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Critiques de Pierre-Henry Gomont (293)
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Slava, tome 1 : Après la chute

Une bd drôle et pleine de rebondissements au début de la Russie post-soviétique, ça vous tente? Laissez vous embarquer par la volubilité et le mouvement de trait de Pierre-Henry Gomont au coeur des aventures rocambolesques de Slava! Promis, ça en vaut le détour et pas la peine d'en dire plus, c'est un titre à savourer!
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Pereira prétend (BD)

De cette adaptation d'un roman d'Antonio Tabucchi, je ne peux dire si elle est fidèle au livre, ou si elle s'en éloigne mais en garde l'esprit. Pour cela, il faudrait que j'aie lu l'original.

Qu'importe, car cette BD se suffit à elle-même, rêveuse et militante à la fois.



Dans le Lisbonne pittoresque des années 38, esthétiquement bien évoqué du point de vue de l'imagerie par des vignettes qui tonifient l'ambiance de loin en loin, de belles vignettes plus grandes, voire panoramiques, où le bleu profond du ciel évoque d'autant mieux la proximité de l'océan qu'il tranche avec les ocres, les jaunes sable ou même les verts variés, dans ce Lisbonne on assiste à l'éveil politique de Pereira : personnage lunaire, solitaire, gros bonhomme débonnaire, journaliste chargé de la rubrique culturelle d'un journal conformiste sous Salazar, Pereira sort de sa torpeur peu à peu pour venir en aide à un jeune homme romantique amoureux d'une belle anarchiste.



J'ai aimé dans cette BD l'alternance des ambiances graphiques. Elle illustre bien le voisinage d'une poésie un peu rêveuse avec le risque toujours présent d'une violence tapie, et qui cherche à rester discrète. La performance peut-être, c'est que les figures (au sens personnages) n'ont même pas besoin d'être graphiquement traitées avec précision pour exister en tant qu'individus.

Et dans les dix dernières pages, j'ajoute que le récit s'envole, décolle, devient militant et se termine en beauté sur une note très tonique, que les croquis extraits du voyage de documentation de l'auteur viennent prolonger dans l'esprit du lecteur, comme pour un retour au calme contemplatif. Bien vu !



Un bon moment de bonne BD, merci à P.H Gomont...

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Pereira prétend (BD)

Lisbonne sous les années Salazar. Alors que la police politique tabasse des citoyens en pleine rue, le doctor Pereira s’applique à tenir les pages littéraires du journal pour lequel il travaille. Sa vie est rythmée par les discussions avec le portrait de sa femme décédée, ses en-cas et ses traductions d’œuvres françaises.



Cette petite vie rangée va être chamboulée par la lecture d’un article sur la mort rédigé par un certain Francesco Rossi. Pereira, en proie à ses démons, des interrogations existentielles et des envies suicidaires, va prendre contact avec ce jeune homme et lui commander des nécrologies anticipées d’écrivains.



Les choix d’auteurs posés par Rossi vont tomber comme un grain de sable dans les rouages bien huilés de Pereira. Ce dernier va commencer à s’interroger sur la ligne éditoriale de son journal, sur les implications concrètes de la politique menée par Salazar, sur ses propres choix…



Une plongée dans la capitale lusitanienne, belle, éclatante de lumière, comme le dessin de Gomont. On sentirait presque la chaleur nous accabler et le soleil nous éblouir et brûler nos peaux. Un véritable hommage à cette ville splendide à l’embouchure du Tage.



Et puis cette interrogation : que ferions-NOUS si une dictature venait à s’installer ? Aurions-nous le courage de faire front ? La clairvoyance de réagir ? La force de prendre parti ?



Intelligent et sensible.
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La Fuite du cerveau

Une bande dessinée formidablement drôle et rocambolesque autour du vol du cerveau d'Albert Einstein (ça c'est vrai!) qui nous embarque dans une folle cavale pour échapper au FBI. Des péripéties très physiques qui donnent beaucoup d'énergie à l'histoire.

J'adore le dessin de Pierre-Henry Gomont
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Les Nuits de Saturne (BD)

Les nuits de Saturne ont failli avoir raison de ma patience. Cependant, j'ai tenu jusqu'au bout et je dois bien avouer que la dernière partie est bien la meilleure de ce polar grâce à un rythme assez effréné.



Nous suivons un personnage du nom de Clovis qui n'est guère sympathique ou plutôt désabusé. Il est vrai qu'il vient de sortir d'une longue détention en prison. Il s'est retrouvé dans de sales draps suite à une dénonciation quinze ans auparavant. Au cours de son enquête pour rechercher le traître, il va faire une rencontre d'un nouveau genre qui porte un nom à savoir Césaria. Cela ne sera pas la même que chante Stromae. Cette expérience peut paraître assez dérangeante mais il n'en saura rien.



On est emporté par le scénario qui se décline en long road-movie pour accomplir une vengeance. Trop long sans doute. En prime, nous aurons droit à des dialogues en italien qui ne seront pas traduits. On aime cela ou pas.



Au final, un polar sanglant avec une belle ambition graphique.
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La Fuite du cerveau

Par où commencer ? Étais-je mal luné ou mal réveillé en lisant cette Bd? Pour être tout à fait direct : je l'ai trouvée insupportable, indigeste, ennuyeuse, pénible à lire. Assommante, pas drôle, laborieuse. L'histoire n'a ni queue ni tête (hormis le cerveau du scientifique), le scénario part dans tous les sens. Le dessin sympathique ne rattrape pas la vacuité du fond. A éviter, de mon point de vue !
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La Fuite du cerveau

Grâce à une Masse Critique de Babelio et aux éditions Dargaud, j’ai eu la chance de lire le nouvel opus de Pierre- Henry Gomont. Juste pour vous situer, Pierre- Henry Gomont est aussi l’auteur de Pereira Prétend et Malaterre, deux romans graphiques que j’avais adoré. C’est donc avec grand plaisir que je me suis plongée dans cette lecture rocambolesque. En effet, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec ce récit nous sommes plongés dans une aventure des plus surprenantes.



Nous suivons donc Stolz un médecin légiste qui se voit confier la tâche d’autopsier le génialissime Albert Einstein. Mais un homme aussi intelligent n’a-t-il pas un cerveau hors norme ? Pour s’en assurer, Stolz vole le cerveau d’Einstein. S’en suit une course poursuite magistrale.



Le scénario est vraiment très bien construit. C’est drôle et plein de rebondissements. Il faut avouer que le vol d’un cerveau pourrait paraître…ennuyeux ! Mais Pierre- Henry Gomont a eu l’idée de rajouter un petit plus. Et ce petit plus, c’est le personnage d’Albert Einstein. Ce dernier est d’une drôlerie et pimente véritablement le récit.



J’ai trouvé l’ensemble délicieusement décalé. Certaines situations frôlent l‘absurde. Heureusement, l’auteur a su maintenir un subtil équilibre afin que son roman graphique ne devienne pas imbuvable. J’ai vraiment apprécié les dialogues. Ils sont drôles et percutants et j’ai gardé le sourire aux lèvres d’un bout à l’autre de ma lecture.



Juste pour information, Thomas Stoltz Harvey est le nom de la personne ayant réellement autopsié Albert Einstein. Il s’est même permis de prélever le cerveau du génie sans le consentement de sa famille et allant à l’encontre même des dernières volontés du savant. Les bases du roman graphique viennent donc de là.



Esthétiquement parlant, le trait est très fin. Les personnages sont fins et élancés. Cela me rappelle un peu le style de Cyril Pedrosa que j’adore. J’ai également beaucoup aimé les détails dans les expressions. En revanche, je trouve que la palette de couleurs est un peu fade. Cela n’enlève néanmoins pas son charme à ce roman graphique.
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Pereira prétend (BD)

Je ne suis pas une grande amatrice du 9ème art mais parfois je me laisse tenter par une BD. J'ai choisi Pereira prétend. J'ai lu le roman de A. Tabucchi et vu le film avec le beau Marcelo (son dernier rôle je crois au cinéma). J'ai vraiment bien accroché à la BD de PH Gomont. J'y ai retrouvé le roman et tout ce qu'il fait passer: Pereira qui ne veut pas voir ce qui se passe autour de lui, qui mange et boit de la limonade plus que de raison, son médecin qui essaie de l'avertir et sa rencontre, irréversible, avec Monteiro Rossi, les rues de Lisbonne, les signes, insignes et autres éléments du décor et du paysage si reconnaissables du Portugal. Une adaptation vraiment réussie.
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Catalyse

Catalyse est une histoire assez originale dans son concept. Elle commence par nous décrire un homme assez commun qui fait semblant d’être un spécialiste de son métier d’auditeur comptable alors qu’il n’a manifestement pas le niveau. C’est une critique à peine voilée du monde professionnel où certains réussissent à passer les mailles du filet de l’incompétence. Il est rare de nous présenter un personnage principal sous cet aspect plutôt négatif. J’ai plutôt apprécié la sincérité du propos.



Pour autant, dans ses déboires, on pourra le trouver assez attachant. Ce qui est plutôt remarquable, c’est le chemin que va nous faire accomplir l’auteur à travers ce personnage sans réelle conviction politique pour nous démontrer son idée finale. Le petit problème est que le passage à l’acte n’est pas vraiment convaincant. On se dit que même sous l’influence d’un collègue marqué politiquement, c’est difficile de passer à une telle extrémité. Et pourtant, la récente actualité d’une tuerie sans précédent au nom d’une idéologie religieuse est là pour nous rappeler que les influences peuvent être déterminantes.



La lecture pourra s’avérer un peu plate par moment où de longues cases sont consacrées à de longues journées ennuyeuses de travail. Je pense que c’est bien l’effet voulu. Au final, on ressort un peu incrédule de cette histoire. La moralité ne sera pas sauve. C’est une œuvre à découvrir mais la possession n’est pas indispensable.
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Malaterre

Un domaine familial en pleine forêt équatoriale, voilà de quoi faire bomber le torse de Gabriel Lesaffre, qui pourra ainsi intégrer le monde des affaires, redonner sa splendeur à la famille, assurer sa succession. Sauf que Gabriel n’est pas un homme des bois et que ses modes de gestions laissent sérieusement à désirer. Il est de ces hommes sympathiques au premier abord, au charisme étincelant qui rend tout réalisable, mais qui brûlent la chandelle par les deux bouts. Si ces qualités de négociateurs sont indéniables, elles ne suffisent pas à faire tourner une scierie, d’autant que ses choix sont impulsifs, son tempérament égoïste et volcanique, et ses ambitions plantées par l’arrogance et la bouteille. Gabriel s’entête et risque tout, il s’affranchit, revendique, sans cesse, ne remettant jamais en cause sa capacité à déplacer des montagnes, même lorsqu’il en érige d’autres, et qu’importe ceux qui restent sur le carreau.



Le récit commence par la chute, la fin, l’aboutissement d’années de dégringolade, que nous remontons progressivement. Le rachat du domaine, sa rencontre avec Claudia, la récupération des enfants et leur installation bancale en Afrique, le revers de médaille. Malaterre est de ces albums qui vous happent immédiatement, vous subjuguent, tant par la beauté des planches que par la justesse du ton. C’est un récit fascinant, prenant, un drame à la fois familial et personnel.



Pierre-Henry Gomont évoque beaucoup de choses en filigrane, les relations familiales, la succession dans tout ce qu’elle symbolise. Il décrit un personnage entier, manipulateur et jusqu’au-boutiste, mais qui reste non moins attachant. Car c’est aussi ça cet album, des personnages tout en ambivalences et ambiguïtés.



Encore une fois, le graphisme est époustouflant, avec de nombreux ombrages qui accentuent les mouvements, les sentiments, les expressions, les postures. Et ces planches de jungle, ces couleurs, ces teintes… que dire à part, foncez-y.


Lien : http://casentlebook.fr/malat..
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Malaterre

Malaterre est une bande dessinée / roman graphique de Pierre-Henry Gomont que l’on retrouve pour la première fois dans un ouvrage entièrement réalisé par ses soins du dessin à la scénarisation. Elle fait environ 188 pages, un espace de création énorme pour une histoire dense et foisonnante, à l’intérieur de laquelle je me suis retrouvée et perdue à la fois. Une relation des enfants au père bien différente de la mienne mais terriblement accrocheuse.



Mon résumé



Gabriel, père alcoolique et globalement absent de la vie familiale décide de racheter un domaine forestier en Afrique équatoriale fondé par ses ancêtres et perdu il y a peu. Bien décidé à redorer le blason familial Gabriel se lance à corps perdu dans cette quête ambitieuse et dévorante et emmène ses deux enfants aînés, Simon et Mathilde, laissant derrière eux Martin, leur petit frère et Claudia la mère de ses enfants dont il est séparé depuis peu.



Dans son envie irrépressible de bien faire les choses et de laisser un héritage à ses enfants, Gabriel déchire le cercle familial, détruit les liens filiaux et entraîne sa famille vers la chute. A Malaterre, les deux jeunes adolescents se découvrent une liberté nouvelle et sauvage tandis que leur mère se bat pour récupérer ses enfants et reconstruire un foyer.



Mon avis



Gabriel est un personnage détestable. Vraiment. Il est arrogant, alcoolique, violent, égocentrique et égoïste. Et il meurt. Pas de spoil on le sait dès le début de la bande dessinée. Et pourtant au fur et à mesure de la bande dessinée on apprend à le connaître, à apprécier son côté revanchard, ses excentricités, à comprendre ses motivations qui prennent le mauvais chemin, ses espoirs qui se délitent sous ses yeux. On comprend que tout n’est peut-être qu’une question de choix et qu’il n’aura pas pris les bons.



Malaterre traite de ce rapport qu’entretiennent les enfants à leur père. Cette relation qui va évoluer, s’étendre, se resserrer. Alors que Gabriel semble bien loin de l’amour paternel que l’on pourrait espérer, ne ressent-il pas un pincement au coeur lorsqu’il oblige son fils à faire ses bagages ? N’y a t-il pas comme une colère honteuse à faire partir Martin vers sa mère alors qu’il désespère de rester avec ses frères et soeurs dans cette jungle sauvage ? Et cette fumée, si expressive qui sort de sa cigarette… ne pressent-on pas une certaine forme d’amour là dedans ? Maladroite, dangereuse, mais là, quelque part, enfouie sous un masque de colère et des yeux injectés d’alcool.



La bande dessinée est extrêmement dense aussi bien visuellement que textuellement. Pierre Henry Gomont mélange les bulles de la bande dessinée et les textes du roman graphique ce qui donne un rendu extrêmement expressif. Mais il en va de même du visuel foisonnant de détails, de végétations, dans des teintes virtuoses de vert et d’orange. Point bonus pour les « bulles-pensées » où, au lieu d’écrire ce que pensent ses personnages, le scénariste et dessinateur use de l’action visuelle pour transmettre un message, une pensée, une imagerie intérieure. On le retrouve notamment très souvent chez Claudia, cette mère célibataire que tous semblent trahir : ses enfants en partant et en mentant, parfaits petits pions dans le jeu de leur père, Martin en ne souhaitant pas rentrer, et son ex mari en remportant haut la main tous les procès et mises en justice qu’elle tente. Combien de fois la verrons-nous en pensée un couteau dans le dos ? On la voit peu, mais chaque vignette est une souffrance.



Parce qu’elle espère encore et toujours que Gabriel dégoûtera ses enfants, que la cohabitation « devrait suffire à les convaincre ». Tout juste arrivés dans ce pays inconnu où tout est prétexte à l’aventure les deux adolescents en prennent plein les yeux. Un domaine gigantesque, une maison coloniale magnifique, des paysages de rêve. Ils s’y voient déjà, futurs dandy de ce monde affriolant… sauf que le lycée est à des kilomètres et qu’ils ne côtoieront cette vie là que quelques jours par mois. Commence l’ennui. Puis les escapades. Puis l’adolescence.



Tout sonne extrêmement juste, portée par des images musicales toute en légèreté, la vie des deux adolescents devient une bulle d’air, une respiration dans les pages. Nous suivons avec attention l’emprunt caché de la voiture de leur père, les escapades nocturnes, les fugues cavalières, les débuts de l’amour, du sexe et de l’alcool. Gabriel au loin, dans son domaine forestier, c’est la liberté qui leur tend les bras.



Les planches se succèdent entre découverte et redécouverte et nous alternons avec la sauvagerie bienheureuse de l’adolescence et la lente descente aux enfers de Gabriel, ses choix, les arnaques, ses colères. Jusqu’au bout. Jusqu’à ce que les enfants eux-mêmes dérapent et retournent chez eux, contaminés par cette colère, cette perte de repères. Jusqu’à ce que Gabriel meurt. Rien ne s’arrête ici, Gabriel leur a encore laissé un dernier cadeau. Un cadeau d’adieu à prendre ou à laisser.



A quelques pages de la fin je n’ai pas pu m’empêcher d’être émue. Sans me reconnaître dans les personnages j’y ai peut-être reconnu d’autres personnes, un peu mon grand père dans le personnage de Gabriel, et donc un peu mon père et mes oncles et tantes dans les personnages des enfants. Le message est beau et puissant, peut-être un peu cathartique pour l’auteur, comme un dernier message de paix.



En résumé



Malaterre est une bande dessinée remarquable, peut-être la plus belle et la plus aboutie que j’ai lue jusqu’à présent. C’est une claque visuelle et émotionnelle qui m’a transportée dans cette jungle luxuriante où tous les possibles se mêlent : aimer un père détestable, trouver une liberté mais lui préférer la prison, partir à reculons et finalement ne rien regretter… Le texte et les dessins, emprunts autant de violence et de poésie, de colère et de tendresse forment une invitation à l’ailleurs, à la découverte de soi et de ce père que l’on hait, et peut-être même à une forme de paix intérieure, équatoriale, foisonnante. Un coup de cœur !
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Pereira prétend (BD)

Été 1938 à Lisbonne, Pereira prétend ne pas se mêler de politique en rédigeant la page culturelle d'un quotidien portugais conservateur. Seul et malheureux, il confie ses états d'âme au portrait de sa femme, décédée depuis longtemps. Un jour, il rencontre le jeune et fougueux Monteiro Rossi, qui lui est bien décidé à lutter contre la dictature salazariste. Pereira va alors peu à peu sortir de sa torpeur...



Une BD vraiment très réussie, tant au niveau graphique (j'adore le trait, les couleurs, les compositions...) que narratif. Quelle histoire, poignante et frappante ! Les tourments du personnage principal sont vraiment bien rendus. L'émotion jaillit malgré le ton distancié de la narration, c'est fort.

Je n'ai pas lu le roman de Antonio Tabucchi, mais cette adaptation donne très envie de le découvrir.
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Pereira prétend (BD)

La libre adaptation du roman le plus emblématique de Tabucchi est incontestablement une réussite. Nous y retrouvons tout l'esprit de ce roman existentialiste et dont la complexité psychologique du protagoniste principal, Pereira, est restituée avec brio par les dessins. Magnifique et à découvrir sans tarder !
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Les Nuits de Saturne (BD)

Cet album est arrivé entre mes mains à cause du nom de Marcus Malte apposé sur la couverture. En effet, si Pierre-Henry Gomont est bien le dessinateur et le scénariste de cette bande dessinée, il s'est inspiré d'un roman de Malte, Carnage, constellation. N'ayant pas lu ce titre, il me sera difficile de statuer sur la conformité de l'intrigue au roman, mais je peux vous dire que l'ambiance Malte est au rendez-vous.



Les personnages sont tourmentés, sombres et complexes. Pétris d'émotions contradictoires et refoulées, Clovis en est l'exemple le plus puissant. Face à lui, Cesaria et ses mystères apparaît comme lumineuse. La passion, elle la vit, elle la sent. Impossible pour elle de ne pas écouter ce que lui disent ses tripes. Car la passion, la folie, c'est un peu le thème de cette histoire de vengeance. Il ne s'agit plus de réfléchir, il s'agit d'agir à l'instinct.



Réalisées à l'aquarelle, les planches (pour certains très belles) nous font voyager aux côtés de Clovis, de Fresnes à Grenoble puis Strasbourg, mais aussi dans le passé. Une teinte verte colore celles relatives à l'évasion ratée, aidant le lecteur à se repérer dans la narration et la chronologie. Le rouge témoignera des tourments de Clovis. Bref, un jeu de couleur parfaitement maîtrisé.



L'ensemble forme une histoire mélancolique et violente, dans laquelle l'humanité émerge au milieu des trahisons. Une poésie fabuleuse se dégage de cet album pourtant noir, et c'est en cela que j'ai retrouvé la touche Malte : de la noirceur, mais de la noirceur belle et subtile servie par une intrigue double.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Rouge karma

A mi-chemin entre bande dessinée de voyage initiatique et thriller politico-écologique, on suit le parcours de cette jeune femme enceinte qui décide se rendre en Inde sur les traces de son compagnon disparu. Cette bande dessinée est l’occasion de découvrir l’Inde contemporaine entre tradition et modernité, ses rapports toujours complexes avec son voisin, le Bangladesh, et le rôle des multinationales qui s’appuient sur la corruption pour imposer leur loi.



Les dessins retranscrivent admirablement la frénésie des villes indiennes dans laquelle l’héroïne se retrouve seule, un pays où il est d’autant plus difficile de se faire entendre lorsque l’on est une femme seule. J’ai été touché par ce portrait de femme et me suis laissé prendre par le suspense de cette histoire aux nombreux rebondissements. Si les traits des dessins sont parfois un peu trop simpliste, le travail sur les couleurs est en revanche admirable et d’une grande beauté. Une lecture très agréable et une belle découverte.
Lien : https://lionelfour.wordpress..
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Slava, tome 1 : Après la chute

Une fiction qui mélange les genres...



avec de l'action, des investigations, de l'humour... et même un brin de romance.



Pour vous donner une idée : Slava est un artiste contemporain, qui accompagne une crapule guillerette, dont le but est de piller d'anciennes villas de l'ex-URSS, pour revendre ensuite son butin à des oligarques russes...



Pierre-Henri Gaumont, auteur complet, réalise une histoire consistante. Quoiqu'un peu stéréotypée par moment (« On est des russes, Nina. On survit. Le trafic coule dans nos veines. Avant, pendant, et après le communisme. »), l'ensemble reste assez convaincant, plutôt équilibré.



Le trait de P.-H. Gaumont, nerveux et élancé, m'a fait immédiatement penser aux dessins de Blain et à l'auto-désignée " Société nationale de bande dessinée " (avec Sfar, Sattouf et Sapin).



Les couleurs, lumineuses, font régulièrement référence au rouge communiste voir aux couleurs de la confédération de Russie (bleu, blanc, rouge).



D'ailleurs, depuis les Bidochons tome 5, je ne me rappelle pas avoir vu d'aussi bonnes représentations de l'architecture soviétique...



En tout cas, les graphismes sont convaincants et guident plutôt bien notre regard.



Par contre, j'ai été un peu perturbé par la narration omnisciente du personnage principal, qui apparaît dans les interstices.



De plus, le ton vulgarisateur, qui se rapproche de celui de la BD du réel (explications divers et utilisation d'allégories pour certains propos périphériques), m'a parfois rappelé certaines BD de Blain (En cuisine etc.)... mais sans les penchants de ce dernier (prise de parti, manque de recul critique, snobisme, idolâtrie). Heureusement...



Ainsi, quoique j'ai eu un peu d'appréhension par moments (Le monde sans fin de Blain n'a pas fini de me traumatiser...), Slava est une BD éclectique...



...et passablement moderne.
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Malaterre

Ça faisait longtemps que je n'avais lu une aussi bonne BD, même si le dessin n'est pas celui que je préfère, il image ici parfaitement le récit, je ne sais pas si l'auteur s'inspire d'une histoire vécue mais qu'importe puisqu'il m'a transporté loin de mon quotidien le temps d'une lecture et pour cela, je lui vote le max d'étoile, merci Monsieur !
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Les Nuits de Saturne (BD)

Une romance décalée qui change de ce que l'on a l'habitude de lire.

Des dessins et des couleurs qui accompagnent bien l'histoire, la renforce même.

Une belle réussite et un bon moment de lecture plein de surprises.

Je n'avais pas lu le roman qui a inspiré cette BD, donc pas de commentaire à ce sujet...
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La grande école

📚Lors du trajet pour l'école, un père et son fils discutent de choses et d'autres.

De la rentrée scolaire, des retrouvailles avec les amis, des repas à l'école et de la nouvelle organisation familiale.

Car aujourd'hui, c'est Papa qui vient le chercher à l'école mais demain, c'est au tour de Maman.



🖊La grande école de Nicolas Mathieu et Pierre-Henry Gomont est un album aussi tendre qu'émouvant.

À travers ce trajet, Nicolas Mathieu met en scène les sentiments et les ressentiments d'un père et d'un fils après les bouleversements de leur cellule familiale.

Malgré cette banalité apparente, on reste attendri devant la sincérité de leurs échanges, portés par une écriture toute en délicatesse.



Un album à découvrir et à faire découvrir !



🧔 Chronique complète :
Lien : https://www.mtebc.fr/la-gran..
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Slava, tome 1 : Après la chute

Slava . Tome 1 Apres la chute de Pierre Henry Gomont.



Les années 1990, l'URSS a éclaté, Slava artiste peintre engagé a perdu son aura avec la chute du mur. Il n'avait plus rien à combattre dans ses peintures. Il a suivi alors Lavrine magouilleur de haute voltige qui profite de l'effondrement du bloc soviétique pour investir les lieux des anciens pontes et revendre tout ce qui peut l'être : Marbre, bois précieux, machines industrielles. Mais a-t-il l'envergure pour faire face aux malfrats qui se multiplient face aux nombreuses aubaines offertes par un pays déboussolé ?



Ses affaires virent aux vinaigres et Slava va tenter de prendre son indépendance pour aider Nina qui représente ce peuple Russe qui tente de survivre et n'aspire qu'à travailler.



Les personnages sont bien campés. Le scénario exprime vraiment la période de flottement de l'après bloc soviétique.  L'auteur dans une préface explique le pourquoi de cette BD écrite avant les événements terribles générés par Vladimir Poutine.



Les planches pâles font ressortir les plaines Slaves hivernales. La mise en couleur en aquarelle donne de la puissance aux traits du dessin.



J'ai particulièrement aimé le personnage de Volodia, truculent à souhait et sans barrière.  Car malgré le sujet grave, il y a de l'humour dans cette BD qui est le 1er tome d'une série de 3. Hâte de lire la suite.



&&&&



#slava #pierrehenrygomont #bd #aprèslachute #Russie #URSS 



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Brest, ville littéraire

« Cette mer que je devais rencontrer sur tant de rivages baignait à Brest l’extrémité de la péninsule armoricaine : après ce cap avancé, il n’y avait plus rien qu’un océan sans bornes et des mondes inconnus ; mon imagination se jouait dans ces espaces. Souvent, assis sur quelque mât qui gisait le long du quai de Recouvrance, je regardais les mouvements de la foule : constructeurs, matelots, militaires, douaniers, forçats, passaient et repassaient devant moi. Des voyageurs débarquaient et s’embarquaient, des pilotes commandaient la manœuvre, des charpentiers équarrissaient des pièces de bois, des cordiers filaient des câbles, des mousses allumaient des feux sous des chaudières d’où sortaient une épaisse fumée et la saine odeur du goudron. » Qui a écrit ces quelques lignes ?

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