Citations de R.J. Ellory (1776)
Une fois que vous arrivez ici, vous n’en ressortez jamais. Les couloirs sont suffisamment larges pour trois hommes côte à côte, un au milieu, un gardien de chaque côté. Les murs sont peints en une nuance vague à mi-chemin entre le gris et le vert, et les noms, les dates et les messages d’adieu gravés dessus traversent la peinture jusqu’aux briques en dessous. Ici nous sommes tous innocents. Revenu du Vietnam pour arriver en enfer. Dites à M que je l’aime. Ce genre de choses. Les pensées désespérées d’hommes désespérés.
Et finalement l’odeur. Elle ne vous quitte jamais, même si ça fait une éternité que vous jouez à ce petit jeu. Elle vous saute aux narines chaque fois que vous vous réveillez, comme si c’était la toute première fois. Un mélange de Lysol et de détergent bon marché, les relents de la nourriture en train de pourrir, une puanteur de sueur, de merde et de sperme et, quelque part en dessous, l’odeur de la peur. De la futilité. Des hommes qui baissent les bras et s’en remettent à la justice d’une nation. Broyés par la main du destin.
Parfois on ne peut s’empêcher de s’étonner de l’état du monde, n’est-ce pas ? On imagine le pire, et alors quelqu’un bien faire quelque chose de pire encore. N’y a-t-il donc pas de limite à ce dont une personne est capable ?
Parfois on ne peut s’empêcher de s’étonner de l’état du monde, n’est- ce pas ? On imagine le pire et alors quelqu’un vient faire quelque chose de pire encore. N’y a t ‘il donc pas de limite à ce dont une personne est capable ?
Les répercussions vont être considérables. Ne vous attendez pas à mener une vie paisible dans un avenir proche. La presse va se ruer sur cette affaire . Il va falloir limiter les dégâts… Bon sang, je ne sais même pas à quoi comparer ça.
– Vous voulez un conseil ? Quitte à en tuer un, autant les tuer tous les deux. Et tuez-les deux fois, juste histoire d’être sûr. »
Le monde avait changé. C’était devenu un endroit plus sombre qu’il ne l’avait jamais connu.
– Bon sang, Victor, vous m’avez vraiment concocté une histoire triste, pas vrai ?
– Je suppose.
Des rumeurs, des déductions, une personne qui disait une chose, une autre qui en disait une autre , tout cela donnait une montagne de rien, et pourtant il en sentait le poids sur ses épaules.
Quelqu’un connaissait la vérité sur son frère. Quelqu’un savait ce qui était arrivé à ces trois filles.
Des gens avaient la réponse à toutes ces questions, et il devait les trouver.
– J’aurais cru que vous aviez assez à faire sans ces trois ados mortes sur les bras.
– Peut-être que je ne veux pas découvrir la vérité sur Frank. Mon instinct me dit que ça ne va pas être joli, et je ne veux pas avoir raison.
– L’intuition, c’est pas des faits, Victor.
– Je le sais, George.
– Il me semble que le fardeau de ne pas savoir serait plus lourd.
– Oui, acquiesça Landis. Je suppose. »
– Trois filles, répliqua Landis. Deux âgées de seize ans, et une de dix-sept. De toute évidence enlevées, puis ligotées, droguées et abandonnées.
-Pourquoi m'avoir appelé ? Pourquoi m'avoir fait venir jusqu'ici ?
-Parce que vous êtes sa seule famille. Votre père est interné. Tous les autres membres sont morts. Et, même si votre frère est fou, je ne vois pas pourquoi je devrais m'occuper de ça tout seul. C'est à ça que sert une famille, Monsieur Devereaux. C'est comme ça que ça fonctionne. On ne choisit pas sa famille, mais le sang est le sang. Il nous lie, même quand on ne le veut pas.
Pas besoin d'être mauvais pour être sage.
Tu sais, Derry Buck, tu es un fichu bon à rien et sacrément stupide par-dessus le marché. Ça fait un bon bout de temps que je te connais maintenant, et à t'entendre, tes problèmes sont toujours la faute des autres. Tu vas être un homme un jour, ou tu vas passer le restant de ta vie à te comporter comme un gamin ?
- J'ai pas encore décidé.
«Ils sont votre vie, votre sang, tout. Ils débarquent et le monde est un endroit différent. Vous voyez tout avec un nouveau regard. C'est comme avoir la chance de revivre sa vie, de réparer les choses, de tout arranger, de trouver un peu de paix. Les pires choses peuvent arriver, quand vous rentrez chez vous et retrouvez votre gosse, elles sont plus si terribles que ça. Un homme doit ressentir ça, vous savez ? S'il a pas d'enfant, y aura toujours un vide dans son âme.»
Ils s'arrêtèrent aux feux. Landis regardait les gens sur le trottoir. Un millier d'histoires différentes qui défilaient, et ces histoires changeaient chaque fois qu'elles étaient racontées. La vie était tout sauf une ligne droite. Parfois les choses s'emmêlaient tellement qu'il était impossible de les démêler. Les mauvais souvenirs avaient le don d'évoluer au fil du temps, comme si l'esprit s'arrangeait pour les rendre plus acceptables. Personne ne se remettait jamais vraiment du passé ; on trouvait juste un moyen de s'en sortir avec aussi peu de dommages que possible. Et rien n'était jamais oublié non plus. On choisissait juste de ne pas se souvenir.
– Vous revoulez du café avant de partir ?
– Non, mais je peux rester un peu si vous êtes en mal de compagnie.
– Oh, ça fait longtemps que j’ai cessé de vouloir de la compagnie, dit Garner. Allez , faites ce que vous avez à faire.
C’est un "halfback", répondit Moody. Les gens qui partent puis qui reviennent seront jamais réglo comme nous. Je connaissais son père. S’il y avait pas de mauvais temps, il l’apportait avec lui.
La solitude était une façade qu’il arborait – feignant l’indépendance ou une autosuffisance résolue – tout en se persuadant que c’était le monde qui était responsable. Mais c’était un ramassis de conneries. Il avait fabriqué ça tout seul.
Les événements récents avaient souligné à quel point il était isolé. Pas de parents, pas de femme, pas d’enfants, et désormais pas de frère.
Dans le coin y a pas de secrets entre deux personnes sauf quand l’une d’elles est morte.