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Citations de Pete Fromm (611)


PREMIER MATIN,
Je gare le puck-up le long des saules et j'ouvre la portière, avant de me laisser aller un instant contre le siège .Le massif des Tetons brille d'un éclat orangé.Les saules ,dont les feuilles bruissent dans le souffle d'une légère brise,cachent la Snake,mais j'entends son courant qui murmure.Je sors dans l'aube et je respire à plein poumons : Le vent ,l'humidité ,la nouveauté.Mon univers .Frissonnante,vêtue du même short et des mêmes sandales que la veille les jambes mouillées par les brins lestés de rosée, je ne peux m'empêcher de sourire.Je me dirige vers l'eau.(Page 13).
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Je commençais à penser plus sereinement à cette période de désespoir. Peut-être avais-je fini par avoir mon histoire à moi, quelque chose à raconter à mes amis. Mais cela en valait-il la peine, cela valait-il tout ce que mon père et mon frère avaient enduré ? Soudain, je n'étais plus si sûr. Ce n'est pas là quelque chose que l'on pouvait comprendre immédiatement. (p 195)
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La soirée fut mélancolique. Mais déjà, après deux mois passés ici, ce sentiment s’était atténué et la solitude désespérée du début, cette solitude qui me prenait à la gorge, s’était muée en une émotion lancinante que je savourais presque.
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Au lieu d'échanger des alliances, qui en plus d'être des symboles de possession archaïques, selon Dalton, sont également à l'origine des innombrables mines d'or à ciel ouvert qui éventrent nos montagnes et empoisonnent nos rivières, nous allons tremper nos mains dans l'eau et la laisser couler entre nos doigts mêlés unissant dans un voyage aussi long que celui du courant, un cycle plus grand et plus éternel que n'importe quel anneau.
p 35
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N'empêche, ils semblent complètement insouciants. Inconscients, même. Peut-être suis-je le seul à m'inquiéter parce que je dors à la belle étoile, alors qu'eux sont bien au chaud dans leurs tentes. Peut-être est-ce la faute aux étoiles qui, aussi belles soient-elles, vous donnent le sentiment d'être insignifiant. Ce vaste univers qui se fiche éperdument de vous, de la glace qui risque de vous piéger, des bourrasques arctiques prêtes à vous transpercer, de la neige qui menace de vous ensevelir, de la troupe de boy-scouts qui pourrait bien débarquer sur la plage une fois l'été venu pour trouver deux tentes en lambeaux, trois cadavres grisâtres en état de décomposition avancée. (p. 100-101)
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J’allais chercher une ville plus petite, un endroit qui n’essaierait pas de faire pâlir les étoiles.
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Mais son sourire à lui s'était fissuré, et Taz avait eu peur que cette fissure se transfère à son corps tout entier, ne laissant qu'un tas d'éclats brisés sur le sol.
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A son tour, Taz s'assoit. Ses mains lui semblent pesantes au bout de ses bras, sa tête lourde sur son cou. Lorsque plus aucun son ne s'échappe du berceau ou de la chambre au bout du couloir, il pose ses coudes sur ses genoux et prend sa tête entre ses mains, trop perdu pour oser fermer les yeux, effrayé par ce qui l'attend dans l'obscurité, dans ses propres pensées.
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Et c'est fini, cette histoire de princesse, OK ? Personne n'a vraiment envie de ces conneries. Les bals, les baguettes magiques, les robes à la con. Que des emmerdes.
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- Marnie, crie-t-il, réprimant un sanglot.
Puis, incapable de se retenir, il laisse le chagrin l'envahir, lui arracher les tripes et le vider de l'intérieur, le mettre sens dessus dessous. Ses côtes se contractent, son sternum se fissure. Il bascule sur le ventre et se roule en boule, le visage enfoncé dans le matelas, l'oreiller, étouffant d'énormes sanglots, trempant les draps. il sent Marnie l'envelopper dans ses bras et l'étreindre, comme elle le faisait de son vivant, comme s'ils ne pourraient jamais être assez proches.
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L'avenir, c'est là où tu vas et tu n'y peux rien.
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Je me demande combien de kilomètres nous allons parcourir aujourd'hui, combien de lacs nous allons franchir. Ils sont si nombreux, si indissociables, qu'au bout d'une heure, je ne sais plus de quoi je me souviens. S'agit-il d'une journée en particulier ou d'une boucle continue, une succession ininterrompue de pins, d'eau, de granit, de hauts-fonds et de racines vers lesquels j'ai pointé la proue à la recherche de poissons ? Où Al et papa ont-ils fait une touche ? Quel lac papa a-t-il appelé Lonely Lake en premier ? Quel jour était-ce ? Je donnerai n'importe quoi pour avoir une carte regroupant ce puzzle en un tout cohérent, mais je n'ai que des pièces éparses, et aucun modèle auquel me référer.
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Alors que nous admirons le spectacle, je pense à nos ancêtres, comment rationalisaient-ils ce genre de visions ? Les éclipses me font le même effet : comment les hommes sont-ils parvenus à mettre de côté la peur et la superstition, à échapper au vortex tourbillonnant, pour prouver que ces phénomènes n'auguraient pas la fin du monde ? Puis, comme toujours, je me dis que les explications scientifiques importent peu. Ce n'est pas la fin du monde, juste la planète qui la ramène, histoire de nous montrer ce dont elle est capable, au lieu de se contenter d'exister, ainsi qu'elle le fait d'habitude, une petite rodomontade au crépuscule pour nous rappeler que nous ne sommes pas le centre de la Terre, mais un détail mineur condamné à errer à sa surface.
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J'attends qu'une étoile filante me réponde, en vain. Je pourrais admirer le ciel pendant des heures, mais au bout d'une minute, j'ai les dents qui claquent et je regagne la tente. Encore une nuit à me cramponner à Al comme si ma vie en dépendait. Peut-être est-ce le cas.
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Ce n'est pas la fin du monde, juste la planète qui la ramène, histoire de nous montrer ce dont elle est capable, au lieu de se contenter d'exister, ainsi qu'elle le fait d'habitude, une petite rodomontade au crépuscule pour nous rappeler que nous ne sommes pas le centre de la Terre, mais un détail mineur condamné à errer à sa surface.
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L'adolescence fondait sur nous telle une locomotive, un cheminot fou balançait pelletée après pelletée d'hormones dans les flammes.
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Et soudain, juste avant d'avoir véritablement entamé mes recherches, je déviai un tant soit peu du chemin, vers un recoin dont j'aurais juré que rien ni personne ne pouvait s'y dissimuler, et j'aperçus Jeremy en train de courir dans la mauvaise direction - celle qui l'éloignait de moi. Je criai son nom, mais il se mit à détaler encore plus vite, comme s'il avait voulu m'échapper.
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Dalt nous rejoint à nouveau en quelques bonds et tout le monde se dirige vers le rivage, mon père et Dalt de part et d’autre de ma mère, puis Dalt et moi nous installons côte à côte sur le raft sous un tonnerre d’applaudissements et de “Bon voyage !”, empoignant chacun une pagaie — encore un de ces symboles à la con chers à Dalt, mais une très mauvaise idée pour faire avancer un bateau. Beaucoup de mains se mobilisent pour nous aider à pousser le raft. Dès que nous aurons passé le premier coude, l’un de nous devra prendre les pagaies pendant que l’autre sortira les cannes pour pêcher. Jusqu’ici, nous avons évité de mentionner qui ferait quoi en premier.
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Après la circulation intense de ces premiers jours qui avaient poursuivi l'ouverture de la route, celle-ci semblait avoir perdu l'attrait de la nouveauté et le calme était revenu. Je continuais à marcher toute la journée après avoir relâché mes poissons, voulant éviter d'être surpris dans ma tente et d'être obligé de faire la conversation à des gens de passage. Tout là-haut, j'étais seul, et maintenant au lieu de chercher le soleil, j'allais au contraire chercher la neige et le souvenir de l'hiver qui s'éloignait rapidement.
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Le puma atterri en contrebas de la neige, loin de l'affleurement rocheux, au moins trente pieds de l'endroit où il s'était réfugié dans l'arbre, comme s'il avait sauté d'un immeuble de trois étages. Je l'apercus au moment où il touchait le sol, disparaissant dans une explosion de poudreuse. Avant que j'ai pu voir dans quel état il se trouvait, il jaillit de nouveau de la masse neigeuse en un saut qui couvrait une vingtaine de pieds, et se retrouva au milieu de la colline que nous avions eu tant de mal à gravir. Son corps se mit en boule et l'animal s'écrasa dans la neige pour réapparaître quelques instants plus tard, en plein essor. En l'espace de quelques secondes il avait rejoint le pied de la colline et avait disparu. Personne n'avait dit mot.
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Normandie : 1870

"Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d’une allure molle, sans drapeau, sans régiment. […] Les Prussiens allaient entrer dans Rouen, disait-on." [...] Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques, changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très loin, chez des tribus barbares et dangereuses." La débandade de l'armée française, l'occupation prussienne en Normandie, le cortège des horreurs de la guerre de 1870 servent de motif à de nombreux contes et nouvelles de Maupassant où sa férocité s'exerce avec maestria dans la plus connue et réussie de toutes dont le titre est le sobriquet de l'héroïne principale : "Boule de Suif". Mais quel est l'état-civil de Boule de suif dans le récit ? 👩‍🦰👩‍🦰👩‍🦰

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