AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Rebecca Lighieri (405)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Marseille Noir

Marseillais d'adoption et définitivement Marseillais de coeur j'ai apprécié ce recueil de nouvelles qui pour la plupart retracent bien l'ambiance de la ville que j'aime.

Le reproche que je lui ferais néanmoins, outre l'inégalité de la qualité des récits (mais ce n'est qu'un avis personnel) est que toutes ou presque ces nouvelles montrent Marseille sous l'angle du banditisme, de la délinquence, de l'insécurité. Si comme je l'ai écrit plus haut l'ambiance y est, à mon goût, bien retranscrite, pour le lecteur non déjà conquis par cette vile, elle de quoi effrayer.

Mais peut-être est-ce le but ? ;-)
Commenter  J’apprécie          00
Il est des hommes qui se perdront toujours

Dans les années 80-90, à Marseille, le petit Karel tente de grandir. Sa mère kabyle Loubna est accaparée par le petit dernier, Mohand, polyhandicapé, dont les malformations sont la risée quotidienne du père, Karl Claeys, un belge violent et toxicomane. Et alcoolique. La petite sœur de Karel, Hendricka, connaît cette même enfance de violence du père alcoolique, tyrannique, humiliant, uniquement intéressé par ses gosses si leur beauté pouvait ramener de l'argent grâce aux castings qu'il leur fait passer.



Cette écriture dense, affirmée, elle m'a immédiatement happée. Qui est Rebecca Lighieri ? Nulle autre qu'Emmanuelle Bayamack-Tam, dont j'avais adoré le roman Je viens. Une nouvelle histoire de famille, de jeunes se débattant au sein d'une famille, un nouveau milieu social au fonds duquel l'auteure réussit à se plonger. Pourquoi prendre un nom différent ?...

L'histoire est dense, riche de douleurs, d'espoirs, c'est le jeune Karel que l'on suit à travers son adolescence, sa vie à la cité Artaud, ses émois amoureux avec Shayenne, la gitane du passage 50, sa tristesse de voir sa soeur quitter la cité pour un avenir professionnel international, sa volonté de fuir pour entrer dans l'autre monde, celui des bourgeois, des calmes, des aimants, sa souffrance intacte quand il sait toujours les douleurs insupportables que doit subir Mohand.



Difficile de guérir d'une telle enfance, de tuer le père en soi, de ne pas laisser se distiller la haine de soi. La fratrie est précieuse, leur refuge, entre malmenés sachant précisément le passé réciproque. Les humiliations, la soumission, la recherche du salut extérieur mais son rejet aussi, les faux-pas, la violence et les gestes qu'on regrette d'avoir commis ou ne n'avoir pas commis, tout s'enchaîne se mêle et se coince. C'est un roman très noir mais très vivant et plein d'amour entre frères et sœur, plein d'énergie. Magnifique roman.


Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20
Il est des hommes qui se perdront toujours

Une histoire d'aujourd'hui narré par l'aîné d'une fratrie de trois enfants dans les quartiers Nord de Marseille.

Une de celle devenue ordinaire de ces gamins dont les parents sont défaillants jusqu'à la névrose.

Des gamins élevés dans la honte, la violence et l'humiliation, des bombes à retardement qui un jour seront, eux aussi, des tortionnaires ou des victimes toutes trouvées pour les sadiques.

Le narrateur est l'aîné de cette fratrie de trois où chacun.e essaie de survivre à la folie d'un père violent et d'une mère absente d'elle-même.

Marseille rayonne de toute son injustice gethoisée et seule la haine est tenace chez ces enfants brisés.

Il y a de l'amour entre eux, de la solidarité, mais tant de souffrance enfouie que devenir est un projet bancal.

D'une écriture incisive et animée par le rythme de la vie qui bouillonne chez les personnages.

Des personnages attachants, irritants, condamnables, mais des personnages qui en disent long sur la société excluante des quartiers.

Commenter  J’apprécie          120
Il est des hommes qui se perdront toujours

Un livre cru, une écriture aiguisée comme un rasoir, des personnages attachants ou détestables et un narrateur qui nous tient par les .... ! Un roman qui se lit comme une BD, un peu gore, mais réaliste même si parfois c'est "trop abusé" !

Rebecca Lighieri nous emmène sans ménagement dans une histoire de violences et d'amours dont on sort un peu secoué, mais c'est diablement bien construit !
Commenter  J’apprécie          40
Il est des hommes qui se perdront toujours

Whaouh ! Quel choc, ce roman !

Je l'ai lu en 24 heures. J'ai été happée par l'histoire de cette famille. Karl Claeys est un belge qui a épousé Loubna, une kabyle, et vit à Marseille dans une cité. Ils ont trois enfants : Karel, Hendricka et Mohand.

Mohand est handicapé. Karl est ultra- violent et frappe régulièrement ses 3 enfants qu'il terrorise. Il s'en prend surtout à Mohand qu'il traite de tous les noms et enferme dans un placard. La mère ne dit rien..

Karl vit de magouilles pour se payer sa drogue, Loubna travaille dans une boulangerie mais parfois il n'y a rien à manger.

Les enfants sont très soudés et essaient de s'en sortir malgré cette enfance désastreuse. Ils ne peuvent en parler à personne. Ils trouveront du réconfort et un peu de chaleur humaine chez la famille gitane qui habite à côté.

C'est un roman très noir, le style est très vivant, imagé. Les personnages débordent d'énergie et d'envie de vivre.

C'est un roman sur le déterminisme social : comment se construire quand on a manqué d'amour, quand on n'a pas reçu de confiance en soi ni encouragements, quand on a été élevé dans la misère ? Est- on immanquablement condamné à reproduire ce qu'on a vécu, Karel sera t'il forcément violent comme son père ?

C'est un roman bouleversant mais on ne sombre jamais dans le pathos ( même si j'ai eu souvent les larmes aux yeux.)

Il vient de paraître en poche et je le recommande vivement car c'est un grand roman.
Commenter  J’apprécie          202
Il est des hommes qui se perdront toujours

Pour un roman noir , c'est un roman noir . Une célèbre chanson déclame " qu'on ne choisit pas sa famille , qu'on ne choisit pas ses parents , qu'on ne choisit pas non plus les trottoirs de Manille " ...On en aura un " bel exemple " avec Karel , sa soeur Hendricka et le " petit dernier " , Mohand , "trois enfants à avoir été décapités dès l'enfance , trois à qui on avait refusé tout épanouissement et toute floraison , trois à n'être rien ni personne ..." ( p 14 )

L'enfer . Pas à Manille , non , à Marseille , un enfer dans le quartier de la cité Artaud près d'un camp de gitans .....

Comment Karel pourra- t - il échapper à la glu poisseuse qui l ' enserre dans ses pièges tentaculaires ? En changeant de nom ? En s'appelant Gabriel , par exemple ? " Cesser d'être Karel pour devenir le mec bien que j'aurais dû être ? " ( p215 ). Louable ...Possible ?

Dans ce roman , trois enfants vont tenter d'échapper à ce drame inéluctable : " La seule chose qui dure toujours , c'est l'enfance quand elle s'est mal passée ". Propos bien pessimiste pour un avenir compromis dès le début ? Karel , bien sûr, mais et la superbe Hendricka ? Et Mohand , méprisé , moqué , humilié sans cesse par son " père " ?

Mettre nos pas dans les leurs va être un parcours éprouvant, presqu'insupportable , un calvaire , un chemin de croix . Rien ne nous sera épargné et on ne peut guère espérer " souffler " dans ce monde impitoyable ..Pourtant , on ne peut plus " lâcher " cet engrenage infernal " dès lors que la " machine " , la " broyeuse " est en marche . Ames sensibles ...

Le style de l'auteur se met au diapason . C'est lourd , âpre , haché, peu conventionnel , au vocabulaire sans fioriture .Pas de la littérature ? Exagérément cru ? Peut - être pour certains et certaines qui pourraient " bouder " ce roman et que je pourrais comprendre . Pour ma part , j'ai beaucoup aimé , non pas par voyeurisme , non , j'espère bien que non mais parce que la complexité des personnages , et d'un en particulier , m'a laissé espérer, redouter , constater ...Ce roman a suscité en moi de profondes réflexions, de nombreuses émotions. L'enfance ... l'adolescence ...la vie d'un homme ...Ça ne devrait pas être ça " la vraie vie " .

Ah , au fait , le père, il a été assassiné. Par qui ? Et , oh , je ne suis pas " flic " , moi , juste lecteur et croyez - moi , dans ce livre impitoyable , ce n'est déjà pas si mal ... Je vous en dis trop ? Ben voyez donc ! C'est marqué sur la quatrième de couverture , alors moi , hein ... Bonne lecture et j'espère que vous aimerez autant que moi ...
Commenter  J’apprécie          872
Les garçons de l'été

Une daube sans nom, un des très rares livres dans ma vie que j’ai arrêté sans le terminer

On ne sait pas absolument pourquoi le lieu de suivre a été choisi sur l’île de la Réunion ça n’a aucun sens, c’est triste, ça sent le dramatique à plein nez, mais on ne voit surtout même après la lecture de la moitié du livre absolument pas où on va, il n’y a pas de sens vraiment dans l’histoire, on ne voit que de manière répétée la même tranche de vie qui est racontée par différents personnages, c’est ennuyeux, un sentiment de malaise se dégage si c’était l’objectif c’est bien réussi mais je terminerai pas ce livre..
Commenter  J’apprécie          20
Les garçons de l'été

Ce livre est pour moi difficile à classer....pas vraiment un thriller mais surement un roman dramatique psychologique. Probablement la raison pour laquelle la frontière avec le monde de Stephen King est rappelé sur la jacquette du livre.

Pour ce qui est de l'histoire, elle n'est pas banale. Une morsure de requin sur un surfeur hyper beau et doué, c'est dramatique à souhait mais là n'est que le debut de l'histoire! On ne se doute pas que sous la surface lisse, une succession de comportements ameneront une fin destructrice et brutale.



C'est très bien écrit, prenant le point de vue de chaque personnage (père, mere, frère, jeune soeur, amis), qui passe tour à tour de l'arrière plan au devant de la scene, au fur et a mesure que l'histoire avance. Les relations familiales sont super bien décrites (amour, deni, competition, apparences, tabous...) et la psychologie de Thadée se révèle en apothéose comme une vague scélérate.



C'est un roman qui ne peut laisser indifferent voire qui dérange car touchant aux fondamentaux des liens familiaux.



Je ne met pas 5 étoiles car il y a des passages un peu cousus de fil blanc pour lesquels on attend juste que cela arrive (cas de Mylene et d'Anouk) et pour une fin qui perd en qualité par trop d'accumulation.



Commenter  J’apprécie          100
Les garçons de l'été

L’écriture de Rebecca Lighieri transcende les mensonges, la jalousie, transperce les convenances d’une famille comme les autres. Sensations fortes.
Lien : https://www.elle.fr/Loisirs/..
Commenter  J’apprécie          00
Les garçons de l'été

Thadée et Zachée sont les fils parfaits, beaux, brillants, surfeurs, sympas, aimants.

Pourtant, derrière ces deux prénoms de saints bibliques se cache le diable.



Thadée décide d’écourter son année sabbatique 100% surf à La Réunion et de rentrer à Biarritz avec son frère Zachée venu pour deux semaines de glisse.

Mi, leur mère, est aux anges. Le fils prodigue rentre!



Mais voilà, deux jours avant le départ, Thadée se fait arracher la jambe par un requin.

C’est le début de la descente aux enfers de cette famille parfaite, dans leur maison parfaite, avec des parents parfaits, trois enfants parfaits, à l’organisation parfaite. Enfin presque. L’un des deux frères n’est finalement pas celui qu’il prétend être, et ils avaient déjà peut-être tous un pied dans les enfers depuis très longtemps.

Seule Ysé, la petite sœur, savait.



Je n’ai pas attendu bien longtemps pour me replonger dans un roman de Rebecca Lighieri (Emmanuelle Bayamack-Tam). Et bien vous savez quoi, j’ai encore adoré!



C’est cru, violent, haletant, diabolique et merveilleusement écrit. Ils sont complètement déjantés, délicieusement sournois et j’ai adoré les détester.



La construction polyphonique est peu académique mais fonctionne parfaitement. Quel talent!



Il faut lire cette autrice!
Commenter  J’apprécie          91
Il est des hommes qui se perdront toujours

Marseille, dans les années 80. Au cœur d’une cité des quartiers nord, Karel, Hendricka et Mohand grandissent dans une famille où la violence du père fait naître chez eux une haine imprescriptible. Leur quotidien c’est la misère, tant matérielle qu’affective, la violence des mots, la cruauté des actes, l’horreur au quotidien imposée par un père bon à rien, alcoolique, toxico qui n’a que mépris pour ses aînés. Mais ce n’est rien à côté des humiliations perpétuelles, des insultes, des coups, et de la maltraitance que subit Mohand le petit dernier qui a en plus la malchance d’être né handicapé, malade et n’a pas hérité de la beauté de ses frères et sœur. Ces enfants trouvent un peu de réconfort et de tendresse au camp de gitans voisin. Là, ils seront acceptés et ils noueront des amitiés durables, ils découvriront l’amour, auprès de ces enfants eux aussi rejetés de la société, en rêvant d’un avenir meilleur

.

⭐️⭐️⭐️ Ce livre est un coup de poing, une claque. Comment grandir quand on part avec des valises aussi lourdes, quand on n’est pas aimé, quand on manque de tout, comment se construire sans reproduire cette violence? Comment devenir adulte après une enfance massacrée et une adolescence saccagée?

D’un sujet dur, presque insoutenable, Rebecca Lighieri arrive à faire un texte fort et lumineux bien que pessimiste, empreint d’un réalisme et d’une authenticité glaçante. Enfin, c’est un roman profondément ancré dans les dernières années du millénaire, tant dans les événements qu’il évoque que dans la bande son qui l’accompagne, faisant le grand écart entre Philippe Lavil, et Terence Trend Darby, en passant par IAM, Michael Jackson, Johnny ou Mr Dre.

Un livre qui se lit comme un film que l’on regarderait en se cachant les yeux, où la tension est sans cesse présente mais dont on veut connaître la fin.



Commenter  J’apprécie          70
Les garçons de l'été

Ben oui, un genre de Stephen King à la française, comme il est écrit sur la 4e... sur fond de musique des Beach Boys ? (C'aurait été bien. J'aime bien les Beach Boys.) Beaucoup de références au surf... C'est ça l'originalité ? Sinon ben oui des duels fratricides, des faux-semblants, des malades derrière leurs masques... Du vu et du revu depuis Esope, Homère...



N'appelez pas vos enfants avec des noms plus qu'orientés si vous ne voulez pas orienter leur vie dans un sens que vous ne maîtriserez pas...



Allez, je suis tout sauf objectif, ce livre se lit bien, les personnages ont une psychologie développée de façon correcte, il y a un petit peu de suspens...

Mais moi j'en attendais plus... Un livre de 2017... Bon, pour ceux qui lisent peu, ça doit fonctionner. Pour les grands lecteurs, bof et pour les fans de séries en tous genres, et de genre, vous trouverez ça relativement plat.



Et pourquoi l'auteure prend-elle un pseudo ? Et pas n'importe lequel RebeccA LIGHIERI... Rien que ça.
Commenter  J’apprécie          111
Il est des hommes qui se perdront toujours

Des personnages caricaturaux, sans nuance... Comme dans les garçons de l'été l'auteure en fait trop, jusqu'à la lassitude d'abord puis jusqu'à l'écœurement.

Les coutures du roman sont grossières mais on en a pour notre argent : des corps désirables, du sexe, des scènes dégueulasses. Le livre se lit vite, comme on mange vite mousse au chocolat trop sucrée à la cafétéria de carrefour.







Commenter  J’apprécie          70
Il est des hommes qui se perdront toujours



Une claque ce roman ! Terrible, lumineux et émouvant.



Comment trois enfants d’une cité de Marseille subissent la violence, les coups, les brimades et les privations d’un père diabolique, alcoolique et toxicomane sous le regard inerte de leur mère.



Et pourtant, entre eux, un lien indéfectible. L’ainé qui est aussi le narrateur, la fille ensuite d’une beauté stupéfiante et le dernier, handicapé, sur lequel le père s’acharne.

Ils se soutiennent envers et contre tout, se réfugient le plus souvent possible dans le camp gitan à proximité de leur cité, dans les caravanes peuplées d’enfants et de « vrais » parents, un havre de paix, un lieu de possibles.



Chaque enfant affrontera ses démons à sa manière, surprenante parfois, touchante ou de manière plus tragique avec des accès de violence.

« La seule chose qui dure toujours, c’est l’enfance, quand elle s’est mal passée, on est coincé à vie».



Le tout est servi par une langue sublime, un scénario qui ne faiblit jamais, une tragédie construite à la perfection qui se déroule sur une décennie des années 90 au passage à l’an 2000 dans la cité marseillaise que l’auteure connait parfaitement bien.



C’est noir, cru, violent et pourtant quelle lumière dans les yeux de ces trois enfants et l’amour qu’ils se portent ! J’ai été scotchée par le destin du petit dernier malgré ses handicaps, quelle force et quelle détermination.



Les personnages secondaires sont eux aussi inoubliables et tellement humains.



Quant à la musique, elle est présente tout au long du récit, l’énergie des chansons populaires « infuse le récit » en permanence (je cite Rebecca Lighieri) : chansons d’amour reprises par des chanteurs de cité improvisés qui clament Julio Iglesias, Céline Dion…. La musique qui galvanise, sert d’exutoire, le rap, les DJ. Michael Jackson et son père violent, Marvin Gaye assassiné par son propre père.



A lire en écoutant IAM et la chanson Petit frère en écho à ce très beau roman inoubliable.







Commenter  J’apprécie          81
Les garçons de l'été

Une lecture fluide, qu’on a envie de poursuivre pour connaître l’intérêt des 330 pages, car l’événement principal est dévoilé dès les premières pages. L’un des trois enfants des Chastaing se fait arracher une jambe par un requin. Après cela, on apprend les différents points de vue et sentiments des personnes proches de la victime.

J’ai beaucoup apprécié le deuxième revirement de situation au milieu du livre, dont je ne m’attendais pas du tout!

Je valide donc ce livre, que j’ai apprécié.
Commenter  J’apprécie          40
Il est des hommes qui se perdront toujours

Un début à la Camus... 'qui a tué mon père'...

Ce roman relate la vie parfois sordide de Karel, dans les années 90 2000, dans une cité de Marseille.



Un roman brutal mais empreint de la volonté de survivre de 3enfants de la famille, maltraités par un père et délaissé ou accaparé par leur mère...



L'auteur décrit avec merveille les espoirs, les moments sordides et les non dits des cités mais aussi des populations nomades locales.



Une belle écriture, une innocence rapidement évacuée et une vie construite sur un passé violent et présent

Commenter  J’apprécie          40
Les garçons de l'été

*** Surf et drame à l'Île de La Réunion ***





Ôyez, Ôyez braves gens, futurs vacanciers, en addiction avec votre transat / piscine/ serviette / plage / mer ... je vous ai trouvé LE bouquin idéal, mais attention entre deux baignades dans la grande bleue, IL est là avec ses dents et sa nageoire dorsale, il vous attends et le drame est ... inévitable !

Il peut vous flinguer l'équilibre familial et faire de vous un véritable meurtrier ... vengeance d'un drame dont personne n'est responsable !





Ce roman aurait pu être LA pépite. Malheureusement, à mes yeux, il perd de son charme à cause de l'écriture vulgaire de l'auteure. Bien sûr, ce sont ses personnages qui le sont, mais il y a des limites.

Et, justement, qu'est ce qui fait qu'on adore ou déteste ce roman ? Simplement parce que les personnages, et toute cette famille de bourgeois est extrêmement antipathique, il n'y en a pas un pour sauver l'autre ... On passe donc toute l'histoire avec des gens qu'on dit bien, ayant réussi, à l'abri du besoin, avec leur paraître vis à vis des autres, persuadés que tout va pour le mieux et qui pensent être intouchables par quelconque malheur ou déchéance .... Et pourtant : la chute va être très brutale !



Bienvenue chez la famille Chastaing !

Jérôme, le père, pharmacien. Mylène la mère, aux petits soins juste pour elle-même et son fils aîné qui est clairement la prunelle de ses yeux. Thadée (quel prénom !), ce fils aîné justement, rongé par le nombrilisme. Zachée (quel prénom encore !), le fils cadet de la famille qui se cache la face sur tout ce qui l'entoure. Ysé (là on frise le ridicule avec ce prénom !), la fille cadette, la petite dernière, qui se scarifie, et qui a un goût prononcé pour l’embaumement des animaux, passant ses journées dans sa chambre à faire des "expériences".

Puis, il y a tous les personnages autour de cette famille : fiancées des deux frères, copains, copines et la maîtresse de Monsieur le père...

Tous ces gens traînent de lourdes "casseroles".



Les deux frères, Zachée et Thadée, vivent que pour le surf à la recherche de spots à travers le monde, et une obsession chevaucher les vagues XXL.

Ils sont sur l'Île de la Réunion quand le drame se produit : Thadée s'est fait attaqué par un requin-bouledogue et a été amputé de sa jambe.

C'est à partir de ce moment-là où tout va basculer dans le drame pour tous les personnages du roman ...

Une attaque de requin très lourde de conséquence pour la famille mais aussi pour les amis, copains, amants ...



Avec son roman Rebecca Lighieri veut faire passer un message très simple : l'horreur, les drames et le malheur frappent tout le monde, même les riches qui croient que l'argent peut tout arranger ... la vie peut basculer en cinq minutes.



Plus que jamais ce roman m'a fait penser à Brel avec sa chanson "Les Bourgeois" :

" Les bourgeois c'est comme les cochons

Plus ça devient vieux, plus ça devient bête

Les bourgeois c'est comme les cochons

Plus ça devient vieux, plus ça devient ... "



Cette strophe, résume à elle seule ce roman.



Je vous le dit : ce livre est presque une pépite !

Comme quoi, les gens de la "Haute" peuvent être d'une vulgarité qui dépasse l'entendement. (D'après l'auteure).





Commenter  J’apprécie          80
Il est des hommes qui se perdront toujours

Trois enfants qui vivent dans la peur des coups et des humiliations. Trois enfants qui n’ont qu’eux pour croire encore un peu à la vie. Trois enfants que le père aura tué malgré tout.



Karel, Hendricka et Mohand grandissent dans les quartiers nords de Marseille, entre misère, odeur de pisse et drogue.

Ils trouveront une forme de salut, sorte de bouée de sauvetage, dans le camp de Gitans installé à quelques encablures de leur cité.

Mais de retour à la maison, l’innommable reprend. D’ailleurs ils ne le nommeront jamais, n’en parleront à personne, en auront même honte. Parce qu’être des enfants battus, qui se terrent et se soumettent, c’est une honte.



Il va falloir sortir de cette enfance, fuir, entrer dans l’âge et la vie adultes au plus vite, quitte à laisser le plus jeune frère, Mohand, aux mains du père tortionnaire, sous les yeux de la mère atone.



Qu’à cela ne tienne, Karel et Hendricka se jettent dans la vie, avec le peu qu’ils ont appris et s’accrochent à tout ce qui pourra leur faire oublier leur 16 ans de calvaire.



Mais le prix de cette fuite sera élevé.



Voilà! J’ai trouvé une quatrième autrice française que j’adore et qui me correspond. J’ai autant aimé celui-ci qu’Arcadie (écrit sous son nom Emmanuelle Bayamack-Tam). J’ai hâte de découvrir ses autres livres.



J’ai dévoré ce roman d’une justesse déchirante, cette plongée dans le gouffre de la misère dont j’ai si souvent été spectatrice, impuissante.



Qui parle au nom des enfants? Qui se bat pour eux? Quelles sont les assos connues vers lesquels affluent les dons pour leur venir en aide? Rien! Keudale! Les enfants sont les grands oubliés de tous nos combats, parce qu’en France, la famille on n’y touche pas. La porte fermée, les parents font ce qu’ils veulent. La vie privée a plus d’importance que la santé des gosses.



La littérature est là pour nous rappeler nos manquements.
Commenter  J’apprécie          143
Les garçons de l'été

Récit polyphonique, Les garçons de l’été est une surprise sidérante dans le traitement de son sujet et le parti-pris par l’auteure. Une famille aisée de Biarritz voit leur vie chamboulée quand le fils ainé se fait dévorer la jambe par un requin à La Réunion. Perte des rêves, chamboulement familial, le vernis se craque et les rapports se modifient. « Du Stephen King à la française » dit Elle sur la quatrième de couverture. S’il faut bien attendre la dernière partie pour voir apparaitre une ambiance à l’auteur horrifique, ce récit gratte là où la plaie est béante. Entre conflits, illusions familiales, jardins secrets, emprise, harcèlement, Rebecca Lighieri mène le lecteur à la baguette et l’entraîne dans un dédale au suspense acéré. Du grand art.
Commenter  J’apprécie          50
Il est des hommes qui se perdront toujours

Comment s’aimer et parvenir à aimer autrui lorsqu’on n’a connu que violence, haine et mépris au sein du foyer familial. Ou qu’on s’est fait distiller au compte-gouttes, par une mère asservie, un amour passif, tenu caché de la tyrannie exercée par le père.

Rebecca Lighieri, pseudo de l’écrivaine Emmanuelle Bayamack-Tam, en rend compte dans ce roman d’une dureté implacable dont l’histoire se déroule dans une cité de Marseille que jouxte non loin un camp de gitans. Karel, Hendricka et Mohand, élevés par des parents dysfonctionnels, héroïnomanes de surcroît, se promettent entre eux mille et une choses afin d’entrevoir un avenir meilleur. Dans l’adversité d’une enfance bafouée, la fratrie se soude autour des exactions subies et de ces rêves de vengeance à assouvir. Tout est envisagé, même les pires actions.

La narration, confiée à l’aîné Karel, emprunte le langage de la rue, conférant ainsi au récit une grande part de véracité. C’est cru, abject et parfois insoutenable. Difficile d’aimer ces personnages malmenés exempts d’empathie, qui banalisent la cruauté et qui font subir aux autres leurs lacunes affectives. Des « (…) types mal barrés, qui vont mal tourner et surtout mal finir – autant dire des moins que rien. Tant qu’on se crèvera entre nous sur des tas d’ordures, tant qu’on se crackera bien la gueule avec nos petits cailloux, la société passera ça par pertes et profits. Et si les pertes sont négligeables, les profits sont loin de l’être : la sélection s’opère, naturellement, sans intervention extérieure, sans déploiement des forces de l’ordre – pas besoin de ligne budgétaire, y’a qu’à nous laisser faire, bingo. »

Entre-temps, le hasard des lectures m’a fait commencer le roman de James Hannahan, Delicious foods, dans lequel se dessine une certaine parenté Il est des hommes qui se perdront toujours.

« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille

On choisit pas non plus les trottoirs de Manille

De Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher

Être né quelque part

Être né quelque part, pour celui qui est né

C'est toujours un hasard »

(Né quelque part, Maxime Le Forestier)

Commenter  J’apprécie          140




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Rebecca Lighieri (2764)Voir plus

Quiz Voir plus

Littérature jeunesse

Comment s'appelle le héros créé par Neil Gailman ?

Somebody Owens
Dead Owens
Nobody Owens
Baby Owens

10 questions
1544 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature jeunesse , enfantsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}