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Critiques de Pierre-Henry Gomont (289)
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La Fuite du cerveau

Que c'est drôle ! Quelle originalité ! Pierre-Henry Gomont s'en donne à coeur joie dans ce roman graphique de grande qualité publié chez Dargaud et qui m'a régalé grâce à Babelio (Masse critique).

La fuite du cerveau ne concerne pas n'importe qui mais l'immense Albert Einstein qui avait refusé de léguer son corps à la science. Hélas, un médecin peu scrupuleux a réussi à voler son cerveau pour tenter d'y découvrir le secret de son génie, tout de suite après son décès, le 18 avril 1955 !

À partir de là, Pierre-Henry Gomont donne la pleine mesure de son talent. Il se déchaîne, rivalise d'imagination, me menant de rebondissement en surprise, mêlant le FBI et la médecine psychiatrique ainsi que la meute des paparazzi à la recherche du scoop.

Les trois personnages principaux sont Thomas Stolz, anatomopathologiste, Marianne Ruby, neurologue, plus un Albert Einstein extraordinaire. Dans cet hôpital de Princeton où ce dernier vient de mourir, Stolz est chargé de l'autopsie mais va bien au-delà de la tâche assignée car il veut découvrir le secret de ce continent inconnu, le cerveau, pour trouver une explication au génie.

Si Marianne est très consciencieuse et très craquante - Thomas n'est pas insensible à ses charmes – c'est le personnage d'Albert le plus réussi avec le haut de son crâne découpé. Stolz et lui font équipe, se confient l'un à l'autre, et leurs aventures sont à la fois drôles et pathétiques. Ils s'échappent, se perdent, se retrouvent car l'auteur a eu l'idée magistrale de redonner vie au savant tentant de sauver son cerveau de la rapacité du monde dit scientifique.

Le dessin est vif, coloré, plein de surprises, très varié, d'une expressivité extraordinaire. Les bulles se bousculent parfois, se superposent et Pierre-Henry Gomont rajoute souvent du texte avec des réflexions d'une justesse incroyable. Tout est écrit à la main et j'ai eu parfois un peu de mal à déchiffrer. Mais les images sont tellement riches que j'admire le travail réalisé. Cela frise souvent le délire même si la réalité rattrape souvent Thomas, Albert et Marianne.

Jamais je n'avais lu une bande dessinée, un roman graphique d'une telle densité, un bel hommage à Albert Einstein qui déplore d'ailleurs que ses découvertes aient débouché sur la bombe atomique.

J'ajoute enfin que j'ai bien apprécié ces citations, comme des têtes de chapitres. Elles sont signées Albert Camus, Cervantès, Sophocle, Molière, Spinoza, Sénèque, Albert Cohen, George Orwell et René Char. Excusez du peu !


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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La Fuite du cerveau

Un grand merci à Babelio et aux éditions Dargaud...



18 avril 1955, Albert Einstein vient de mourir dans la nuit. Le directeur de l'hôpital de Princeton est dans tous ses états. Il court, il court dans les dédales de l'hôpital à la recherche du docteur Thomas Stolz, pathologiste de profession, dont il n'attend rien moins que le rapport d'autopsie. Étrangement, ce dernier compte fleurette à la belle Marianne, la neurologue. Les instructions laissées par le professeur étant connues, à savoir son corps incinéré et ses cendres dispersées dans un endroit tenu secret, Thomas n'a qu'à ouvrir, conclure puis refermer. Dans la plus grande discrétion... Sauf que le pathologiste a soudainement une idée (de génie ?). Réclamant à son assistante de le laisser seul, devant ce corps étendu sur la table d'autopsie, il subtilise le cerveau d'Einstein afin de l'étudier. Sauf qu'une fois rentré chez lui, le cerveau dans un bocal, bien au frais, c'est Albert lui-même qui apparaît, étêté ! Et s'il souhaite participer aux recherches de Thomas (après tout, c'est bien de son crâne dont il s'agit !), ils ne sont apparemment pas les seuls à s'y intéresser...



Mais pourquoi diable Albert Einstein, Prix Nobel de physique 1921, était-il si intelligent ? Pour essayer d'éclairer un tant soit peu sa lanterne, Thomas Stoltz Harvey, le médecin qui pratiqua son autopsie, décide, outrepassant les dernières volontés du défunt, de voler son cerveau afin de l'étudier. Après l'approbation rétroactive du fils dudit professeur, il aura fallu plus de 30 ans à Stoltz Harvey pour trouver un homme capable de l'analyser, ce dernier n'ayant évidemment pas les compétences requises. Trente ans pour finalement aboutir à des résultats peu convaincants ! J'en connais un qui a dû se retourner des centaines de fois dans sa tombe ! À défaut de le faire, Pierre-Henri Gomont, lui, redonne vie au physicien qui souhaite être aux premières loges de cette étude (après tout, il s'agit de sa matière grise !). À partir de là, les deux hommes, épaulés par Marianne, vont vivre des aventures aussi incroyables que rocambolesques, ce cerveau étant évidemment l'objet de bien des convoitises. L'auteur laisse libre cours à son imagination débordante et son humour pour nous offrir un album truculent, échevelé et campé par des personnages hauts en couleurs (rien qu'Albert en chapka vaut le détour !). Un road-movie à travers les États-Unis mené tambour battant et servi par un dessin vif, expressif et coloré et une mise en page dynamique...

Une histoire à se faire des nœuds au cerveau !
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Slava, tome 1 : Après la chute

Cette bande dessinée illustre plutôt bien les errements du système économique russe après la chute du communisme. Elle démarre très fort en campant trois personnages : Slava qui donne son nom au titre, Dimitri le pilleur des richesses communistes à l'abandon et Nina, jeune femme soucieuse de préserver les gens de sa vallée menacés économiquement par la fermeture de l'usine qui les faisait vivre.



Dommage que l'histoire s'enlise trop vite dans des longueurs que j'ai trouvées assez vite lassantes et qu'elle ne débouche pas vraiment sur un dénouement, mais il ya un deuxième tome qui va probablement clarifier les choses.



Le dessin est assez séduisant avec de belles couleurs, surtout pour les scènes dans la nature, les expressions des protagonistes traduisent très bien leurs sentiments, exprimés ou tus.



L'humour est au rendez-vous avec quelques bonnes répliques, lucides sur la situation de la Russie immédiatement après la chute du communisme, l'ensemble reste acceptable même si les premières pages laissent espérer mieux.
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Slava, tome 1 : Après la chute

Club N°49 : BD sélectionnée

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Un premier opus où l'on rencontre quatre personnages hauts en couleurs dans la Russie post-soviétique.



Volodia, un escroc notoire qui a trop bien compris les nouveaux ressorts de l'économie de marché et cherche à s'enrichir sans scrupules.



Un peintre déchu (un peu perdu).



Nina et son père qui s'accroche aux restes d'une vieille mine isolée au milieu de nulle part.



Des personnages attachants dans une Russie enneigée !



Julien

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Récit tragicomique d'un duo improbable sur l'après Eltsine.



Dans cette déliquescence de l'URSS, des escrocs vont dépecer cet empire et pour beaucoup devenir milliardaires sur le dos du peuple russe.



Malgré le côté un peu farce, cette BD équivaut à un bon reportage sur cette époque.



Franck

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Quelle facilité dans le dessin !!!



Une case peut être un dessin animé à elle seule.



Aaricia

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La Russie après l'effondrement du bloc de l'est...



Tout s'achète et tout se vend pour un duo de pieds nickelés improbable !



Une histoire tragi-comique réjouissante !



Isabelle

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La Russie d'après Eltsine, son lot de losers qui tentent de tirer partie de la situation.



J'attends la suite !



Xel

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Slava, tome 1 : Après la chute

Une BD qui se passe en Russie post soviétique, à l’époque d’Eltsine, c’est suffisamment rare pour ne pas me tenter.

Alors, qu’en est-il après 96 planches ?

Le travail de l’auteur est encore une fois de très bonne qualité. Pierre-Henry Gromont à l’art de raconter une histoire et de développer ses personnages en nuances de gris qui apporte crédibilité et réalisme. L’histoire façon road trip de ces escrocs qui veulent profiter de la déliquescence de la Russie dans les années 1990 est dense, nerveuse et presque toujours surprenante. Il faut oublier les codes narratifs classiques, l’auteur nous prenant souvent à contre-pied. Le scénario est plus guidé par les personnages que par une véritable intrigue, mais c’est justement ce qui le rend frais et spontané.

Le personnage de Slava est le plus intéressant car les différentes briques de sa personnalités s’entrechoquent souvent de façon contradictoire devant le monolithisme de son copain Lavrine, par exemple, un profiteur total, mafieux à la petite semaine. On aperçoit aussi aux détours des nombreuses péripéties de notre duo, qui devient vite un quatuor improbable (avec un Volodia souvent très drôle), l’état de délabrement des industries soviétiques et le rôle croissant et inquiétant de la mafia russe.

Le tout avec un détachement et un humour toujours présents.

Les dessins de Pierre-Henry Gromont sont particuliers. Il faut s’immerger à l’intérieur, les accepter pour profiter du roman graphique. C’est sur que ce n’est pas la ligne claire mais l’ambiance russe est pour le coup excellemment rendue. Ce côté désabusée et détaché de l’existence, cet humour souvent à froid, et ce verre de vodka indispensable pour faire passer le tout.

Une belle réussite qui semble n’être qu’un premier tome. Vivement la suite !
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Pereira prétend (BD)

Bon catholique, Doutor Pereira est journaliste et travaille à la rubrique culture du Lisboa. Un jour, dans le tramway, il tombe, dans un journal ouvert, sur un article d'un certain Francesco Monteiro Rossi. Un article parlant de la mort. Finissant son trajet à pied, il voit, au loin, plusieurs policiers s'en prendre à un homme. Il ne réagit pourtant pas et continue son chemin. Alors qu'il travaille sur une traduction d'un texte De Balzac, il se décide à appeler Rossi et l'informe qu'il aimerait le rencontrer. le rendez-vous est pris pour le soir-même, dans un bal populaire donné par la jeunesse salazariste au cours duquel Rossi chante une romance. Autour d'un verre, Pereira apprend que le jeune homme a triché pour rédiger son mémoire sur la mort. Cela n'empêche pourtant pas Pereira de lui proposer d'écrire des nécrologies anticipées d'écrivains célèbres. Un travail que le jeune homme accepte car il a besoin d'argent. À ses côtés, Pereira va peu à peu changer de regard sur le monde qui l'entoure...





Adapté du roman éponyme d'Antonio Tabucchi, cet album nous emmène au coeur de Lisbonne, à la fin des années 30. Une ville alors sous l'emprise du dictateur Antonio de Oliveira Salazar. Doutor Pereira, journaliste ventripotent, mène une vie très rangée, calme, voire un peu triste et terne depuis le décès de sa femme avec qui il converse via son portrait encadré. Sa rencontre avec Rossi, un jeune philosophe  révolutionnaire un peu fougueux, va complètement le métamorphoser, changer sa vision du monde et de la vie. Pierre-Henry Gomont décrit avec précision les états d'âme de Pereira, notamment sa solitude et sa mélancolie. L'on voit, en effet, le journaliste parler seul ou avec sa femme décédée, discuter avec ses autres "personnalités" représentées par des petits hommes. L'on assiste, petit à petit, à ses changements: son ouverture aux autres, sa vision politique et citoyenne. Graphiquement, Pierre-Henry Gomont nous offre véritablement un voyage au coeur des ruelles ensoleillées et étouffantes de Lisbonne. Une magnifique palette de couleurs, du rouge colère au jaune soleil ; un trait parfois juste esquissé, parfois maîtrisé.

Un beau portrait touchant d'un homme sensible et d'un pays en devenir.
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La Fuite du cerveau

Ce que je vais écrire est basé sur une histoire vraie. J'avais un ami Babéliote (nous l'appellerons Albert pour préserver son anonymat) qui était considéré comme un maître de la pensée et de la rédaction de critique. Ses travaux d'analyse des livres et BD faisaient l'admiration et la convoitise de tous les babéliotes.

Alors quand il a disparu, je lui ai volé son écriture. Je veux dire l'organe responsable de l'écriture, situé quelque part dans le cortex. Je me suis dit qu'en m'emparant ainsi de ce petit organe, je deviendrai moi aussi quelque chose de mieux que ce que je suis. Cela me conférera du poids...

Mais il y a eu des complications. Albert, sans son organe de l'écriture, est réapparu. Carrément bizarre. Pire, il ne m'en voulait pas de ce vol, il souhaitait au contraire m'aider à comprendre et faire oeuvre universaliste : donner accès au plus grand nombre à la connaissance des mots et de leur utilisation.

Cependant l'existence de cet organe volé, susceptible de donner un pouvoir supérieur à ceux qui le monopolisent déjà, attirait bien évidemment les convoitises. Les autorités littéraires, ministères divers de la parole (pléonasme), Vyel, Ricked, Sumo et autres détenteurs de l'exposition littéraire ont décidé de récupérer l'organe en question, par tous les moyens légaux (c'est à dire illégaux pour le reste de la population) : utilisation de la force, de la menace, de l'enfermement . . .

Ils voulaient devenir des hommes qui ont du succès, et moi un homme qui a de la valeur...

J'ai dû m'échapper, me mettre au vert. Cela tombait bien, étant crépusculaire, j'en connaissais un rayon.

Ma vie familiale battait un peu de l'aile, je me suis donc élancé vers des cieux plus cléments avec l'intention d'étudier cet organe volé.

Peut-être qu'une autre amie Babéliote avec qui j'échangeais parfois quelques masses critiques pour essayer de trouver l'énergie de comprendre l'utilisation des mots pour rédiger une critique potable pourrait m'aider ? Me seconder (c'est une femme) pour l'étudier ?

Elle refusa hélas rendant mon monde encore plus dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui me voulaient du mal, mais à cause de ceux qui regardaient et laissaient faire.

Commença alors une course poursuite implacable et délirante, mais je n'abandonnais pas car la vie est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.

Je pris finalement conscience de l'unicité de chaque individu, et donc de l'impossibilité de par exemple imiter, pire de cloner celui-ci à quelque fin que ce soit. Même si son profil babéliote, une grimace en tirant la langue, permettait de l'espérer.

C'est une conclusion restreinte, mais pas question de relativiser.

C'est donc pour témoigner de cette aventure incroyable que j'ai demandé à Pierre Henry Gomont de coucher mon histoire sur papier de très très belle qualité, sans numéroter les pages car ce sont les images qui comptent, et pas les chiffres qui ne sont, comme les mots, qu'une projection imparfaite de l'esprit. J'ai rendu l'organe responsable de l'écriture à sa demeure légitime, celle où l'on nous attend à chaque fin, puis j'ai projeté mes images mentales pour que l'artiste en fasse ce magnifique ouvrage que vous lirez certainement. Rien que pour en connaître le dénouement final.

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Slava, tome 1 : Après la chute

Slava Segalov et son ami Dimitri Lavrine se retrouvent après la chute de l'URSS, pendant les années Eltsine, à « faire du commerce », pillant les anciens sites industriels et autres bâtiments soviétiques pour de riches commanditaires. Slava, ex-artiste peintre doté d'une certaine candeur a des scrupules à agir de la sorte, alors que Lavrine, sans état d'âme, compte bien profiter du chaos qui règne dans le pays pour s'enrichir. Mais dans cette foire où tout se vend et tout s'achète les deux associés vont être confrontés à beaucoup plus gros qu'eux, des hommes sans foi ni loi bien décidés à s'emparer de la totalité des richesses du pays...



Même s'il a choisi délibérément l'humour, Pierre-Henry Gomont décrit un drame. Celui d'un pays où désormais la seule loi qui vaille est la celle du plus fort, au détriment d'un peuple russe dessaisi jusqu'à son outil de travail, qui n'aura de cesse de retrouver un peu d'ordre. Illustré par de superbes dessins entre les paysages enneigés des montagnes du Caucase et l'architecture d'ampleur de l'époque soviétique, un premier tome éminemment d'actualité qui est une vraie réussite.



Merci à Babelio et aux Éditions Dargaud

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Malaterre

À la terrasse du café Maury, la discussion est animée et virulente entre Gabriel Lesaffre et son avocat. Suite au courrier du liquidateur, l'affaire de Gabriel, un domaine forestier au cœur de la forêt tropicale, tourne au vinaigre. Considérant la discussion close bien que non réglée, ce dernier quitte la table et rejoint, titubant, son pick-up. Il en redescendra chancelant, se tenant la tête à deux mains, la chemise maculée de sang. Il décèdera peu de temps après...

Gabriel, aîné d'une fratrie de quatre enfants, nait en 1945 à Paris. Petit garçon chétif mais vif, rétif aux formes les plus bénignes d'autorité, il connaitra les exclusions, les punitions et les châtiments corporels. Après des études ratées, un service militaire loin d'être exemplaire, il occupera divers postes à caractère commercial à Biarritz. Son goût immodéré pour l'alcool lui causera de nombreux accidents de voiture. Accidents auxquels il réchappera miraculeusement. De sa rencontre avec Claudia naîtra trois enfants, Mathilde, Simon et Martin. Mais les vieux démons de l'homme volage, menteur et épris de liberté ressurgiront bien vite. Après un divorce douloureux, il réussira, par de belles paroles et promesses, à obtenir la garde de ses deux aînés avec qui il partira en Afrique équatoriale, là où il a son domaine...



Coureur, buveur, noceur, menteur, véritable électron libre, négligeant, Gabriel Lesaffre n'est, a priori, pas le genre de personnage que l'on aime. Et pourtant, cet homme, au caractère impétueux, suscite non seulement de l'intérêt mais aussi une certaine compassion. Incapable d'aimer ses enfants, c'est pourtant avec eux qu'il s'installera dans son domaine forestier, possession de sa famille depuis des années. Mais, en gérant et comptable désastreux, souvent dépassé mais teigneux, il se voilera sans arrêt la face. Pierre-Henry Gomont nous offre un album foisonnant et remarquable de par sa narration maîtrisée et ses dialogues savoureux. Entre fiction et biographie, cette fresque romanesque se révèle captivante de bout en bout. De par ses couleurs chaudes et son trait élégant, l'auteur nous plonge dans une ambiance tropicale et suffocante.
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Slava, tome 1 : Après la chute

J'ai bien aimé la préface de Pierre-Henry Gomont qui nous avoue que lorsqu'il a terminé l'écriture de ce récit, il n'y avait pas encore eu la guerre qui se joue actuellement en Ukraine. En effet, il s'agit d'une BD sur la Russie post-communiste.



On peut en effet comprendre l'avènement de Poutine si on se remet dans le bain des années 90 à savoir les années Eltsine. Il faut dire que les 70 années de communisme ont plutôt façonné la Russie dans une dictature sans nom. L'idéal communautaire pour le bien du peuple a été bafoué pour servir une bande d’apparatchik.



Quand le mur est tombé entraînant avec lui le régime de Gorbatchev, il y a eu une espèce de chaos où régnait la loi du plus fort. C'est le règne où les biens ont été distribué à quelques oligarques surpuissants qui se sont imposés à force de corruption. On verra de nombreux exemples dans la présente histoire et cela fait froid dans le dos.



Notre jeune héros qui fut artiste peintre a grandi dans un monde qui ne faisait pas la différence entre escroc et marchand. On voit également qu'il s'est mis au service d'un homme sans foi ni loi qui vole les biens ne lui appartenant pas pour en faire son profit. C'est le capitalisme dans ce qu'il a de plus sauvage.



Evidemment, cet état de fait a amené Poutine au pouvoir, lui qui fut un ancien du KGB. Le peuple l'a choisi. Il est désormais poursuivi pour crime de guerre par la Cour pénal international reconnu par plus de 123 états sur les 193 composant le monde. Gageons que ce dirigeant sera un jour condamné après un jugement équitable. Il est de toute façon déjà condamné par l'Histoire.



Slava a des allures de récit comique mais le propos est tout de même assez sérieux. La fin de ce premier tome sera d'ailleurs assez salvatrice.



J'ai plutôt bien aimé cette lecture malgré quelques longueurs.

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Slava, tome 2 : Les Nouveaux Russes

C'est la suite logique du premier tome avec le mêmes ruchesses et les mêmes faiblesses.



Le dessin et les couleurs sont toujours efficaces avec de beaux pastels, des nuances de gris, vert, orange qui traduisent fort bien les différentes situations.



Sur le fond, on suit les parcours séparés de Slava et Lavrine, ce dernier réapparaissant avec la même convoitise de faire fortune, mais toujours sur le dos de quelques-uns. Slava, lui, reste plutôt nonchalant, sauf dans les bras de la belle Nina qui lui redonne un peu le goût à reprendre la peinture.



Pour le reste, c'est toujours la même histoire, un peu confuse avec le sauvetage de l'usine du premier tome, mais rien de vraiment nouveau et d'exaltant dans ce deuxième opus, au dénouement encore incertain.
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La Fuite du cerveau

Le cerveau d'Albert Einstein va-t-il enfin livrer ses secrets ?



Je remercie Babelio et les éditions Dargaud pour l'envoi de ce roman graphique de 192 pages dans le cadre d'une opération Masse critique.

Le récit part d'un fait réel, à savoir le vol du cerveau d'Albert Einstein par le docteur Thomas Stoltz Harvey qui a pratiqué l'autopsie de son corps après son décès en 1955.

Pierre-Henry Gomont s'est donc inspiré de ce personnage pour créer le héros (ou plutôt l'anti-héros !) de sa bande dessinée : anatomopathologiste à l'hôpital de Princeton aux USA, Thomas Stolz est marié à une épouse qui l'estime fort peu (« Je me demande parfois si mon mari n'est pas boucher-charcutier », déclare-t-elle à ses amis) et il est amoureux de Marianne, une charmante neurologue qui travaille dans le même hôpital que lui et dont il voudrait susciter l'intérêt.

Aussi, quand il se retrouve devant le corps d'Albert Einstein (qui a indiqué qu'il souhaitait que son corps soit incinéré), il es incapable de résister à la tentation : il prélève le cerveau du grand homme et l'emporte chez lui !

S'ensuit alors une série de péripéties qui s'enchaînent à un rythme soutenu : Einstein se manifeste aux yeux de Stolz (mais avec le crâne ouvert et sans cerveau, évidemment !), le vol est découvert et Stolz, renvoyé et poursuivi par le FBI, s'enfuit avec Albert et Marianne...

Thomas et Marianne souhaitent en effet découvrir les secrets du fonctionnement de ce cerveau génial et Albert, qui a justement le sentiment d'avoir perdu une grande partie des facultés qui faisaient de lui un génie, voudrait bien les récupérer !

Ce récit riche en rebondissements est émaillé de savoureuses parenthèses allégoriques dans lesquelles les décisions et les actions du docteur Stolz sont présentées de manière imagée.

Quant aux dessins, ils sont expressifs et contribuent à une progression fluide et dynamique du récit.

Voilà donc un roman graphique tout à fait original, rythmé et déjanté dont on ne peut que recommander la lecture.



P.-S. : si, comme Albert Einstein, vous avez vécu de palpitantes aventures une fois votre cerveau prélevé après votre mort, n'hésitez pas à contacter Pierre-Henry Gomont qui se fera un plaisir, j'en suis sûr, de raconter lesdites aventures ; il éprouve en effet un "besoin vital, et parfois frénétique, de raconter des histoires" !



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Slava, tome 2 : Les Nouveaux Russes

Les nouveaux russes sont ceux qui sont sortis du communisme pour s'enrichir très rapidement sur le dos des autres. C'est tout le thème de cette BD au ton volontairement humoristique.



On suit les aventures cette fois ci de manière séparée du jeune Slava qui souhaite devenir peintre mais qui défend une mine en proie à des carnassiers de la pire espèce. Il tombe désespérément amoureux ce que montre d'ailleurs la magnifique couverture de ce second tome.



Et puis, il y a son ami Lavrine qu'on croyait mort mais qui va renaître de ses cendres pour évoluer à Moscou sur la pente du succès poussé par une ambition extrême de gagner plus d'argent.



A noter qu'il va se servir d'une monnaie le voucher distribué par le gouvernement pour racheter l'outil de production. Or, les russes s'en méfie comme de la monnaie de singe en les rejetant ce qui est un très mauvais calcul. Lavrine a compris que c'est bien le moment d'acquérir à peu de frais des empires entiers surtout en temps de crise. On commence par acheter une petite usine à vil prix qu'on peut désosser pour en vendre le maximum d'actifs.



Bref, le capitalisme dans ce qu'il y a de plus sauvage dans un pays miné par tant d'année de communisme. Et que dire également de ces riches qui échappent totalement à l'impôt ? Bref, c'est décourageant.



Survient à un moment donné la rencontre entre nos deux protagonistes qui n'ont plus évoluer sur le même bateau ce qui donne lieu à une confrontation donnant un caractère un peu plus dramatique à cette œuvre.

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Les Nuits de Saturne (BD)

Le gardien bute sur son nom, Milan Klovisevitch. Ici, comme ailleurs, on l'appelle Clovis. 15 ans de taule et enfin le jour de la sortie. 15 ans derrière les barreaux à ruminer sa vengeance. Mais personne pour l'accueillir. Aussitôt, il prend le train pour Grenoble et va rendre une petite visite à Charles. Étonné de le voir à sa porte en ce jour. Pas le temps de s'attarder, encore moins celui d'ouvrir une bouteille ou manger un morceau. Clovis est juste venu récupérer ses affaires. Pas le temps de s'éterniser. Avant de partir, Clovis lui demande s'il sait où "il" est. Un non sorti bien trop vite lui fait penser que Charles ne lui dit pas la vérité. Alors qu'il s'apprête à partir, le vieil homme lui dit où il peut le trouver: dans un club, à Strasbourg. Il lui donne également les clés d'une voiture et d'un coffre. Cette fois-ci, Clovis s'en va pour de bon, sans se retourner. Direction Strasbourg...



Adapté du roman de Marcus Malte, "Carnage, Constellation", cet album, oscillant entre passé et présent, dresse le portrait sombre d'un homme assoiffé de vengeance. Un homme qui, visiblement, ne pardonne pas. Surtout après 15 ans passés en prison. C'était sans compter sur cette rencontre aussi inattendue qu'improbable qui risque de mettre à mal et ses plans et ses préjugés. Une rencontre contre-nature selon Clovis et pourtant évidente tant ces deux âmes esseulées semblent s'être trouvées. Une ambiance sombre et oppressante, des personnages à la fois durs et tendres, des dialogues soignés, une voix-off enivrante, de magnifiques aquarelles et des couleurs choisies au cordeau, allant du bleu nuit pour les scènes du présent au vert bouteille pour celles du passé en passant par le rouge passion. Un album juste, cruellement beau, tragique et bouleversant.
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Slava, tome 1 : Après la chute

Artiste peintre sans succès, Slava s'est associé à Lavrine, un trafiquant qui profite de toutes les opportunités qu'offre la chute de l'URSS pour tenter de s'enrichir.

Un soir, dans la montagne, leur camionnette est attaquée par des brigands. Ils sont sauvés par l'intervention de Nina qui, avec son père, se bat pour sauvegarder la mine qui fait vivre la région. Lavrine va évidemment avoir une idée pour récolter l'argent nécessaire à ce sauvetage...



L'idée de base de cette BD, profiter de l'instabilité qu'a générée la chute de l'URSS pour développer les aventures de Slava, est intéressante. Cela m'a rappelé celles du lieutenant Blueberry (Charlier et Girault, éditions Dargaud), dans un autre contexte en recherche de stabilité, celui de la conquête de l'ouest américain ; aventures qui ont égayé ma jeunesse et que je relis toujours avec plaisir...

D'ailleurs, il y a un peu du personnage de Blueberry chez Slava : mauvais garçon au grand cœur ; à moins que ce ne soit l'inverse ?

J'ai donc apprécié cette découverte, avec quelques bémols.

D'abord, il me semble qu'il y a des longueurs dans le récit. Peut-être par soucis de bien positionner les personnages dans ce premier tome ? Mais j'ai parfois eu envie de vite tourner certaines pages...

Ensuite, j'ai trouvé les dessins un peu trop simples et hachés, manquant parfois de couleurs... Mais j'ai découvert la BD il y a sans doute trop longtemps et j'ai souvent du mal à m'adapter à la BD actuelle.

Enfin, le graphisme des textes ne facilite pas la lecture, et c'est dommage.

Mais laissons l'auteur évoluer et tenir compte des retours des premiers lecteurs. J'ai très hâte de lire la suite !



Je remercie Babelio et les éditions Dargaud de m'avoir fait découvrir cette BD et son auteur.




Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Slava, tome 2 : Les Nouveaux Russes

Tandis que Nina et son père, aidés de Slava, tentent toujours de sauver leur mine, Lavrine, amputé de la main droite, erre en ville à la recherche d'une arnaque à monter. Il réussit à escroquer les détenteurs de bons de privatisation de l'industrie, avant d'être recruté par une étrange femme d'affaires qui fait de lui son bras droit.

Du côté de la mine, Slava et Nina filent le parfait amour, sous le regard bienveillant du père de cette dernière.



Le scénario de la bande dessinée continue à exploiter les errements de la fin de l'empire soviétique et du dépeçage de son économie par quelques oligarques bien introduits auprès du nouveau pouvoir.

Mais, pour forger les personnalités des principaux protagonistes, l'auteur s'égare parfois dans de multiples digressions, et l'on a alors un peu de mal à suivre tous les fils et à comprendre où il veut emmener ses lecteurs.

Après avoir lu le tome 1, il y a près d'un an et demi, j'avais très envie de découvrir le tome 2. C'est malheureusement une petite déception...

Je l'ai déjà dit, le scénario est quelque peu déroutant...

Il me semble ensuite que l'auteur hésite à choisir son héro. Le titre est bien "Slava", mais la place laissée à Lavrine entretient un doute. Et finalement, n'est-ce pas Nina et son combat qui prennent la première place ?

Le graphisme des images a peu évolué ; peut-être un peu plus coloré ? J'ai bien aimé l'utilisation de petits dessins plutôt que d'onomatopées dans les bulles de dialogue pour décrire les réactions des personnages.

Enfin, ce qui m'a le plus gêné, c'est le graphisme des textes. Je ne sais pas si c'est ma vue qui a baissé et mes lunettes qui ne sont plus adaptées, mais la lecture des textes a été pénible : utilisation exclusive de majuscules, lettres manquant de rondeurs et souvent trop petites, notamment les narrations entre images. J'attendais une amélioration par rapport au tome 1, et je constate plutôt une régression. Dommage !




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La Fuite du cerveau

Quel beau livre que cet(te) Fuite du cerveau !

Oui, rien que quand vous le prenez dans vos mains, difficile ne ne pas avoir cette réflexion ! J'aime beaucoup la couverture et l'aspect cartonné de cet ouvrage qui nous change un peu des couvertures classiques de bandes-dessinées.

Basée sur des faits réels, cette histoire nous permet de suivre les aventures du Dr Stoltz. Apres avoir prélevé le cerveau du grand génie prénommé Albert, il ne va pas seulement être encombré de cet organe...mais aussi de ce monsieur Albert ....( heureusement que les casquettes existent d'ailleurs , car sinon, bonjour le look)

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui traite avec humour un sujet finalement pas si drole que cela....

Les dessins sont sympathique et cette histoire se lit tranquillement et avec beaucoup de plaisir !

Encore merci à Babelio et aux Editions Dargaud pour cette belle découverte !
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La Fuite du cerveau

Le cerveau d’Einstein est-il si différent des autres ? Thomas Stolz, chargé de l’autopsie, ne peut s’empêcher de le voler pour l’étudier, faisant fi du souhait du physicien de donner son corps à la médecine. Seulement ce corps à la tête scalpée va continuer à l’accompagner. Il a besoin de Marianne, la belle neurologue, qu’il persuade d’étudier autre chose que les souris. À eux la célébrité ! Mais vite, ils vont avoir à leurs trousses le FBI et les paparazzis. Drôle, sérieux, un peu polar et déjanté. Des dessins aux multiples détails. À chaque chapitre, une citation des plus grands auteurs. C’est 30 ans plus tard qu’on saura ce qu’il avait dans le cerveau. Bon, tout est relatif !
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La Fuite du cerveau

Nous sont racontées les tribulations du Dr Stolz en compagnie du cerveau du professeur « Albert » (Einstein) et du professeur lui-même, revenu d’entre les morts trépané et avec un trou au sommet du crâne ! ● Les dessins sont très beaux avec de magnifiques effets de lumière et de perspective et j’aime beaucoup les métaphores dessinées dont l’idée me paraît très originale et amusante, mais le scénario tourne un peu en rond. Je ne suis pas aussi emballé que la plupart des autres lecteurs Babelio.
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La Fuite du cerveau

Bon, ok, c’est drôle.

Bon, ok, en plus d’être drôle c’est intelligent.

Bon, ok, c’est basé sur un fait réel et ça vous en apprendra quelques bribes.

Bon, ok, en plus d’être basé sur un fait réel c’est également loufoque et fantastique.

Bon, ok, les métaphores graphiques sont extrêmement géniales et super bien trouvées.

Bon, ok, y’a un petit côté 1984 et un passage sur le langage aux petits oignons.

Bon, ok, on sent bien que l’auteur s’est documenté sur les sujets qu’il aborde.

Bon, ok, on ne s’ennuie pas une minute (peut-être quelques secondes par-ci, par-là...).

Bon, ok, les citations mises en exergue sont souvent fort à propos.

Bon, ok, c’est un beau bébé de presque 200 pages avec moult détails.



Bon, ok, l’auteur mérite grandement d’être reconnu pour son talent et son travail.



Bon, ok, je ne cracherai pas dans la soupe et je remercie grandement Babelio et Dargaud pour ce “service presse”.



Alors, vous allez me dire, où est le cheveu dans la soupe ?



Pas tant dans l’œuvre elle-même… Ce qui gâche mon expérience de lecture c’est cette communication aux forceps qui l’entoure. Le pompon étant cette grosse blague qui réside dans l’attribution de “cadeaux” aux “meilleures” critiques. Quoi de mieux que pour libérer la parole et fournir des avis impartiaux, pas du tout motivés par la carotte mais seulement par la qualité de l’œuvre.



Alors vous savez quoi, puisqu’on me dit dans l’oreillette que le lecteur est totalement libre d’aimer ou de ne pas aimer (j’aimerais bien voir gagner 3 critiques n’ayant pas trouvé le livre à leur goût… mais soyons sérieux quelques instants) il y a aussi une autre manière de voir cette BD, et puisque vous ne la retrouverez pas beaucoup étant donné les conditions mentionnées à l’instant, je vais forcer un peu le trait pour faire sortir Mr. Hyde et vous proposer une analyse coté pile (forcément un peu biaisée car j’ai tout de même bien aimé ma lecture ^^) :

a) 190 pages, c’est long, et quand, finalement, avec le recul, il ne se passe rien d’autre que 1) le vol du cerveau 2) la cavale 3) l’analyse dudit cerveau, on se rend compte qu’il y a beaucoup de remplissage (Quel est l’effronté qui a dit que les BD se vendaient au poids ?) ; et quand l’on tourne les pages au rythme d’une toutes les 4 secondes, les défenseurs de la nature regretteront tous ces pauvres arbres abattus pour si peu.

b) hormis les quelques réflexions épistémologiques et les informations scientifiques apportées par l’ouvrage (en gros : le cerveau et le langage) le reste n’est somme toute qu’une histoire au fond très simple mais à la surface tarabiscotée.

c) d’ailleurs, parlons-en, tiens des informations scientifiques : je ne suis pas bien certain d’avoir compris l’analyse faite par l’auteur de l’aphasie. Je n’irai pas jusqu’à dire que je suis un spécialiste, ni même que je m’y connais (bien que j’aie encore quelques souvenirs de mes cours de “pathologies du langage” à la fac), mais l’aphasie ne touche pas seulement la production mais également la compréhension. Du coup, si les approximations sont du même acabit en ce qui concerne les neurosciences ou le reste, on peut avoir le sentiment d’être menés en bateau.

d) je rajouterai que le côté fantastique de l’histoire, avec cet Einstein mort-vivant, est un choix qui peut perturber la lecture. Au premier abord, on pensera que notre pseudo-héros est victime d’hallucinations ou est en plein rêve ; puis on attendra le réveil et le retour à la réalité ; après quelques dizaines de pages sans l’ombre d’un retour au réel, on se résignera à suivre cette histoire loufoque en gardant dans un coin de son esprit qu’à tout moment la réalité pourrait revenir sur le devant de la scène ; mais, finalement, on pourra être déçu de ne pas avoir vu ce retour au monde réel et d’être restés en face de cette situation irrationnelle.

e) enfin, je parlerai de ce quatrième de couverture fallacieux qui nous promet un personnage principal qui “en matière de cerveau [n’a] pas été formidablement pourvu”. On s’attendrait à des gags à la chaîne, à un mélange entre Le grand blond et Mr. Bean, alors qu’il n’en est rien et que le Dr. Stolz est plus antipathique que drôle.



Mais assez de pinaillages ou de mauvaise foi, nous sommes bien face à une œuvre intéressante et singulière, et Pierre-Henry Gomont mérite toute votre attention… en connaissance de cause ;)

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