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Citations de Philippe Carrese (48)


- Pindur ?
- Quoi ?
- Je ne vois pas le rapport entre tes affligeants repas dominicaux et l’histoire de Gisèle ?
- Normal ! Y’en a pas.
- Tu étais parti pour me raconter la belle histoire d’amour de Gisèle, non ?
- Oui. Sauf que pour l’instant il n’est pas question de Gisèle. Il est question de Cindy.
- Cindy ?
- Laisse-moi finir avec Cindy. Après je te raconte Gisèle.
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La base de l’édifice a plié, quelques goupilles ont giclé, très loin. Deux cales ont glissé. Stupéfaits, ils n’ont poussé aucun cri pendant leur chute, qui leur a pourtant semblé interminable. Remus a compté les fenêtres qui défilaient devant ses yeux hagards. Romulus a croisé le regard d’une ancienne maîtresse à lui, la veuve Rapolano, celle du second. Elle n’en revenait pas. Deux hommes passaient devant sa fenêtre qu’elle avait ouverte en grand pour cause de canicule. La veuve était prête à faire un signe convivial, mais tout est allé trop vite.
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Avec la prime d’assurance, Maria avait équipé son chiffonnier de fils d’un superbe triporteur Piaggio, déniché d’occasion mais qui avait fière allure. Le propriétaire précédent l’avait repeint en rose fuschia. Il avait passé deux couches. Son phare unique au milieu de la calandre lui donnait la même gueule un brin bornée que celle du cyclope des contes antiques. (…………….)
Poliferno faisait un bruit d’enfer, dégageait une fumée âcre d’un gris inquiétant et penchait avec obstination du côté passager. Toujours. Et c’est normal, Maria s’asseyait toujours du côté passager. Où qu’il aille, elle ne lâchait jamais son fils Zefirino, que le monde entier appelait Dzé. La conduite du véhicule n’était pas manœuvre très aisée. Maria prenait toute la place sur le siège, et Zefirino devait conduire en s’affalant sur sa mère, les fesses calées dans un coin de l’habitacle. Les lois de la gravitation étant incontournables, le triporteur penchait sur la droite, tout le temps.

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Souvent Zefirino chantait. Il chantait fort et faux. Mais c’était pour faire plaisir à sa mère, qui adorait la musique. Surtout l’opéra. Surtout Tosca. Alors Maria battant la mesure avec sa béquille reprenait le Vissi d’Arte en chœur avec son fils. Et tout le bidonville où ils étaient installés entonnait le même morceau en canon pour les faire taire. La composition de Puccini défilait sur une mise en scène à la Wagner, et rien ne pouvait perturber les Gianlupino, même pas l’afflux des figurants, choristes excédés. Maria beuglait dans le registre baryton, son fils couinait comme une mezzo-soprano asthmatique. Ils ne lâchaient l’affaire avant le mi bémol final.
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Zefrino Gianlupino avait un problème avec sa mère. Un gros problème.
Sa mère elle-même était un gros problème, un problème officiellement déclaré à quatre-vingt-dix-sept kilos mais qui avoisinait le quintal les lendemains de fêtes religieuses. La surcharge pondérale de Maria Gianlupino n’était pas la préoccupation majeure de Zefirino, son fils. Même si pour une hauteur sous toise d’un mètre cinquante-six, les débordements de chair de sa génitrice pouvaient se révéler handicapants. Non, la cause principale de tous les soucis de Zefirino était l’omniprésence de la matrone dans sa vie. Depuis toujours.
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L'enseignant fait preuve d'une incrédulité à toute épreuve face à tout ce qui touche à l'ésotérisme et aux croyances paranormales. Il a voué sa vie, et sa carrière, à un roi des juifs né d'une vierge, un ressuscité qui marchait sur l'eau et qui pêchait les carpes par centaines sans ligne ni hameçon - mais ce paradoxe ne l'atteint pas.
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Philippe Carrese
L’escalier de secours bégaie. Sa descente rouillée ressemble à la mâchoire d’un vieillard qui aurait égaré son dentier.
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Dans le tango, la femme domine l’homme, contrairement aux apparences. Il frime, il pavane. C’est pour elle qu’il fait le beau, mais elle reste libre. C’est tout le jeu de la séduction. Et elle est d’autant plus forte et belle dans sa danse qu’il saura susciter des ouvertures, qu’il aura su laisser libre cours à l’imagination et au talent de sa partenaire.
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Le gratin patiente. Les huiles s’agglutinent jusqu’à l’angle de la 55 Rue. Le trottoir sature de tenues de soirée. La galeriste est dans un stress total. Les motifs géométriques de sa robe Yves Saint Laurent ont pris une tournure qui agacerait n’importe quelle araignée dépressive.
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La morue salée mimait le deuil profond avec application et une inventivité certaine. Il mimait mieux le profond que le deuil, quoique son jeté de tête en arrière les yeux mi-clos évoquât bien une mort subite. Merluzzo Salato s’est fait insistant sur la profondeur du profond. C’était vraiment très bas, le profond du profond. Ses doigts en touchaient la première marche du seuil de la Casa del Popolo alors que son cul frôlait les poignées de porte.
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L’édenté s’est éclipsé, bougon, laissant la place à un jeune du quartier maigre comme une morue salée, aussi avenant qu’un sous-officier de la Guardia di Finanza à la frontière suisse.
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Tout le monde s’en fout, de la créativité et de la littérature. L’entreprise marche très bien sans. Même mieux. Nous avions bien le service du rewriting, mais nous avons dû externaliser. Y a aussi les deux correcteurs, mais ces deux guignols n’ont plus rien corrigé depuis notre réédition calamiteuse des Misérables version punk. Et sinon, y a cette pauvre cruche qui travaille à la compta’ et qui assomme tout le personnel avec sa poésie imbitable dans le magazine interne de la boîte. Mais sinon, pas un seul vrai écrivain à l’horizon.
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Les reptiliens ont été les premiers à développer des membranes entre leurs longs doigts, ce qui leur a permis de commencer à voler. Et ça a marché plutôt pas mal.
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Parce que moi, je croyais que tous les romans, c’étaient des histoires inventées. Alors du coup, si c’est pas des vraies histoires, je vois pas pourquoi il y aurait des problèmes juridiques avec des histoires inventées.
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-  Parce que vous êtes une femme. Vous êtes une impie, ils ne parlent pas aux femmes. Surtout non voilée. Pour Farid et son père, vous n’existez pas, mademoiselle Granier.
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Les mécanismes de la reproduction ne dépendent que d’une seule et même personne, une ode à l’onanisme généralisé. Mais, hélas, ce raisonnement ne tient pas. Malgré cette androgynie, l’ascidie blanche n’est jamais arrivée à s’autoféconder. C’est ballot, mais c’est la réalité. Depuis le début de l’histoire de l’humanité, les glandes génitales mâles de nos concombres des mers ne sont jamais arrivées à maturité au même moment que les glandes génitales femelles.
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Tout d’abord, quand on a la tronche d’un phallus, l’avenir ne s’annonce pas drolatique. Parce que l’ascidie a bien une gueule de sexe masculin. Et pas n’importe lequel : le plus banal, le plus flageolant, le plus flétri. Nous sommes très loin des appareils génitaux vindicatifs des stars priapiques de la pornographie. On a beau se persuader d’une certaine équité dans les processus de l’évolution, la dégaine de verge en mal d’érection de la bestiole ne pousse pas à l’enthousiasme.
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Le lecteur cherche des histoires d’amour un peu pimentées. Et faciles à lire. Alors, réduisez votre manuscrit des deux tiers et nous le sortons pour l’été.
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Le manuscrit de Destins écroulés faisait deux cents pages. Et ça a suffi pour raconter cette histoire d’amour passionnel que les lecteurs se sont arrachée. Un personnage central : un jeune Beur de Nanterre que sa passion pour une fille riche de Neuilly pousse à la rédemption. Peu de personnages secondaires inutiles. Une histoire moderne. Une écriture efficace, sans détours. Un langage actuel. Une fin positive. Il est là, le succès.
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Les années, les siècles, les ères ont passé. Les protozoaires ont prospéré, se sont croisés. À force de tentatives plus ou moins pertinentes, les premières bestioles sont apparues. Des bestioles, oui ! Car, si l’humanité aspirait à un autre destin qu’une vie végétative au gré des courants, la notion de bestiole s’avérait primordiale dans le processus de l’évolution.
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