions d'oeuvres centenaires, observant d'un oeil aimant, bienveillant, ce que le monde ne voyait pas, et qui devint son sujet de prédilection. Il en retirait une humilité de sage : abeille qui sait pourquoi elle butine, fourmi qui connaît sa place sans la colonne. Les montagnes du Sichuan étaient pour lui un eldorado inexploré. (p. 31)
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Ça ira mieux demain, se dit-il, incertain.
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« 200 athlètes français pénètrent dans le stade olympique et lèvent le bras droit, sur le côté. C’est le "salut de Joinville" ou encore le salut olympique. Ce salut est l’objet d’une terrible méprise. Dans le stade, 100.000 personnes répondent chaleureusement par le salut nazi, bras tendu, droit devant. Hitler exulte... Nous sommes en 1936, aux J.O de Berlin. Le geste des Français est un malentendu ».
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Pourquoi, au fond, chacun voulait-il sa propre pierre tombale ? Les hommes laissaient-ils tous sur la terre une marque si indélébile, si personnelle, qu'elle dût être jetée à la face des générations futures ? Ou bien, justement, leurs sépultures étaient-elles des caches-misères ? Des cris de désespoir face à la splendide amnésie de l'Histoire ? Des poing dressés, contre le trop juste rouleau compresseur de l'oubli ? Lajos Ligeti n'aimait pas les cimetières. Il était malhonnête, à son sens de construire pour ceux qui n'avaient plus droit de regard. Pour lui, toute sépulture était kitsch.
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Kewei s'endormit en espérant que demain, il s'emmerderait moins qu'aujourd'hui.
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Li Fang, plus timide que jamais, était heureuse. Si l'on définit le bonheur comme un état de satisfaction matérielle et de gratification sociale. Si, le bonheur, c'est d'être un petit chien qu'on caresse, qu'on gâte, et qui sait rester à sa place.
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Il est un âge où l'homme désapprend. Où il remet en cause ce qui lui a été inculqué. Cette expérience se fait nécessairement seul. (p. 83)
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Li Fang, plus que jamais était heureuse. Si l'on définit le bonheur comme un état de satisfaction matérielle et de la gratification sociale. Si, le bonheur, c'est d'être un petit chien qu'on caresse, qu'on gâte, et qui sait rester à sa place. (p. 261)
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La forêt bruissait. Au printemps, elle avait procréé comme jamais. Le silence des années de désertion animale, de famine humaine, était un lointain souvenir. La vie, de nouveau, mettait la mort au sol. (p. 226)
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En tant que Noir, il aura le droit de remporter deux médailles d'or pour son pays, mais pas celui de voter pour son président.
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Toujours devant les toiles Biedermeier, Reinhard Heydrich entreprit d'expliquer brièvement le passé de l'endroit. Il avait précédemment appartenu au dénommé Ferdinand Bloch-Bauer, qui avait fait fortune dans le sucre. Le Juif s'était rendu coupable d'évasion fiscale. On avait été contraint de confisquer tous ses biens, puis d'aryaniser son usine.
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Le brouillard faisait au monde une page blanche.
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Les liens qu’on se crée sont souvent les plus forts.
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L’accoutumance est la première des barrières dressées contre la folie. La désensibilisation est souvent la seule façon de vivre avec soi-même.
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Aucun art, semble-t-il, n'a tout à la fois déifié, aimé, idéalisé, sanctifié les femmes autant que" l'art nouveau" . Il s'est épanoui dans une débauche de sensualité et de vie, avant de pourrir dans l'horreur et la mort de la guerre. Comme si la balance de l'Histoire avait, sur un coup de tête, décidé qu'il était grand temps de mettre fin aux frivolités.
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