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Citations de Pierre Vavasseur (47)


Ah, l'amour! L'amour? S'il existe, sur la planète littéraire, un roman qui parle de tout sauf d'amour, mais de manipulation, de perversité, de jeu cruel et de mépris, c'est bien ces Liaisons dangereuses, symboliques d'un style de récit qui fit florès au XVIIIe siècle : le roman épistolaire. (...) Ce livre est d'une virtuosité totale. Laclos a écrit le premier thriller sentimental de son siècle et démonté pièce par pièce la mécanique précise du scandale quand il touche au coeur.
Les liaisons dangereuses - Pierre Choderlos de Laclos (1782)
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Derrière Bardamu, on l'a compris, il y a l'auteur lui-même qui ne se contente pas d'agiter, dans un style syncopé, caravane infinie de brèves exclamations, petits dégoûts crachés et recrachés entre les lignes, un désespoir affirmé. (...) ... Céline, dont on sait qu'il avait lui-même succombé à la haine, est l'agitateur, le transfigurateur, de la condition de l'homme dans ce qu'elle a de plus furieusement inquiétant et fragile. Mais il y a l'écriture, aussi, le style, le foisonnement des formules, le langage labouré, retourné comme un chantier, quelque chose d'impressionnant dans le maudit. Et ce chaos, seul l'art littéraire peut le traduire.
Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit
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On en connaît tous, des Grand Meaulnes. Fichus comme des roseaux, un peu solitaires, (...), ils ont l'air de faire commerce avec un secret qui les encombre mais qu'ils ne dévoileront jamais parce qu'ils seraient aussitôt livrés à un ennui total. (...)
On dit qu'Alain-Fournier s'était inspiré d'une vraie Yvonne, nommée de Quiévrecourt; la description de la Sologne a fait le reste et le Grand Meaulnes est ainsi le roman des amours impossibles et des bonheurs bancals. C'est peut-être, aussi, un livre tendre et aigu à la fois sur le sentiment de solitude, le décalage qu'éprouvent certains êtres avec la vie. Le Grand Meaulnes n'est pas une victime, encore moins un jeune homme soumis, il est simplement envahi par ce que Baudelaire aurait nommé : le spleen. Et comme une douleur n'arrive jamais seule, l'amour n'est pas au rendez-vous. Fascinante injustice.
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La beauté n'est pas un repère d'enfance. Et pour un gamin, la beauté masculine encore moins. Pourtant je le trouve beau tête nue. Il en est même plus droit. Plus haut. Plus fort, je ne sais pas.C'est tout de même une frêle chose, calcinée à contre-jour.
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Peu de romans sont à ce point le creuset de ce que la littérature, sans oser se l'avouer tant la tâche est difficile, s'emploie à fabriquer : explorer les cinq sens comme s'ils avaient la texture d'un tissu; décrire, à travers eux, un état physique, une perception qui semble échapper aux mots. Voici qu'un écrivain s'approche de ce miracle.
Le parfum - Patrick Süskind
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Deux mots suffisent pour résumer ce livre qui tient de la farce et du drame : c'est un conte halluciné. (...) Les observateurs n'ont pas fini de débroussailler toutes les richesses de ce roman chargé en images oniriques, rêve à grand budget par lesquels le romancier s'emploie à cerner la folie du monde.
Cent ans de solitude - Gabriel Garcia Marquez
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(...) Nous lisions et relisions Pagnol, bercés par ses dons de conteur et cet humour irrésistible qui triomphe, entre autres, au moment de l'entrée en classe de sixième : cette façon d'écrire, en évoquant un camarade parlant soudain un peu trop fort en classe : "il avait mal réglé la puissance de son émission". Il y a une magie immédiate dans la phrase de Marcel Pagnol et, surtout, un art accompli de raconter la découverte, de montrer au plus juste comment les enfants éprouvent la nouveauté.
Marcel Pagnol - Le temps des secrets
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Il n'y a pas grand-chose à dire de ce livre, sinon qu'on y prend le bateau, qu'on y renifle la mer, qu'on y prend le vent, l'iode, l'odeur d'huile et de fumée en pleine figure. Déclinaison d'un voyage autour de sa chambre, voici, vécu physiquement, un récit de traversée des mers et l'apprentissage des coursives étroites, des coques rongées de sel, des burinages d'âmes et de visages.
(Le quart - Nikos Kavvadias)
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Pierre Loti avait la tête ailleurs (...). La littérature a enfanté un écrivain de l'au-delà des océans. Pour embarquer avec lui, rapprochons-nous un peu des rives de la Bretagne du Nord du XIXe siècle, avec ses rocs de granit rose et ses marins vaillants (...) On n'écrira sans doute jamais plus un récit comme Pêcheur d'Islande, avec la puissance d'évocation d'un immense écrivain. Nous sommes au cinéma, sur grand écran dans les grands vents, dans la grande nuit. L'homme y est tout petit et l'homme y est immense.
Pierre Loti - Pêcheur d'Islande
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Il y a un temps pour lire Les Hauts de Hurle-Vent : c'est le début de l'adolescence, l'âge où l'on croit à la passion sans limites mais où se dessinent encore maladroitement les territoires du Bien et du Mal. (...) Emily Brontë a fait exploser tous les carcans de la société victorienne dans ce livre qui a fait scandale à sa sortie. Au delà de l'outrance des personnages, des situations et du style, elle a su prendre avec les protagonistes de son récit une distance suffisante pour qu'aucun ne paraisse totalement bon ou mauvais, séduisant ou antipathique. Evitant ainsi l'écueil du romantisme, elle a atteint à une vérité de l'humanité qui fait, paradoxalement, de son unique roman, une oeuvre éminemment morale.
(Les Hauts de Hurle-Vent - Emily Brontë)
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-Je voudrais que tu enlèves ton alliance.

La faiblesse est un mal acide et désespérant.
-Je vais y penser.
-Non, fais le tout de suite.
(…) J'ai glissé l'alliance dans la plus étroite poche de mon pantalon, près de la ceinture. Pendant quinze jours je l'ai ôtée puis remise, selon que j'étais avec Gena ou Faustine. J'en perdais l'équilibre. Comme un chat sans moustaches. Je me cognais aux portes, aux coins de tables. Faustine s'en étonnait de temps en temps. J'étais couvert de bleus p65
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Page 5506 du tome 4 du Grand Usuel Larousse, dernier mot de la page, " Partir. v. i. (anc. fr. partir, partager, du lat. partiri.) Prendre le départ, commencer un mouvement."
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On parlera souvent dans cet ouvrage, de modernité. Et comme pour se dédouaner de ce qui peut finir par apparaître plus comme un lieu commun qu'un lieu de passage - pourtant -obligé, voici que Goethe vient nous sauver. Goethe? Oui, lui-même, l'immense, le mythique, celui qu'on n'ose approcher qu'avec des pincettes. (...)
Saint-on que son Werther (...) a provoqué dans toute l'Allemagne un phénomène que l'on peut caractériser d'un mot qui n'existait pas alors : le marketing? Combien de jeunes gens, bouleversés par le suicide du héros romantique, s'habillèrent comme lui d'une veste bleue et d'un gilet jaune! On lança même dans le commerce un flacon d'eau de Cologne Werther! Et... oui, on se suicida, façon Werther, ce qui provoqua, on s'en doute, un début de franche inquiétude chez l'auteur. Imagine-t-on, de nos jours, un pareil phénomène?
(Goethe - Les souffrances du jeune Werther)
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L'insoutenable légèreté de l'être est un roman capital sur le thème de la décision et le principe de l'engagement. Les deux y sont ici mêlés à l'amour, présenté comme une valeur essentielle du cheminement et des sacrifices accomplis à la hauteur du choix. Kundera pose l'équation et y répond par un détour romanesque inattendu.
(Milan Kundéra - L'insoutenable légèreté de l'être)
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Livre fulgurant en tout point - sa rédaction, son succès immédiat, son clin d'oeil à la postérité -, Bonjour tristesse a choqué, cela peut se comprendre, par son aspect sentimentalement incorrect, pour ne pas dire diabolique dans la mesure où il était l'oeuvre d'un ange blond.
Mais ce serait n'y voir que l'écume des choses. Ce que nous dit Sagan, entre mélancolie et audace, c'est que la liberté, celle d'être heureux, sans projets, n'est pas de ce monde; qu'elle est toujours rattrapée par la marche et la morale des hommes.
(Bonjour tristesse - Françoise Sagan)
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(...) La force de L'étranger tient évidemment beaucoup à la construction tranquille de ce tempérament glacial sous le soleil, ce caractère arraché à tout, lié aux amours délitées de l'enfance. (...) Mais au-delà de cet aspect, il y a, sans y toucher, une des grandes entreprises d'exploration, de forage, d'un mystère : l'éloignement vis-à-vis de soi-même. Une forme assumée de démission. Une fatigue existentielle qui est entre les lignes, comme un défi à l'existence de Dieu.
Albert Camus - L'étranger
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(...) Le lecteur s'interroge longtemps, une fois refermé ce petit livre. A quel spectacle mental a-t-il assisté? Et quel message Steinbeck lui a-t-il déposé au fond du coeur? La réponse vient avec les années lorsque, au fil des représentations théâtrales de ce roman qui n'a jamais cessé d'être adapté pour la scène, surgit un livre extrême sur l'amitié et, plus que tout, l'innocence. (...) Roman brut, puissant, tendre et violent, Des souris et des hommes n'en finit pas, (...), de faire s'entrechoquer les grandes injustices de la nature humaine.
John Steinbeck - Des souris et des hommes
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Mourir à 20 ans n'est pas donné à tout le monde, alors faites un voeu : voici Raymond Radiguet qui passa, l'étoile filante - oh! l'accablant cliché - de la littérature contemporaine. Un écot payé cash au talent. Un sacrifié aux caprices du destin. Deux livres, deux scandales, deux succès et la postérité... (...) Aucun jeune écrivain d'aujourd'hui, qui ne souhaite d'ailleurs pas mourir aussi tôt, n'écrirait avec une telle tenue, une telle élégance de récit, une passion aussi immorale.
Le diable au corps - Raymond Radiguet
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Il est question, dans ces pages, des "Illusions perdues" de Balzac. En voici la version lustrée, centrée sur le journalisme, ce métier qui a toutes les qualités mais aussi, c'est son charme infernal, tous les défauts. Le héros, Georges Duroy, est moins célèbre que Lucien de Rubempré mais il n'en est pas moins très proche d'une vérité qu'il serait naïf de contester. (...) en pleine explosion de la presse écrite, Georges a de l'or dans les mains et sous la plume. (...) Et puis, dans Bel-Ami, quel beau, quel vivant portrait de Paris.
Bel-Ami - Guy de Maupassant
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Une histoire simple, une parabole : on peut se souvenir de la petite Fadette comme d'un récit lointain, démodé, peu adapté au temps présent. C'est bien tout le contraire et combien d'enfants pourraient aujourd'hui s'en réclamer, à la campagne, dans les villes, dans les banlieues!
La petite Fadette - George Sand
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