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Critiques de Paul Greveillac (134)
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Art Nouveau

Le roman débute en 1896, par l'arrivée d'un jeune apprenti architecte, Lajos Ligeti, à Budapest. Sa famille a vécu dans cette ville, son oncle y demeure toujours, mais ses parents ont préféré rejoindre Vienne, la capitale impériale. Lajos ne voit pas son destin dans la pharmacie familiale, il préfère saisir l'opportunité d'intégrer le cabinet d'un grand architecte, Ödön Lechner. Il faut dire qu'en cette fin de siècle, Budapest bâtit frénétiquement, des opportunités apparaissent, une nouvelle esthétique émerge. Mais la concurrence est rude dans le milieu de l'architecture, le talent ne suffit pas forcément, d'énormes sommes sont en jeu, et tous les coups sont permis pour faire carrière. Lajos va connaître toutes les étapes professionnelles dans ce milieu, les débuts besogneux d'un débutant, en passant par les premiers succès, des coups de chances, une rapide ascension, mais aussi des difficultés, des coups tordus. En parallèle, il va rencontrer l'amour, se marier, fonder une famille, tout cela dans l'Empire austro-hongrois finissant, dans lequel on sent monter les nationalismes, où les Juifs comme Lajos sont en butte à diverses formes de discriminations voire d'agressions.



Le roman dresse un tableau somptueux et passionnant des milieux de l'architecture et de la ville de Budapest en train de se bâtir. J'ai pris grand plaisir, en parallèle à ma lecture, d'aller voir certains bâtiments dont il est question dans le roman sur Internet, les découvrir, tout en suivant les péripéties de leur construction. Cet étrange métier d'architecte, en partie artiste, en partie entrepreneur, en partie commercial, est à mon sens très bien rendu, dans ses contradictions, ses difficultés, ses beautés. Le tableau d'une époque de transitions, de changements rapides, un monde bouillonnant, plein de passions, de luttes, où tout semble possible, est parfaitement rendu. L'auteur suggère également que tout cela ne va pas durer, qu'une époque moins exaltante et plus dangereuse se profile. Après quelques pages de flottement, sans doute nécessaires pour m'y habituer, j'ai aussi été séduite par l'écriture de Paul Greveillac, très subtile et élégante, un peu au second degré, prenant une sorte de distance avec le récit, forcément (re) construit, imaginé, de cette épopée moderne du surgissement des bâtiments.



J'avoue avoir été un peu moins intéressée par les personnages en tant que tels, dont j'ai eu la sensation qu'ils étaient surtout là pour illustrer les évolutions de la ville et de la société, montrer comment se passaient les choses dans les milieux de l'architecture, quels étaient les questionnements et enjeux de la modernité en marche. Moins gênant pour les personnages secondaires, dont certains étaient d'ailleurs très bien caractérisés, c'est surtout aux personnages de Lajos, et de Katarzyna, sa femme, que j'ai eu le plus de mal à m'attacher. J'avais parfois de la difficulté à percevoir leur évolution et leur motivations profondes, et cela a, par moments, mis une certaine distance entre moi et ma lecture.



C'était ma première lecture de Paul Greveillac, et je remercie Babelio et les Êditions Gallimard de m'avoir permis cette découverte à l'occasion de l'opération Masse Critique. J'ai maintenant très envie de lire le roman qu'il a consacré à Alfred Schnittke.
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Art Nouveau

Lajos Ligeti, jeune architecte juif viennois exilé à Budapest dans l'espoir d'y bâtir des bâtiments futuristes, plonge dans la société hongroise du dix-neuvième siècle finissant, à la fois bourgeoise et progressiste, où s'épanouit l'architecture Sécession, qui aux formes du passé préfère désormais le défi de la modernité. Témoin de la montée de l'antisémitisme et du nationalisme, soumis aux problèmes techniques, aux influences politiques, aux contraintes budgétaires, aux concours truqués, l'architecte aura bien du mal à faire valoir son art et sa propriété intellectuelle. Il connaîtra la gloire puis la déchéance. Sa courte destinée sera parallèle à celle de l'empire Austro-Hongrois. Porté par une belle écriture classique, le livre est un récit historique autant qu'une réflexion personnelle sur l'art et la difficulté de construire. Rationnel, l'auteur frustre un peu le lecteur imaginatif en développant une explication de texte dans le texte. Le riche contexte historique et l'excès d'analyse ont tendance à éclipser l'intérêt romanesque et le développement des personnages. L'oeuvre, très documentée, reste un bel hommage à l'effervescence créative qui fera de Europe centrale un des centres de l'Art nouveau à la charnière des deux siècles.



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Art Nouveau

Merci à l’opération Masse critique de Babelio et aux éditions Gallimard pour m’avoir fait découvrir ce roman de Paul Greveillac.

***

Dans Maîtres et esclaves, Paul Greveillac nous présentait la condition des artistes peintres dans la Chine de Mao. Dans Art nouveau, il va nous proposer de suivre la carrière d’un jeune architecte, Lajos Ligeti, dans l’Autriche-Hongrie d’avant la Première Guerre mondiale. En 1896, le jeune homme quitte la pharmacie familiale de Vienne pour s’installer à Budapest, récente deuxième capitale de l’Empire, où tout est à construire. Il s’installe chez son ours d’oncle qu’il ne connaît pas, Jakob Lakatos, serrurier de son état, et où il est accueilli sans enthousiasme. Après quelques années dans un cabinet prestigieux où on reconnaît son talent, mais où il joue les utilités, Lajos rencontre un maître d’œuvre ambitieux et malin avec lequel il s’associe. Sa carrière démarre vraiment. Il connaîtra succès et échecs ainsi que joies et déceptions dans ce curieux empire qui réunit tant de populations diverses que, n’importe où ailleurs que dans votre coin de pays, vous êtres un étranger. N’empêche, nombre des difficultés de Ligeti ainsi que la condescendance (au mieux…) affichée par ses collègues ne sont assurément pas étrangères au fait qu’il est juif.

***

J’ai les mêmes admirations et les mêmes réserves pour ce roman que pour celui que j’ai déjà cité. Le cadre de vie, l’époque, la rare générosité, les intenses rivalités et les vraies mesquineries entre les bureaux d’architectes sont parfaitement rendus. Les enjeux de cet Art nouveau, le refus de certaines outrances, l’invention de nouveaux styles ou l’utilisation de matériaux modernes (l’aventure du béton armé !), promesses d’avenir, se révèlent passionnants. En revanche, je n’ai pas réussi à connaître les différents personnages. Leur psychologie m’échappe et ils me restent par conséquent étrangers. Le choix des différents points de vue du narrateur est peut-être en partie la cause de mon détachement. Ainsi, au début du roman, le narrateur nous donne à voir par les yeux d’un personnage très secondaire, le cocher, alors que, tout de suite après, le personnage principal est décrit par un narrateur omniscient, ce qui crée une certaine distance. Le procédé sera repris plusieurs fois. De plus, j’avoue ne pas être enthousiasmée par le style de Paul Greveillac. Je suis même plutôt agacée par la recherche du mot rare, de la comparaison la plus surprenante possible, de la tournure de phrase alambiquée. Je ne relèverai qu’un exemple parce que la quantité de petits signets posés au fil de ma lecture me décourage à l’avance : « En ligne de fuite se devinait un bureau dont la porte était entrouverte. De la porte aveuglait par instants, en fonction du mouvement des branches, dehors, qui oblitéraient plus ou moins les rayons du soleil, une plaque dorée » (p. 54). Bref, bien que convaincue de la qualité de ses romans, je passe en grande partie à côté de cet auteur...

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Art Nouveau

Il venait d'arriver de Vienne. Il était bien mis. Comme un bourgeois de là-bas. Un complet sombre. Un pardessus au bras. La tête nue. Taille moyenne. Glabre. Cheveux noirs, portés courts. Sourcils épais, yeux noirs, profonds, perçants et mathématiques ; ils semblaient voir partout les structures qui soutiennent le monde physique… il avait pour tout bagage une grosse malle.



Nous sommes à la fin du XIX siècle. le jeune Lajos Ligeti décide de tenter sa chance à Budapest avec une seule ambition : bâtir. Bâtir Budapest. L'Empire. Et, puis plus tard l'Europe.

Pendant un an, ses parents lui ont promis de lui faire parvenir de Vienne de quoi subsister. Adieu l'insouciance, la légèreté. Faire sa place soi-même n'est pas évident. Mais Lajos Ligeti a envie de réussir et surtout un grand talent qui pourra lui servir beaucoup.

Etranger et juif dans un monde où la concurrence est rude, il travaillera dur pour mettre en route ses projets. Réussira-t-il à réaliser son rêve ?



J'ai beaucoup aimé ce roman. L'auteur réussit à nous faire revivre les émotions du personnage tout au long de son parcours. Les dialogues sont rares dans ce roman, mais le personnage a beaucoup de choses à nous faire découvrir. L'écriture avec les descriptions qui ne sont jamais ennuyantes, nous fait entrer avec aisance dans le monde de l'architecture. C'est vraiment passionnant.

Je remercie la masse critique privilégiée pour la confiance ainsi que les éditions Gallimard pour l'envoi du livre.



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Maîtres et Esclaves

Immersion dans la Chine de Mao jusqu'aux évènements de la Place Tian'anmen. Maîtres et esclaves est un roman sur fond historique qui nous fait vibrer grâce à une écriture limpide et riche "croquant" des personnages attachants qui "s'adaptent" plus ou moins, ou pas du tout au régime politique de leur pays.



Une très belle découverte que je vous invite à partager. Au plaisir de lire vos prochains billets !
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Art Nouveau

Départ pour la fin du XIXe siècle. Le jeune Lajos Ligeti, apprenti architecte, décide de quitter Vienne et la maison parentale pour gagner Budapest, l’autre capitale du bicéphale empire d’Autriche-Hongrie. Il y découvre une ville bien différente de Vienne, peu développée, où tout reste à faire, et donc à construire. Le jeune homme va devoir batailler pour s’y faire une place et tenter d’imposer son style et ses idées architecturales. Mais à la fois juif et étranger dans une société dans laquelle l’antisémitisme et le nationalisme s’exacerbent, son parcours ne sera pas sans risques ni embuches.



« Art nouveau » est une vraie réussite. J’avais quelques appréhensions liées à la thématique architecturale, qui n’est pas particulièrement mon domaine de prédilection. Mais Paul Greveillac parvient à la rendre de manière très vivante et dynamique, compréhensible aussi ! L’atmosphère générale du livre est très bien rendue et on à vraiment l’impression de naviguer au sein de cette période charnière de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. On ressent bien l’affaiblissement de l’empire d’Autriche-Hongrie, sa société rigide et corsetée, vestige d’un temps déjà révolu, mais aussi la montée des nationalismes et de l’antisémitisme, portant en germe les deux conflits mondiaux du siècle qui nait tout juste. L’écriture de l’auteur semble d’ailleurs taillée pour son sujet et son époque, avec juste ce qu’il faut de finesse et de raffinement pour prolonger l’immersion du lecteur.



Au final, on prend beaucoup de plaisir à suivre le parcours architectural et humain de Lajos Ligeti, entre grandeur et décadence. Une très jolie découverte.

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Art Nouveau

L'histoire tragique d'un architecte juif qui sacrifie tout pour son art dans l'Europe d'avant 1914. On est plongé à Budapest, Prague, Vienne ou encore Constanta. On revit les grandes heures de l'art nouveau, d'une certaine Europe enchantée qui est un peu celle du monde d'hier de Stefan Zweig. Un vrai souffle porte ce roman réussi et original.

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Art Nouveau

L'histoire se déroule en 1896, à Budapest. Lajos Ligeti, jeune architecte quitte sa ville de Vienne dans l'espoir de faire fortune dans cette ville de Budapest où il y a moins de concurrence dans son domaine de prédilection. Intéressant, Pour les amateurs de cette fameuse période que furent les années d'avant la guerre de 14/18, dans les domaines artistiques et architecturaux plus particulièrement.
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Maîtres et Esclaves

Ce roman sur la Chine de la création de la République populaire aux événements de la place Tiananmen et ses conséquences ne fait que renforcer l'image catastrophique de la confrontation au pouvoir de l'utopie communiste. À travers une dynastie de passionnés de peinture, on suit plus de 40 ans de l'histoire de ce pays. Le Grand bon en avant, la Révolution culturelle, l'ouverture au capitalisme dans tout ce qu'elle a de plus cynique. J'ai particulièrement apprécié l'angle choisi par l'auteur, à travers le destin des trois peintres de cette famille, on comprend bien le caractère destructeur du totalitarisme. On ne peut être que sidéré quand on compare la peinture"révolutionnaire" à la tradition"féodale" du literati, incomparablement plus intéressante, belle et suggestive.

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Maîtres et Esclaves

J'ai beaucoup aimé ce roman très dense et très instructif sur l'histoire contemporaine de la Chine. On y suit la destinée de Kewei, petit garçon rêveur et féru de dessin au grand dam de sa mère, puis jeune homme désemparé face à l'absurdité du monde dans lequel il évolue, et enfin adulte pétri par l'idéologie communiste, reconnu comme dessinateur et critique de propagande. Ce roman est l'histoire d'une transmission antirévolutionnaire, celle de la passion du dessin sur trois générations dans une société où la rupture est de mise entre tradition et modernité. J'ai beaucoup aimé le style du livre, classique et poétique à la fois, assez en phase avec l'idée que je fais de l'art pictural chinois. A lire !
Lien : http://bouquinivore.over-blo..
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Maîtres et Esclaves

On se souvient de celui qui avait publié un recueil de nouvelles sur les Justes ("Les fronts clandestins") en 2014 puis son premier roman en 2016 "Les âmes rouges" qui plongeait dans l’histoire soviétique des 50 dernières années à travers la vie d’un censeur passionné de littérature.



La censure m’avait alors beaucoup marqué. J’ai retenu que par exemple : "Le meilleur des mondes" d’Aldous Huxley qui faisait près de 300 pages en France n’en faisait que… 28 en URSS après passage par les fourches caudines de Madame Anastasie (ou plutôt ses ciseaux).



Il avait su montrer comment une utopie avait tourné au cauchemar.



Il recommence.



Cette fois il met en scène la Chine des années cinquante à travers la vie d’un peintre paysan au pied de l’Himalaya. On voit passer les 50 millions de morts du Grand Bond en avant… suivi de la Révolution culturelle et sa terreur, sa barbarie, sa guerre civile avec les dénonciations et exécutions sommaires.



L’histoire du paysan peintre qui, parce que l’une de ses toiles a été repérée par la femme de Mao se hissera jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, est un modèle du genre, tant il a épousé toute l’histoire de la mentalité chinoise pour écrire ce roman.



C’est une sorte de fable sur la manière de devenir maître ou esclave en fonction des lubies et des caprices des puissants, sur la vie de ces intouchables qui sont passés du rôle d’exécutant à celui de mandataire, sans pour autant faire de compromissions, comme souvent.



Mais sommes-nous encore maîtres de nos rêves ou esclaves de nos désirs ?







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Maîtres et Esclaves

J’ai dévoré ce livre que j'ai beaucoup aimé malgré des longueurs qui bizarrement ne m’ont pas gênées. Cette plongée dans la Chine post révolution est bouleversante . On suit la vie de Kewei de sa naissance en 1950 dans une famille de paysans au pied de l'Himalaya jusqu'à Pékin en tant que peintre officiel du régime totalitaire chinois.
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Maîtres et Esclaves

J'ai abandonné cette lecture au bout d'une centaine de pages. Alors que ce roman avait fait pas mal de bruits durant la rentrée littéraire de septembre 2018. Etant très attiré par cette période de l'histoire, je m'étais gardé ce livre pour me faire un petit plaisir d'été... C'est raté. L'histoire est affreusement lente, l'écriture est trop appuyée, le décor semble plutôt bien planté (malgré quelques expressions non traduites et non expliquées) mais cela ne suffit pas à me donner envie de poursuivre.
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Maîtres et Esclaves

Vingt jours pour lire Maîtres et Esclaves. Vingt jours pendant lesquels j'ai apprécié une plume où tragique et privations cohabitent.



Au gré des critiques et citations, je me suis laissée tenter par ce roman. J'ai perfectionné mes connaissances sur la révolution culturelle.

Je me suis documentée pendant ma lecture, j'ai relu beaucoup de passages et quelques chapitres entiers.



J'ai aimé le style poétique en contraste avec les précisions parfois très crues. J'ai été fascinée par la beauté envoûtante des femmes et leur courage. En clair-obscur, j'ai été écoeurée par la lâcheté du personnage principal, qui ne sait plus aimer au fil de son histoire. Glacé par un régime totalitaire qui le brise. Il devient handicapé de ses émotions. Il oublie son enfance redoutable et les sacrifices de sa famille pour le nourrir. Puis il se souvient quand il est déjà trop tard. Il a perdu les codes depuis longtemps.

C'est douloureux et acerbe.



Une belle découverte animée par la peinture de talent des protagonistes. J'ai été tour à tour maîtresse et esclave de mon livre.



La révolution des sentiments.



Lu en juin 2019.



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Maîtres et Esclaves

Quel style! Quel souffle!

Il y a dans ce livre quelques moments de grâce. J’ai pensé à Flaubert

On pourrait parler d’ écriture classique .C’est surtout très beau . Une poésie folle alors que le sujet ne s’y prête pas

L’histoire de Kewei, petit paysan moyen-riche chinois , au pied de l’Himalaya, artiste peintre

Il sera repéré par les autorités politiques , partira étudier dans la grande ville, et , petit à petit , fera son trou en se faufilant entre les obstacles

L’ intérêt du roman est d’abors historique : une grande fresque magnifique sur des décennies de l ‘Histoire de la Chine avec des passages particulièrement durs. Le communisme avec ses atrocités, sa Révolution Culturelle, la bande des Quatre et le changement de cap de Deng Tsio Ping, l’ombre tutélaire de Mao jusqu’à la répression de Tien An Men

L’autre intérêt c’est l’ évolution du personnage de Kewei, anti héros, ni vraiment bon , ni vraiment mauvais , stratège de l’ évitement et du louvoiement . Ambitieux modeste. Bien loin de Malraux ou d’Hemingway, Greveillac en fait un personnage fuyant qui préfère renoncer à sa passion de peintre pour se contenter de faire de la propagande officielle. Il devient un censeur sans état d ‘ âme,prêt à suivre le vent l’Histoire. Girouette constante de l’ être. La réalité le rattrapera

La grande question: était ce la seule voie pour sortir vivant de ces années de plomb?

Beau livre , facile à lire ,qui évoque, chez le lecteur, d’autres grandes œuvres de la littérature qui ont traité le sujet de l’engagement ou de la résistance de façon totalement différente

A mon humble avis, un grand roman et un grand écrivain



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Maîtres et Esclaves

Tian Kewei est un enfant animé par la peinture tout comme son père au grand regret de sa mère. Nous somme en 1950, en Chine. Celle-ci est sous le contrôle du parti communiste où le puissant Mao Zedong exerce son pouvoir. La collectivisation des terres, le Petit livre rouge, les gardes rouges, la famine, la mort. Le jeune garçon parvient pourtant à survivre, à grandir. Envoyé à Pékin aux Beaux-Arts, loin de sa femme, de son enfant et de sa mère, il met son talent au profit de la propagande. Kewei réussi même à se faire une place dans la vie politique grâce à son parcours exemplaire. On suit alors l’évolution de cet homme berçé par la Révolution qui anime la Chine.



C’est donc à travers cette lecture enrichissante que j’ai découvert ou du moins approfondi l’histoire de la Chine.

Kewei est un personnage intéressant. Né dans le modèle maoïste, il prête ferveur à cette nouvelle Chine malgré les horreurs causées par cette politique. Il semble parfois même les oublier. Son personnage n’est pas particulièrement attachant, mais la fin du roman nous fait revenir sur notre sentiment envers lui.

J’ai globalement aimé ce roman, pas de coups de coeur, mais une très bonne découverte.

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Maîtres et Esclaves

Cette oeuvre m'a été présentée par mon professeur d'histoire lors du cours sur la Chine de Mao...et je ne regrette pas d'avoir suivi son conseil !



Maitres et Esclaves est un livre qui montre une réalité très crue sur cette période d'entrée de la Chine dans le communisme. Le point de vue du personnage principal, Kewei, un paysan du Sichuan voué à la peinture, sort du commun et propose une autre approche de la vie sous le régime. Le cheminement de ce jeune homme montre bien l'instabilité que pouvait avoir votre vie à l'époque - en ce qui concerne Kewei : un jour paysan, le lendemain apprenti peintre à la fameuse Ecole des Beaux Arts.

La description des sentiments des personnages, très épurée, peu gêner au premier abord, mais on se fait vite à la plume de Paul Greveillac. L'histoire est racontée avec une grande fluidité.



Seul petit bémol : La seconde partie, "Opiums", qui a tendance à "stagner" un peu, et où l'on découvre une autre façade de Kewei qui n'attire pas forcément la compassion du lecteur.



Si l'on peut encore lui rajouter un petit avantage, ce livre permet d'en apprendre davantage sur la Chine dirigée par Mao Zedong, autrement qu'en assistant à un cours d'histoire ou grâce à une recherche Internet. A recommander !
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Maîtres et Esclaves

Découverte de ce livre lors d'un café littéraire près de chez moi.

En entendant la personne le présenter j'étais partagée entre le fait que cela avait l'air bien compliqué et aussi la volonté de découvrir un autre monde (Chine des années 50 à aujourd'hui) qui m'est bien inconnu.



J'avoue être très partagée.

Il y a peu de dialogues, beaucoup de descriptions et de personnages (avec des noms se ressemblant beaucoup) qui arrivent comme ça d'un coup. Le rythme n'est pas toujours fluide et parfois on sent que c'est long. A plusieurs reprises j'ai voulu lâcher l'affaire.

La Chine est pour moi très inconnue. Je pense que des recherches sur ce pan d'histoire m'auraient permis de mieux apprécier la lecture. J'ai tout même constaté que l'histoire de ce pays n'est pas simple avec toutes ces aller-venues entre progression et conservatisme. Et on remarque bien que chacun a tenté de profiter de sa position en fonction du vent pour pouvoir progresser et se placer hautement. L'apogée d'une personne peut également très rapidement se transformer en chute...



Lecture plutôt formatrice malgré un format parfois compliqué à décoder et à lire.
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Maîtres et Esclaves

Fils d’un peintre dilettante étiqueté droitiste, le talent artistique de Kewei lui vaut de pouvoir mettre la distance avec l'opprobre et la misère familiale:il est envoyé étudier aux Beaux-Arts à Pékin. Vite distingué par ses talents, imprégné de maoïsme obséquieux, il devient un peintre propagandiste apprécié, puis grand manitou qui sélectionne les œuvres conformes ou non conformes à l'idéologie en place. Le virage vers l'économie de marché à la fin des années 70, la dissidence de son fils ont du mal à remettre en question ce bloc de fidélité à la pensée dominante.



Cette biographie d'un jeune homme manipulé par la dictature jusqu'au plus profond de lui-même, nous mène du fin fond du Sichuan à la place Tian'anmen en 1989. On appréhende l'ampleur de la maîtrise totalitaire sur le quotidien des Chinois en général, et plus particulièrement sur la culture et l'art pictural.



Si j'ai trouvé l'aspect documentaire tout à fait intéressant, les péripéties romanesques n'ont pas réussi à effacer en moins un certain ennui.

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Maîtres et Esclaves

Ce roman c’est deux histoires racontées dans un seul livre. Deux évolutions. Celle de la Chine communiste de Mao Zedong et celle de Kewei, fils de paysans.

Ces deux histoires vont s’imbriquer l’une dans l’autre.



On suit Kewei qui, remarqué pour ses talents de peintre, deviendra un artiste au service de la propagande chinoise.

Son nouveau statut le portera au rang de maître sur l’échelle sociale. Il le portera aussi au rang d’esclave : Kewei sera l’esclave de la propagande dont la peinture devra répondre à ses standards.



La posture de Kewei évoluera parallèlement à l’évolution du parti communiste. Son esprit contestataire, ses idées, sa façon de penser seront conditionnés par le communisme maoïste.

Le lecteur sera spectateur de son embrigadement mental. Un embrigadement que connaîtra l’ensemble de la population chinoise grâce à une propagande féroce et à des actes de répression forts contre tout début de soulèvement ; toute mutinerie ; toute révolution.



Très bien documenté, le roman de Paul GREVEILLAC nous apprend beaucoup sur la Chine du Grand Timonier et son héritage laissé à la République populaire actuelle.

Le lecteur sort instruit de sa lecture et prend plaisir à tourner les pages d’un roman tout en poésie.

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