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3.96/5 (sur 38 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1986
Biographie :

Née en 1986, Rebecca Benhamou est journaliste et écrivaine. Elle a collaboré à L'Express, L'Obs, Livres Hebdo, Arte et Newsweek. Classée parmi les « cinq jeunes écrivains à suivre » selon le magazine Vogue en 2019, elle a publié L'horizon a pour elle dénoué sa ceinture (Fayard, 2019; lauréat du prix Destin de Femmes/Parité Assurance 2021, finaliste du prix Wizo 2021, et sélectionné pour le prix Livres en Boîte 2021) et Sur la bouche. Une histoire insolente du rouge à lèvres (Premier Parallèle, 2021). Les habitués du Temps Suspendu est son premier roman.

Source : site auteur
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Rebecca Benhamou
[1ère guerre mondiale ]
Le noir n'est plus la couleur du deuil, mais celle des femmes au travail. (p. 93) [ "L'Horizon a pour elle dénoué sa ceinture- Chana Orloff ( 1888-1968)" ]
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A celles que Chana ne connaît pas, Miss Barney claironne qu'elle n'est pas une artiste ordinaire, qu'elle lit dans les visages, les rides, les sourires et les larmes, comme on lit dans les cartes.
(...)Poser pour Chana, c'est accepter un duel.
-Un duel ? répètent les invitées.
-Parfaitement, un duel, insiste Barney. Pour insuffler la vie dans la pierre, elle devine tout ce que vous ne voulez pas livrer (...) (p. 158)
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Chana Orloff a d'abord été une sorte d'âme errante, entrant et sortant de mon esprit à sa guise, comme s'il lui suffisait de pousser une porte battante pour s'y faufiler. Et sans que je m'y attende, elle est devenue mon passe-muraille dans ce labyrinthe qu'est l'âge adulte.
Les premiers temps, j'étais pourtant persuadée de pouvoir mener cette enquête en tenant "mon sujet" à distance (...) Et puis j'ai compris qu'en observant à la loupe les contradictions d'une autre j'apprenais au passage à mieux comprendre les miens. Au cours de ce rapprochement, j'ai d'abord été séduite par sa quête de liberté. Chana Orloff aspirait à être libre de tout conditionnement, des carcans et des dogmes, des attentes sociales et familiales. (...) On pourrait même dire qu'elle a passé un contrat avec la solitude. (p. 11)
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[Otto Rank, psychanalyste ]
- Pourquoi l'art du portrait ?
(...)
" Je suis fascinée par tous les matériaux dans lesquels l'esprit se moule, par les mille et une façons dont il se manifeste sur un visage, confie-t-elle. Le visage ne triche pas. Du moins , pas longtemps. Nos métiers se rejoignent, docteur Rank. Vous et moi sommes des spéléologues de l'âme". (p. 177)
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Visiter la maison-atelier de Chana Orloff, qu'elle surnommait son "travailloir", c'est pénétrer dans un lieu qui suinte la force créatrice de sa propriétaire par tous les pores. (...) C'est un lieu qui touche par sa simplicité. Cinquante ans après la mort de Chana, tout ici respire encore sa présence.
(...)Ce n'est ni la maison du père ni celle du mari. Ce n'est ni une mise sous tutelle ni une prison domestique. C'est un lieu choisi et non subi. Pour une femme, en 1926, ce n'est pas monnaie courante. (p. 165-166)
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Et les astres, si on cherche bien, on les retrouve aussi un peu dans les mots.
- Dans les mots ? s'étonna Salomon.
- Oui. Certaines langues, dont celle de nos ancêtres, s'écrivent de droite à gauche. La plume imite le cycle du soleil. Ouvre un livre, regarde bien. Suis la phrase du doigt, suis-la attentivement. Droite, gauche, droite, gauche... Les mots se lèvent à l'est d'une page, et se couchent à l'ouest. Une phrase après l'autre, comme le jour et la nuit. Et puis, fais attention à ceci: il y a du blanc entre les mots, entre les lignes, entre les strophes. Il y en a partout, mais personne n'y prête jamais attention, comme si c'était juste du vide, une sorte de néant dans lequel rien ne se passe. Des aires en friche, sans paroles. Dans la vie, on pense souvent que ce qui a de la valeur, c'est uniquement ce que l'on voit, ce qui est inscrit à l'encre noire, offert à nos yeux. Et quid de tout ce blanc ? Eh bien, pour moi, ce blanc-là contient des silences mûris, des sagesses muettes et enfouies. Peut-être même que c'est dans ce vide, sur la page, que l'on peut toucher du doigt la teneur et l'épaisseur du temps qui s'écoule.
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Montparnasse devient leur Terre promise. Bien plus qu'un quartier, c'est une manière d'être au monde. Un rêve, une utopie. Sur les photos de Chana, ils sont joyeux et pleins de vie. (...)
Armés de glaise, de fusain, de pinceaux, ils créent ce monde où ils aimeraient vivre, ils creusent mille sillages pour l'atteindre. Et Montparnasse, tel un phare dans la nuit, devient ce pays qu'ils se sont choisi. (p. 56)
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"A Necherith [***extrait du poème d'Ary Justman, publié en mars 1917- "Necherich" vient du mot hébreu "necker", qui signifie "aigle". C'est un surnom auquel Ary a ajouté la marque du féminin (le suffixe-ith).]

Oui, tu es belle.
Ni rose, ni lys, ni princesse
Artiste. "

Chana n'est pas une frivole. Ce n'est pas une femme-trophée. - Ni rose, ni lys, ni princesse. Il l'a compris, c'est une beauté d'un autre monde. Artiste. C'est une âme qui l'a touché. (p. 70)
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[ Epilogue--Chana Orloff a sculpté le - Retour -pour se délivrer des années noires, mais elle attendra dix-sept ans avant de l'exposer. c'est en 1962, à la galerie Katia Granoff, à Paris, qu'elle le fera pour la première fois ]

L'homme qu'elle sculpte est assis sur une surface indéfinie, les coudes contre ses cuisses et le visage appuyé sur ses mains jointes. Il ne prie pas, il songe. Il s'interdit d'interroger le ciel. au lieu de cela, il fixe le sol, le monde des hommes. Il semble moulé dans la boue. Il est une somme d'aspérités et d'entailles.
Est-il seulement un homme ?
Cet être porte dans sa chair les noms de tous les oubliés. Sur lui se réfléchit la lumière de tous les soleils noirs. Il sera son exutoire. Il signera sa renaissance, son retour à l'art. Grâce à lui, elle redeviendra maîtresse de ses mains. Et cet hymne à la nuit, à la vie, elle l'appellera - Le Retour- (p.281)
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Après la mort d'Ary, de Modigliani et de Jeanne, la vie de Chana a bien changé. Qu'on ne lui parle plus de la guerre, ni des gueules cassées qui arpentent les boulevards. (...)
Dès qu'elle aperçoit une veste épinglée de médailles militaires, elle détourne les yeux. Désormais, elle élève seule son enfant. Il est tout son monde. Elle se consacre à lui et à son art, et autour d'eux plus rien n'existe. De cette période-là, elle dira quelques années plus tard qu'elle accumulait les handicaps : " Etrangère, juive, artiste, femme et maintenant veuve et mère (...) (p. 137)
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