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Critiques de Pierre-Henry Gomont (293)
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Slava, tome 1 : Après la chute

L'album est captivant, drôle, bien rythmé.

Je découvre le style graphique de Pierre-Henry Gomont et c'est une belle surprise. Un très bon premier tome. Il va falloir attendre pour lire la suite mais j'ai déjà hâte de connaître ce qui va se passer !

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Slava, tome 1 : Après la chute

Un dessin dynamique, un traitement de la couleur qui restitue efficacement l'ambiance ,les paysages, l'architecture pour cette aventure rythmée traitée avec humour lors de cette période parfois dramatique du passage de l 'ex URSS vers la Russie d'aujourd'hui .Des personnages attachants , Slava idéaliste en conflit de loyauté à la fois face à son ami Lavrine sans scrupules , Nina la courageuse , mais aussi sa culture qui ne l'a pas préparé au capitalisme.

Attendre le prochain volume dans un an , puis le troisième dans deux , c'est notre seule peine.

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Slava, tome 1 : Après la chute

Peintre idéaliste, peu vendeur et dégouté par le rapport des spéculateurs à l’art, Slava Segalov suit Dimitri Lavrine, trafiquant sans scrupule. De nombreux domaines ont été abandonnés par le pouvoir d’hier et ces riches demeures recèlent des biens qui se négocient au prix fort auprès d’investisseurs non regardant. Sa devise est : tout s’achète et tout se vend. Slava, débiteur de Lavrine, le suit à contrecœur, son éthique lui donnant mauvaise conscience face aux pillages.



A travers le parcours de ces deux personnages, l’auteur nous plonge dans la Russie qui tente de naître sur les vestiges de l’URSS. Trafics, magouilles, luttes d’influence, apparition des oligarques… sont la toile de fond de ce récit qui s’attache aux Russes lambda, attachés à leurs valeurs, leur histoire, leur métier et qui luttent pour survivre dans cette société post-communisme dont ils n’ont pas les codes.



Je ne suis pas fan de la police de caractère choisie ni des dessins, sombres aux traits peu raffinés, mais il faut reconnaitre que Pierre-Henry Gomont sait rendre le dynamisme de l’action et a le souci du détail dans ses décors. Et surtout le propos est intéressant et pertinent.



Premier tome de trois, cet album dépeint un pays d’incertitude, annonciateur de la Russie d’aujourd’hui. J’ai hâte de découvrir la suite.







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Slava, tome 1 : Après la chute

Une belle mise en images relatant les aventures de deux "pieds-nickelés" dans la période trouble lors du démantèlement des grands conglomérats de l'URSS.

Entre les ouvriers qui veulent préserver leur outil de travail et les rapaces qui rachètent les bijoux de l'économie, on trouve les affairistes prêts à naviguer en vendant leurs âmes ou en se faisant avoir par plus retords qu'eux.
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Slava, tome 1 : Après la chute

Slava signe le grand retour de Pierre-Henry Gomont. Après sa fuite du cerveau, nous voici de l’autre côté du Pacifique… juste après la chute de l’URSS au début des années 1990. Exit la propriété étatique et bonjour les prémices des oligarques. En pleine transition économique et politique, nous retrouvons un duo de trafiquants : Dimitri Lavine, le petit gros expérimenté en recel, et Slava Segalov, le grand maigre peintre déchu en pleine reconversion.



Tout aurait pu bien se passer pour eux, sauf que cette ouverture fait que la concurrence est rude, glaciale même… au point de se retrouver finalement dans les guêtres de la jolie Nina et de son père Volodia. Le projet : sauver une mine ou plutôt, pour certains, en tirer profit selon le capitalisme sauvage du moment. S’ensuit alors une rocambolesque et gaguesque aventure se finissant par un très bon cliffhanger nous rappelant qu’il s’agit du premier tome d’une trilogie qui s’annonce riche en rebondissements.



La narration est fluide, le trait vif et énergique, les couleurs très à propos. Quel plaisir de lecture. Je me suis régalé et vivement la suite !

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La Fuite du cerveau

J’ai bien aimé le début de cette bd qui évoque avec humour et pas mal de liberté vis à vis de la véracité des faits apparemment, l’histoire du vol du cerveau d’Einstein après sa mort. Je ne connaissais pas l’anecdote et je me suis amusée à suivre les aventures rocambolesques du scientifique-voleur et du vieux professeur. Pourtant, au bout d’un moment je me suis un peu perdue dans l’histoire et j’ai décroché. J’ai quand même continué ma lecture jusqu’au bout et au final, on retombe sur nos pieds mais j’ai été un peu déçue de ne pas avoir été emportée complètement. Ça n’en demeure pas moins une bd sympathique à lire. Les personnages sont cartoonesques et on passe un bon moment. J’ai aussi eu quelques difficultés avec la police d’écriture, à mon goût parfois un peu difficile à lire.
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La Fuite du cerveau

Je sors un peu des sentiers battus de l’astronomie (quoique) pour vous parler d’une BD (c’est pas fréquent) !



Alors, vous vous en douterez peut-être, il y a quand même un petit lien avec l’astrophysique dans cet histoire puisque l’un de nos personnages principaux dans cette histoire n’est autre que le grand Albert Einstein.



Albert Einstein s’éteint le 18 avril 1955 à Priceton aux USA, à l’âge de 76 ans. Une autopsie est organisée afin de connaitre la cause précise de son décès. Elle conclura à une rupture d’anévrisme.



L’histoire aurait pu s’arrêter là. Einstein dans son testament, avait émis le souhait d’être incinéré dans le but d’éviter tout pèlerinage qu’il n’aurait pas voulu. Sauf que tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu puisque le cerveau du scientifique a tout bonnement été… volé !



Le médecin légiste obtiendra cependant, quelques jours plus tard, l’autorisation d’un des héritiers d’Einstein pour pratiquement des recherches à des fins uniquement scientifiques.



Cette BD raconte une histoire. Pas exactement celle qui s’est vraiment déroulée puisque l’auteur admet avoir romancé l’histoire, mais il se base malgré tout sur des faits largement documentés aujourd’hui.



Le résultat final est largement réussi. On rentre très facilement dans l’histoire du Dr Thomas Stoltz Harvey devenu pour l’occasion Thomas Stolz. La lecture est rendue dynamique par les dessins et le texte, avec des pointes d’humour mais aussi des moments de perdition. C’est le discours d’une cavale plus que d’une véritable avancée scientifique qui arrivera beaucoup plus tard. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette BD qui lève une partie pas forcément la plus connue aujourd’hui, de la « vie » d’Einstein.
Lien : http://astrobook21.blog/2021..
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La Fuite du cerveau

Princeton 1955, Albert Einstein vient de mourir et subit une autopsie. Le légiste indélicat envisage tirer profit de ce qu'il pourrait découvrir dans le cerveau du génie et s'en empare.



Ce dernier fait n'est pas vrai, bien sûr, il est juste prétexte à une aventure que dis-je un grand bazar, un m***ier pas possible, carrément un gros b***el.



J'aime l'humour décalé de Pierre-Henry Gomont, ses dialogues, son trait caractéristique et ses couleurs particulières.



Drôle, dynamique et plein d'allusions.

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Les Nuits de Saturne (BD)

Clovis sort de prison avec une seule idée en tête : se venger. Alors, dans une sorte de road trip nocturne et désespéré, il va poursuivre son but. Il va aussi rencontrer Césaria et des vérités difficiles à accepter.



Une BD d'une grande noirceur où les destinées qui se croisent semblent toutes vouées au malheur et à la violence. Autant prévenir, ce n'est pas une lecture qui remontera le moral mais qui, me semble-t-il, dépeint avec force et sagacité des êtres profondément meurtris.

C'est aussi très beau au niveau graphique, avec des aquarelles aux couleurs sombres et envoûtantes.

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Malaterre

Gabriel vit sa paternité comme une contrainte, son couple comme un frein à ses projets. Râleur de chaque instant, cris, menaces, cigarettes et alcool; il ne vit que pour redorer l'honneur familial en rachetant le domaine de ses ancêtres en forêt équatoriale.

Ni une ni deux, il réussit à amadouer ses 2 grands enfants à le suivre, puis le juge à lui octroyer leur garde. Laissant sa femme mourir de chagrin en France avec le petit dernier esseulé. Et revoilà la belle vie d'expat', la cuisinière black et les copains blancs du lycée français, la forêt, le marigot, le chinois qui veut des dérogations pour couper davantage de bois précieux...



J'ai eu du mal à passer le premier tiers tellement j'ai trouvé le personnage de Gabriel insupportable ! Une BD assez réaliste sur un type de vie d'expatriés. Heureusement que tous ne vivent pas comme ça, sans respect du lieu et de ses habitants !
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Pereira prétend (BD)

C'est une bande dessinée que j'ai découverte grâce à Babelio. Elle nous parle d'un intellectuel qui vit seul à Lisboa en pleine période Salazariste.

Elle décrit le quotidien de ce journaliste littéraire qui ne s'implique pas mais se pose beaucoup de questions. Jusqu'au jour où il tombe sur un article qui attire son attention. Le mécanisme est déclenché et malgré lui, il va rencontrer des gens qui se battent contre l'oppression et pour la liberté d'expression.

Gomont dans son interprétation picturale du roman de Tabucchi livre ici un dessin magnifique et lumineux.
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Rouge karma

L'Inde a beaucoup inspiré Pierre-Henry Gomont avec son ambiance assez particulière et ces couleurs chatoyantes. Une influence qui se retrouve dans sa bande dessinée avec cette couleur rouge omniprésente et souvent travaillé de façon vaporeuse. Sans oublier les références culturelles avec les rites religieux qui engendre beaucoup de rencontres, la malhonnêteté des hommes de pouvoir et la très grande pauvreté de la plupart de la population. Une atmosphère qui correspond parfaitement à l'intrigue écrite par Eddy Simon. D'autant qu'il choisit de parler d'un sujet très sensible qu'est l'eau potable. Une ressource indispensable qui devient un bien précieux qui a de la valeur et attire de nombreuses convoitises financières. A côté, il exploite le choc culturel entre l'occident et l'orient se fait sentir aussi bien au niveau de la vie quotidienne que du rapport à la féminité et la natalité. Le personnage d'Adélaïde doit remettre en cause sa vision du monde et accepter une autre façon de faire face à l'improbable. Une magnifique scène finale résume parfaitement cela avec une grande part de mystérieux et de mystique.
Lien : http://22h05ruedesdames.com/..
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Malaterre

Après « Pereira prétend », une excellente adaptation littéraire qui emmenait le lecteur au Portugal, Pierre-Henry Gomont se rend en Afrique, le temps d’un récit familial d’inspiration autobiographique.



Le lecteur y suit les déboires de Gabriel Lesaffre, un homme divorcé qui décide d’emmener deux de ses enfants en Afrique, où il a racheté un domaine familial en pleine forêt équatoriale. Loin de leur mère et de leur petit frère, Mathilde et Simon découvrent un nouveau monde… et, à défaut de pouvoir compter sur ce père toujours absent, ils jouissent d’une énorme liberté…



Dans “Malaterre”, Pierre-Henry Gomont dresse tout d’abord le portrait d’un père égocentrique, alcoolique, flambeur, menteur et… absent. Un personnage haut en couleurs, assez complexe, qui n’a pas grand-chose pour plaire, mais qui peut cependant parfois s’avérer attachant. L’auteur détail également les sentiments de ces deux adolescents qui multiplient les découvertes, tout en souffrant du comportement extravagant et irresponsable de leur père.



La voix-off et l’utilisation de « bulles-pensées » qui en disent souvent plus que mille mots, contribuent à insuffler pas mal d’humour à cette vision du père à la base assez triste. Le tout se retrouve de surcroît sublimé par un dessin nerveux rehaussé d’une colorisation adéquate, accentuant d’une part le caractère énergique du paternel et d’autre part toute la moiteur et la beauté du décor africain.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Pereira prétend (BD)

Avec un titre pareil, ce one-shot ne pouvait que me séduire. En effet, Pereira est mon nom marital, alors quand j’ai vu cette BD, je me suis esclaffée, puis je me suis montrée curieuse et enfin je me suis lancée.



Cette BD prend racine au Portugal en pleine montée fasciste. J’avoue que je ne suis pas très au point sur l’Histoire du pays et j’ai apprécié de découvrir ce pan de l’Histoire. Le scénario met en scène Doutor Pereira qui va sortir de sa zone de confort et s’engager en se liant d’amitié avec un jeune engagé politiquement.



J’ai été agréablement surprise par ce scénario qui m’a complètement cueilli. Je me suis laissée prendre par l’histoire, par ce Pereira qui est tiraillé entre sa peur viscérale de ne pas faire de vague et son sentiment d’injustice qui bouillonne.



La BD met en scène un Doutor Pereira très attachant. Cet homme veuf, à l’embonpoint très marqué et à la santé fragile vit une routine bien huilée. Soudain, il est bousculé dans son quotidien par un jeune homme qui au départ l’agace mais finalement l’émeut. Il ira jusqu’à mettre sa vie en danger et va directement de confronter à la censure de son journal. Car Doutor est un journaliste qui subit de pleins fouet la montée fasciste et se doit de pondre des articles bien patriotes. En rencontrant Rossi, il se rend compte de cette censure. Le jeune homme est clairement celui qui va tout faire basculer.



Avec un scénario aussi fort, l’esthétique se devait d’être à la hauteur. Là aussi, j’ai été complètement séduite par le dessin de Pierre- Henry Gomont. Il y a de belles ambiances colorées et des ciels bleus à ce damné. C’est beau et lumineux au milieu de la noirceur de l’Histoire. Les mots me manquent pour décrire ces planches. Je suis parfois restée plusieurs minutes à les regarder, complètement fascinée.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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Rouge karma

Belle immersion en Inde, avec du fond et des valeurs. On y croit tout à fait. Une plongée en eaux troubles, où manigances d'Etat et malversations en tout genre s'enlacent, où notre culture et les traditions locales s'entrechoquent. Tout cela fait réfléchir.



Après les lectures de "Violette Nozière : Vilaine chérie", "Confidences à Allah" et "Chaque soir à onze heures", le havrais Eddy Simon ne cesse de me surprendre dans sa diversité de thématiques abordées. Éclectique et multi-ethnique, son oeuvre s'étoffe de livre en livre avec intérêt.



De fil directeur, difficile à tirer, si ce n'est son penchant résolument féministe à mettre en lumière des femmes fortes comme personnages principaux. J'apprécie.
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Pereira prétend (BD)

Comme j’ai eu du mal à entrer dans cette BD ! Le dessin m’empêchait de bien adhérer à l’histoire. Je n’étais absolument pas séduite par les traits, les couleurs criardes.



J’ai parcouru les premières pages sans conviction, prête à laisser tomber.



Pourtant, cette BD m’avait été recommandée par des gens très bien qui ont souvent les mêmes goûts que moi. Alors, il fallait que je m’accroche. J’ai donc repris l’album, un soir, entre deux activités passionnantes (préparer ma classe et mon repas), persuadée que j’allais le reposer bien vite. Et là, allez savoir pourquoi, je n’ai pu le lâcher, j’ai été embarquée dans l’histoire (à l’insu de mon plein gré) et c’était parti ! Résultat : j’ai mangé un morceau de pain avec du fromage !



J’avais lu le roman il y a un certain nombre d’années, je n’en avais guère de souvenirs si ce n’est qu’il ne m’avait pas marquée. Peut-être faudrait-il que je le relise d’ailleurs. Comment ai-je pu passer à côté d’une histoire pareille ? Étais-je trop jeune ? Trop immature ? N’était-ce pas le bon moment ?



L’action se passe au Portugal en 1938. C’est la prise de conscience d’un homme devant la montée du totalitarisme. Et c’est finement vu, très finement. Ce gros bonhomme qui parle à la photo de sa femme morte, qui ne boit que des citronnades sucrées, qui s’entretient avec ses différents MOI (symbolisés par des petits LUI en négatif) est tout à fait attachant. Et surtout tellement humain !



Je suis ravie d’avoir dépassé ma première impression !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Pereira prétend (BD)

L'une des excellents surprises de cette fin d'année.

Je n'ai jamais lu de roman d'Antonio Tabucchi, je ne peux donc juger si l'adaptation est fidèle. Mais en tant que bande dessinée, Gomont signe un bel objet, faussement classique. Doutor Pereira est un homme triste et morne, prisonnier d'une routine que rend ne peut faire varier. Responsable et seul contributeur à la pagfe culturelle du Lisboa, il vit dans une bulle de mélancolie, apparamment insensible à la situation politique. Le Portugal est en proie à une dictature brutale. L'Espagne est déchirée par la guerre. Mais Pereira prend bien garde de ne pas se mèler à tout ça. Jusqu'à ce qu'il croise la route de Monteiro Rossi et Marta, un jeune couple engagé pour la cause anarcho-communiste.

Cette rencontre va progressivement bousculer la routine de Pereira, le forcer à une remise en question.

Il y a de l'intelligence dans le propos, une narration qui, sous des airs classiques, propose des procédés intéressants pour illustrer le qiuestionnement intérieur de Pereira, un sens de la mise en scène... Il y a dans ce livre tout ce qui fait l'intérêt de la bande dessinée, ce qui lui permet de proposer plus qu'une illustration plate d'un texte mais une véritable interprétation. Ce n'est pas non plus un chef d'oauvre, mais ce livre mérite largement d'être découvert.
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Pereira prétend (BD)

Pereira est veuf. La tuberculose a emporté sa femme avait même qu’elle puisse donner naissance à un enfant.



Pereira est journaliste. Responsable de la page culturelle d’un quotidien portugais – journal conservateur et catholique -, il sait qu’on le laisse libre d’organiser comme il l’entend ses rubriques. Une liberté relative toutefois puisqu’à cette époque, le Portugal est en pleine dictature salazariste et les agents de la censure veille. L’armée est dans les rues et les passages à tabac des opposants au régime se font en place publique. Mais Pereira s’accommode de la situation, sélection les sujets de l’actualité culturelle selon son bon sens, se protège sans faire de vague. Metro, boulot, dodo.



Un jour cependant, son regard tombe sur l’article d’un jeune homme tout juste diplômé de la Faculté de philosophie pour son mémoire qui a trait à la mort. Pereira contact cet homme, un certain Francesco Monteiro Rossi, et l’engage en tant que pigiste pour qu’il rédige des nécrologies d’auteurs. Mais Pereira ne peut pas publier les chroniques que Francesco rédige. Les écrits sont subversifs, enflammés… de réels pamphlets… des petites bombes à retardements. Plutôt que de le congédier, Pereira va se lier d’amitié pour ce militant et tenter de l’aider, à sa manière. Au contact du jeune révolutionnaire, Pereira va peu à peu prendre conscience du contexte social et politique dans lequel s’enlise son pays. Une prise de conscience tardive, risquée, qui vient chambouler sa triste routine et, peut-être, l’aider à enlever quelques œillères et quelques vieilles peurs aujourd’hui sans fondement.







Adaptant le roman éponyme d’Antonio Tabucchi (publié en 1994 en Italie), Pierre-Henry Gomont nous fait revenir au Portugal vers la fin des années 1930, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. A cette époque, Salazar apporte son aide et son soutien à Franco ; à l’intérieur du pays, on sent la tension. Certains se replient et étouffent leurs convictions (c’est le cas du personnage principal) tandis que d’autres tentent la révolte (Francesco, le jeune pigiste, incarne la jeunesse révolutionnaire). Pierre-Henry Gomont s’aide de couleurs chaudes, les ocres et les rouges qu’il utilise pour la mise en couleur illustrent parfaitement la canicule sous laquelle Lisbonne étouffe durant cet été 1938. Cette ambiance graphique renforce d’autant les tensions et permet au lecteur de mieux se représenter l’atmosphère électrique du moment, où chaque citoyen est sur le qui-vive, suspicieux et méfiant, craignant la délation.



Le contexte socio-politique utilisé vient également exacerber les tiraillements et questionnements du personnage principal. On le découvre prudent, effacé, enlisé dans sa vie et ne parvenant pas à faire le deuil de sa défunte épouse. Il est abattu et on remarque rapidement qu’il a abandonné toute idée de lutte. S’il désapprouve l’orientation prise par le gouvernement de Salazar, il n’en dit rien et pire, pour un journaliste, il n’a rien à en dire, ne cherche pas à se renseigner. Il préfère éluder et s’excuse maladroitement de n’être qu’un journaliste affecté à une rubrique culturelle. La rencontre avec le jeune pigiste va venir redistribuer les cartes et changer la donne. Peu à peu, il va entendre ce que lui disent les personnes qu’il est amené à côtoyer. Francesco tout d’abord, la compagne de Francesco ensuite, son ami prêtre… une dernière rencontre avec un médecin philosophe viendra poser la dernière pierre ou, si vous préférez, viendra enfoncer le clou. La métamorphose du héros est déjà en marche. La question est de savoir s’il l’acceptera lui-même, s’il acceptera la prise de risque que cela sous-tend et s’il parviendra à quelque chose qui lui soit à la fois constructif et satisfaisant. (...)



Lire l'avis complet :
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Les Nuits de Saturne (BD)

Cette bd propose une histoire de vengeance. Clovis veut retrouver celui qui l'a envoyé à l'ombre il y a 30 ans déjà et qui a changé sa vie. Mais une fois sortie de cabane, l'affert ne se révèle pas si facile. D'autant que sa route croise celle de Cesaria, et que plus rien ne sera pareil.



Le rythme lent du récit qui oscille entre présent et passé accompagne un dessin aux couleurs hypnitisantes.



Une bd puissante.
Lien : http://boumabib.fr
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Slava, tome 2 : Les Nouveaux Russes

Après un premier tome prometteur, P-H Gomont nous livre le deuxième tome de Slava, sa trilogie virevoltante consacrée à la Russie des années 1990. Et c'est à nouveau une pleine réussite, ce qui n'a pas échappé au festival d'Angoulême qui a eu le bon goût de retenir dans sa sélection officielle Les nouveaux russes.
Lien : https://www.actuabd.com/Slav..
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