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Critiques de Pauline Perrier (90)
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La solitude des grandes villes

Après avoir erré sur les bancs de la fac, un an en droit, deux en gestion, puis avoir tenté sa chance dans un IUT de commerce et bien qu’obtenant de bonnes notes, Ève Dubois craque, ayant « la sensation d’échouer sérieusement au bonheur ». Elle rassemble ses petites économies, quitte sa ville natale, Limoges, pour Toulouse où elle trouve un job par une agence d’intérim comme vendeuse dans un magasin de matelas. C’est là qu’elle rencontre June, cette rousse flamboyante qui va vite devenir sa meilleure amie lui prodiguant maints conseils.

En effet, Ève est une timide maladive et le Smic ne lui permet pas de s’inscrire à des activités excentriques comme le reggaeton sportif ou le yoga tantrique et c’est June qui la pousse à s’inscrire à un groupe de parole pour les personnes timides, dans l’espoir de la transformer en une meilleure vendeuse. Lors de sa présentation, plutôt qu’assumer le vide de sa vie, Ève a préféré mentir et déclarer être dessinatrice. Elle rejoint également d’autres groupes comme celui des Jeunes Mamans dynamiques ou celui des Addicts anonymes, se créant chaque fois de nouveaux profils, mentant sur sa personnalité et ses névroses, découvrant le plaisir, le temps d’une réunion, d’être une autre femme.

Mais l’arrivée dans le groupe des Timides, de Thomas, ce jeune libraire trentenaire, va rapidement perturber Ève.

Damien qu’elle côtoie au groupe des Addicts lui fait découvrir les tutos relationnels et, les vidéos qu’elle enchaîne avec avidité l’aident à discuter avec Thomas. Mais comment lui avouer la vérité ?

Comment construire une histoire d'amour alors qu'il la prend pour une autre ?

Elle, qui a menti à tellement de monde, s’inventant une autre personnalité pour chaque groupe, une profession différente, une famille, un mari et un fils ou une addiction au shopping, voulant tellement appartenir à un groupe, n’importe lequel, ne sait comment se dépêtrer de cette situation, ne voulant pas non plus perdre les amitiés créées lors de ses affabulations.

Pauline Perrier, cette jeune femme passionnée du web et des mots, apporte un regard contemporain sur la solitude que peuvent ressentir les jeunes aujourd’hui, connectés en quasi permanence sur la Toile, mais souvent incapables d’énoncer leurs difficultés et leur détresse à voix haute à ceux qu’ils aiment.

Les discussions au sein du groupe des Jeunes Mamans confiant leurs doutes et leurs peurs ont ce grand mérite de mettre en exergue les difficultés de ces jeunes mères qui, de retour de la maternité, se retrouvent à devoir se débrouiller seules avec leur bébé, et de la charge qui leur incombe.

Elle déconstruit ainsi le mythe de la glorification de la maternité qui est servi aux filles depuis leur enfance.

La solitude des grandes villes est aussi un roman sur l’amitié, cette amitié précieuse dans la vie et qui devient indispensable et tellement bienfaisante dans la confrontation à la mort et c’est aussi l’histoire d’une jeune femme en quête de son identité.

Les thèmes sont intéressants, mais l’écriture simple, de nombreuses répétitions comme notamment cette « zone de confort » souvent utilisée, une fin heureuse très prévisible me semblent davantage convenir à des ados. Un livre qui peut faire du bien à qui souffre de timidité et de solitude et un bon moyen de détente.

À souligner que chaque court chapitre porte le titre d’une chanson avec le nom de son auteur, évidemment en anglais...

Un petit conseil : Éviter de le lire en ayant un petit creux, ou si vous faites un régime, tant les talents en pâtisserie d’Ève risquent de vous faire craquer !

Merci à Babelio et aux éditions Hugo pour cette découverte.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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La solitude des grandes villes

Quand on s’appelle Eve Dubois et qu’on n’a aucun projet d’avenir, on se retrouve à vendre des matelas dans un magasin à deux doigts de la faillite, Royal Matelas.

Que dis-je ? Vendre ? Pour vendre, il faut un minimum de tchatche ! Voilà qui manque totalement à cette jeune fille qui se cache dans la réserve et évite autant que possible le contact avec les clients car elle est d’une timidité maladive.

Attention ! Elle est timide, mais elle se soigne : elle fait partie d’un groupe de parole pour des personnes comme elle. Un groupe qui se réunit une heure par semaine. Tout va bien jusqu’au jour où débarque, dans le groupe, un mec super canon…



Critique :



C’est agréable de démarrer une lecture en tenant en main un livre avec une splendide couverture originale. Mais qu’en est-il du contenu ?

Indépendamment de l’histoire de la grande timide qui s’invente des vies de rêve dans des groupes de discussion où elle joue des personnages à des lieues de ce qu’elle est vraiment, nous avons une histoire d’amour peu évidente entre deux timides, une solide amitié entre Eve et June, une jeune femme qui est tout son opposé, un drame lourd, un homme qui refuse de se laisser soigner car il pense qu’il n’a plus rien à apporter à la vie et que la vie n’a plus rien à lui apporter… Et des pincées d’humour, glissées ici et là. Vous aurez compris que cette histoire sentimentale est très proche d’un genre qui ne m’émeut pas particulièrement, le feel good ! Pourtant, lorsque Babelio et les éditions « Hugo et compagnie » m’ont proposé la lecture de cet ouvrage, je n’ai guère hésité, ayant lu une suite de gros pavés du genre sanglant, et avec la triste actualité qu’est la nôtre, j’éprouvais le besoin d’un petit peu de légèreté. Et c’est là que vous qui me lisez, le regard angoissé, vous vous demandez si ce livre de Pauline PERRIER a réussi à me faire oublier quelques heures durant les crimes horribles d’un Jean-Christophe Grangé, les trahisons à répétition d’un Romain Slocombe, une pandémie mondiale liquidant plus de 95% de la population grâce à Deon Meyer, ou une troisième guerre mondiale d’un Ken Follet, à moins que nous n’envisagions celle de Poutine les yeux fixés sur l’Ukraine martyrisée… Permettez-moi de faire perdurer encore quelques instants l’insoutenable suspens qui s’est abattu sur vous à la lecture de cette chronique…

Eve, en accédant au groupe de timides, a menti. Elle s’est présentée comme dessinatrice plutôt que d’assumer le vide de sa vie. (Eve, ce n’est pas bien de mentir !) Lorsqu’elle y rencontre Thomas, le beau gosse, rappelons-le, elle se trouve coincée dans son mensonge : Thomas est libraire ! Va-t-elle arriver à se tirer de cette situation ?

Mais oui ! Ou pas ! C’est une gentille romance, pas un de ces horribles drames où une jeune fille paraplégique est jetée dans le canal par ses parents désireux d’avoir une bouche de moins à nourrir. Sauvée par un jeune homme presque beau, au moment où leur incroyable amour démarre, il lui apprend que cet amour est impossible car il a une tuberculeuse qu’aucun antibiotique ne saurait guérir, sans compter son cancer de la prostate et la greffe de foie dont il ne peut bénéficier à cause de ses autres pathologies. Il meurt dans d’atroces souffrances. La jeune fille fait rouler son fauteuil jusqu’au canal de Bruxelles et s’y précipite, et cette fois, personne pour la sauver. Fin de l’histoire ! Eh bien, voilà à quoi vous échappez en lisant « La solitude des grandes villes ». On dit merci qui ? Merci Pauline Perrier pour cette chouette histoire ! (Pas celle de la jeune paraplégique pour laquelle je réclame mes droits d’auteur ! Celle de la timide Eve. Si je ne suis pas clair, vous me le dites et je recommence l’explication !)

Alors, Eve va-t-elle sortir de sa coquille de Timide (et de ses mensonges) et démontrer ses capacités relationnelles, notamment ? … Heu… Là vous m’en demandez trop… Vu le grand âge de mes neurones, je crains d’avoir oublié la réponse à cette question…



Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Hugo pour cet envoi dans le cadre d'une Masse critique pour les privilégiés dont je fais partie...

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La solitude des grandes villes

Ce roman m’a fait sortir de ma zone de confort agréablement le temps d’une lecture .

C’est l’histoire d’une toute jeune femme Eve qui vit un quotidien qui ne lui correspond pas , nous sommes nombreuses dans ce cas n’est ce pas .

Eve manque d’un cruel manque de confiance en soi , elle a pourtant elle qualité qui la rend sympathique aux yeux de ses amis , elle est experte en pâtisserie .

La jeune femme travaille comme vendeuse dans un magasin de matelas , elle est plus souvent cachée dans la réserve qu’auprès des clients .

Alors Eve trouve la parade , elle s’inscrit dans des groupes de paroles , oh dans plusieurs groupes de paroles où elle trouve facilement sa place même si elle n’a rien à y faire , elle va jusqu’à faire partie d’un groupe de paroles pour jeunes mamans en manque de contacts humains alors qu’elle est célibataire sans enfants .

A chaque fois , elle s’intègre parfaitement au groupe , où elle s’invente de multiples vies , elle s’enferre dans ses mensonges sans oser dévoiler la supercherie .

Et puis évidemment tout s’écroule , la jeune femme doit pour la première fois , oser être elle-même , ne plus se cacher derrière des mensonges .

Une lecture sans prise de tête qui donne le sourire .

Un grand merci à Babelio ainsi qu’aux éditions Hugo pour cet envoi dans le cadre d’une Masse critique privilégié .
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La solitude des grandes villes

Je ne vais pas attribuer d'étoile(s) à ce roman; écrire un livre n'est pas chose aisée et demande travail et forte implication, de plus, je ne suis pas la meilleure lectrice pour le genre "livre qui fait du bien". Celui ci est commis par une blogueuse très connue apparemment.Ce qui ne m'empêche pas de remercier chaleureusement les Edts Hugo et Babelio pour cet envoi.

Eve, jeune fille mal dans sa peau, d'une grande timidité, quitte sa famille , part à Toulouse et pour s'assumer trouve un travail , elle est vendeuse de matelas,

Pour s'intégrer dans cette nouvelle vie, elle fréquente des groupes de parole divers et variés, et s'invente une vie sur les réseaux. De mensonge en mensonge , elle va se trouver bien ennuyée lorsque arrive un certain Thomas, avec qui elle va entretenir une relation qu'elle voudrait amoureuse.

En avançant dans le roman l'auteur aborde le sujet de la maternité, et surtout de l'amitié, son ami Damien est très touchant. A force de mensonges , elle quitte les groupes où elle était dessinatrice, accro au shopping etc. Et puis arrive le bon moment où elle pourra vraiment se réaliser.Avec une happy end bien sur.

Chaque titre de chapitre est un nom de chanson et d'auteur de langue anglaise. Beaucoup de facilités de langage qui frisent parfois la vulgarité. Mais je pense que ce livre trouvera un lectorat jeune qui par moment , timide ou pas , pourra se mettre à la place d'Eve.
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La solitude des grandes villes

Eve a quitté Limoges pour s'installer à Toulouse, ville dans laquelle elle a trouvé un travail de vendeuse de matelas dans une boutique au bord de la faillite. Afin de devenir meilleure vendeuse, de se faire des amis et de vaincre sa timidité, Eve assiste depuis six mois à un groupe de parole pour personnes timides.



"Se faire des amis quand on a quitté les bancs de l'école et qu'on débarque dans une région où on ne connaît personne, pas même un vieux cousin perdu de vue depuis Noël 2006, c'est mission impossible. Surtout pour une timide de mon acabit. Dans les grandes villes, on se croise sans se regarder. Il a beau y avoir quantité d'habitants déracinés, les rues brassent sans les rapprocher. Et cette solitude peut vite vous consumer."



Satisfaite par ces différents échanges et nouvelles rencontres, Eve finit par s'inscrire dans d'autres groupes, jusqu'à mentir sur elle-même, sur sa vie, sur ses propres addictions.



Elle s'invente des vies qui ne sont pas les siennes.



Je remercie Babelio et les éditions Hugo Roman pour cette lecture.



Avec un titre attractif et une quatrième de couverture alléchante, ce livre ne m'a pas plu du tout. Et c'est dommage. Le thème de la solitude, de cette jeunesse qui s'éloigne pour le travail ou les études et qui se sent terriblement seule loin des siens m'a de suite interpellé. Lorsque j'ai lu "groupe de paroles", "échanges" et "rencontres", je m'attendais à une histoire pleine de sentiments et de profondeur.

Mais, cela n'a pas été le cas.



Le texte est essentiellement rempli de dialogues, très courts. Les personnages sont très peu développés. Il y a des idées et des scènes humoristiques mais je suis restée sur ma faim car tout cela est resté succinct et manquait vraiment de développements, de complexité. Mon intérêt s'est vite dissipé et j'ai terminé cette lecture en diagonal.



"La solitude des grandes villes" est un roman feel-good, que j'aurais plutôt tendance à adresser à un public de lecteurs young-adult. Moi je m'y suis lassée, je n'y ai pas trouvé grand intérêt. Ce peut être une lecture à faire entre deux romans exigeants ou lorsque l'on cherche quelque chose de (très) léger. Mais, cette fois-ci la magie n'a pas opéré.




Lien : http://labibliothequedemarjo..
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La solitude des grandes villes

Le titre m’a tout de suite intriguée et le résumé m’a convaincue de donner sa chance à ce roman que j’ai apprécié au-delà de mes attentes.



Il faut dire que timide maladive comme l’héroïne Ève, je me suis vraiment reconnue en elle ! Pas en sa tendance à multiplier les mensonges pour se sentir exister, mais en sa propension à se cacher et à fuir quand la situation la dépasse, c’est-à-dire souvent, à imaginer des scénarios catastrophes au moindre changement, à redouter le contact direct avec autrui à l’exception des quelques personnes avec lesquelles elle se sent à l’aise, et même dans sa relation avec ses grands-parents qui sont un peu son refuge…



Je ne sais pas si Pauline Perrier est une grande timide, mais je peux dire qu’elle a su cerner ce que cela implique au quotidien. Bien sûr, chaque timide est différent et l’est à un degré variable, mais il n’empêche, je me suis sentie comme à la maison dans ce roman. Je n’ai pas compris toutes les réactions d’Ève qui s’enferme dans ses mensonges, mais j’ai compris ce qui a pu l’y emmener, tout le monde n’ayant pas la confiance nécessaire en ses capacités pour affronter le quotidien et des situations en apparence simple. Mais chose intéressante, l’autrice en faisant progressivement évoluer son personnage nous montre que penser ne pas avoir les ressources en soi ne signifie pas en être vraiment dépourvu…



Ainsi, petit à petit, Ève va sortir de sa zone de confort, prendre des risques et réaliser qu’il lui appartient de quitter cette vie de vendeuse de matelas qui ne lui a jamais convenu. Et c’est un euphémisme, Ève passant plus de temps à se cacher dans la réserve qu’à tenter de vendre le moindre matelas. J’ai adoré la voir avancer vers le chemin de vie qui lui correspond vraiment dans la bienveillance la plus totale, la jeune femme étant entourée, entre autres, par sa meilleure amie qui la bouscule un peu parfois, mais qui l’accepte telle qu’elle est. Mais Ève doit également régler une situation difficile dans laquelle ses mensonges, son besoin désespéré d’appartenance et son sentiment de solitude l’ont placée…



Tour à tour dessinatrice dans son groupe pour les timides, addict au shopping dans son groupe pour les personnes souffrant d’addiction, mère dans un autre… Ève s’est inventé des vies en fonction des circonstances. L’arrivée de Thomas dans son groupe pour les grands timides va toutefois changer la donne ! Mais comment nouer une sincère relation avec ce libraire qui la fait complètement craquer alors qu’il la connaît sous une identité qui n’est pas réellement la sienne ? Comment lui avouer la vérité sans risquer de perdre l’amitié des autres membres du groupe auxquels la jeune femme est très attachée ? Malgré ces questions qui la tenaillent, Ève va se rapprocher de ce nouveau membre non dénué de charme…



J’ai beaucoup aimé suivre les échanges et la complicité naissante entre ces deux timides parfaitement complémentaires qui vont s’ouvrir l’un à l’autre. Ainsi, au fil des pages, on découvre les blessures et failles de Thomas et celles d’Ève, et la manière dont ils vont avancer main dans la main sans jamais se brusquer. Reste toutefois en suspens le mensonge de notre héroïne, puisqu’on se doute bien qu’à un moment ou à un autre, le château de cartes va s’effondrer. Cette question apporte une tension indéniable et nous pousse à attendre fébrilement la chute, mais cela ne nous empêche pas de savourer pleinement la puissance et la beauté de la relation entre deux personnes qui abandonnent leur retenue sur l’autel de l’authenticité.



Car à part le mensonge inhérent à sa profession, la jeune femme n’a jamais vraiment menti sur le plus important, ce qu’elle est, ses valeurs, sa passion pour la cuisine dont elle n’hésite pas à faire profiter son entourage avec de bons desserts, et ce qu’elle ressent. Et puis, comme le souligne fort à propos Damien, tout le monde ment ! Les mensonges d’Eve n’ont jamais été malveillants, ils ont juste été pour elle un moyen détourné, et il est vrai très maladroit, de combler son sentiment de solitude… Cela ne signifie pas qu’elle ait eu raison, mais cela ne la rend pas non plus monstrueuse.



Je me suis d’ailleurs beaucoup attachée à cette jeune femme altruiste et profondément gentille qui, malgré ses pensées limitantes et ses peurs, fait de son mieux et est toujours là pour ses ami(e)s. Thomas se révèle, quant à lui, attendrissant, mais c’est pour le meilleur ami d’Ève, Damien, que j’ai eu un gros coup de cœur. Ce dernier va devoir affronter une terrible épreuve, mais il sera un ami fidèle pour Ève, comme elle sera une épaule solide et aimante sur laquelle il pourra compter pour affronter la tempête. Grâce à ce personnage, l’autrice introduit une thématique qui en général me fait fuir, mais elle est abordée ici avec une telle sensibilité et empathie qu’elle ne m’a pas dérangée et m’a même fait réfléchir. On réalise ainsi l’importance d’accompagner sans juger et vouloir imposer à l’autre son syndrome du sauveur…



Au-delà d’une romance tout en rondeur et subtilité, ce roman est émaillé de thématiques importantes : la timidité maladive, la solitude, le besoin d’appartenance, l’amitié, l’acceptation de soi, la confiance en soi, l’homosexualité et le rejet qu’elle peut encore susciter, la grossophobie, la charge mentale des femmes et des mères, la recherche de sa propre voie notamment professionnelle, spoiler (la fin de vie et le suicide)… Tout autant de sujets qui s’intègrent avec naturel à l’histoire et qui ne donnent jamais l’impression d’un inventaire à la Prévert.



Cela s’explique en grande partie par la plume de Pauline Perrier que j’ai trouvée agréable et très fluide avec une vivacité qui prouve que timide ne signifie pas éteint, bien au contraire. D’ailleurs, notre héroïne pourra se montrer parfois très drôle et Thomas malicieux et gentiment taquin. L’alternance de dialogues réalistes et d’une narration dynamique rend, en outre, la lecture plutôt addictive, tout comme les péripéties d’Ève sur le chemin de son épanouissement personnel, professionnel et amoureux. Cerise sur le gâteau, des chapitres qui commencent tous par un titre de chanson. Pour les petits curieux, la playlist est d’ailleurs disponible sur Spotify.



En conclusion, romance certes, mais aussi feel good dans le bon sens du terme, La solitude des grandes villes est un roman qui sonne vrai, qui fait du bien et qui donne enfin la parole aux oubliés de la société, les grands timides. À travers le personnage d’Ève, l’autrice nous propose ainsi une héroïne qui va petit à petit dépasser ses peurs et croyances limitantes pour se réapproprier sa vie au lieu de se contenter de la rêver. Le chemin sera parfois difficile, émaillé de rires et de larmes, mais il sera aussi l’occasion de belles rencontres et d’intenses émotions. Un beau roman qui plaira autant aux timides qui pourront se reconnaître en Ève qu’aux personnes ayant envie de découvrir une histoire emplie d’humanité et de mieux comprendre ce qui se cache derrière le mot timidité…
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La solitude des grandes villes

Eve se sent différente, à côté de ses pompes et n'a absolument aucune confiance elle. Elle décide de quitter sa ville natale pour se construire une nouvelle vie. Une vie plus belle, plus riche. Mais elle déchante rapidement, submergée par une profonde solitude.

Eve finit vendeuse de matelas. Mais difficile de vendre quoi que ce soit lorsque l'on évite les clients en se cachant dans la réserve. Par chance cet emploi lui a permis de faire la connaissance de June, sa collègue, une flamboyante rouquine qui est tout son contraire. Elles se lient d'une solide amitié.

June la pousse à s'inscrire dans un groupe de parole pour timides. Eve s'y rend mais honteuse de son quotidien trop banal, elle s'invente un métier de rêve : dessinatrice. Elle rejoint d'autres groupe, fière de sa première expérience où elle est tour à tour maman, accroc au shopping, ...

Un jour, Thomas, un libraire passionné de B. D. , débarque à la réunion des timides en détresse. Eve tombe sous le charme. Mais mentir n'apporte jamais rien de bon et elle va l'apprendre à ses dépens ...



Une agréable découverte qui nous parle de solitude, de la peur d'être soi, d'amour, de maladie, de suicide, d'amitié, de vies cabossées ...



"Alors les mensonges s'accrochent à moi comme une seconde peau. Parce que j'ai peur qu'on me voie pour de vrai. "



"On ne désigne jamais "la mince", ou "la belle", voire " la saine d'esprit". En revanche, "la grosse", "la folle dingue" ou "l'anorexique" semblent être des indicateurs convenables pour le reste du monde."



"Dans les grandes villes, on se croise sans se regarder. Il a beau y avoir quantité d'habitants déracinés, les rues les brassent sans les rapprocher. Et cette solitude peut vite vous consumer."



Un livre qui se veut optimiste, en nous démontrant que le bonheur reste accessible car nous seuls tenons les rênes de notre existence.



"La plupart des gens passent leur vie à jouer un rôle, à courir après la perfection, sans se rendre compte que c'est le meilleur moyen de renoncer au bonheur. Accepter. C'est ça, le secret pour une vie épanouie. Être heureux, être bien dans ses pompes, ce n'est pas ressembler à un top-model, avoir l'air d'une photo Instagram en toutes circonstances, terminer une chute par une roulade et un grand écart. C'est accepter les moments de creux, de solitude, les jours de tristesse, et se promettre de trouver les ressources nécessaires pour les surmonter."



Les personnages sont vrais, variés et attachants. J'ai beaucoup apprécié les échanges lors des groupes de paroles qui nous offrent une image non édulcorée du monde actuel, dans lequel nous avons parfois bien du mal à nous épanouir et à trouver notre place.



Le titre d'une chanson donne le ton de chaque chapitre qu'il ouvre. La plume de l'auteure est simple, légère et fluide. On se laisse emporter. Une note de douceur dans ce monde de brutes.



#Lasolitudedesgrandesvilles #NetGalleyFrance !
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La solitude des grandes villes

Quand Babelio me propose une masse critique privilégiée pour une romance, je n'hésite pas, je dis oui, même si ce genre de livre ne fait pas partie des genres que je préfère.

J'ai eu un peu de mal, au début, à rentrer dans l'histoire. Il m'a fallut un petit temps d'adaptation, le temps que les personnages et l'intrigue se mettent en place.

On va suivre Eve, qui a quitté Limoges pour prendre un nouveau départ. Elle s'est installée à Toulouse et est vendeuse dans un magasin de matelas. Étant d'une timidité maladive, elle préfère se réfugier dansune salle afin de préparer et d'enregistrer des bordereaux, plutôt qu’effectuer une vente et d'avoir à parler aux clients. Son amie et néanmoins sa supérieure, June est là pour assurer les ventes. Ce duo est accompagné de Phil, un expert en informatique.

Pour combler un vide et se faire des amies, Eve participe à des groupes de soutien dont celui pour les timides, où un beau jour, la porte est poussée par Thomas, un très beau libraire. Eve ne sait plus quoi faire et perd tous ses moyens.

Y-aura-t ’il une idylle en perspective ?

Eve participe également à d'autres groupes de soutien. C'est addictif pour elle. De ce fait, c’est donc une menteuse invétérée.

Comment va-t-elle s'en sortir ?

J'ai aimé suivre les aventures de Eve. C'est un personnage attachant et nous aussi, on aimerait être son amie.

Ce fût une lecture plaisante et agréable, mais qui confirme que ce n'est pas le genre de lecture que je préfère.

Merci à Babelio pour cette masse critique privilégiée ainsi qu'aux Éditions Hugo et Compagnie de m'avoir permis de découvrir ce livre et je ne regrette pas du tout cette lecture.

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La solitude des grandes villes

C'est un livre très actuel, au ton léger et presque "journalistique", mais la lecture en cette période troublée et angoissante que nous vivons m'a empêchée quelque peu "d'adhérer" au récit.



Il s'agit d'une jeune femme, Eve, qui se retrouve à Toulouse, avec un job qu'elle n'apprécie pas vraiment, commerciale dans une entreprise de literie.

Elle ressent vite de la solitude (d'où le titre...) et va mettre tout en moyen pour se trouver des amis (voire plus) et se construire une vie sociale riche.

Tous les moyens sont bons donc,... intégrer différents groupes ou associations, sûr moyen pour rencontrer des gens... oui mais là où le bât blesse c'est que notre héroïne va se sentir obligée pour mieux favoriser son intégration dans ces différents groupes, de mentir et se forger une personnalité construite de toutes pièces...ainsi là voilà "mère" pour intégrer le cercle des Jeunes Mamans..



Tout pourrait continuer ainsi dans le meilleur des mondes jusqu'au jour où Eve rencontre un jeune libraire dans le "Cercle des Timides" et va se trouver attirée par son côté décalé.. Va-t-elle devoir renoncer, pour lui, à son identité de dessinatrice, construite de toutes pièces?



Le thème est intéressant et traité de manière humoristique. On retrouve les dérives de notre époque actuelle, solitude, manque de communication entre les gens... toutefois j'aurais aimé un peu plus de profondeur dans la psychologie des personnages, qui est traitée ici de manière trop sommaire à mon goût.

Un récit plaisant toutefois et je remercie Babelio de m'avoir fait découvrir cette nouvelle auteure..
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La solitude des grandes villes

Eve est timide, mais elle se soigne, ou du moins, elle essaie. Vendeuse dans un magasin de literie, elle passe plus de temps en réserve que dans la boutique, tant l’éventualité de s’occuper d’un client la tétanise. Sa cheffe est pourtant plutôt cool et compréhensive, mais rien n’y fait.

Comment dominer ses peurs et sa solitude lorsqu’on se retrouve depuis peu dans une grande ville inconnue ? Comment se faire des amis ? En s’inscrivant dans un groupe de paroles, Eve s’invente des vies, des addictions et se fait quelques amis. Lorsque Thomas, le séduisant libraire croise sa route, Eve se prend à rêver à un avenir à deux, mais, rien n’est simple en ce bas monde.

Eve, June, Thomas, Damien et les autres m’ont accompagné pendant quelques heures.

Pauline Perrier réussi à faire passer beaucoup d’émotions dans son roman en nous faire traverser les vies de ses personnages. C’est fluide, émouvant, parfois sombre et souvent lumineux. On a envie de les serrer dans nos bras pour leur permettre d’avancer autrement, tant on a l’impression de les connaître, tant on aimerait pouvoir les aider à vivre heureux.

Tout en délicatesse et sans prétention « La solitude des grandes ville » est un très joli livre dont on tourne rapidement les pages. Avec subtilité, on touche à la question de la solitude, du manque de confiance en soi, de la peur d’être différent et de ne pas rentrer dans les cases.

C’est aussi une belle histoire d’amour, d’amitié, d’entraide, d’écoute et une leçon d’humanité.

L’histoire est linéaire servie par une écriture simple non dénuée de charme et de sensibilité.

Un bon moment de lecture tout simple qui m’a fait un bien fou.



Merci à Pauline Perrier d’avoir écrit une si belle histoire avec des sentiments nobles et merci à Babelio et aux Editions Hugo qui m’ont permis de la découvrir.

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La mélancolie du pivert

A cause d'une maladie rare qui rend son physique atypique, Pepita Pivert, 14 ans, n'a pas d'amis dans son village ni dans son école. Elle passe son temps à lire et avec sa famille pour oublier sa solitude. Mais de nouveaux voisins emménagent et Billy, qui a son âge, lui aussi victime du rejet des autres en raison de sa situation familiale, n'a pas peur d'elle et vient lui parler. Ils vont vite devenir les meilleurs amis du monde, partageant leurs secrets et leur passion pour la lecture. Les deux adolescents grandissent et au départ du jeune homme pour la ville où il va étudier, Pepita décide de le suivre. Elle va travailler dans un café où elle va faire des rencontres enrichissantes. Mais l'amitié entre Pepita et Billy sera-t-elle plus forte que tous les obstacles qu'ils vont rencontrer ?



Je remercie avant tout Babelio à travers cette nouvelle Masse Critique et les Editions 5 Sens de m'avoir envoyé ce roman à chroniquer.

J'ai passé un agréable moment avec ce livre jeunesse que j'ai trouvé original et bien écrit. C'est une belle histoire d'amitié malgré le handicap ou les différences et qui parlera à de nombreux lecteurs, une amitié comme on en rêve tous qui traverse les années et résiste à tous les obstacles.

C'est aussi un joli hommage aux livres à travers la passion partagée de Pepita et Billy pour les livres qu'ils dévorent et s'échangent.

Il est aussi question du premier amour à travers quelques pages romantiques et empreintes de beaucoup de sensibilité.

Il y a également une touche de fantastique à travers la mystérieuse maladie de Pepita ou le nom original du village ou de la ville de l'action ou le prénom du petit ami de Pepita. cela sonne un peu comme du Boris Vian. C'est original, léger et poétique car cette touche de fantastique n'est pas excessive et ne rend pas les choses trop rocambolesques.

Ce livre me paraît tout à fait abordable par de jeunes lecteurs dès 13-14 ans ou par un lectorat adulte. Il devrait plaire à un nombreux public.
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La solitude des grandes villes

Pauline Perrier est une jeune auteure Nîmoise, qui a publié plusieurs titres, avant de co-fondéerune maison d’éditions, Cherry Publishing, à tout juste 24 ans. Un beau pedigree pour une auteure qui a de l’avenir !



Dans La solitude des grandes villes, nous faisons la rencontre de Ève, une jeune femme timide maladive, mais vendeuse dans un magasin de matelas à Toulouse. Heureusement que sa collègue et accessoirement meilleure amie, June, a la fibre commerciale : grâce à elle, le chiffre d’affaires reste au beau fixe. Désespérée par la névrose de son amie, June l’encourage à s’inscrire dans des groupes de paroles pour personnes timides. C’est ce qu’Ève fait. Mais là-bas, Ève comprend qu’elle peut être qui elle veut : elle enjolive donc sa vie, mentant ouvertement sur son identité, son métier, allant même jusqu’à s’inventer une famille imaginaire. La thérapie porte ses fruits, Ève s’ouvre aux autres et des liens se crée entre les participants. Jusqu’à l’arrivée de Thomas, un beau libraire, qui vient faire basculer le coeur de notre héroïne. Mais il n’est pas aisé de s’amouracher d’un homme qui croit que l’on est une autre.



Il n’est pas facile non plus de se faire des amis, encore plus lorsque l’on habite dans une grande ville. Les gens ont tendance à courir partout, à tracer leur chemin, sans regarder les personnes qu’elles croisent. Alors quand on est timide, la difficulté est disproportionnée. La thérapie de groupe est une bonne méthode pour lier des amitiés, mais il en existe des tas d’autres – pratiquer une activité sportive, une activité artistique… Évoluer seul, c’est bien, ça prouve la force de caractère des gens, mais être entouré est essentiel pour se sentir aimé, pour s’épanouir et pour avancer plus vite dans la vie. On a tous besoin d’avoir des gens sur qui compter. C’est ce que démontre l’auteure dans cette histoire, où les rencontres humaines sont le socle du récit. Ève a trouvé l’amitié, il ne lui reste plus que l’amour.



Vous l’aurez compris, la romance est le deuxième sujet prédominant de ce récit. Ève et Thomas vont débuter une jolie et douce histoire d’amour, dont le maître mot sera : la pudeur. Entre grands timides, forcément, les relations intimes ne sont pas simples. Ève se pose mille et une questions, notamment sur les conséquences que peuvent provoquer ses mensonges auprès de son nouvel amoureux. Quel sera sa réaction lorsqu’il apprendra que Ève, qu’il croit dessinatrice épanouie, n’est autre qu’une vendeuse de matelas qui n’arrive même pas à parler aux clients ? Le duo Ève-Thomas n’est pas celui que j’ai le plus apprécié : je l’ai trouvé un peu banal, sans véritable force. En revanche, le duo Ève-June est très intéressant : deux femmes diamétralement opposées qui s’entendent à merveille. On a d’un côté une lionne, dynamique, positive, une pile électrique pleine d’énergie qui ne passe pas inaperçue ; et de l’autre, une Ève réservée, effacée, qui n’a absolument pas confiance en elle, qui reste sur ses acquis et semble se contenter de ce qu’elle a plutôt que de ce qu’elle veut réellement. Un duo original, mais qui fonctionne !



Enfin, Ève voit dépérir sous ses yeux son meilleur ami Damien, atteint d’une maladie incurable. Bien qu’elle essaie vainement de le convaincre de se faire greffer, ce dernier refuse net. Il ne se sent plus utile pour ce monde, il ne se sent plus aimé, il pense qu’il n’a plus rien à accomplir. Des paroles très négatives, qui donnent du fil à retordre à notre protagoniste, désabusée par tant de noirceur. Ce pan-là de l’histoire m’a un peu déstabilisée. Je n’ai pas vraiment compris où l’auteure voulait en venir en ajoutant cette histoire secondaire au récit. Alors que l’histoire se veut légère, cette thématique apporte de la lourdeur et une chape de plomb sur le coeur des lecteurs. Heureusement, dans ce genre d’histoire, il y a toujours un happy end qui vient nous redonner le sourire !



Un roman très humain : entre amitié, amour, nouvelles rencontres, épanouissement personnel et professionnel, ce livre offre douceur et légèreté au lecteur. J'ai bien aimé et je suivrai avec intérêt l'actualité de Pauline Perrier.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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La solitude des grandes villes

Un grand merci à Babelio et aux éditions Hugo pour cette lecture détente.

Roman léger en apparence, il se lit bien, une plume simple mais efficace.

Les personnages sont bien travaillés et attachants. Plusieurs thèmes sont abordés et intéressants vu par cette génération ultra-connectée mais malheureusement très seule. La solitude n'est pas vouée qu'à nos aînés mais bien à toute une population barricadée derrière leur écran et mur.

C'est pourquoi que le choix d'Eve de se rendre dans divers groupes de paroles est une très belle idée.

On appréciera également les belles astuces pour se dépêtrer de sa timidité, aller de l'avant et oser vivre sa vie celle dont on rêve. C'est bien connu mais pas toujours facile à mettre en application.

Le côté romance, ce n'est pas mon fort, mais ça peut plaire, en revanche j'ai beaucoup apprécié l'amitié entre Damien et Eve. On aborde là plusieurs sujets mais je ne vais pas tout dévoiler et laisse les futurs lecteurs à leur découverte de ce roman ma foi fort sympathique avec des petits défauts mais qui n'empêchent pas une belle lecture plaisante et intéressante pour les sujets divers et variés abordés, notamment pour un public plus jeune.



Merci encore pour ce partage.
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La solitude des grandes villes

Pour un premier roman, c’est une jolie réussite ! J’ai beaucoup aimé cette histoire servie par une plume sensible et aux accents humoristiques. La narratrice de ce récit, Eve, est une jeune femme rongée par une timidité maladive depuis l’enfance. Elle a depuis peu quitté la Vienne de son enfance pour s’installer à Toulouse, tenter de trouver sa voie professionnelle et construire les bases de sa vie d’adulte.



« Dans les grandes villes, on se croise sans se regarder. Il a beau y avoir quantité d'habitants déracinés, les rues les brassent sans les rapprocher. Et cette solitude peut vite vous consumer. » Eve va souffrir très rapidement de solitude. Sa timidité ne lui permet pas de se faire des amis. Elle va alors décider de s’inventer une identité et de fréquenter divers groupes de parole. En effet, pour coller au thème de chacun des groupes, elle doit mentir sur son identité ; celle d’une jeune femme de 27 ans célibataire, qui gagne sa vie en vendant des matelas. Enfin, qui travaille en tant que vendeuse, mais qui se réfugie dans la réserve du magasin dès qu’un client potentiel en ouvre la porte...



« Parfois, j'ai l'impression que tu ne te rends pas compte de ce que tu dégages. Comme si tu ne remarquais même pas ce qui t'anime, ou que tu cherchais à l'enterrer au plus profond de toi, de peur de prendre trop de place. » June, sa patronne, est à l’origine de sa fréquentation des groupes de parole, prise de compassion pour cette jeune femme si seule et si introvertie. Et un jour, voici que Thomas, un libraire au style vestimentaire désuet, franchit la porte du groupe des timides. Eve craque aussitôt pour ce jeune homme.



« Je n'ai aucune idée de la façon dont j'aimerais gagner ma vie, alors j'ai voulu imaginer un truc cool. Je voulais savoir ce que ça faisait, d'être la file populaire du groupe. » Mais Eve, empêtrée dans ses mensonges, ne sait pas comment faire résonner la vérité aux yeux de Thomas. Son parcours inventé de dessinatrice à succès lui revient en pleine face. La solitude également. Il lui faudra repartir vers ses origines, histoire de comprendre qui elle est véritablement, et enfin donner vie à ses véritablement talents.



Au final, un roman très agréable à lire. Le personnage d’Eve est vraiment touchant. Sa quête initiatique, certes réalisée tardivement, est une véritable réflexion sur la personnalité de tout un chacun. Qui n’a jamais menti sur son parcours pour paraître plus « intéressant » aux yeux des autres ? L’émergence des réseaux sociaux favorise cette envie de paraître « mieux » que ce l’on est ; un roman tout à fait en accord avec la société actuelle donc. Par ailleurs, mention spéciale à la Play- List de tubes des années 80 qui ouvre chaque chapitre a été pour moi comme un « doudou » très appréciable des années insouciantes de mon enfance. Une auteure à suivre !



Merci à Babelio pour la Masse critique et à Hugo pour l'envoi du livre.

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La solitude des grandes villes

A vouloir être semblable on fait tous semblant. Jeu de rôles et non de hasard. On se groupe, regroupe, on se détermine, on s'identifie, on se raccroche, on se recherche parmi les autres. On s'invente, se ré-invente. L'égo est en chasse d'un autre soi même. Récits, fictions, mensonges...où se situent les limites? Comment survivre à une réalité à laquelle on tente par tous les moyens d'échapper ? Roman d'une société où les villes ressemblent à des ports. On y échoue, on y transite, on y débarque, on y rêve, on s'en évade ou on en crève, abandonnant l'enveloppe de nos chimères au cimetière de toutes nos peurs. On prend le large en acceptant ses failles.

Astrid Shriqui Garain

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La solitude des grandes villes



Je viens de terminer ce livre et je ne sais pas trop quoi en penser.



Il est agréable à lire et les personnages sont assez attachants. Mais j’ai trouvé quelques incohérences. D'abord l'héroïne gagne le SMIC et il est bien dit qu’elle n’a pas les moyens d’être addict au shopping mais ne semble jamais avoir à se priver de smarthphone, de faire des pâtisseries pour offrir à tout le monde…



Cependant le thème de la solitude vaut qu’on en parle. Je ne suis pas sûre qu’il soit propre aux grandes villes, je pense qu’on peut se sentir seul(e) n'importe où, si l’on est pas doué(e) pour les relations et qu’on est limité par un sentiment d’infériorité réelle ou imaginaire (je sais de quoi je parle).

Il est très positif, peut-être un peu trop happy end mais il peut faire du bien.



Pour toutes ces raisons il vaut la lecture.



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Le vent te portera

A la mort de son grand père Lily 23 ans, retourne vivre dans son village natal pour aider sa famille et s'occuper de sa petite soeur autiste. Alors qu'elle se sent piégée et étouffe sous le poids des obligations familiales, elle découvre le journal intime que son grand-père tenait pendant la guerre. Une phrase l'interpelle et résonne en elle : « Je vais probablement mourir ici. Je dois partir si je veux vivre. »...



Aux portes de l'âge adulte, Lily rêve de partir, le temps des vacances, écrire son premier roman. Malheureusement rien ne se passe comme prévu et elle se voit contrainte de travailler au supermarché du village pour aider sa famille financièrement. La découverte du journal de son grand-père va la bouleverser au point de tout envoyer valser et de partir chez une amie à Paris. Sûre d'elle, elle est bien décidée à profiter de sa jeunesse, des soirées parisiennes et de son premier amour. Entretenant une relation tendue avec sa mère, elle se confie volontiers à sa grand-mère à travers des lettres qu'elle lui envoie régulièrement pour lui raconter ses aventures parisiennes. L'autisme de sa sœur a pris une place importante dans son enfance et on ressent toutes les contradictions auxquelles elle est confrontée devant jongler entre sa volonté d'aider, de protéger et son besoin viscéral de vivre pour elle. Avec beaucoup de fluidité, l'autrice aborde avec légèreté des thèmes forts tels que le deuil, la quête identitaire, le besoin d'émancipation, la maladie et le temps qui passe. Adeptes de feelgood vous devriez passer un très bon moment !
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Le vent te portera

Encore un livre ajouté pour sa couverture et le titre m’a rappelé une chanson d’un groupe de rock Français.

Je l’ai lu en lecture commune avec @valou83.



Lily vit mal le décès de son grand-père. Ses parents l’obligent à rester dans leur petite bourgade et a travailler en tant que caissière tout en gérant sa petite sœur de 15 ans qui est autiste.

Elle décide donc de prendre le large pour réaliser son rêve.



Pour ma part, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de rebondissements... et ce sera tout pour les points positifs !

Par contre, pour les points négatifs, il manque cruellement d’émotions positives, de descriptions plus approfondies des relations que l’héroïne a avec l’ensemble de sa famille mais surtout son grand-père.

Elle monte remonter le moral à son amie mais ne s’en occupe pas le moins du monde !

L’autrice nous parle du carnet de ce dernier mais sans en dévoiler beaucoup.

Lily écrit un bouquin mais on en sait pas plus sur son contenu .

Donc il manque trop de choses à mon goût.



Je n’ai pas aimé le côté un peu égoïste que chaque personnage a, alors qu’ils vivent une situation qui devrait resserrée les liens familiaux.

Je ne me suis donc pas attachée à aucun d’entre eux et je me suis contentée de lire, sans plus.
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La solitude des grandes villes

Ève Dubois a passé son enfance à Limoges, avec une mère seule et dépressive, le père les ayant abandonnées alors que la petite n'avait que deux ans.

Ne sachant jamais comment celle-ci va réagir, la fillette n'arrive pas à se faire confiance et se considère comme une ratée. L'idée d'entreprendre des études à Brive-la-Gaillarde lui paraît insurmontable.

Aussi est-on étonné de la voir prendre une décision radicale : se lancer dans l'inconnu et s'installer à Toulouse, trois fois plus loin, où elle trouve un appartement et un travail, même si celui-ci n'est guère valorisant.

En dépit de l'amitié de June, sa collègue, « la solitude des grandes villes » s'abat sur Ève, qui s'inscrit à divers groupes de parole dans le but d'y faire des rencontres avec des gens de son espèce : peu sûrs d'eux-mêmes. C'est aussi pour elle l'occasion de s'inventer de nouvelles vies, un peu plus valorisantes. Ce travestissement de la réalité n'a rien de bien grave, sauf lorsqu'elle tombe sur l'homme de sa vie.

Oserais-je l'avouer ? La première raison qui m'a poussée à choisir ce roman, c'est sa couverture.

Cette jolie fille sans visage, il me semble que c'est Ève qui se fabrique des personnalités multiples selon le groupe qu'elle fréquente. Son opulente chevelure se déploie tel un ciel étoilé rempli de rêves et une multitude de petites fenêtres s'éclairent ou s'ouvrent autour d'elle. Les occupants qui y apparaissent se cachent, attendent, appellent et il y a même un chat ! Car, je le découvrirai au fil de la lecture, Ève les adore, mais n'ose en adopter un. Elle manque à, ce point de confiance en elle, qu'elle a peur d'oublier sa nourriture, elle qui serait capable de laisser mourir un cactus.

Dommage que je n'aie pas pu la rencontrer. J'aurais aimé la rassurer : contrairement aux idées reçues, les cactus ne sont pas des plantes aussi faciles à cultiver qu'on le croit et de nombreuses personnes les voient dépérir. Quant au félin, pas de souci, il sait très bien se faire entendre si on ne lui donne pas ses croquettes.

C'est Ève elle-même qui est la narratrice. Elle se présente comme une timide assez empotée qui file se cacher dans la réserve dès qu'un client franchit le seuil du magasin. Et pourtant, il en faut du courage pour quitter sa zone de confort et partir seule, loin du cocon familial.

Pendant des années, lorsqu'elle était petite, elle a vécu avec une mère apparemment bipolaire : « un jour, j'avais une maman impliquée, souriante et dynamique ; le lendemain, elle avait disparu pour ne laisser qu'une loque sous la couette. »

Pas la situation idéale pour forger à un enfant un caractère solide et optimiste.

Contrairement à ce qu'elle dit, Ève est très capable d'assumer de difficiles responsabilités.

Elle prend en charge un ami frappé par une terrible nouvelle, lui remonte le moral, dépense sans compter son temps libre pour être à ses côtés dans l'adversité.

Lorsqu'elle accepte l'idée qu'il est temps pour elle de se relever et de commencer une nouvelle vie plus conforme à ses aspirations, elle ne manque ni d'imagination ni de courage ni de ténacité.

June, sa collègue, a l'air d'une évaporée, excentrique et fofolle. En cas de coup dur, pourtant, Ève la trouvera à ses côtés pour la soutenir.

J'ai beaucoup aimé Damien, le meilleur ami, qui a compris beaucoup de choses qu' Ève s'évertue à cacher, mais qui les garde pour lui, afin de ne pas la perturber. Je le trouve très courageux, malgré sa solitude, abandonné par une famille ignoble, qui refuse de l'accepter tel qu'il est. Il posera pour Ève un acte d'une générosité incroyable dont peu seraient capables.

En revanche, Thomas, lui, ne m'a pas du tout plu. Je comprends qu'il soit choqué d'apprendre qu' Ève a menti, mais cette invention, ce n'est pas à lui qu'elle était destinée. Bien sûr, je suis adepte de la sincérité, mais les affabulations d' Ève ne nuisent à personne. Ce n'est pas comme si elle avait tué quelqu'un ou avait trompé son compagnon. Or, celui-ci lui ferme sa porte et son cœur sans même lui donner la possibilité de s'expliquer.

Pourtant, lorsqu'il a besoin d'un chauffeur pour le véhiculer jusqu'à l'hôpital où il doit rendre visite à sa sœur, il n'hésite pas à sonner chez elle. Pour cela, elle est assez bonne, mais, tout au long du trajet, il lui tourne le dos.

Il me semble que, lorsqu'on aime vraiment quelqu'un, on lui laisse au moins une chance, on ne le condamne pas d'emblée, sans avoir entendu sa version des faits. Cette attitude m'a fort choquée.

Le roman est divisé en chapitres dont chacun a pour titre celui d'une chanson (anglophone) des années 70. Je suppose qu'il s'agit de la playlist qu' Ève écoute en boucle. Malheureusement, comme, pour ma part, je n'en connais pratiquement aucune, je n'ai pas compris quel était leur rapport avec l'histoire.

Cet ouvrage m'a beaucoup plu. Je l'ai trouvé prenant, émouvant, touchant et je remercie Babelio de me l'avoir proposé lors d'une Masse critique privilégiée, ainsi que les éditions Hugo roman qui me l'ont envoyé.
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La solitude des grandes villes





Il s'agit ici d'une romance moderne publiée chez Hugo Roman en février 2022. Il m'a été offert sans quoi probablement je ne l'aurais pas croisé car c'est un genre de littérature que je ne connais pas. Le récit est mené à la première personne par l'héroïne qui relate son histoire de façon totalement chronologique, au présent même si nécessairement le récit est rétrospectif. Un roman facile à lire par conséquent, totalement ancré dans la réalité de la vie moderne des sociétés occidentales. Je ne suis pas sûre que cela suffise à expliquer certaines facilités de langage dans ce récit.



L'héroïne, Eve est une jeune femme qui a trouvé un subterfuge pour supporter "la Solitude des grandes villes", plus précisément de Toulouse : elle s'inscrit dans des groupes de paroles et pour chaque groupe, elle s'invente une personnalité ad hoc. Alors qu'elle est célibataire et salariée d'un magasin de literie, elle se présente tantôt comme illustratrice, tantôt comme jeune maman, tantôt comme victime d'addiction... Or la vie réelle la rattrape, elle se fait des amis et rencontre l'amour. Inévitablement, son univers factice explose : son ami du groupe des addicts, Damien, tombe malade et elle est seule à l'accompagner, jusqu'à la mort. Son amoureux, Thomas, découvre un jour qu'elle n'a jamais été illustratrice. Eve évolue ainsi vers un monde réel où elle n'est pas seule et doit compter avec les autres. J'ai trouvé le personnage de Damien plus touchant car son histoire est sans doute celle de nombreux jeunes homosexuels encore même si les esprits commencent à s'ouvrir.

​Une originalité : les titres de chapitres sont des titres de chansons des années 80 dont la playlist est mise à disposition par l'auteure sur Spotify
Lien : http://www.lirelire.net/2022..
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