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Citations de Raphaële Billetdoux (78)


C'est réellement exceptionnel ce qui se passe entre nous, tu sais... Je les entends, les gens, moi, toute la journée... Ce qui nous arrive à tous les deux est rarissime...
Il faudra... Promettons-nous de ne jamais laisser se dégrader une entente pareille. C'est plus qu'un devoir, quand on a cette chance.
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Et quand elle serait vieille encore, la marque de tous ces gestes que sur son corps il avait faits, un matin d'été - le matin où il avait voulu d'elle -, lui en cuirait encore comme autant de gifles inexpliquées
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La journée devait être longue et voici qu'elle avait passé. C'est à cette heure la plus religieuse que l'on souffre tout à coup très précisément de ne pas être aimé et qu'à l'existence des personnes de sexe contraire qui passent et qui vous ignorent il soit interdit d'attenter.
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Difficile quand on est gentille, sans défense, dans le noir mais totalement confiante, de comprendre que c'est fini, personne ne viendra plus dire bonsoir. Fini ce petit langage inventé à deux, jour après jour, par petits coups complices. Ce petit langage auquel elle avait commencé à s'habituer. A s'habituer et à répondre. A répondre, et à répondre bien, même...
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(...) Nue, dans la position la plus vulnérable qu'il soit, se laisser limer l'intérieur jusqu'à (...) n'être plus bientôt que le lieu d'une éruption continue quasi autonome de forces internes souveraines. (...)
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Demain j’emballe sur une musique à vous donner la trique, demain je visse et je resserre, mais pour ce soir je ne veux pas qu’on me secoure, je ne veux pas qu’on me distraie, je ne veux plus parler, je ne veux plus qu’on s’immisce en moi, ce n’est pas un être humain qui peut me comprendre, c’est ce monde de suceurs qui fait couler des baignoires à minuit, qui ne respecte ni lune ni soleil, qui prend champagne pour intelligence et fait des clins d’oeil aux enfants, ce sont ces gueules de papillons, ces professionnels de l’admiration qui s’éclaboussent de se grouper autour de la beauté avec des mines de confiseurs, c’est eux qui m’écoutent quand je chante, qui me prennent par les hanches, qui m’enfoncent jusqu’à la gorge et qui tirent et qui raclent et qui m’arrachent le ventre. C’est à l’heure la plus religieuse que l’on souffre tout à coup très précisément de ne pas être aimé et qu’à l’existence des personnes de sexe contraire qui passent et qui vous ignorent il soit interdit d’attenter. Sur les plages, à cette heure terrible où l’on a pas encore faim et où il faut continuer de vivre ; les hommes et les femmes amenés à gronder plus petit que soi ; d’autres encore qui avaient chaud, envie, besoin et puis partout la licence et l’impunité des inconnus qui conservent le loisir de se renvoyer au néant…Voilà. C’était ça l’été, une gloire facile à la porte de chacun et, sous ce lustre d’honneur, la sournoise humiliation d’être imparfait. Qu’est-ce que cette innocente, à côté, pouvait connaître du sens profond de l’été ? Ce que représentait l’été pour les hommes qui survivent à leur mère ? Quand on s’était assise là par hasard, qu’on y demeurait le temps d’être remarquée et qu’on n’était qu’une fourmi parmi les fourmis, quand on s’affichait en public à l’heure de la mélancolie, qu’on estimait visiblement avoir un peu d’esprit, quand on avait de surcroît une gueule aussi douce et aussi privée que c’était par là-dessus qu’il eût été plus convenable avant de venir de passer une culotte, on ne répondait pas comme ça, légèrement : « c’est non ça va de soi » sans essayer de prendre en compte l’influence possible d’un été sur la difficulté générale de vivre, à commencer par celle de son voisin… La coupable tout en chair se poudre vivement. Instinctivement, il tourna les yeux vers la fille. D’un trait, il su que le discret malheur tombé sur lui comme le serein, c’était elle. C’était le genre de fille gonflée de sang à faire de l’été son privilège particulier, une sorte de succès tout personnel, un hommage rendu rien que pour elle. C’était la fille à s’honorer de la fraîcheur de l’eau, du rouge des fruits rouges, du désir dans un oeil d’homme, c’était la fille – et la colère lui fermait les poings – à rafler tout ce qu’il pouvait y avoir de libre et de gratuit dans le monde, c’était la fille énervante, la fille à faire un bijou d’une guêpe sur sa peau, la fille à renvoyer interminablement à l’écho flatteur de la nuit un rire de gorge satisfait, la fille à faire crever de désappointement les fauvettes, les merles, les loriots, tous les sopranos dramatiques de l’aube et mon Dieu que ma poitrine réclame de vigilance, je n’en suis que la gardienne ! La voilà, elle est comme ça avant sa mort, la fille à en profiter de ce qu’on est petit et en pyjama pour venir dire adieu jusqu’à demain dans un nuage de parfum décourageant, la fille à s’éloigner sous la lune dans sa jeunesse, la fille à faire suppurer la misère d’être né, à vous donner envie de courir paupières serrées jusqu’au fond du jardin et là, là…avant d’avoir compris ce qu’il faisait… – Félicitations ! entendit-il. Cette fois, très franchement vous piquez mon intérêt, dit la jeune femme gaiement. Je boirais volontiers quelque chose à présent, murmura-t-elle. Il se sentit rattraper par l’ennui, un imprévisible, incommensurable ennui. Qu’est-ce que c’était que cette femme qui demandait à boire ? Il ne se souvenait de rien. Il était bien. De toute façon, il n’irait pas. Il fallait parler, se donner du mal, dire je, moi ceci, moi cela, et vous ?,… Il n’en avait aucune envie. Quelle entente physique espérer d’une femme ? Celles qui «connaissent l’homme» , qui savent exactement où c’est bien, où c’est pas bien, c’est une attaque, on a envie de se révolter mais on est pris en main par des gestes précis, inéluctables, c’est atroce… Celles qui tombent à la renverse en offrant un ventre blanc, se laissent prendre comme des bébés au milieu des coussins et s’étonnent qu’on s’endorme sur elles avant d’avoir fini… Celles qu’on touche à peine, qui partent dans des hauteurs où on ne peut pas les suivre et, surtout, ne bougez pas, ça risquerait de les déranger ; il n’y a pas d’attente, pas d’espoir de réussite, c’est gagné et perdu en même temps, vous n’y êtes pour rien, un souffle de brise aurait fait l’affaire, c’est désespérant mais, celles-là, après, vous remercient… Celles qui prennent sans donner, qui exigent et ordonnent, qui appellent et insultent, elles gardent les yeux fermés, tournent seules sans fin dans les ténèbres, cherchant à s’accrocher à une terre de passage, elles battent des mains à plat dans vos reins, on se sent comme un cheval qui n’avance pas, on s’efforce de faire au mieux selon les cris et l’impatience, on ruisselle, on nage, la peau devient du bois et, à la fin, ça fait mal… Celles qui se trouvent grosses et qui ne s’aiment pas, mais puisque vous le dites, autant que toute cette chair fasse plaisir à quelqu’un, elles sont d’accord pour tout ce que vous voulez, elles compatissent de vous voir dans un état pareil, celles-là en effet on voudrait bien qu’elles ferment les yeux… Celles qui disent que vous êtes trop grand pour elles, qui pleurent un peu, boivent beaucoup d’eau et on est engouffré par un con plus large que la mer, elles s’excusent et demandent pardon… Celles qui crient non, non, puisque je te dis non, et qui pensent oui, elles serrent les cuisses, bondissent sur elles-mêmes comme des poissons à sec, plus tard on s’aperçoit qu’elles dorment avec un drôle de sourire, elles font des rêves, attention, elles vous conduisent aux assises… Il en renaissait toujours et toujours. Une seule demeurait endormie sans visage au fond de lui. Celle-là, si un jour elle venait dans une chambre, ce serait… ce serait un rocher qui serait une jeune fille qui serait des cheveux, des bouches et du ciel, qui serait pour quelques heures une autre forme de vie qui se soulèverait et respirerait dans la pénombre, et le tout dans son sang ferait le bruit d’un lac à plusieurs rivages… et c’était encore ça la tristesse. – A présent, c’est l’heure du dîner, dit-il entre ses dents.
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Tout en lui était silence.
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Mes filles, avait-il écrit, notre sauvagerie est un choix. Votre mère et moi avons à nous remettre de trop de bruit, de mensonges et de manque d'amour... (p.125-126)
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Les femmes aujourd'hui boivent toutes un peu de rouge le soir. Elle se plaignent que l'homme qu'elles ont épousé, qui était grave et simple, une fois en ménage émet une voix aiguë ridicule pour gronder les enfants. Notre avis est qu'un homme qui se met à crier comme une poule devant sa famille ne va pas bien.
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J'irai cotoyer les gens qui disent quand ça ne va pas, on fait aller.
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Je les vois les enfants d'aujourd'hui, ils savent tout. Ce sont peut-être des enfants moins heureux que nous l'avons été, mais ce seront certainement des personnes plus heureuses que nous ne sommes...
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Il m'a ouvert un monde sans me le donner !
Il m'a réveillée et me laisse dans l'obscurité !
Il est arrivé comme l'Ange de l'Annonciation et il a replié ses ailes sans un mot !
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Les répercussions sur le foie, siège des chocs et des chagrins, les développements inflammatoires sur la peau et les muqueuses, les douleurs à l'épigastre, les troubles de la vision et du sommeil, toutes manifestations à ce jour présentées par nous ont nom et nom unique PLAINTES DE L'ÂME !
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[ Incipit. ]

Pour le moment, la seule chose réellement difficile était de détourner les yeux de cette large déchirure de ciel, profonde et envenimée, qui allumait une sorte de brasero au-dessus de Paris. Les plus violents paysages terrestres, les plus étonnants animaux y étaient en réplique, sculptés dans la pourpre des anges mourants dont on ne voyait plus briller par réfraction que l’or des trompettes. Sous cette dernière lumière vivante, les êtres, les oiseaux, les voitures étaient pris de folie. L’invasion de l’ombre et l’agitation du monde donnaient seulement une illusion de vent, qui ne changeait rien à la chaleur du temps.
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L'heure ne compte pas si tu comprends aujourd'hui que je ne t'ai jamais quitté, que tu continues de vivre en moi, non pas comme les morts, mais comme on possède dans sa chair ceux qui vous ont mis au monde.
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Je te l'ai dit, murmura-t-il d'un air d'excuse, pour moi c'est facultatif. C'est ton plaisir qui me fait plaisir.
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La vraie vie n'est faite que de hasards...
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“ Toute rencontre est un risque; à la première minute, aux premiers mots échangés, l'histoire, déjà, est en marche.
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...et il ne me restait plus qu'à me mettre dans le sens du courant, ainsi qu'on apprend à le faire en vacances, dans les baignades dangereuses et les cours d'eau vigoureux, pour ne pas se noyer.
On retrouve toute sa tête plus loin, paraît-il.
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J'essayais de me tenir le mieux possible. Ne lui montrer de moi que ce qui allait de soi, ne pas lui demander plus qu'il ne donnait. Et pour cela, faire, dire et donner, de toutes mes forces, moins que ce que j'aurais voulu, c'est-à-dire autant seulement qu'il demandait.
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