Citations de Penny Hancock (94)
Le problème avec la jalousie, c'est qu'elle n'a nulle part où aller.
Dernièrement, j'ai compris que le temps ne passe pas, il se plie.
Comme la Tamise fait une boucle sur elle-même au niveau de Greenwich, ainsi certaines années lointaines me semblent-elles plus proches que celle que je viens de vivre, et des moments oubliés remontent de force à la surface.
Il est minuit. Non, beaucoup plus tard. Cette heure de la nuit où le monde est enténébré, et le froid si intense que c'est comme si l'humanité tout entière se retrouvait au fond d'un puits.
Ces premières impressions visuelles, qui nous arrivent avant même que nous soyons conscients de voir, ne nous quittent jamais, gravées quelque part dans notre mémoire. Elles constituent pour toujours la véritable idée que l'on se fait d'un chez-soi.
Je vais adorer le regarder jouer de la guitare, la tête penchée sur le corps verni de l'instrument, l'émotion passant de son âme à ses doigts avant de s'exprimer sous la forme de ces notes. Il tient la guitare comme il tiendra les femmes, avec une telle tendresse et un tel rythme, avec un sens instinctif de la modulation, sachant quand se retenir et quand tout lâcher.
(p. 51)
Mais les enfants changent. Et il était difficile pour quiconque d’accepter qu’un nouveau-né si beau devienne tout autre chose que ce qu’on avait en tête quand il n’était qu’une page blanche, un morceau informe de pâte à modeler qu’il fallait façonner soi-même.
Il n'existe pas de mot pour définir une mère qui a perdu son enfant, je viens de m'en rendre compte. Parce que c'est un concept trop douloureux pour être formulé.
Une femme sage a des choses à dire, mais garde le silence.
Depuis l'interdiction de fumer, les pubs ne sentent plus le pub mais les produits ménagers, âpres et accusateurs. Comme je regrette le temps où tous nos péchés étaient noyés par la fumée de cigarette !
" C'est drôle comme les adolescents d'aujourd'hui trouvent que la musique de notre époque était cool.
A la maison, il écoute même mes vieux 33 tours !
Moi, à son âge, je n'aimais pas la musique de mes parents.
Sans doute qu'on a été 'la' génération qui a tout eu. Sexe, drogue et rock'n'roll.
Ils sont jaloux.
Alors, ils nous copient.
Mais, ils ne comprennent pas aussi bien que nous. "
Évidemment, il n'y a pas que les filles qui subissent la pression de la perfection esthétique, de nos jours. Les garçons aussi sont bombardés d'images d'hommes dévoilant tablettes de chocolat et biceps, au torse épilé et bronzé.
Mieux valait l'ignorance, elle était plus douce que la vérité.
Je suis juste une mère qui s'inquiète pour son fils.
"Quand j'ai brusquement pris conscience que tous les gens que nous aimons n'arrivent dans notre vie que pour mieux nous quitter un jour ?" p 135
— Tu penses que si nous avions plus, nous pourrions vivre mieux. Mais nous perdons certaines choses à force d’en avoir trop.
— On en perd aussi si l’on en a trop peu.
L'histoire d'une femme instable qui retient, dans sa maison sur le bord de la Tamise, un adolescent de 16 ans qui la fascine.
Le livre est tellement maîtrisé qu'on a peine à croire qu'il s'agit d'un premier roman. "Envoûtant" dit le bandeau sur la couverture, c'est bien le mot. Envoûtant, intense, fort.
C'est un livre d'ambiances, dont le personnage principal est une maison, celle de l'héroïne, se trouvant sur les berges de la Tamise. Rien que pour les descriptions de ce lieu et du fleuve qu'il longe, le livre vaut le détour. On s'y croirait. Les odeurs, le moindre bruit, les jeux de couleurs et de lumière que l'extérieur projette à l'intérieur de la maison, tout cela participe à "l'envoûtement", à la magie de cette histoire. Si ce roman devait être associé à un élément, évidemment, ce serait l'eau, l'eau remuante, gluante et sombre de cette partie sale du fleuve londonien.
L'intrigue, quant à elle, est bien née de l'imagination d'une romancière anglaise : on pense à Patricia Highsmith ou encore à "Notes on a Scandal", le très beau film avec Cate Blanchett et Judy Dench. Une femme commet un acte insensé, un acte fou, criminel, sans le comprendre, le réaliser. Le récit est si bien mené que, loin de la juger, loin de poser un regard extérieur sur ses actes, le lecteur est en complète empathie avec elle ! Ce plaisir qu'elle éprouve à contempler ce garçon quand il dort, à s'approcher si près de lui qu'elle distingue les pores de sa peau, à passer sa main sur ses pieds ou dans ses cheveux, le lecteur le partage. Cette passion nous est communiquée.
Les personnages sont particulièrement réussis, surtout les femmes (mûres, assaillies par le doute, se réfugiant dans l'alcool) et le dénouement est à la mesure de ce qui précède, bluffant. Tout en douceur, et pourtant violent. Il ne faut jamais se fier à la surface de l'eau...
Il ne s'agit pas d'un thriller qu'on lit à toute vitesse sans en mémoriser les détails et qui s'oublie en quelques jours. Un conseil : lisez-le en prenant votre temps, pour mieux vous en imprégner.
Vivement recommandé.
Tout le monde fait : "Ouah, Paris" , mais en fait c'est nul, une ville où t'as pas de potes. je préfère Londres. J'ai l'impression que personne ne capte quand je dis ça.
Je vais monter à bord, baisser la tête, laisser le train m’emmener dans un autre tunnel, à travers un autre monde souterrain – sous la Manche. Je finirai bien par émerger dans la lumière.
Nous ne prenons pas le temps de nous dévêtir quand nous sommes dans nos ébats passionnés, rapides et intenses. Plusieurs fois, nous ne nous sommes même pas déshabillés, trop pressés d’être l’un dans l’autre. Parfois, je rentrais chez moi en guenilles, chérissant cette sensation de débauche sensuelle qui embellissait mon trajet du matin parmi les banlieusards, lesquels, j’aimais à l’imaginer, n’avaient jamais connu de passion comme la nôtre. Je goûte secrètement le fait que nous sommes uniques dans notre désir charnel.
Que vivre seule dans un pays étranger où l’on ne sait ni lire ni écrire la langue vous donne l’impression d’être un enfant vulnérable et hésitant. Quand vous ne savez pas à qui faire confiance, que vous pensez que les autorités se méfient de vous, au point que vous rasez les murs dans l’espoir de ne pas vous faire remarquer ?