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Critiques de Rebecca Benhamou (20)
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L'horizon a pour elle dénoué sa ceinture

"Chana Orloff a d'abord été une sorte d'âme errante, entrant et sortant de mon esprit à sa guise, comme s'il lui suffisait de pousser une porte battante pour s'y faufiler. Et sans que je m'y attende, elle est devenue mon passe-muraille dans ce labyrinthe qu'est l'âge adulte.

Les premiers temps, j'étais pourtant persuadée de pouvoir mener cette enquête en tenant "mon sujet" à distance (...) Et puis j'ai compris qu'en observant à la loupe les contradictions d'une autre j'apprenais au passage à mieux comprendre les miens. Au cours de ce rapprochement, j'ai

d'abord été séduite par sa quête de liberté. Chana Orloff aspirait à être libre de tout conditionnement, des carcans et des dogmes, des attentes sociales et familiales. (...)

On pourrait même dire qu'elle a passé un contrat avec la solitude." (p. 11)



Un ouvrage passionnant dont m'a parlé une camarade libraire, Lisa... qui ne connaissait pas cette sculptrice, mais avait été enthousiasmée par ce texte. Je la remercie de ce partage de lecture, que j'ai aussitôt débutée...



Les dernières sculptures que j'ai pu admirer de cette artiste ,se trouvent au Musée des années 30, à Boulogne-Billancourt...Je viens d'apprendre qu'une centaine d'oeuvres se trouvent dans sa maison -atelier, Villa Seurat, dans le 14e parisien ...accessible sur RDV (appartenant toujours à la famille), je vais m'y précipiter au plus vite !



Je connaissais ses oeuvres, avais été frappée d'emblée par leur force, leur expressivité absolue, et cette stylisation harmonieuse; par contre, je méconnaissais en partie son existence, remplie de succès mais aussi de terribles épreuves. L'auteur , on le sent, dans son récit, s'est

prise d'une véritable passion pour ce parcours de "femme libre" dans des périodes qui ne le permettaient pas, ou si rarement ...et pour l'artiste-sculptrice, de talent, et largement reconnue!

Femme exilée qui fit partie des "Montparnos", fut l'amie de Soutine, Modigliani, sa compagne, Jeanne Heurtebise, etc.Ils étaient tous pauvres, se battaient pour leur art, s'entraidaient, savaient être joyeux !...



Chana Orloff se marie avec le poète Ary Justman (ami d'Apollinaire) en 1916.Ils eurent un enfant,un petit garçon; malheureusement Ary Justman mourut brutalement de la grippe espagnole. Un double drame, car au vu la contagion, il lui fut interdit de revoir son époux, une dernière fois !...



Elle fait le portrait de nombreux artistes et écrivains, notamment Auguste Perret, Pierre Chareau, Pierre Mac Orlan, Anaïs Nin, Modigliani, Per Krohg, Alexandre Jacovleff, Romaine Brooks…



"[Otto Rank, psychanalyste ]

- Pourquoi l'art du portrait ? (...)

" Je suis fascinée par tous les matériaux dans lesquels l'esprit se moule, par les mille et une façons dont il se manifeste sur un visage, confie-t-elle. Le visage ne triche pas. Du moins , pas longtemps. Nos métiers se rejoignent, docteur Rank. Vous et moi sommes des spéléologues de l'âme". (p. 177)



Mais le travail de Chana Orloff ne se résume pas aux portraits. Elle aborde de nombreux thèmes dont ceux de la musique ,de la danse, de la maternité et aussi des animaux....



"Montparnasse devient leur Terre promise. Bien plus qu'un quartier, c'est une manière d'être au monde. Un rêve, une utopie. Sur les photos de Chana, ils sont joyeux et pleins de vie. (...)

Armés de glaise, de fusain, de pinceaux, ils créent ce monde où ils aimeraient vivre, ils creusent mille sillages pour l'atteindre. Et Montparnasse, tel un phare dans la nuit, devient ce pays qu'ils se sont choisi." (p. 56)



"Après la mort d'Ary, de Modigliani et de Jeanne, la vie de Chana a bien changé. Qu'on ne lui parle plus de la guerre, ni des gueules cassées qui arpentent les boulevards. (...)

Dès qu'elle aperçoit une veste épinglée de médailles militaires, elle détourne les yeux. Désormais, elle élève seule son enfant. Il est tout son monde. Elle se consacre à lui et à son art, et autour d'eux plus rien n'existe. De cette période-là, elle dira quelques années plus tard qu'elle accumulait les handicaps : " Etrangère, juive, artiste, femme et maintenant

veuve et mère (...) "(p. 137)



Ouvrage très prenant...Nous souffrons avec Chana Orloff lorsque la seconde guerre fait ses ravages en France et sous le ciel parisien, où la chasse aux juifs devient malheureusement l'occupation de trop

d'individus !!.



Jean Paulhan et son fils, Frédéric [ami d'enfance de Didi, fils de la sculptrice] les aidèrent à partir se réfugier en Suisse. Chana Orloff ne pourra revenir dans son "Paris adoré" qu'à la fin de la guerre, trouvant sa maison-atelier vandalisée, sculptures dévastées, tableaux volés... Sa famille la suppliera de les rejoindre en Palestine, mais elle restera a Paris, en faisant de

nombreux voyages entre les Etats-Unis, et Tel Aviv...



Nous ne pouvons qu'admirer le talent, et les courages incroyables de Chana... à travers les terribles épreuves subies...et tous les amis chers , disparus, dont la mort de son grand ami, Soutine !



Rebecca Benhamou...nous fait, par son récit très précis, "toucher" les multiples chagrins, épreuves de l'artiste, vécus entre les pogroms de son Ukraine natale, la première puis la seconde Guerre mondiale, avec ses atrocités et à nouveau la persécution des Juifs !



Sa sculpture va évoluer, se transformer, changer du tout au tout: aux lignes épurés, stylisés, harmonieuses des débuts, la reprise de son art après les années noires, va être pleine d'aspérités ,comme cette oeuvre "Le Retour" inaugurant une nouvelle période créatrice , mais beaucoup plus âpre, tourmentée !



Un immense MERCI à l'auteur d'avoir su nous faire partager sa passion et son admiration pour cette artiste hors du commun, à tous points de vue...J'ai été très sensible aux remarques subtiles de la "biographe" pour "l'Objet" de son étude !... Elle découvrit grâce à sa maman l'oeuvre de Chana Orloff...et ensuite l'oeuvre et la Femme, exceptionnelles...ont fait leur chemin dans la tête de Rebecca Benhamou ... pour notre plus grand plaisir !



Pour parachever , prolonger cette très forte lecture, il ne me reste plus qu'à aller visiter, découvrir , la Villa Seurat, imaginée et construite par Auguste Perret, sa maison-atelier, ...dans le 14e parisien !
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L'horizon a pour elle dénoué sa ceinture

Vous connaissez Chana Orloff ?

Si non, comme c'était mon cas, lancez-vous dans ce roman-biographie et faites connaissance avec cette artiste du XXeme siécle vraiment atypique.



Comme le dit l'auteure, Chana Orloff aura pour quêtes la liberté vis-à-vis de tout connditionnement que ce soit, et la féminité, loin de tout artifice, plurielle. Tout cela dans la discrétion, car elle n'est pas une militante. "Elle aura la sculpture pour manifeste, mais l’activisme muet."



Au delà de la personnalité atypique de l'artiste et de la femme libre, ce roman nous montre une image humaine des artistes de l'époque, leurs difficultés, leur indépendance teintée d'influence les uns sur les autres, leurs profondes amitiés, leur solidarité.

On déambule dans les quartiers Montparnasse et dans le Vème, au gré des vissicitudes et des rencontres de Chana Orloff, on rencontre Henri Miller, Soutine à la villa Seurat, on croise Modigliani...



Surtout on assiste à l'éclosion puis le succès de cette artiste incroyable, aux sculptures monumentales, aux dessins de nus féminins...On devine sa personnalité dans les amis fidèles qu'elle a, dans ses questionnements, dans sa

sensibilité aux épreuves de la vie. Et dans la part d'elle que l'auteure a su "réinventer".



Et enfin on découvre une amoureuse entière et passionnée, la femme d'un amour, qui se montrait sous son vrai jour, qui voulait être discrètement libre et femme.



L'auteure a choisi le parti de commencer à raconter cette vie à partir du moment où Chana Orloff quitte la Palestine pour Paris, car pour l'auteure c'est ce moment où la jeune femme décide de sa vie et de son avenir d'artiste qui est le plus important. Elle précise bien que son personnage est un mélange de réalité, suite aux témoignages et enquêtes, et d'extrapolation. Mais cela donne un côté romancé et humain très agréable à lire.

J'ai regardé la video du lancement du livre le 19 mars 2019 à l'atelier de Chana Orloff à la villa Seurat, et j'ai trouvé l'auteure, avec sa voix douce mais déterminée,  parfaitement en osmose avec cette belle personne dont elle a choisi de raconter la vie. Cette video est vraiment touchante. Et nous emmène dans l'atelier de Chana Orloff.



Un très beau livre donc, bien écrit, au titre sublime, sur la vie d'une femme et artiste célèbre et pourtant méconnue, à découvrir.



Merci aux Editions Fayard et à netGalley pour cette très belle découverte.



#LhorizonApourElleDénouésaCeinture #NetGalleyFrance
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Les habitués du temps suspendu

Salomon se rend tous les matins au Temps suspendu, petit bistrot parisien qui vit surtout de ses quelques habitués. Un jour, ému par Lila, une des habituées, jeune violoncelliste qui joue au bistrot un morceau de Bach, source de réminiscences tout autant joyeuses que douloureuses pour lui, le vieil homme commence à lui raconter son histoire, de l'engagement de son père pour la France en 1914, à son propre engagement en 1939, terminant son récit par celui de l'indépendance algérienne, terre d'adoption de sa famille après la Première Guerre Mondiale.



En racontant cette histoire, Salomon, qui avait la sensation, comme le nom du bistrot qu’il côtoie quotidiennement nous le rappelle très bien, de vivre ses dernières années en un temps suspendu, attendant la mort en solitaire, désormais dans une presque incapacité de réaliser son travail minutieux d’horloger, retrouve finalement un sens à son existence en la personne de Lila, française d’origine algérienne qui n’a jamais pu se rendre au pays, et qui partage avec joie – et même plus – tous les souvenirs de celui qui y a vécu si longtemps.



Partage de souvenirs bien souvent graves, malgré tout racontés via une plume d’une grande douceur, d’une grande sensibilité poétique, les rendant particulièrement touchants, mais aussi de souvenirs plus légers, plus solaires, Les habitués du temps suspendu est aussi un roman qui permet, par l’intermédiaire de Salomon, de décrire, tout en subtilité, les conditions de vie du peuple juif pendant le XXème siècle, époque terrible, profondément inhumaine, ainsi que la Guerre d’Algérie, encore source de profonds traumatismes soixante ans plus tard.



Un roman très touchant, très sensible, que j’ai apprécié découvrir. Je remercie les éditions Fayard et NetGalley de me l’avoir permis.
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Les habitués du temps suspendu





Très beau roman ! Lila, une jeune violoncelliste est une habituée du café parisien Le Temps suspendu. Un matin, elle joue une pièce de Bach. Salomon, à son ėcoute, voit défiler devant lui des images de son passé. Il a quatre-vingt dix ans, c’est un horloger retraité. Tous deux se lieront d’amitié et Salomon lui racontera son histoire : l’exil, la guerre, l’amour, la relation avec son père et son frère, le pays aimé. Tout vibre tant les descriptions sont vivantes. Nous plongeons dans un univers riche en péripéties et en émotions de toutes sortes par la seule magie des mots et leur pouvoir. Quel style !
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Sur la bouche

Rebecca BENHAMOU. Sur la bouche.



Je sors de la prison de Réau, laissant Mathieu PALAIN et son nouvel ami courir après le vent.. Je quitte l’Italie et je me plonge dans la monographie traitant du rouge à lèvres. J’ai besoin d’un peu de légèreté, j’ai passé quelques jours derrière les barreaux, arpenté les rues de Milan avec Alessandro ROBECCHI et son polar, «  De rage et de vent  ».



Cette étude retrace l’emploi de ce cosmétique, connu depuis des lustres. Oui son usage est ancestral. Cléopâtre utilisait cet artifice pour mettre son visage en valeur et séduire ses amants. Cette utilisation est, au fil du temps devenue banale. C’est le premier geste de la jeune fille, lorsqu’elle aborde la puberté et que de chrysalide, elle devient papillon, enfin femme. Elle affirme ainsi son passage à l’âge adulte. C’est aussi son premier achat, en parfumerie. Par ce geste, elle affiche, affirme et sublime sa beauté.



Le rouge explose par sa couleur et ses nombreuses nuances. Regardez les présentoirs dans les parfumeries, les salons de beauté, les parapharmacies. C’est surtout depuis la fin du XIX ème siècle que la mode du rouge à lèvres s’est démocratisée. Cela est du à l’industrialisation qui a profité à tous et dans tous les domaines, grâce au développement du chemin de fer qui permet les échanges. Les grands couturiers, Dior, Chanel, Yves Saint-Laurent participent activement au développement de ce fard, créant des collections. Des personnalités célèbres, du théâtre, du cinéma, de la chanson prêtent leurs noms à des sociétés créatrices, diffusant ainsi les différentes marques dans le monde entier.



Dans cette étude exhaustive, Rebecca BENHAMOU souligne l’importance de l’apparence. Des femmes sont à l’origine de l’émancipation de leurs consœurs. Elles ont développé des lignes complètes de beauté, créant des écoles d’apprentissage pour les jeunes filles, leur offrant l’instruction. La beauté a donc un rôle sociologique. Dans ce compte-rendu de l’usage du bâton de rouge, Rebecca donne la parole aux divers intervenants et aux utilisatrices, Cette marchandise est source de profits énormes ; elle est un phare de la puissance de marques prestigieuses. Les utilisatrices veulent toujours plus pour paraître encore plus belles. Et je pense que le « lipstick » a encore de beaux jours devant lui. Cependant les nouvelles normes de fabrication deviennent draconiennes. Certains produits ne sont plus homologués. Les femmes se tournent davantage vers des produits plus sûr, plus sains, plus naturels, bios. Aujourd’hui, nous sommes davantage orientées dans « le less is more ». En légèreté, en douceur…. Des tutos fleurissent sur la toile, des influenceuses nous harponnent. Nous voulons toutes être belles et utilisons ce fard au quotidien.



Cette petite étude est bien construite. Elle développe le rôle sociologique émanant de l’utilisation de cet artifice. La qualité prime de nos jours. Chaque femme possède au moins un tube de ce produit dans son sac à main et effectue quelques raccords dans la journée. ( 15/11/2021)


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Les habitués du temps suspendu

Les habitués de Temps Suspendu de Rebecca Benhamou

Fayard



L'histoire qui s'est passée de ce côté-là de la méditerranée, je ne la connais qu'à travers les lettres du soldat amoureux de mon aïeule. Un héritage en papier qui a traversé les années. Il lui racontait ce jardin d'Éden, la gentillesse de ses habitants, les concerts militaires sous le kiosque, les siestes sous la moustiquaire, et les promenades dans la fraîcheur du soir, une vie de garnison, somme toute paisible. Pas de racisme dans ses propos, si ce n'est un brin de condescendance dans le ton ! Un temps hors du temps, daté 1909.

Le roman de Rebecca Benhamou lève un pan sur le voile de son histoire familiale. A travers Salomon et Lila, deux habitués du Temps Suspendu. Le vieil homme est sensible à la musique de Bach que Lila fait résonner de son violoncelle. Bientôt, ils vont se lier et Salomon va raconter l'histoire, celle de son père David et de son grand-père Elie, horloger. Comment la vie, a offert à Salomon, petit garçon juif, un frère de cœur, Nahel, arabe, et comment un jour, elle divisera leur destinée.

Une saga familiale faite de drames, de deuils et de désillusions. Comme son père s'était engagé dans la grande guerre, Salomon va s'engager dans la seconde en 39 tandis que Nahel reste à La Radieuse pour servir son pays de l'intérieur. le régime de Vichy va briser les soldats dits des colonies, revenus de la guerre Salomon et son ami Milo vont devoir affronter le conflit pour l'indépendance qui se profile. La violence se banalise, l'exil devient la seule issue, mais à quel prix ?

L'histoire de Salomon Zimra est riche d'enseignements. Une histoire qui révèle toute la complexité d'un conflit. La douleur de l'exil, la difficulté de s'enraciner ailleurs et le pouvoir libérateur des mots pour alléger le cœur et la conscience !

Avec ce roman, l'auteure s'acquitte d'une sorte de dette familiale « il a fallu arpenter les arcanes de la mémoire, puiser dans les mythologies familiales et agréger moult vestiges ».

Coup de cœur !





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Les habitués du temps suspendu

Un témoignage de qualité sur une famille israelite divisée par la guerre d'Algérie. Les aller-retours entre le présent et les souvenirs de Salomon Zimra rende le roman profondément vivant. Une belle leçon sur l'histoire de France contemporaine et sur ses traces douloureuses. C'est aussi un roman sur l'exil et la renaissance.
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Sur la bouche

Sur la bouche, une histoire insolente du rouge à lèvres de Rebecca Benhamou chez Premier Parallèle



Mon premier rouge et son étui doré, orné d’un fermoir en forme de guêpe.

Le rouge à lèvres et moi, c’est une longue histoire ! Je le porte depuis longtemps, régulièrement, signe distinctif de ma personnalité, discrète, certes, mais affirmée, aussi...

Je l’aime rouge, mat, confortable, longue-durée, j’aime son odeur désuète que je retrouve dans quelques vénérables maisons.

Il était jusque dans les dessins de mes enfants et parfois (souvent) sur leurs joues rebondies.

De nature timide, je crois qu’il disait ce que je taisais...



Alors « Sur la bouche » je l’ai dévoré.

Au moment où tombaient les masques, les bâtons de rouge devenus secs, par la force des choses, l’essai de Rebecca Benhamou tombait à point nommé. La passionnante histoire du rouge à lèvres.

De 1870 à aujourd’hui, du fard que l’on appliquait sur la bouche à l’ objet qui se vendait au rythme de 10 par seconde avant la période Covid.

Il traverse les siècles et son usage est loin d’être linéaire, il alimente l’imaginaire collectif, il devient enjeu commercial au marketing percutant. Il n’a pas une histoire mais des histoires : singularisation, émancipation des femmes, soumission à des canons de beauté...

Sachez qu’il est tout et son contraire.

Femme du monde, femme des rues, coquettes, suffragettes, de la Nana de Zola à la sulfureuse Anaïs Nin, celles qui l’on fait, les papesses Elisabeth Arden et Helena Rubinstein et plus tard Estée Lauder.



Actes politiques,

Le 10 mai 1933, Goebbels, ministre de la propagande nazie ordonne à une journaliste chroniqueuse « Ni poudre sur les joues, ni rouge sur les lèvres ! »

En 1943, une unité de femmes intègre les Marines en Caroline du Nord. Roosevelt en personne convoque Elisabeth Arden puis Helena Rubinstein afin de leur demander « de maintenir l’effort de guerre en mettant le rouge à lèvres au premier plan ». Un acte économique, un symbole patriotique de mode et de féminité...

Le 7 septembre 1968, le rouge à lèvres symbole de féminité et d’aliénation sera jeté à la poubelle...

Le 14 mars 2022, le masque tombe, le rouge à lèvres est de retour.

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Sur la bouche

Envie de savoir quelle place a eu le rouge à lèvres dans la vie des femmes, quand il a été une arme et quand il a été son talon d’Achille. Cet essai vous emmène des années en arrière où l’image et l’apparence avaient une importance capitale. Et quoi de mieux qu’une bouche correctement fardée pour donner de la voix.

Mais attention, ça ne sera pas toujours le cas.

Au travers de plusieurs décennies on découvre l’image de la femme, on lit sa position dans la société. On découvre le point de vue des créateurs, du pouvoir qu’ils créent. On lit l’évolution d’une société qui doit sans cesse s’adapter.

J’ai trouvé que cette enquête était très bien construite, j’ai découvert des femmes, et j’en ai redécouvert d’autres. J’entraperçois Sarah Bernhardt, Rosie la riveteuse (ou Beyoncé la riveteuse) ou Elizabeth Arden.

Bref, je passe un excellent moment, j’ai toujours un peu peur des essais, que je trouve parfois pompeux. Mais si c’est fluide, avec juste ce qu’il faut de détails et de chiffres. Je me dis qu’on a fait du chemin, mais qu’il y en a encore beaucoup à faire.

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L'horizon a pour elle dénoué sa ceinture

Voici une biographie qui se dévore. Je ne connaissais pas Chana Orloff et pourtant, le milieu artistique du début du XXième siècle, je m’y promène souvent. Russe, Palestinienne et Française, elle fut l’amie intime de Soutine, de Jeanne Hebuterne (qui va même l’aider à accoucher) et Modigliani. Elle a connu les plus grands noms de ce siècle et fut célèbre par ses dessins et ses sculptures très rapidement. Un amour fou pour le poète Ary Justman va marquer sa vie mais ce dernier s’éteindra trop vite en 1919 de la grippe espagnole. Pas jolie, massive, elle aura du mal avec son corps, et après la mort de son amour, aura des amants et des amantes mais sans attaches réelles, hormis son fils et ses amis. Juive, elle ne va devoir sa vie et celle de son enfant que grâce à Paulhan qui la prévient de la rafle. Une femme dont on sait finalement peu de chose de son intimité mais l’auteure nous la rend très vivante, vibrante et attachante avec son texte documenté mais aussi plein de tendresse pour cette femme si talentueuse, si moderne et si libre. Merci aussi à l'éditeur Fayard d'avoir inclus dans l'intérieur de la couverture quelques photos qui nous la rende intime et m'ont aidé à totalement m’approprier ce vrai personnage de roman.
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Les habitués du temps suspendu

Salomon Zimra, est un habitué du Temps suspendu, un café où il aime prendre son petit déjeuner tous les matins et passer le temps. Un jour, il rencontre Lila, une autre habituée, qui joue au violoncelle un morceau de Bach qui le propulse des années en arrière. Entre eux se lie une jolie amitié et Salomon commence à raconter son histoire à Lila puis aux autres habitués. Il se remémore sa jeunesse avec son frère arabe adoptif Nahel et son ami Milo qui est juif comme Salomon.



C'est un très joli moment de lecture. Ce livre parle de la Seconde Guerre Mondiale mais aussi du sort réservés aux juifs et aux Arabes ensuite. De ces différences identitaires qui divisent, de ces conflits qui séparent les familles et les amis. De la Guerre d'Algérie dont j'avoue ne pas savoir grand chose et de l'immigration pour sauver sa vie et en offrir une plus à sa descendance.

Mais ça parle avant tout de l'amour, amical, filial et de ces liens puissants qui tissent une vie. Salomon Zimra est très touchant. C'est un grand-père qui transmet son histoire et qu'on aime écouter.



Ce livre est doux et émouvant. Je l'ai lu d'une traite. Il m'a beaucoup touchée, ayant moi aussi un grand-père qui a immigré pour sauver ses enfants et qui m'a raconté son histoire.



La plume de Rebecca Benhamou est si belle, très imagée. C'est une écriture ciselée. En quelques mots, le décor est planté, la situation en place.



Je vous recommande ce livre, vous passerez sans aucun doute un très bon moment de lecture.
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Sur la bouche



Un livre passionnant sur l’évolution du maquillage, sa place dans l’Histoire, dans la lutte des femmes pour leur droit.

Et à travers la vision sur le maquillage, on explore la place de la femme dans la société, son indépendance financière, dans le milieu du travail, son image sur la scène public.

On remonte à l’apparition des premiers grands magasins à Paris où la femme se sentira en sécurité pour consommer et se verra offrir un large choix. On traverse l’Atlantique pour découvrir comment sont nées les grandes marques, la mise en place de l'industrie du maquillage : la légende d’Estée Lauder, Max Factory. On voyage entre l’Europe et les Etats-Unis jusqu’en 2020 croisant Niki de Saint Phal, Andy Warhol, Madonna.

J’ai particulièrement apprécié toute la communication, la publicité autour du maquillage.

On assiste au changement du symbole que représente le maquillage qui au long des années a un rôle ambivalent : émancipation, aliénation , rebellion

On apprend ainsi comment les premières grandes marques sont apparues, ont ciblé leur public, leur communication, qu’Hitler avait horreur des “femmes peintes”, on découvre la propagande des nazis contre le maquillage qui évoque les femmes européennes et américaines. Les chiffres de la vente de cosmétique deviennent même un indicateur économique, le rouge à lèvre fait irruption dans le débat politique ou est utilisé comme arme politique. Entre symbole de l’audace des femmes ou de la critique des hommes, ce livre nous révèle beaucoup d’aspects derrière ces simples gestes qu’on a pris (ou pas ) l’habitude de répéter comme une routine.

Une lecture très intéressante et instructive.
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Les habitués du temps suspendu

Dans un café de Paris, le Temps Suspendu, se retrouvent des habitués aussi hétéroclites que possible : Lila, jeune violoncelliste qui cherche à connaître la terre que ses parents ont dû quitter, Salomon, le dernier de sa bande, juif algérien qui a fui sa terre il y a bien longtemps, le lecteur qui vient tous les jours avec un livre différent, la mère qui déjeune seule tous les jours sauf le vendredi...



Entre ces habitués règne une bienveillance indescriptible, faite de la certitude que l'on croisera un regard et un sourire si on le souhaite, sans rien connaître du passé de chacun.



Justement, le passé, Salomon y pense de plus en plus. Lila aussi. Commence alors un dialogue entre deux déracinés, celui qui n'a plus que ses souvenirs de la terre qu'il a quitté et celle qui est née déracinée.



Ce roman lève un pan de rideau sur l'histoire de l'Algérie, sur le quotidien de la Radieuse dans les années 40, sur les camps vichyistes où les soldats français juifs ont été enfermés, mais aussi sur la montée du radicalisme dans les années 50, la tension progressive, la vie au jour le jour malgré les attentats, jusqu'à la fuite...

A partir d'une cellule familiale (un père, deux fils, dont un adopté), l'auteur peint une fresque haute en couleur d'Alger, à la saveur douce amère d'un souvenir évanoui. J'ai été happé par les descriptions si vivantes qu'elles vous emportent avec elles dans un dédale de rues inconnues!



Le temps, hélas, ne suspend son cours pour personne. Comment, alors, retrouver ses souvenirs d'antan, effacés ou réécrits par une mémoire capricieuse. Vaut-il mieux se contenter de ces souvenirs, ou chercher à retourner là-bas, à retrouver dans ce qui est une trace de ce qui fut ?





Un ode magnifique à tous ceux qui ont été jetés sur les routes de l'exil par la force de l'histoire en marche 😍



Un immense merci à NetGalley France et aux éditions Fayard pour cette lecture !!
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L'horizon a pour elle dénoué sa ceinture

🗽 Dans quels cas lire ce livre ?



Pour fuir les pogroms et émigrer en Israël.

Pour refuser sa condition de femme et le mari désigné.

Pour débarquer à Paris en 1910 et y tomber amoureuse. De Paris d’abord. Des ”Montparnos” bien sûr. D’Ary Justman, enfin. De la glaise surtout.

Pour apprendre à vivre sans eux pendant la Grande Guerre.

Pour sculpter les portraits de Chagall, Picasso, Modigliani et tant d’autres.

Pour exposer à New-York.

Pour vivre des amours libérés.

Pour être rejetée d’un Paris adoré, se cacher, revenir. Saccagés.



Pour lire une plume aussi poétique et douce que les émotions qu’elle transmet sont vives et violentes.

Pour sentir la glaise sous ses doigts, l’amitié dans son sang, le désespoir dans son cœur et toujours le courage dans ses tripes.

Pour faire l’épreuve du deuil, de la maternité, de la stérilité, de la bisexualité, du rapport au corps…



Pour apprendre Chana Orloff.

Pour apprendre de Chana Orloff.



🗽 Effet secondaire éventuel :

La précipitation.

Comme je l’ai fait. À la Fondation Chana Orloff, villa Seurat à Paris. J’ai pu profiter d’une visite de son atelier « travailloir » et des explications de son petit-fils. Une visite forcement émouvante tant j’étais immergée dans le destin incroyable de cette femme.

J’ai visité cette atelier-musée le 8 mars… un hasardeux clin d’œil qui me sied bien tant Chana Orloff fait figure de femme. Féministe avant l’heure, libertaire avant tout.



🗽 Contre-indication :

AUCUNE.

Cette biographie romancée, dont Rebecca Benhamou assume les passages plus imaginés est tout simplement sublime.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Sur la bouche

L’équipe du Grand Prix des lectrices ELLE a sélectionné cet intriguant essai, délicieusement intitulé Sur la bouche, au sous-titre nettement plus évocateur Une histoire insolente du rouge à lèvres. Vous imaginez bien que la première réaction de ma part fut celle de me demander dans quelle mesure pouvait-on parler d’un simple accessoire de maquillage pendant cent cinquante six pages. Evidemment que l’auteure, Rebecca Benhamou, publiée chez Premier Parallèle, ne s’est pas contentée d’en tracer ses principales dates, ainsi que l’éventail de ses nuances des plus classiques aux plus improbables, c’était très réducteur comme idée. Elle a esquissé un récit qui entremêle intimement son histoire et son rôle social dans la naissance et l’acquisition des droits de la femme.



Parce que le rouge à lèvre ne va pas sans celle (ou celui, peu importe) qui le porte, cette histoire de rouge à lèvres est aussi et surtout l’histoire de l’émergence de la femme en tant que réelle entité sociale et civile. Le féminisme depuis sa naissance et son expansion à travers l’histoire. Voilà le piquant de cet essai, la façon dont la femme s’est servi de ce petit bâton de dynamite pour s’affirmer au cours de l’histoire en tant qu’individu responsable, indépendant et éclairé, au même titre que son comparse masculin. Le rouge à lèvre, nous dit l’auteure, c’est l’affirmation de l’identité féminine, pas que de sa sensualité, une revendication au regard, à l’affrontement, mais aussi symboliquement à la libération de sa parole : souligner ses lèvres d’une couleur n’est pas un geste anodin. Il est en tout cas, à mon sens de femme qu se maquille ponctuellement, la marque la plus marquante, la moins neutre du geste qu’est le maquillage : une bouche nue n’a rien à voir avec une bouche colorée, qui devient ce que l’on regarde en premier, celle que l’on peut remaquiller au cours de la journée sans devoir vous coltiner des lingettes.



L’auteure emploie la métaphore de délinquance féminine pour désigner le nombre exponentiel de vols début du XXe siècle suite à la commercialisation en série de l’accessoire. Bien plus que l’aspect purement mercantile de l’expression, cette expression révèle une part certaine de vérité sur l’essence même d’enduire ses lèvres de rouge. C’est dire si le symbole qu’il porte est emblématique et lourd de sens : le rouge à lèvres est un objet de subversion depuis sa création, nettement moins aujourd’hui, un moyen d’affranchissement de l’autorité masculine, une façon de sortir d’un ordre aux lois purement fixées par la gente masculine. C’est ce subtil et tenu lien entre émancipation de la femme et évolution de cet accessoire que l’auteure s’attache à expliciter. Le tout émaillé d’anecdotes littéraires qui nous rappelle sans cesse le rôle de la femme à travers les âges et la littérature, aussi bien masculine que féminine.



C’est un essai qui fleure bon l’ambiance désuète de ces parfumeries au parfum de violette des poudres Guerlain ou vanillé d’un Shalimar, c’est la première marque qui a présenté le rouge sous forme de raisin, en bâton, précédant l’arrivée des chaînes aseptisées, ou chaque cliente était unique, ou vous entreteniez un rapport cordial avec la maîtresse des lieux. Cette immersion dans ces deux histoires, celle du rouge et celle de la femme, permet de se rendre compte à quel point l’association de la femme et du maquillage porte un enjeu particulier, celui de son indépendance et de sa liberté, celui de sa façon d’oser, face à un homme qui se sent inutile, puisqu’il n’est plus celui qui donnera ou pas du pouvoir à la femme. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle, on continue de dénigrer celles qui se maquillent beaucoup en les qualifiant de la malheureuse expression de camion volé.





Histoire du féminisme, donc de la place de la femme, celle qu’elle s’est octroyée, évolution de la société, Sur la bouche est bien plus qu’un simple déroulement chronologique de faits bassement matériels, on y retrouve les femmes qui ont démocratisé et popularisé l’objet en lui-même. Dont l’icône Sarah Bernhardt, l’actrice qui, on l’apprend, a ouvert la voie à ses comparses de la liberté de jouer et de s’affranchir de l’avis et du regard de l’homme. Tout sauf anodin, le rouge à lèvres est politisé et désormais essentiel pour toute femme rentrant dans le jeu politique, l’ultime analyse est d’ailleurs très juste, autant il peut être un moyen d’assurer son ascendance, autant il est la cible des sexismes les plus insensés et ridicules.



En tant que femme, je me suis sentie étroitement liée à ce texte, il permet de se rendre compte du poids des années et des luttes, finalement une sorte de gratitude pour celles qui ont osé tenir front face au jugement populaire, à sa critique, à son dédain. En tant qu’utilisatrice occasionnelle de rouge à lèvre, de celles qui a du mal à assumer un rouge franc sur ses lèvres, j’ai eu l’occasion de ressentir le poids de celui-ci.
















Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Sur la bouche

Un geste du quotidien de beaucoup de femmes, un coup de rouge à lèvres et nous voiler parées pour affronter la journée.

Mais d'où vient le rouge à lèvre, quelle est sa signification ?

Entre objet de soumission des femmes à une norme et objet d'émancipation, sa place est ambiguë.

J'ai adoré cet essai que j'ai dévoré! On apprend l'histoire du rouge à lèvre, et par ce biais, l'autrice nous raconte l'histoire du féminisme, des suffragettes.

C'était vraiment enrichissant, excellent essai.
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Les habitués du temps suspendu

Tout d abord merci à #Net galley et aux editions fayard pour leur confiance et la découverte de ce livre.

Rebecca Benhamou est journaliste et éditrice, "les habitues du temps suspendu" est son 4ème roman.

Ce roman est une ode au temps qui passe, aux souvenirs qui remontent, à la vie de ces "Hommes" qui ont quitté leur terre d'origine. A travers l'histoire de ce monsieur qui au crépuscule de sa vie, se rend chaque jour au café de son quartier, partagé sans leur parler, des moments de vie avec les habitués des lieux.

Ce roman remonte en douceur le cours du temps, de la vie là bas au pays dont on ne prononce jamais le nom. La vie douce de l'enfance, des aieux, des amis qui sont devenus des frères, des guerres, des retours , des départs et puis du grand départ, de l'installation dans une nouvelle vie sans jamais oublier la précédente.

j'ai beaucoup aimé ce roman doux et fort à la fois, vibrant de l'âme des personnages qui l'habitent, de leur beinveillance.

En phylo, on dit que l'existence de l'homme est marqué par le temps qui s'écoule sans cesse..., on ne peut le mesurer précisement mais on peut le raconter et c'est cela ce roman : la vie de Salomon qui égrenne le temps sur sa montre à gousset et qui partage sa vie dans ce café parisien.

je vous conseille fortement ce roman

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Sur la bouche

Vous êtes curieux/euse de connaître l'histoire insolente du rouge à lèvres en passant un super bon moment? Ce livre est fait pour vous.



Super écriture fluide, accessible et prenante de l'autrice qui se lie très rapidement et qui nous permet de voir d'un autre œil ce petit accessoire de beauté tant connu de tous.



Girl Power!!
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L'horizon a pour elle dénoué sa ceinture

D'abord, je tiens à dire que je trouve ce titre fabuleusement poétique et évocateur. Et qu'il colle parfaitement avec l'ambiance générale de ce roman-biographie.



Rebecca Benhamou choisi de commencer son récit au moment où Chana Orloff quitte la Russie pour Paris. Nous sommes en 1910.

Tout s'enchaîne assez vite pour la jeune femme qui entre à l'Ecole des arts décoratifs (à l'époque la « Petite École ») dans une section réservée aux femmes dès 1911.

Devenir artiste ne semble pas être pour elle une vocation, elle est arrivée à Paris pour être libre avec pour idée de poursuivre son métier de couturière.

La révélation a lieu à l'école d'art où elle se prend de passion pour la sculpture.

Très vite intégrée au sein de la communauté d'artistes du Montparnasse qui se réunit à La Rotonde, elle devient une amie proche de Chaïm Soutine et d'Amadeo Modigliani. Elle épouse un poète, ami d'Apollinaire, Ary Justman avec qui elle aura un enfant.

Mais les démons ne sont jamais loin. Dans un Paris occupé, Chana retrouve la haine qu'elle a déjà connu en 1905, lors des pogroms en Russie.



Dans un style vif, tranché, Rebecca Benhamou raconte la vie de cette artiste que pour ma part je ne connaissais pas du tout.

Une biographie passionnante sur une femme libre, passionnée. Un vrai travail de défricheur car il semble exister assez peu d'éléments de la vie de Chana Orloff.

Ce portrait de femme met aussi en lumière le travail de l'artiste et réhabilite fabuleusement cette artiste méconnue.



Ce livre fait pour moi écho au très beau roman, lui aussi biographique, Légende d'un dormeur éveillé de Gaëlle Nohant. Je me plait à imaginer que Chana Orloff a croisé le chemin de Robert Desnos, car leurs amis et connaissances ainsi que les lieux qu'ils fréquentaient étaient identiques.

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Les habitués du temps suspendu

Le premier roman de cette autrice que je lit et je l'ai apprécié. Comment se noue une amitié entre un vieil homme et une jeune musicienne qui se retrouvent très souvent dans un café qui porte bienson nom, adapté au sujet de ce livre. Comme tous ceux qui l'on lu, n'ayant aucun lien avec les rapatriés d'Algérie, j'y ai trouvé l'enfance de cet homme qui a eu une enfance entrecoupée de petits bonheurs, de trahison et la douleur de devoir quitter son pays de naissance. Un beau livre que je recommande.
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