AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ray Bradbury (1324)


« Garrett, dit Stendahl, savez-vous pourquoi je vous ai joué ce tour ? Parce que vous avez brûlé les livres de M.Poe sans les lire vraiment. Vous avez cru ceux qui vous affirmaient qu’il fallait les brûler. Sinon, vous auriez compris ce qui vous attendait ici quand nous sommes descendus tout à l’heure. L’ignorance est fatale, Mr Garrett. » (p 174 in « Usher II »)
Commenter  J’apprécie          10
Le plaisir d'incendier!
Quel plaisir extraordinaire c'était de voir les choses se faire dévorer, de les voir noircir et se transformer.
Les poings serrés sur l'embout de cuivre, armé de ce python géant qui crachait son venin de pétrole sur le monde, il sentait le sang battre à ses tempes, et ses mains devenaient celles d'un prodigieux chef d'orchestre dirigeant toutes les symphonies en feu majeur pour abattre les guenilles et les ruines carbonisées de l'Histoire.
Son casque symbolique numéroté 451 sur sa tête massive, une flamme orange dans les yeux à la pensée de ce qui allait se produire, il actionna l'igniteur d'une chiquenaude et la maison décolla dans un feu vorace qui embrasa le ciel du soir de rouge, de jaune et de noir.
Comme à la parade, il avança dans une nuée de lucioles.
Il aurait surtout voulu, conformément à la vieille plaisanterie, plonger dans le brasier une boule de guimauve piquée au bout d'un bâton, tandis que les livres, comme autant de pigeons battant des ailes, mouraient sur le seuil et la pelouse de la maison. Tandis que les livres s'envolaient en tourbillons d'étincelles avant d'être emportés par un vent noir de suie.
Montag arbora le sourire féroce de tous les hommes roussis et repoussés par les flammes.
Il savait qu'à son retour à la caserne, il lancerait un clin d'œil à son reflet dans la glace, à ce nègre de music-hall passé au bouchon brûlé. Plus tard, au bord du sommeil, dans le noir, il sentirait ce sourire farouche toujours prisonnier des muscles de son visage. Jamais il ne le quittait, ce sourire, jamais au grand jamais, autant qu'il s'en souvint.
Commenter  J’apprécie          142
JANVIER 2030
L'été de la fusée
À un moment donné c'était l'hiver en Ohio, avec ses portes fermées, ses fenêtres verrouillées, ses vitres masquées de givre, ses toits frangés de stalactites, les enfants qui skiaient sur les pentes, les ménagères engoncées dans leurs fourrures qui, tels de grands ours noirs, avançaient pesamment dans les rues verglacées.
Puis une longue vague de chaleur balaya la petite ville.
Un raz de marée d'air brûlant; comme si on avait laissé ouvert un four de boulanger. La vibration de fournaise passa sur les pavillons, les buissons, les enfants. Les glaçons se détachèrent, se brisèrent, se mirent à fondre. Portes et fenêtres s'ouvrirent à la volée. Les enfants s'extirpèrent de leurs lainages. Les femmes se dépouillèrent de leurs défroques d'ours. La neige se liquéfia, révélant l'ancien vert des pelouses de l'été précédent.
L'été de la fusée. On se passa le mot dans les maisons grandes ouvertes. L'été de la fusée. La touffeur de désert modifiait les broderies du givre sur les fenêtres, effaçait l'œuvre d'art. Skis et luges devenaient soudain inutiles. La neige qui tombait du ciel froid sur la ville se transformait en pluie chaude avant de toucher le sol.
L'été de la fusée. Les gens se penchaient hors de leurs vérandas ruisselantes pour contempler le ciel rougeoyant.
Commenter  J’apprécie          142
Chacun doit laisser quelque chose derrière soi à sa mort, disait mon grand-père. Un enfant, un live, un tableau, une maison, un mur que l'on a construit ou une paire de chaussures que l'on s'est fabriquée. Ou un jardin que l'on a aménagé. Quelque chose que la main a touché d'une façon ou d'une autre pour que l'âme ait un endroit où aller après la mort; comme ça, quand les gens regardent 'arbre ou la fleur que vous avez plantés, vous êtes là Peu importe ce que tu fais, disait-il, tant que tu changes une chose en une autre, différente de ce qu'elle était avant que tu la touches, une chose qui te ressemble une fois que tu en as fini avec elle.
Commenter  J’apprécie          20
On ne peut pas construire une maison sans clous ni bois. Si vous ne voulez pas que la maison soit construite, cachez les clous et le bois. Si vous ne voulez pas qu'un homme se rende malheureux avec la politique, n'allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue sur une question; proposez-lui-en un seul. Mieux encore, ne lui en proposez aucun. Qu'il oublie jusqu'à l'existence de la guerre. Si le gouvernement est inefficace, pesant, gourmand en matière d'impôt, cela vaut mieux que d'embêter les gens avec ça. La paix, Montag. Proposez des concours où l'on gagne en se souvenant des paroles de quelque chanson populaire, du nom de la capitale de tel ou tel État ou de la quantité de maïs récoltée dans l'Iowa l'année précédente. Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de "faits", qu'ils se sentent gavés mais absolument "brillants" côté information. Ils auront alors l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du surplace. Et ils seront heureux parce que de tels faits ne changent pas.
Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie pour relier les choses entre elles. C'est la porte ouverte à la mélancolie. Tout homme capable de démonter un télécran mural et de le remonter, et la plupart des hommes en sont aujourd'hui capables, est plus heureux que celui qui essaie de jouer de la règle à calcul, de mesurer, de mettre l'univers en équations, ce qui ne peut se faire sans que l'homme se sente solitaire et ravalé au rang de la bête. Je le sais, j'ai essayé. Au diable, tout ça. Alors place aux clubs et aux soirées entre amis, aux acrobates et aux prestidigitateurs, aux casse-cou, jet cars, motogyres, au sexe et à l'héroïne, à tout ce qui ne suppose que des réflexes automatiques. Si la pièce est mauvaise, si le film ne raconte rien, si la représentation est dépourvue d'intérêt, collez-moi une dose massive de thérémine. Je me croirai sensible au spectacle alors qu'il ne s'agira que d'une réaction tactile aux vibrations. Mais je m'en fiche. Tout ce que je réclame, c'est de la distraction.
Commenter  J’apprécie          50
Elle ne voulait pas savoir le comment des choses, mais le pourquoi.
Commenter  J’apprécie          00
La sérénité, Montag. La paix, Montag. À la porte, les querelles.
Commenter  J’apprécie          00
Un livre est un fusil chargé dans la maison d’à côté. Brûlons-le. Déchargeons l’arme. Battons en brèche l’esprit humain.
Commenter  J’apprécie          20
Chaque homme doit être l’image de l’autre, comme ça tout le monde est content [...]
Commenter  J’apprécie          00
Rares étaient ceux dont les visages vous prenaient et vous renvoyaient votre propre expression, votre pensée la plus intime et la plus vacillante.
Commenter  J’apprécie          00
Le visage de la jeune fille était là, d'une remarquable beauté dans son souvenir ; stupéfiant, en fait. Un visage menu, pareil au cadran d'une petite horloge que l'on distingue à peine dans le noir quand on se réveille au milieu de la nuit pour voir l'heure ; l'horloge vous communique l'heure, la minute, la seconde, dans le pâle silence de son halo, sachant parfaitement ce qu'elle a à dire de la nuit qui court vers d'autres ténèbres mais aussi vers un nouveau soleil.
Commenter  J’apprécie          10
"C'est vrai qu'autrefois les pompiers éteignaient le feu au lieu de l'allumer ?"
Commenter  J’apprécie          60
Je ne parle pas des choses, avait dit Faber. Je parle du sens des choses. Là, je sais que je suis vivant.
Commenter  J’apprécie          10
Si vous ne voulez pas qu'un homme se rende malheureux avec la politique, n'allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue sur une question; proposez-lui-en un seul. Mieux encore, ne lui en proposez aucun.
Commenter  J’apprécie          40
"Tu es fou ! s'écria Bramante. Tu n'iras jamais. C'est un monde fait pour les riches." Il secoua sa tête grise, perdu dans ses souvenirs. "Quand j'étais jeune, ils ont écrit en lettres de feu : LE MONDE DU FUTUR ! Science, Confort et Nouveauté pour tous ! Ah, ah ! Quatre-vingt ans ! Le Futur c'est Aujourd'hui ! Est-ce que nous prenons les fusées ? Non. Nous continuons à vivre dans des taudis, comme nos ancêtres."
(La Fusée.)
Commenter  J’apprécie          20
La pluie persistait. Une pluie drue, incessante, moite et brumeuse. C'était tantôt une bruine, tantôt une grosse averse, ou alors il tombait des cordes. Parfois, elle vous cinglait les yeux, vous aspirait comme un courant sous-marin ; une pluie à noyer toutes les autres... jusqu'au souvenir qu'on aurait d'elles. Elle tombait par litres, par centaines de mètres cubes. Elle hachait la jungle, sectionnait les arbres, tondait l'herbe, burinait le sol et dénudait les broussailles. Elle réduisait les mains des hommes à la dimension d'une vieille patte de singe. Elle avait la consistance du verre et ne cessait jamais.
(La Pluie.)
Commenter  J’apprécie          00
Toutes choses ont leur temps. Oui. Temps d’abattre et temps de bâtir. Oui. Temps de se taire et temps de parler.
Commenter  J’apprécie          20
Il n'y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture. Juste de faire en sorte que les gens arrêtent de les lire.
Commenter  J’apprécie          100
Mais voilà ce que l'homme a de merveilleux. Il n'est jamais découragé, dégoûté au point de tout abandonner, car il connait très bien l'importance et la grandeur de la tâche.
Commenter  J’apprécie          20
Minuit donc! Les pendules de la ville trottinaient vers une heure, puis vers deux, trois et enfin l’aube. Chaque sonnerie des grands carillons secouait la poussière des vieux jouets entassés dans les greniers et faisait surgir des rêves d’horloges dans tous les lits où dormaient des enfants.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ray Bradbury Voir plus

Quiz Voir plus

Ray Bradbury, presque...

Fahrenheit ... ?

911
451

5 questions
136 lecteurs ont répondu
Thème : Ray BradburyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}