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Critiques de Philippe Hauret (78)
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Que dieu me pardonne

Vous l’aimez comment votre polar ? Noir et bien serré, je suppose?

Comme moi^^

Cool, donc vous aimerez le très bon polar de Philippe Hauret:

Je vous livre la recette de ce roman noir et serré...😎



Munissez-vous des ingrédients suivants :



1. Des hommes et femmes d’univers radicalement différents :



Un flic un peu désabusé : le lieutenant Franck Mattis,

Un jeune des cités, roi de la glande et des trafics à la petite semaine: Kader Arouf

Un riche héritier mystique et psychopathe Rayan Martel,

Son épouse, Rosine, une desperate housewive portée sur la bouteille et le sexe,

Mélissa, une jeune maghrébine belle comme le jour, cultivée, volontaire mais coincée dans sa cité et le fameux ascenseur social,

Dan, un flic adepte des méthodes du III Reich, partisan d’une justice expéditive et sans concession.

Une compagne en mal d’enfant, Carole.



N.B : Tous ces personnages ont un point commun : la frustration et la colère.



2. Vous les essorez bien en les sortant de leurs territoires respectifs : barre de cités pour les uns, quartiers résidentiels ultra-chic pour les autres et commissariats de police défraîchis.



3. Vous laissez Philippe Hauret les malaxer et les triturer en les mettant en présence pour X mauvaises raisons afin de ramollir leur jugement.



4. Vous les laissez mijoter 208 pages et vous comptez les morts au final.



Vous l’avez compris, tous ces personnages vont tous se télescoper pour former ce roman noir et serré.



Grâce… ou à cause de Franck Mattis....

Ce dernier croit en la réinsertion des jeunes de quartier et va imposer un deal au riche Rayan Martel. Il lui demande d’embaucher Kader pour le mettre au travail; en échange, il fermera les yeux sur ses excès de vitesse avec sa Porsche Panamera.

L’Enfer est souvent pavé de bonnes intentions et à vouloir jouer les bons samaritains, Mattis va générer les conditions des drames à venir.

La nature humaine est ainsi faite et forcément l’un des personnages va vouloir profiter et duper l’autre ou les autres.

Lequel? A vous de lire pour le savoir mais forcément cela va virer au bain de sang avec des victimes qui n’auront rien vu venir.



Mon avis :

Philippe Hauret fait partie des quelques auteurs que j’affectionne tout particulièrement.

Cynique ou sensible, peu importe, la frontière entre les deux traits est souvent mince mais cette particularité lui permet de poser une vision lucide et implacable sur la nature humaine. Tous ses personnages sont soumis à la colère, à la tentation et au pêché.

Philippe Hauret a un très bon sens de l’observation et pointe les petites lâchetés et avanies de nos congénères, toutes classe sociales confondues. Il les retranspose à merveille et la mise en présence de personnages aussi antagonistes permet d’ouvrir la boîte de pandore donnant un vrai ressort au roman. L'intrigue se met alors naturellement en place grâce aux clivages entre tous.



Que Dieu me pardonne passe tout à la moulinette : les jugements sociaux, le mépris de classe, les vieilles haines refoulées qui resurgissent dès que le vernis craque, la récupération des politiques dans les ZUP…

Vous apprécierez comme moi je l’espère, le passage relatif au petit politicard qui déboule dans la cité pour faire les photos nécessaires pour sa campagne et qui s’engouffre dans sa berline climatisée, sitôt celles-ci faites.

Le roman est court et efficace : cela m’a permis de le lire d'une traite. Une inquiétude pointe malgré tout à l'issue de cette lecture:



A quand le prochain?😃



Bref, je vous conseille mille fois de découvrir cette plume noire dont je suis devenue fan.

Pour info, Que Dieu me pardonne a reçu le Grand Prix du jury POLE ART- Plaine Haute.



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Que dieu me pardonne

Voilà, j'ai terminé Dieu me pardonne de Philippe avec la même impression qu'avec Je vis, je meurs. Des destins qui s'entrecroisent, des milieux sociaux qui se toisent et parfois se rencontrent, des personnages ni tout blancs, ni tout noirs, des réflexions très fines sur les temps actuels, une bonne intrigue mais surtout, la plume sensible de Philippe, je dirais à certains moments, féminine. Un seul bémol: que l'auteur nous fasse des bouquins plus gros. En effet, on s'attache aux personnages et on ressent un manque sitôt la dernière page tournée.

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Que dieu me pardonne

Le lieutenant Franck Mattis, qui veut toujours venir au secours de son prochain, décide d'aider Kader, un petit délinquant de cité. Pour cela, il impose à Rayan Martel, un riche rentier, qui se croit au dessus des lois, de prendre Kader, pour faire des petits boulots sur sa propriété pendant un mois. Il espère ainsi que Kader prendra goût au travail et sortira de la spirale de la délinquance.

Sauf que Rayan Martel et tout sauf sain d'esprit et la vie de Kader va prendre une bien mauvaise tournure à cause de ce travail imposé.



Dans ce roman les univers s'opposent : d'un côté des jeunes d'une cité, désœuvrés, désabusés et qui trempent dans le petite délinquance. D'un autre Rayan Martel, qui est tellement riche qu'il s'ennuie également parce qu'il a tout ce qu'il veut. Au milieu le policier Franck Mattis, qui croit en la rédemption, et qui veut que tout le monde est une chance de s'en sortir. Il doit aussi gérer sa compagne qui veut un enfant à tout prix, et un équipier raciste et extrémiste.

On se rend compte que Franck malgré ses bonnes intentions va être à l'origine de toute l'intrigue du roman, c'est à cause de sa décision que la situation pourtant simple bascule complètement.

Tous les personnages de ce roman vacillent entre colère, frustration et désillusion.



L'auteur mène une intrigue brillante, qui a beaucoup de rebondissements. Il exploite la personnalité de ses personnages en les rendant particulièrement odieux ou touchants.

Le roman, assez court se lit très rapidement.



Je ne peux que le recommande
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Que dieu me pardonne

Je découvre Philippe Hauret avec ce livre, car j'ai loupé la sortie du précédent " je vis je meurs" mais je vais me rattraper car " Que dieu me pardonne" fut vraiment un gros coup de coeur que j'ai littéralement dévoré.



Les chapitres courts permettent de se plonger très vite dans ce roman noir, où la psychologie des personnages est extrêmement bien travaillée. Au travers de l'histoire, s'affrontent le monde des banlieues avec le chomage et l'errance des jeunes et celui de ceux friqués qui se croient invicibles et tout permis.
Lien : http://pausepolars.canalblog..
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Que dieu me pardonne

Franck Mattis est un inspecteur en banlieue : petits trafics et vols sont son lot quotidien. Mais, contrairement à son équipier, il pense que ces gosses des cités, même s'ils prennent un mauvais chemin, ils peuvent encore être guider pour aller vers une vie normale.



C'est pouquoi il décide de prendre le jeune Kader sous son aile. Il lui présente Rayan Martel, un bourgeois qui cherche de temps à autre à s'encanailler, surement pour pimenter son quotidien. Peut être qu'ensemble ils pourront trouver un sens à leur vie.



Mais ce que Franck Mattis ne savait pas c'est que le loup dans la bergerie n'était pas celui qu'il croyait.



Il n'est pas toujours facile de sortir du carcan de la cité et ce même si on présente bien et que l'on a été à l'école. C'est le cas de Mélissa qui a toutes les peines du monde à trouver un emploi fixe malgré des études et une bonne éducation. Alors pourquoi ne pas faire comme Kader et prendre ce qu'il ne pourra sans doute jamais s'offrir ?



L'écriture de Philippe Hauret est directe et sans fioritures, montrant le mal être des habitants des cités souffrant des préjugés mais aussi que tout espoir n'est pas perdu si on veut vraiment faire prendre un sens nouveau à sa vie.



Je lirais volontiers "Je vis je meurs", autre roman où apparait le personnage de Franck Mattis qui semble être un personnage à la psyché complexe avec un passé lourd.



Que Dieu me pardonne est une découverte livresque comme je les aime.

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Que dieu me pardonne

Je remercie en premier lieu Babelio ainsi que les Editions Jigal pour cet exemplaire de Que dieu me pardonne.

Un jeune des cités désœuvré, un rentier fortuné parti en vrille, son épouse alcoolique et dépressive, une jeune fille diplômée mais sans emploi et le policier vieillissant et désabusé au milieu… Alors que ce dernier tente de sortir le premier de l’ornière tout en réfrénant le second pour qu’il reste dans les clous, la mort étrange de la troisième va finalement le mener dans une enquête compliquée surtout quand vient s’y rajouter la disparition de la quatrième…

L’intrigue se met lentement en place avec une présentation des personnages qui se fait juste avant le « drame » qui noue définitivement leur destin. La trame est aussi classique qu’implacable et on y retrouve les figures habituelles dans tous les polars : l’amant, la maîtresse, le taré, l’extrémiste intolérant, l’innocent qui n’a rien d’un ange, l’épouse fortunée et délaissée, la bimbo trop intelligente pour son propre bien…

Les chapitres en eux-mêmes sont courts, efficaces, passant d’une scène à l’autre comme au cinéma, marquant des instantanés qui font progresser l’action d’un personnage à l’autre, comme si ces derniers se renvoyaient la balle. Le style est direct, sans trop de fioritures, avec des détails ancrant le tout dans une réalité quotidienne qui pourrait être celle de toute cité et banlieue, s’adaptant au milieu social des héros, tantôt recherché, tantôt courant et parfois même tirant sur l’argot… Il n’est pas question de tromper le lecteur sur ce qu’il lit et sur ce qui l’attend. Ainsi on y retrouve toutes les ficelles du genre dans une partition bien réglée, sans aucune fausse note.

Il s’agit donc d’une lecture-plaisir, légère, rapide et aisée qui permet de se changer les idées pour quelques pages et plairont sans aucun doute aux passionnés du genre.
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Que dieu me pardonne

Ne vous laissez pas influencer par la couverture de ce roman . "Que Dieu me pardonne " n'est en aucun cas un livre sur l'occultisme , l'ésotérisme ou sur les rites sataniques .

C'est plutôt un conte moderne sur la relation flics - voyous mais avec un petit détail qui a son importance : l'un des flics est un type règlo qui a bon coeur , l'autre est un raciste pur jus ; parmi les voyous l'un est un jeune délinquant maghrébin qui habite un HLM l'autre un riche criminel qui cherche à obtenir la miséricorde divine pour tenter d'expier ses sanglants pêchés . Mais ces quatre protagonistes partagent le même désarroi , comme quatre brebis égarées qui cherchent à donner un sens à leur vie , pour le meilleur et pour le pire .

Philippe Hauret réussit un très bon roman noir et percutant qui nous parle et nous offre une belle leçon , une leçon de vigilance envers ceux qui ont vite fait de travestir la verité pour la transformer à leur avantage ou de juger un peu rapidement ceux qui sont différents , que ce soit à cause de leur couleur de peau ou leur position dans l'èchelle sociale.

Merci aux Editions Jigal et à Babelio pour cet envoi.

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Que dieu me pardonne

des personnages au top des flics sympas ou racistes des bourgeois dérangés des habitants de banlieue avec diplôme mais pas de boulot des jeunes délinquants

Tout ces personnages sont amenés par Philippe Hauret dans un trhiller rapide et haletant

j'adore

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Que dieu me pardonne

Belle découverte que ce polar court et nerveux, caractéristique des romans publiés chez Jigal. Un flic quelque peu désabusé, un autre flic carrément facho, un psychopathe chrétien, un petit voyou qui a un bon fond, une petite beurette qui perd la tête devant un étalage de luxe et une doctoresse amatrice de chair masculine. Voici quelques personnages que vous retrouverez en lisant le roman.
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Que dieu me pardonne

Ca n'engage que moi : J'aime beaucoup les romans de l'auteur. Je trouve sa façon de raconter les histoires uniques. Entre humour, amour, violences, meurtres, désolation et bienveillance, il trouve toujours une forme d'optimisme à ses récits. Et celui-ci ne déroge pas.

Alors, certes, les thèmes abordés sont récurrents - violence, psychopathie, mensonges - mais sous la plume de Philippe HAURET c'est différent.... je reste fan inconditionnelle.

Je vous conseille vivement de vous lancer dans la lecture des livres de cet auteur, vous ne serez pas déçu.

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Que dieu me pardonne

Je remercie les Editions JIGAL et Babelio pour cette jolie découverte. Je ne connaissais pas du tout l'auteur mais le résumé était très alléchant.

Les personnages de ce polar sont assez cliché, on a le Duo de flics et les voyous. Un des flics est facho à mort, violent. Pour les voyous on joue les contrastes, on a Kader qui vit dans une cité, famille monoparentale, et Rayan, riche orphelin qui ne vit pas trop loin dans une villa cossue. Ah oui j'allais oublier Melissa, la jolie jeune fille qui fait rêver Kader depuis qu'il est tout petit.

Tout ce beau monde va finir par se croiser et se confronter. Il y aura des coups et un meurtre. Il y aura de la prison mais aussi des sentiments.

On ne s'ennuie pas une seconde, tout est bien ficelé, tous les personnages sont intéressants. Et puis il y a une sorte de morale, en lien direct avec la société actuelle et les différences, les préjugés.

Une excellente lecture, de très bons ingrédients et une recette efficace !
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Que dieu me pardonne

Un polar social remarquable. Que dire ! L'auteur prend deux personnages : un de la banlieue et un des beaux quartiers et va les confronter avec Mattis en arbitre. J'ai adoré les personnages et surtout leur évolution. Kader démarre en petite frappe, mais l'on se prend rapidement de sympathie avec ses aspirations à changer profondément. Quant à Rayan, le bourgeois fortuné tiraillé par sa part de ténèbres, il est très réussi. La galerie de personnage secondaire est également très réussie avec Mélissa en tête. Quant à l'intrigue elle est solide, bien construite et avec un style simple. Un auteur que je découvre mais que je vais désormais suivre.
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Que dieu me pardonne

De son dernier roman, nonobstant la fameuse phrase culte sur les enquêtes policières, je disais que « J’aurais aimé qu’il se lâche un peu plus, mais, encore une fois, c’est son premier roman. Et puis récupérer un vers de Louise Labé pour en faire une histoire, c’est bien. Arriver à tirer le portrait de ces existences perdues, pour te les rendre presque sympathiques, c’est bien aussi.

Comme tu vois, pas de twist hallucinant, pas de vocabulaire dictionnariant, juste tu lis et tu te fais plaize. »

Ben voilà. Il s’est lâché. Et pour me faire plaisir, pas vraiment d’enquête dans ce roman, juste des vies qui se téléscopent, qui se fracassent même, et qui te ramènent à celles que tu as sans doute croisées autour de toi. La dernière fois que t’as traversé la cité pas loin de chez toi, ou simplement celle où tu vis. Cette cité où d’autres vies se superposent, où des gens vivent ou survivent parfois.

On en revient à cette Série Noire (je mets des majuscules, t’as vu) qui m’a fait découvrir le roman du même nom. Pas celle de maintenant, dans laquelle tu trouves de tout, et souvent du n’importe quoi (je précise pas, tu vois ce que je veux dire), mais celle d’avant, quand tu pouvais tourner les pages d’un bouquin, te faire plaisir pendant quelques heures, et ne jamais regretter les francs que t’avais mis dedans (Ben ouais, c’était des francs…).

Bon, comme d’habitude, je cause, je cause, et j’ai encore rien raconté du bouquin.

Dedans, il y a Mattis, un flic qu’on a déjà rencontré dans « Je vis je meurs ». Il est sympa Mattis. Il veut faire le bien autour de lui, un peu comme Jésus, mais en moins connu.

Kader, un mec qui habite dans une cité, et qui est amoureux de Melissa.

Melissa, qui est sans doute amoureuse de Kader, mais qui sait aussi qu’il ne va pas pouvoir lui offrir la vie qu’elle espère, avec des iPhones et des grosses bagnoles…

Alors il y a Ryan. Lui, il peut. Il a de la thune, des grosses cylindrées, une belle villa avec une piscine, et tout ce que souhaitent les princesses qui attendent le fameux Charmant… Sauf qu’il cache des trucs, Ryan. Des trucs louches.

Mattis décide de faire embaucher Kader par Ryan, et c’est là que ça dérape. Je te raconte pas, tu verras.

Il y a Dan, aussi. Dan, c’est le flic que t’aimeras pas. Le level numéro 10 du facho de compétition. Il est raciste, violent, et tout ce qui fait que parfois, les flics, on peut les détester. Philippe Hauret, il a parfaitement réussi à fabriquer ce type et c’est pas forcément évident de créer un personnage haïssable.

C’est pas vraiment un thriller, et c’est pas vraiment un policier, ce roman. C’est un bouquin dont tu vas tourner les pages pour avoir la suite de l’histoire. Et finalement c’est ce que je demande parfois aux romans sur lesquels je tombe. Pas de dico à portée de main, pas de lentes élucubrations sans intérêt comme celles que tu trouves chez certains auteurs. Il te raconte une histoire, une histoire d’aujourd’hui, une histoire qui pourrait se produire à deux bornes de chez toi, voire sur le palier juste à côté du tien.

Le style est sympa, le premier chapitre te met dans l’ambiance en deux pages, et finalement, tu te laisses entrainer jusqu’au bout des 200 qui restent sans aucun ennui, et ça, c’est bien.

Avoir osé planter une dimension quasiment mystique dans la tête d’un des principaux personnages, c’est pareil. C’était pas gagné, et pourtant ça passe tout seul, comme une évidence.

Ce qui n’était pas évident non plus, c’était de nous faire comprendre Kader, ce petit délinquant sans grand intérêt au départ. Nous le faire presque aimer, parfois, dans ses galères, lui souhaiter que ça marche pour lui, que Melissa finisse par l’aimer d’amour et qu’elle oublie la vie de princesse…

Alors, c’est juste une histoire ?

Non. Dans ce bouquin, il y a aussi toutes ces questions que se pose la société d’aujourd’hui. Le fait que souvent, quand tu vis au milieu du béton, tu risques d’avoir du mal à t’en sortir. C’est un lieu commun ? Tu crois vraiment ?

Va te balader au milieu des immeubles de la cité. Jette un œil sur l’avenir qu’on leur donne à espérer à ces mômes que tu vas croiser. Ceux qui vont te regarder avec parfois une ironie qui va te mettre mal à l’aise. Ceux qui voient leurs potes rouler en Cayenne et qui sont sûrs que le seul moyen d’y arriver c’est de rester à côté de la société « qui ne veut pas d’eux » …

Dis-moi que tu n’as jamais lancé un regard d’envie à ces gens qui gagnent en une demi-heure plus que toi en un mois…

Il parle de ça aussi, Philippe.

De ces idéaux que tu as rêvés, fracassés par la vie, et qui souvent, ne t’ont pas laissé le choix. Parce que pour t’en sortir, il faut faire un pas de côté. Juste un pas…

J’ai bien aimé, et j’ai passé un vrai bon moment.

C’est le but, non ?
Lien : http://leslivresdelie.org
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Que dieu me pardonne

Une histoire de rédemption, pourquoi pas si l’on s’en tient au titre. Au départ, c’est très manichéen, avec un duo de flics que tout oppose (Good cop / Bad cop), des riches et des pauvres, de belles villas et une cité, des bons et des moins bons… Tout ce petit monde se côtoie et se supporte tant bien que mal avant de s’affronter. Les méchants et les innocents en feront les frais et seuls survivront ceux dont les capacités d’adaptation étaient les plus fortes. Ce n’est pas mal fait et cela se lit jusqu’à la fin, mais c’est malheureusement un peu facile et téléphoné. Pour ma part, je ne suis pas vraiment parvenu à entrer ni dans l’intrigue ni dans les personnages, très stéréotypés. La quatrième de couverture fait référence à Daeninckx, Manchette et Thomson… n’exagérons rien !
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Que dieu me pardonne

L’écurie, on la connaît, les éditions Jigal, du polar rien que du polar. Philippe Hauret, on le connaît aussi avec son premier roman Je vis, je meurs. On s’était d’ailleurs noté avec les trois petits points qui sont fait pour A suivre… Ce n’est pas le à suivre de au suivant, on passe à autre chose non c’est le à suivre de à repérer la sortie du prochain. Il est là.



Si l’on adopte un ton alerte c’est essentiellement pour éviter de trop assombrir notre propos. Pour tout vous dire on a dû faire fausse route. Comment est-ce arrivé ? Une intersection ratée dans cette banlieue entre la cité et le quartier résidentiel. Est-ce le manichéisme introduit par l’auteur qui a détraqué notre intêret pour cette histoire ? Pourtant les récits contrastés mettant en opposition le nanti au pauvre, le gentil flic à son collègue patibulaire sont légion. Sont-ce les réactions et les actes surprenants de certains personnages qui font perdre sa crédibilité au récit ? Pourtant l’auteur semble baigner dans un univers qu’il affectionne et dont il a les clés. Alors ? Un court résumé s’impose : le flic Mattis est de ceux - au contraire de Dan - qui préfère la prévention à la repression. Ainsi il propose à Kader de bosser chez Rayan - une façon pour les deux de racheter leurs écarts. Vont entrer en scène la belle Melissa et Dan le facho. Quand l’épouse de Rayan est retrouvée morte dans sa piscine rien ne va plus.



Bien sûr nous avons apprécié l’aspect sociétal, le rejet des préjugés - le mauvais gars est-il vraiment celui que l’on pense ?-, la magnanimité de l’un, le désir de trouver sa voie, de se faire une place des autres, autant de fils que l’auteur démèle aisément avec son style direct et tendu. Sans être préparés on est prêt à accepter la posture de Kader qui du statut de kaïra passe à celui de victime quasi exemplaire. Oui Kader est un personnage intéressant - on ne dira pas attachant - tout comme l’est Mattis qui tisse des liens tout à fait inédits avec ses clients. Mais que dire de Mélissa, la douce rêveuse qui cherche plus la fuite par tous les moyens possibles que l’affection dont elle manque. Dans le rayon des êtres épouvantables nous avons Rayan et Dan. Psychopathe mystique, le premier puise sa folie dans un passé douloureux, l’autre se satisfait de sa xénophobie débordante. C’est dans les interactions entre certains personnages que nous avons remarqué des interférences ainsi que dans certaines situations incongrues - un problème de connexion. A ce stade de notre chronique nous conseillons au lecteur qui souhaite éviter le spoil d’en rester là. Pour les autres, c’est un peu plus bas*.



Alors que ce roman semble avoir enthousiasmé de nombreux lecteurs, chroniqueurs, nous ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain mais émettons des réserves sur certains éléments (ce ne sont pas que des détails) de cette fiction noire. Peut-être n’avons-nous pas su nous laisser porter par son rythme et son ambiance qui, avouons-le, est l’un de ses points forts mais qui auraient peut-être engourdis notre attention. Ceci explique-t-il cela ? Lorsqu’une lecture est interrompue par des questionnements intempestifs, il est fort à parier que le ressenti final ne soit pas franchement positif. Désormais nous invoquons le ciel pour qu’il ne nous tombe pas sur la tête puisque Dieu est de la partie. Dans Que Dieu me pardonne nous retrouvons Mattis le flic désenchanté de Je vis je meurs. Cette fois-ci nous n’avons pas pu le suivre et, entre la barre d’immeuble et la villa de luxe, avons fini dans une impasse. Fatale. Nous vous souhaitons de trouver la bonne voie…



Mention : Le titre choisi était-il prémonitoire ?

*Penny est mon assistante et amie. Elle intervient en introduction de mes chroniques.



« Que Dieu me pardonne », Philippe Hauret, éditions Jigal, parution : mai 2017, 208 pages.



* Il nous est très difficile d’accepter que Mélissa sombre dans les bras de Rayan après les événements précédents. Tout comme nous avons du mal à admettre que cette jeune fille qui rêve de fuir l’univers qui l’entoure se laisse attirer par Kader le délinquant - même s’il montre son désir de changement. Il est vrai que nous ne nous chauffons pas du même bois.

De plus, comment peut-on accepter que Rayan organise un raout d’enfer dans son parc en invitant ses amis - et que ceux-ci y participent - alors que son épouse vient de mourir.

Peu d’enquête, le récit s’intéresse aux personnages. Mais il y a une morte, on l’oublie presque.

Dan représente l’anti Mattis… et c’est tout. Qu’apporte-t-il de plus ? Ici le dualisme nous a semblé trop lourd, superflu.

Par contre Mattis et Kader, les personnages centraux, assument un rôle irréprochable du début à la fin du récit. C’est sur eux que repose l’équilibre du roman.
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Que dieu me pardonne

Retour de Franck Mattis après Je vis je meurs, en meilleure forme. Un bon flic, sympa qui tente de faire son boulot au mieux, en respectant collègues et usagers, même les gens qu'il interroge. Toujours en questionnement sur sa vie privée, sa compagne Carole voulant un enfant, lui hésitant.



Philippe Hauret écrit un polar atypique, puisqu'il n'y a pas vraiment d'enquête, juste des gens qui vivent les uns à côté des autres, se croisent. Ils auraient pu se contenter de cela s'il n'y avait eu un petit coup de pouce du destin qui va les faire se fréquenter pour diverses raisons, pas toujours les bonnes. Un roman noir pas que noir. Il y a en lui des parcelles d'espoir, de l'optimisme, même si parfois icelui peut-être mis à mal. Des personnages crédibles, assez réalistes dans une histoire qui peut le paraître moins mais qui pour autant est très bien de bout en bout. Le flic facho est par exemple un type de personnage qu'on ne trouve pas beaucoup dans le polar alors que l'on sait que beaucoup de policiers votent FN : "Il ne pouvait plus supporter la xénophobie qui contaminait petit à petit les rangs de la police. [...] Les conditions de travail se durcissaient, la délinquance explosait, et la paie ne suivait pas. Ce qui rendait ses collègues toujours plus désabusés et nerveux." (p.27).



Philippe Hauret, sans être angélique, se place dans la position de l'écrivain défenseur des faibles, ses "méchants" sont les nantis, les riches et arrogants qui croient que tout s'obtient avec le pouvoir et l'argent, ses héros sympas sont les petits. Par exemple, lorsque Franck arrête un jeune Rom cambrioleur : "Trimballé depuis l'enfance d'un camp de fortune boueux à un autre, des planches en guise de murs, avec pour seul chauffage un poêle bricolé qui diminuait votre espérance de vie à chaque respiration. Un matelas humide, la saleté, les rats parfois, souvent même. La manche à la place de l'école, mais toujours sans un rond, tellement les sommes ramassées se révèlent dérisoires. Et les années passent, l'enfant grandit, sevré de tout, la tête vide de culture, d'éducation, d'hygiène et d'estime de soi-même." (p.25) C'est sans doute ce parti pris qui donne le ton positif au bouquin, on sent que dans les mots du romancier, il y a de l'espoir pour peu que l'on regarde le monde différemment, non plus comme on veut bien nous le montrer, mais avec nos yeux à nous, dépollués.



Une lecture qui fait du bien, même si tout n'est pas rose, un point de vue original dans une histoire qui ne l'est pas moins.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Que dieu me pardonne

Je devais lire Je vis je meurs mais j'ai tardé. Je vais y remédier rapidement car Que Dieu me pardonne est une très belle découverte et j'ai hâte de retrouver la plume de Philippe Hauret. Voici un polar atypique, un roman noir qui change des polars habituels que l'on peut lire.



L'auteur reprend le personnage de son polar Je vis je meurs, Franck Mattis. Flic intègre qui ne supporte plus les débordements de son collègue Dan. Ce dernier est un facho et ne se gêne pas pour faire régner sa propre loi.

Franck rencontre Kader, un jeune d'une vingtaine d'année, qui file un mauvais coton. Il aimerait que ce jeune puisse s'en sortir et arrête ses conneries. Mais Kader n'a pas une vie facile. Il vit dans une cité, il a été déscolarisé de bonne heure et a cédé à la facilité de l'argent facile et des petits délits.

D'un autre côté nous avons Rayan, qui se fait arrêter régulièrement par Mattis à bord de sa Porsche pour excès de vitesse. Rayan est aux antipodes de Kader. Il est un riche rentier qui ne sait plus quoi faire de ses millions et délaisse sa femme devenue alcoolique à force de supporter les frasques de son mari.



Mattis décide d'aider les deux hommes à sa façon en les mettant en relation. Il demande à Rayan d'embaucher Kader pendant un mois pour lui éviter un retrait de permis. Il pense qu'en faisant cela il va aider les deux hommes. Puis nous avons Melissa, l'amie de Kader, jeune femme qui voudrait sortir de la cité mais qui galère à trouver du travail malgré ses diplômes.



Tous ces personnages n'auraient pas dû se rencontrer mais la vie les a mené sur le même chemin. Tout ne va pas se passer comme prévu et un incident va remettre Kader en prison. Mélissa et Mattis vont tout faire pour essayer de prouver son innocence.



Un roman noir très réaliste, avec des personnages tantôt attachants tantôt détestables. Il n'y a pas de longueurs tout est bien dosé, pas de détails superflus. Les différents personnages ont tous leurs problèmes personnels. Des problèmes que n'importe qui pourraient rencontrer.

Ici l'auteur démontre qu'il ne faut pas juger trop vite une personne sur son niveau social ou sur sa couleur de peau. Il réussit à nous faire aimer des personnages qu'on aurait pas forcément aimé dans la vraie vie.



Ce polar a été une très bonne lecture. Un livre qui se lit rapidement et dont on est triste de refermer la dernière page.
Lien : http://livresaddictblog.blog..
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Que dieu me pardonne

Une bonne découverte que cet auteur! A tout moments, dans le récit, on sent pointer une touche d'humour, parfois noir, légèrement grinçant, parfois juste moqueur. De la tendresse aussi, avec Mattis, un des protagonistes, un flic qui aimerait aider certains petits délinquants de la cité, ceux qui vivent de petites rapines, pas des gangsters, non, des jeunes paumés...

Par contre Rayan Martel, fils de riches, qui affiche ouvertement son argent - et son mépris -, lui, le flic l'a dans le collimateur... et pas que pour des excès de vitesse. La rencontre de Rayan avec Kader, un des jeunes que Mattis aimerait voir réussir à se sortir de ce milieu qui ne lui promet qu'un avenir fait d'allers et retours en prison, est assez inattendue mais organisée par Mattis, l'homme blasé qu'est Rayan ne peut refuser... De là vont s'enchaîner d'autres rencontres tout aussi inattendues, des mondes qui ne se croisent jamais vont se côtoyer, mais pas pour le bonheur de tout ce petit monde!
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