Citations de Pierre Corneille (1037)
Il est bon qu'un mari nous cache quelque chose, Qu'il soit quelquefois libre et ne s'abaisse pas
A nous rendre toujours compte de tous ses pas.
Horace, ne crois pas que le peuple stupide
Soit le maître absolu d'un renom bien solide :
Sa voix tumultueuse assez souvent fait bruit ;
Mais un moment l'élève, un moment le détruit ;
Et ce qu'il contribue à notre renommée
Toujours en moins de rien se dissipe en fumée.
Au âmes bien nées
La valeur n'attend point le nombre des années.
En matière d'amour, rien n'oblige à tenir ;
Et les meilleurs amis, lorsque son feu les presse,
Font bientôt vanité d'oublier leur promesse.
(Mélite)
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Si l’amour vit d’espoir, il meurt avec lui.
L’amour est un tyran qui n’épargne personne.
DON RODRIGUE
Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort,
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.
CHIMENE
On aigrit ma douleur en l'élevant si haut
Je vois ce que je pers quand je vois ce qu'il vaut.
LE COMTE
Et l'on peut me réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur.
ELVIRE
Il vous prive d'un père, et vous l'aimez encore !
CHIMENE
C'est peu de dire aimer, Elvire, je l'adore
LE COMTE
Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire :
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
« À qui sait bien aimer, il n’est rien d’impossible » .
Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes : ils peuvent se tromper comme les autres hommes.
Quels attraits penses-tu qu'ait pour nous la couronne,
S'il faut qu'un crime égal par ta main nous la donne.
Considérer sa perte avec compassion,
Ce n'est pas aspirer à sa possession.
Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Si l'amour vit d'espoir, il périt avec lui.
La valeur n'attend point le nombre des années.
Qu’est ceci, Fabian, quel nouveau coup de foudre
Tombe sur mon bonheur, et le réduit en poudre ?
Plus je l’estime près, plus il est éloigné,
Je trouve tout perdu, quand je crois tout gagné,
Et toujours la Fortune à me nuire obstinée
Tranche mon espérance, aussitôt qu’elle est née.