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Citations de Philippe Grandcoing (77)


Léopoldine avait décidé de faire un plat de saison, venu tout droit de sa Hongrie natale : un goulasch. La viande abondamment assaisonnée de paprika mijotait depuis deux heures déjà sur un coin de la cuisinière à charbon.
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Sûrement un Polak, lui aussi. À part des saucisses et du chou, ça doit rien aimer, ces gens-là.
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Mais elle ne me fera pas changer d'avis : donner le droit de vote à toutes les femmes serait un danger pour la démocratie.
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Il opta pour un bourgogne, un mercurey du millésime 1905.
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Il décida de passer le temps en préparant le jarret de porc acheté le matin. Il commença à cuire la viande dans une marmite. Puis il pela et decoupa l'oignon et les carottes. Quand l'eau commença à bouillir, il la retira du feu, rinça le jarret et nettoya la marmite. Puis il la remit sur le feu. Il fît revenir oignon et carottes dans un peu de saindoux, rajouta les lentilles et la viande, sala et recouvrit d'eau le tout. Il n' y avait plus qu'à attendre trois quarts d'heure environ, en surveillant de temps en temps la cuisson.
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À midi, ce serait une tourte aux anguilles accompagnée simplement d'une salade, puisqu'il fallait parer au plus pressé. En revanche, pour le soir, il aurait davantage le temps de cuisiner. En conséquence, il avait acheté un jarret de porc qu'il comptait laisser mijoter avec des oignons, des carottes et des lentilles.
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Ils s'étaient régalés : un pâté truffé du Périgord, un clin d'oeil à leur escapade un an plus tôt dans la vallée de la Vézère, en entrée, suivi du gratin accompagné d'une salade et, pour finir, une solide portion de saint-nectaire, le tout arrosé d'un gaillac plutôt corsé.
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Toutes ces fouilles et ces découvertes archéologiques ont mis le pays en émoi. [...] Heureux celui qui a trouvé un riche filon. Il fera fortune. [...] Les musées fraçais n'ont pas d'argent et les collectionneurs étrangers ont souvent de gros moyens. [...] Ces trouvailles iront au plus offrant.
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Le 17 juin, après dix jours passés à la campagne, Salvignac se résolut à rentrer à Paris. La veille au soir, Lerouet était revenu de la capitale, affichant un air soucieux et maussade. Durant tout le repas, il se mura dans le silence, ne répondant que par monosyllabes aux questions de Madeleine et d'Hippolyte. Enfin, au dessert, il laissa exploser sa colère. Il n'en pouvait plus de travailler avec des incapables ou des corrompus. Il vomissait la guerre entre services, les coups bas et les règlements de comptes politiques. Hippolyte tenta un commentaire. Mal lui en prit. L'inspecteur bondit de sa chaise tel un diable et monta s'enfermer dans sa chambre.
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- Ce cher monsieur Salvignac. Cela faisait un bail ! Presque un an, je crois. Comment vous portez-vous ?
- Fort bien, Monsieur le président du Conseil.
- Allez, allez. Pas de protocole entre nous. Laissez tomber les titres. Je vous rappelle que nous avons passé toute une soirée ensemble au bordel. Ça crée des liens.
Salvignac rougit à l'évocation de cette nuit où il avait tellement bu qu'il ne se souvenait de rien, ce qui lui avait valu de connaître quelques jours durant les geôles de la prison de la Santé et les dédales du palais de Justice.
- Oh ! A ce propos, poursuivit Clemenceau, je crois que je ne vous ai jamais vraiment remercié.
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Hippolyte Salvignac contemplait les berges ombragées du fleuve qui défilaient sous ses yeux. En amont de Gaillon, les flots de la Seine avaient formé de vastes îles sablonneuses ceinturées d'aulnes et de saules, envahies par de hautes herbes ondulant sous la brise. Les occupants des lieux, aigrettes, canards, poules d'eau, s'envolaient à leur approche. Il se prenait à imaginer qu'il était un explorateur descendant quelque rivière au cœur d'un continent sauvage et inconnu. De temps à autre, la cheminée en briques rouges d'une usine ou le panache gris d'une péniche à vapeur le ramenait à la réalité : il canotait au cœur de la France de 1908. Et nombreux étaient ceux qui, comme lui, profitaient des agréments de l'endroit. Pêcheurs confortablement installés sur la rive ou calés au fond de leur barque, promeneurs solitaires, bandes de jeunes gens en goguette, flâneurs du dimanche et familles parties pique-niquer au bord de l'eau.
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D'aucuns pensent que notre régime conduit inexorablement à un affaissement moral de la nation, soi-disant parce que la démocratie véhiculeraient des idées incompatibles avec l'ordre, la discipline, la hiérarchie, l'esprit de sacrifice dont auraient besoin nos armées. Ce sont des imbéciles. Napoléon III avait instauré une dictature. Son armée s'est battre à plate couture en 1870 !
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Avoir découvert, soit par lui-même soit par l'entremise des révélations de Lerouet, les dessous de la politique et de la justice l'avait dégoûté de travailler pour Clemenceau et la police. À plus de quarante ans, il restait un idéaliste. Il aimait à croire que les hommes politiques n'œuvraient que pour l'intérêt général et que les forces de l'ordre respectaient la loi et le droit.
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Une charmante rousse lui avait ouvert. De petite taille, le visage constellé de taches de son, des yeux couleur d'eau de mer, les cheveux remontés en un chignon désordonné, elle portait une robe verte très ajustée qui ne laissait rien ignorer de son anatomie. Hippolyte ne put dissimuler sa surprise. Elle le gratifia d'un sourire charmeur.
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Les murs du couloir étaient ornés de gravures licencieuses, dans l'esprit libertin du XVIIIe siècle. Au prétexte de scènes mythologiques, des faunes libidineux poursuivaient de leurs ardeurs nymphes virginales et bacchantes dévergondées. Le gardien de ce temple dédié aux plaisirs le mena jusqu'à une double porte dont il poussa un des battants.
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Hippolyte Salvignac fut tiré de sa rêverie par, l'agitation des passagers de son compartiment à l'approche de Paris. Le crissement des freins, les secousses déclenchées par l'inversion de la vapeur et le bruit strident des sifflets des employés sur le quai lui confirmèrent qu'il était arrivé à destination. Après quinze jours passés en province, le retour dans la capitale fut un choc. Tout lui paraissait gris et sale, bruyant et grouillant.
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Salvignac ne put cacher son trouble. Bien évidemment, il connaissait de réputation Georges Clemenceau, journaliste et personnalité politique de premier plan. En mars de cette année 1906, il était devenu pour la première fois ministre à plus de soixante ans, avant d’être désigné il y a de ça quelques jours à peine chef du gouvernement, fonction qu’il cumulait avec le ministère de l’Intérieur. Mais il n’arrivait pas à faire le lien entre lui, un modeste antiquaire, et l’homme politique le plus en vue du moment.
– Et quand est-ce que M. le président du Conseil souhaite me voir ?
– Maintenant, bien évidemment !
– Je suppose que je n’ai pas le choix…
– Un fiacre nous attend rue Saint-Denis. Je vous laisse fermer votre musée des horreurs.
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– Vous êtes perspicace. Je ne me suis pas présenté : Jules Lerouet, inspecteur à la Sûreté.
Le policier lui tendit une carte confirmant ses dires.
Hippolyte Salvignac eut un mouvement de recul. Dans sa profession, il n’était jamais bon signe d’avoir affaire à la police. C’est pour cela qu’il s’était toujours montré prudent dans ses achats, refusant d’acquérir de belles pièces que lui proposaient à prix bradé des inconnus. Le recel était un délit, on le lui avait suffisamment répété. Il était rare qu’un antiquaire soit inculpé, sauf si l’affaire était très importante. Mais il savait que plus d’un de ses confrères était ainsi devenu un indic, sous la menace de poursuites. Bien sûr, officiellement, personne n’était au courant de rien, n’avait rien vu, rien entendu. Toutefois, les rumeurs circulaient vite et il pouvait citer plusieurs noms si on le lui demandait. Or, même s’il voulait faire honnêtement son travail, il n’avait aucune envie de devenir un auxiliaire des forces de l’ordre.
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L’inconnu désigna du doigt une statue en bois peint de facture assez grossière, sans doute du xviiie siècle où la Sainte Vierge, dans une position tout à fait artificielle, tenait dans ses bras un Christ enfant franchement disproportionné.
– Exact, mais je présume que vous n’êtes pas venu ici pour me parler d’art…
– Vous êtes perspicace. Je ne me suis pas présenté : Jules Lerouet, inspecteur à la Sûreté.
Le policier lui tendit une carte confirmant ses dires.
Hippolyte Salvignac eut un mouvement de recul. Dans sa profession, il n’était jamais bon signe d’avoir affaire à la police.
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Hippolyte Salvignac s’effaça devant son visiteur, le suivit dans son magasin et referma la porte derrière lui. L’inconnu promena son regard sur les objets qui le peuplaient. L’antiquaire aimait bien l’amoncellement, la profusion, voire un certain désordre. Il voulait que ses clients prennent le temps de chercher, de fouiller, qu’ils aient l’impression de faire par eux-mêmes une trouvaille dans cet antre aux trésors. Le visiteur s’était figé face au pan de mur où étaient accrochées des dizaines de masques africains. Il y en avait jusqu’au plafond. De toutes formes et de toutes origines : dogon, fang, mossi, bambara… Salvignac observa silencieusement son profil. Son visage reflétait la perplexité voire l’incompréhension, le sourcil gauche formant un accent circonflexe au-dessus de l’œil gris tandis que se dessinait une moue dubitative sur ses lèvres fines.
– Vous avez des acheteurs pour… ça ?
Le ton était méprisant. Ce n’était pas une véritable question, davantage un avis émis avec condescendance.
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