Paul Perrève

A l'heure où l'on parle de désertification médicale, de raréfaction des médecins de campagne, ce petit bouquin, que j'ai découvert par pur hasard, tombe à pic. Ce n'est pas un simple roman, plutôt, comme l'annonce la quatrième de couverture, un "journal" dans lequel l'auteur ne cache absolument rien. Rudesse des éléments, des habitants parfois, tout est combiné pour écœurer le plus convaincu des disciples d'Hippocrate. Sauf, bien entendu, si, comme Paul Perrève, on a ce métier chevillé au corps et au cœur. Imaginez vous sortir en plein hiver vers minuit, lorsque souffle ce vent terrible formant des congères, que la route commence à se glacer sur des chemins qui n'ont du terme "route" que l'appellation, pour aller pratiquer un accouchement dans une ferme perchée dans ces hameaux perdus... Il faut avoir du courage mais aussi de l'humanité.



Dans cette sorte de roman autobiographique, il nous fait part de tous ses ressentis, sans rien nous cacher. Le médecin de campagne des années 60 était considéré comme le messie, de même que l'instituteur ou le curé. On comptait sur lui et il ne pouvait se dérober à ses responsabilités. On peut constater, à travers cet écrit, qu'il passait moins de temps à son cabinet que dans sa voiture, toujours par monts et par vaux, allant de ferme en ferme, quel que soit le temps.



Très agréable à lire, ce livre vous en apprendra beaucoup sur ce métier mais aussi sur ces habitants ruraux et sur leurs conditions de vie.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..

Je me suis retrouvée avec "La Burle" entre les mains sur les conseils de mon compagnon. La Burle c'est le nom du vent, vif et glacé, qui balaie les hautes terres de l'Ardèche et qui, par temps de neige, favorise les congères.



Alors, je me suis embarquée dans la 4 CV du docteur Paul PERREVE, médecin de campagne dans les années 60.

Il fallait avoir son serment d'Hippocrate chevillé au cœur et au corps pour assumer son sacerdoce dans cette haute montagne. Travailler jusqu'à 100 heures par semaine, de nuit comme de jour, dans des conditions climatiques parfois extrêmes. C'est aussi l'époque où l'épouse du médecin lui servait de secrétaire et la vieille voiture de maîtresse

Dès le début du récit, le lecteur entre de plein pied dans le quotidien du docteur PERREVE : un coup de fil, en pleine nuit, pour un accouchement dans une ferme de la haute montagne par temps de neige. Paul PERREVE décrit très bien sa peur : la hantise des complications et ses déboires avec sa vieille guimbarde qui va devoir le mener au chevet de la parturiente.

C'est très bien écrit. Il y a des portraits cocasses, mais il y a aussi la misère, la vraie, j'ai eu l'impression par moment de lire "La terre de Zola". sans parler de l'alcoolisme, des croyances, des vieux remèdes de bonne femme, des suicides, des vieux qui doivent quitter leur ferme pour aller à l'hospice. Mais il évoque aussi les veillées, les foires, les jours de marché.

Il y a un chapitre, d'une très jolie écriture, où il dépeint la mort d'un vieux village abandonné et où il aime se rendre de temps en temps.

Il rend aussi hommage à tous ceux qui lui ont témoigné de l'amitié, lui qui était un étranger arrivant de la ville.

Ce médecin aura tenu douze ans et le lecteur ressent l'attachement qu'il aura eu pour cette terre si ingrate et ses habitants.

C'est le très beau témoignage d'un homme pour qui l'engagement était total mais c'est aussi le témoignage d'une autre époque!

Après une série de romans étrangers, thrillers et autres policiers, voilà que je renoue avec le style « terroir ».

Les galoches rouges est bien un roman décrivant notre terroir, mais bien plus largement une partie de notre histoire. La seconde guerre mondiale est présente derrière ce récit : BBC, exil, maquisards, marché noir...

Pierre est un enfant de onze ans qui va, avec sa mère quitter Lyon pour se réfugier dans les monts du Lyonnais. Il va découvrir la vie à la campagne, les gens, les coutumes, la misère...

Il va ainsi rencontrer un jeune voisin de treize ans, paysan doté de parents sérieusement dégénérés. Mère ivrogne, père violent et abruti. La découverte de ce nouveau monde va se faire dans la période de découverte de la vie des deux adolescents. Premiers mois, premiers émois, premières jalousies.

On ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec le petit Marcel Pagnol et son copain des collines, Lili.

Ce n’est pas de la grande littérature mais ça se lit facilement, agréablement.

Avec une petite leçon au fur et à mesure des pages : « On est heureux tant que l’on n’a pas à comparer sa vie à celle des autres. »

Trois enfants se retrouvent après le décès de leur père dans le bureau d'un notaire "distingué de la presqu'Ile de Lyon", Maitre Tranchard. Ce dernier va révéler aux deux soeurs et au frère, en présence des deux "fumiers" de beaux-frères, les dernières volontés du défunt: "une mission posthume et dingue au bout d'un monde dingue". Il demande à ses deux gendres et à son fils de partir ensemble en Afrique, malgré leur inimitié: " Selon ma volonté, ma misérable dépouille a été réduite à l'état de cendres...........vous irez ensemble les semer aux quatre coins d'une terre bien-aimée" L'Afrique, rien de moins, rien de plus!

C'est ce voyage plein de péripéties, que Paul Perrève nous raconte. François, David et Laurent se détestaient cordialement. Plus de cordialité qui tienne au cours de ce voyage où la promiscuité suscite des élans de violence et où les difficultés rencontrées dans cette terre inconnue ne favorisent pas la réconciliation..... au moins pour un temps.

Ces trois hommes, envoyés par celui qu'ils appellent "le vieux" vont-ils trouver des raisons de calmer le jeu et de découvrir enfin qu'ils peuvent s'enrichir de leurs différences, se nourrir de leur expérience commune et de leurs découvertes? Vont-ils s'émouvoir de leurs rencontres inhabituelles?

C'est bien cette aventure que nous partageons en lisant cette histoire.

(Tiens j'ai pensé à un film où Coline Serreau de 2005 "Saint-Jacques-La Mecque" où une idée similaire guidait un peu la trame. Ce livre lui est écrit en 2003.

J'ai trouvé les dialogues fournis, très fournis. Tantôt un brin ampoulés, tantôt, enfin très souvent, familiers les échanges entre les trois personnages se veulent drôles, comiques ou ironiques, acerbes ou critiques. Mais ils sont très présents. Trop présent à mon goût. Le côté philosophique apparaît en filigrane. L'Afrique, envoûtante Afrique, impose ses contrastes, ses douleurs, ses couleurs. Servira t-elle de lien indéfectible aux trois voyageurs obligés? L'amour, l'amitié, le bonheur viennent supplanter le rejet, l'absurde, la haine. Un peu facile.

Un médecin au service des petites gens de la haute Ardèche, des patients hauts en couleur, un médecin épique au volant d'une vieille guimbarde sur les petites départementales, des drames et de l'humour... Une très belle surprise que je croyais réservé aux fans de régionalisme alors que c'est un petit chef-d’œuvre universel.

Voici le témoignage d'un médecin de campagne exerçant durant les années 50 sur les plateaux de la Haute Ardèche. On découvre au fil des pages et des tournées avec sa vieille voiture un paysage souvent hostile. On va à la rencontre de la population paysanne qui vit pour la plupart dans un dénuement total.

Malheureusement, il y a que peu de passages sur cet aspect pour avoir de trop nombreuses pages sur les routes enneigées, les soirées autour d'un barbecue. Il s'apitoie sur son sort trop souvent en montrant les défauts de ses patients avec pour moi tout l'orgueil d'un médecin de cette époque. Dommage.

Deuxième version du 1er écrit de 1981. Témoignage très frais, parfois poètique, avec beaucoup d'humour, de sa découverte professionnelle d'une partie de la population de l'Ardèche du nord, celle du Haut-Vivarais. Récit de la vie des médecins de campagne des années 1960-1970 qui n'étaient pas préparés à cette vie solitaire, dans des coins reculés de France. très bon livre qui se lit d'une traite.

Non, on ne se doute pas qu'en France, jusqu'il y a si peu de temps, des gens vivaient comme au dix-huitième siècle, dans des fermes isolées, difficiles d'accès, voire même parfois sans électricité. Ce médecin nous fait visiter des endroits dont je ne sais même pas si le nom est écrit sur une carte. C'est la campagne, la montagne dure, les paysans bourrus, mais toujours en parfaite symbiose avec la nature. La vie des médecins de campagne n'est pas toujours évidente !

Un retour en arrière qui me conforte dans l idee que nous vivons une époque confortable.

témoignage émouvant



Pendant la 2è guerre mondiale Pierre, enfant de la ville réfugié à la campagne, va découvrir un monde complètement éloigné de son quotidien de citadin au travers de sa rencontre avec Julien, jeune paysan délaissé assujetti aux durs travaux de la ferme. Très bon narrateur, Paul Perrève témoigne à travers ce roman de la misère sociale à laquelle certains enfants, vivant au xxè siècle dans la campagne entre alcoolisme et brutalité, doivent endurer.

1943, Alors que la guerre fait rage, le petit pierre et sa maman viennent se réfugier à la campagne. Il y rencontre Julien, petit garçon débrouillard, qui bien vite va initier Pierre aux joies rurales. Pour le petit citadin, c'est une toute nouvelle vie qui s'offre à lui, bien loin de la ville tumultueuse.

Un roman très agréable, sur la découverte de la campagne par un enfant sur fond d'occupation.

Un bon moment de lecture

Ce n'est pas une lecture facile, face à la misère des individus. Médecin, paysans, éleveurs vivent au rythme des besoins de leur corps et des saisons. Alternant entre paysages et visites médicales, le rythme du médecin est sans cesse à la course.



Il s'agit du témoignage d'une époque, d'un monde, d'un vécu qu'on pourrait penser oublié. Pour autant, est-ce que les déserts médicaux ont disparut ? Les déserts médicaux existent, surtout dans les lieux reculés. Plutôt que diminuer, le désert semble grandir chaque année un peu plus.

Je trouve dommage que l'auteur n'est pas donné les vrais noms des villages de cette Haute Ardèche; étant ardéchois d'adoption, je pense que Saint-Sébastien correspond au vrai village de Saint-Félicien.

Mais pour les autres villages cités, j'ai du mal à trouver une correspondance avec les vrais villages.

J'ai malgré tout bien aimé ce récit d'un médecin de campagne qui avait la foi....

Roman qui raconte la rencontre entre un citadin et un campagnard pendant les années 1943/44.