Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l'Histoire », collection de bandes dessinées qui prend la forme de biographies historiques présentant une dimension pédagogique car à destination du grand public, et qui espèrent vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré à celui dont Churchill disait qu'il était la France : Georges Clémenceau.
Les games of thrones républicains sont définitivement plus intéressants que les games of thrones monarchiques : plus d'acteurs, plus de diversité, plus de possibilités donc plus de suspens ! Je partais avec des a priori négatifs sur le personnage bien qu'il soit une mine à citations cool et fun, du coup j'ai vraiment appris beaucoup de choses avec cette biographie en bande dessinée… A l'image des albums consacrés à Jaurès et Robespierre, difficile de s'extraire de l'imagerie républicaine : on se retrouve encore une fois avec un tome riche en phylactères qui font la part belle aux discours d'un tribun politique en bonnes et dues formes !
On suit la jeunesse du personnage, son opposition au Second Empire, son engagement dans la Commune, sa lutte contre les Républicains opportunistes avec sa haine contre Adolf Hitler / Adolphe Thiers et le colonialiste Jules Ferry, sa carrière de tribun tombeur de gouvernements, puis après sa déchéance après le Scandale de Panama sa carrière de journaliste tombeur de crevards, son réengagement en politique avec l'Affaire Dreyfus (le titre « J'accuse… ! » est de lui ^^)… En 1906, c'est à l'âge de 64 ans qu'il a enfin l'occasion de mettre en application ses convictions et de rendre hommage à tous ses compagnons disparus, mais davantage réformiste que révolutionnaire il doit affronter la catastrophe de Courrières, la révolte du Languedoc, ainsi que le terrorisme anarchiste… Et durant la WWI il critique férocement l'action du gouvernement avant de devenir Président du Conseil et le Père la Victoire ! Au final la dernière case nous montre que le principal responsable de la WWII c'est moins l'Allemagne que les Etats-Unis d'Amérique… (Pour ceux que cela intéressaient, je suis bien armé pour argumenter !)
Au final on suit presque une dynastie républicaine qui n'a jamais oublié les idées des Montagnards et l'exemple de Robespierre, dont l'héritage fut réactivé chez Georges Clémenceau par le sort inique que le Second Empire réserva à son père (impossible de ne pas penser à l'engagement de Jules César dans le camp populares après le sort inique que le camp optimates avait réservé à son père) puis par le sort inique qu'Adolf Hitler, euh pardon Adolphe Thiers réserva à ses amis de la Commune (Auguste Blanqui, Louise Michel …). On retrouve donc dans l'opposition entre républicains opportunistes et républicaines radicaux l'opposition entre Girondins et Montagnard, avant que les uns se fassent déborder sur leur droite par les forces fascistes et les autres se fassent déborder sur leur gauche par les forces socialistes… Les temps ont changé et les techniques, l'économique, la société ont évolué mais par forcément les mentalités : malgré ses convictions et ses engagements Georges Clémenceau reste d'abord et avant tout un notable, et même s'il appartient au camp des modernes il fait un peu figure de dinosaure à l'ère des masses !
Le personnage est entier : sa passion pour les arts et son amitié pour Claude Monet sont bien connues, mais pas forcément sa passion pour les sports et à quel point il mit à contribution son corps. Il fut également un passionné d'orientalisme et d'exotisme en pleine époque coloniale, et un anglophone et un anglophile en plein époque nationaliste (au point d'épouser l'une de ses étudiantes américaines lors de son passage à Stamford), et un homme des deux mondes à une époque partagée entre Amérique isolationniste et Europe suprématistes.
Tout cela aurait pu être développé si le récit s'était étalé sur deux tomes et dans ce cas on aurait pu approfondir toutes les ambiguïtés du personnage (à moins qu'il n'ait tout simplement et comme tant d'autres mal vieilli ?) :
- son opposition en tant que médecin républicain au médecin bonapartiste Louis Pasteur
- son opposition en tant que républicain athée à Aristide Briand qualifié de socialiste papalin bien qu'il soit le père de notre laïcité actuelle
- ses relations conflictuelles mais respectueuses avec Jean Jaurès
- un progressiste qui crée le Ministère du Travail et qui fait passer la journée salariée de 12 heures à 8 heures, mais qui se montre plus intransigeant avec les mineurs de Courrières et les vignerons du Languedoc qu'avec les banksters et les patrons voyous…
- un défenseur des libertés qui profita des lois d'exceptions pour régler pas mal de comptes avec ses vieux adversaires
- un arpenteur des tranchées qui fit fusiller les quidams moyens au bout du rouleau physiquement et psychologiquement, mais qui s'est contenté d'envoyer en sinécure à Limoges les généraux et les officiers arrogants et incompétents qui ont envoyé des millions de gens à la mort…
- et au bout de 800 liaisons extraconjugales un macho qui envoie sa femme adultère en prison avant de la renvoyer en la privant de ses enfants (ah le fameux sexisme des élites françaises qui m'a toujours donné la gerbe et qui sévit encore de nos jours : comment des élites qui se gargarisent de leur prétendue supériorité peuvent-elles avoir culturellement plusieurs siècles de retard sur les peuple qu'elles méprisent ??? excusez-moi, la réponse est évidemment dans la question : les élites c'est d'abord et avant tout des crevards suprématistes qui se donne des airs en toisant et en écrasant les autres…)
Bref une bonne histoire de Renaud Dély, plus porté sur les plateaux télé de C dans l'air qu'à la scénarisation de bandes dessinées (en voilà un qui remonte grandement dans mon estime !), les dessins de Stefano Carloni, qui travaille avec le storyboarder Chris Regnault et les coloristes Gabriela S. Hamilton et du studio Arancia, sont très satisfaisants. Pour ne rien gâcher les explications du spécialiste Jean Garrigues et le making off du reste de l'équipe sont très intéressants… C'est dommage de n'avoir pas consacré 2 tomes à ce personnages, d'autant que sa carrière est clairement divisé en deux parties !
Tout cela m'a grandement mis en appétit, et maintenant il me reste à choisir entre la biographie de Jean-Baptiste Duroselle et celle de Michel Winock, encore que les travaux de Jean-Jacques Becker, Jean Garrigues et Jean-Noël Jeanneney me fassent désormais aussi de l’œil…
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ATTENTION CETTE BD HUMORISTIQUE SE MOQUE DE MACRON ET DE LA MACRONIE, DONC SI VOUS ÊTES UN OU UNE DE LEURS GROUPIES TOUT CE QUI VA SUIVRE VA VOUS CHOQUER...
Renaud Dély dont j'avais bien apprécié le "Clémenceau" dans la collection" Ils ont fait l'Histoire" a toujours été impartial en tapant sur tout ce qui bouge : Sarkozy, Hollande, le Pen et tutti quanti. Et je note personnellement qu'il est l'un des premiers à avoir évoquer l'idée du retour des années 1930 avec des élites bien-pensantes et moralisatrices qui nous seulement abandonne les peuples à leur triste sort au nom d'une idéologie suprématiste nauséabonde (« les pauvres n'ont qu'à devenir riches comme cela ils ne seront plus pauvres, mais nous les riches feront tout pour que cela n'arrive pas parce qu'on veut rester entre soi »), mais en plus joue aux apprentis sorciers en manipulant les populismes au risque de libérer une fois de plus la Bête Immonde !
Thibaut Soulcié, ici assisté à la colorisation de Cécily, est un habitué du dessin de presse. Maîtrisant bien le cartoonisme il a déjà une belle carrière dans la BD humoristique qu'elle soit à caractère politique ou non.
Chapitre 1 : "La Start-up Macron saute sur l'Elysée"
La Macronie c'est une rock-star et ses groupies : Macron peut baisser son froc et chier sur la table, ils applaudiront devant son génie… On nous montre un hyperactif au boulard cosmique qui a hâte d'en finir avec « l'ancien monde » pour mettre en place « le nouveau monde », le Nouvel Ordre Mondial dont il sera l'alpha et l'omega. Nous sommes dans la monarchie républicaine, et c'est Louis XIV ressuscité qui réalise une « élection par effraction » (sic Emmanuel Macron lui-même)
Chapitre 2 : "Miroir, mon beau miroir… ou quand Narcisse s'éblouit lui-même"
A peine installé le couple présidentiel a la folie des grandeurs, et la première dame censément intelligente se comporte immédiatement comme cette tête de linotte de Marie-Antoinette. Alors que le pays est en crise profonde avec un déclassement, une précarité, une pauvreté sans cesse grandissante, Jupiter Ier / Napoléon IV se lance dans de grandes dépenses somptuaires pour marquer son territoire. Historiquement certains et certaines se sont fait guillotiner pour ce genre de connerires !
Oui les vieux routards qui l'ont rallié commence à s'apercevoir qu'ils ont créé un monstre, mais le pire reste à venir ! Philippe, Castaner, Griveaux, Schiappa, Ndiaye étalent leur mépris et leur indifférence, mais surtout leur arrogance sans limite. Il faut dire que les journalopes des merdias qui l'ont fait élire sur ordre de leurs patrons milliardaires leur cirent les pompes H24. Laurent Delahousse qui agit et réagit face à Emmanuel Macron comme un pré-ado face à son chanteur préféré est ridicule de bout en bout, mais est-ce si différent de la réalité ?
Chapitre 3 :" Manu Ier se rêve roi du monde"
En France tout le monde se couche et de pâme devant lui donc Le France ne lui suffit pas… Il joue à qui à la plus grosse avec Donald Trump, il joue à qui a la plus grosse avec Vladimir Poutine, il prend tous les autres de haut parce qu'il se considère supérieur à eux (après tout Il est le Nouveau Monde et Eux l'Ancien Monde). C'est logiquement que tout ce qu'il entreprend se vautre lamentablement ! Ça alors quelle surprise, on ne s'y attendait pas du tout !!!
Chapitre 4 : "Manu Ier ne veut voir qu'une tête : la sienne !"
Par des manoeuvres bassement politiciennes que pourtant il a fortement condamnées en tant que candidat mais auxquelles il recourt largement en tant qu'élu (faites ce que je dis, pas ce que je fais : Manu Ier appartiendra pour toujours à l'Ancien Monde), le président par effraction élimine un par un ceux qui l'empêche de faire du fric en rond : RIP François Bayrou obligé de démissionner alors que moult macronistes ont faire pire et sont toujours dans les petits papiers de la macronie, RIP Manuel Valls qui a déroulé le tapis rouge à la macronie pour se faire blacklister par elle, RIP Jean-Louis Borloo assez naïf pour ne pas voir que la macronie n'était qu'un ramassis de rastignac sociopathes… Comme le dit ce dernier, tout cela va mal finir avec La République En Marche ou crève !
Chapitre 5 : "Le Calvaire de Saint Nicolas"
On suit le chemin de croix de Nicolas Hulot caution écologique du gouvernement : la macronie lui promet tout et n'importe quoi, enfin surtout ce qui n'est pas important et qui ne coûte rien, et dans son dos offre aux lobbies tout et n'importe quoi, enfin surtout ce qui est important et qui coûte cher. Il démissionne en direct-live sans avoir averti Jupiter Ier / Napoléon IV : à ce jour c'est le seul acte digne d'un membre de gouvernement d'Emmanuel Macron, qu'on se le dise !!!
Chapitre 6 : "Alex, un ami qui ne ne vous veut pas que du bien…"
Hallucinant… Gérard Colomb ne cesse d'avertir le président qu'il va droit dans le mur, mais ce dernier soutien mordicus un barbouze qui fait du fric en dehors du cadre légal avec tous les régimes autoritaires d'Europe de l'Est et d'Afrique subsaharienne en se présentant comme l'homme de confiance du président. Et cerise sur le gâteau on a un chouchou du président qui tabasse impunément deux civils avec la complicité de toutes les autorités qui ne veulent pas se fâcher avec leur autorité à eux. Où est la morale et la justice dans tout cela ? Benalla est libre comme l'air de continuer à faire du fric dans toutes les zones grises possibles et imaginables, alors que des gens qui n'ont fait que manifester leur colère ont déjà écopé de plusieurs années de prison ferme : la justice n'est plus en France qu'un instrument de pouvoir comme un autre, d'où la colère des juristes fer de lance de la résistance à cette saloperie de macronie. Comme naguère Benito Mussolini, Emmanuel Macron assume tout et déclare en direct-live sous les applaudissements de ses créatures « qu'ils viennent me chercher ! », bien protégé par son immunité judiciaire qu'il a renforcée en catimini et par la garde présidentielle dont il doublé les effectifs par qu'il savait par avance qu'il allait dans le bruit et la fureur en bafouant tous les principes de la démocratie.
A l'époque tout le monde s'était demandé quelle mouche l'avait piqué pour péter un tel câble, aujourd'hui nous savons que c'était le masque qui tombait (pour faire simple cote de popularité divisé par 2, mais bon j'ai eu vent de sondage organisés par l'étranger donc qui ne sont pas financés par la macronie ou les copains de la macronie et j'en entendu parler de 90% d'opinion défavorables pour rester poli) : la macronie avait marabouté la France et les Français avec la complicité des journalopes des merdias stipendiés par les milliardaires et les multinationales, mais chassez le naturel il revient au galop… Emmanuel Macron pervers narcissique n'est aucunement un démocrate partisan de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, mais un apprenti dictateur partisan du flicage, de l'inégalité et de la haine !!! (n'en déplaisent à certains CSP+/++/+++ qui se croient encore à l'abri de l'hypercapitalisme et de l'ultralibéralisme : on verra bien vos déclarations quand les conneries artificielles auront détruit vos emplois comme ceux de la populace que vous haïssez tant pour vous croire supérieure à elle)
Chapitre 7 : "Le Péril Jaune"
Là où l'argent règne, il ne faut pas s'étonner des conséquences qu'il entraîne… Ce chapitre le plus court de l'album montre comment l'incurie généralisée de la macronie a provoqué une insurrection généralisée dont les braises n'en finissent plus de couver. Christophe Castaner prétendu ministre de l'intérieur plus souvent au Macumba Club qu'au travail et Nicole Belloubet prétendu ministre de la justice qui a raté sa vocation de ministre de la propagande n'ont pas ménagé leurs efforts pour terroriser les contestataires comme dans n'importe quelle dictature lambda. Vous avez une cale en bois dans votre coffre, vous êtes donc un terroriste détenteur d'une arme par procuration de première catégorie : on joue avec la loi donc on bafoue la loi, c'est pitoyable et on se demande jusqu'où la félonie de la macronie peut aller pour permette à de tels ministres de rester en poste… Les cons ça osent tout, d'ailleurs c'est à ça qu'on les reconnaît ! La macronie c'est la connerie au pouvoir : CQFD !!!
(pour information Macron avait pris tout cela pour une jacquerie sans importance et comme tout dirigeant je-m'en-foutiste avait misé sur le pourrissement d'un conflit qui au jour d'aujourd'hui n'est toujours pas fini, mais s'est chié dessus puisque qu'au mois de décembre 2018 il y avait un hélicoptère constamment prêt à décoller à l'Élysée et des mercenaires dans les égouts de Paris prêts à assurer la fuite d'un dirigeant ayant trahi son pays, pour l'argent évidemment).
On mélange caricatures et faits réels, mais la macronie agit de manière caricaturale car elle n'est qu'un ramassis d'incompétents malveillants, donc pour la première fois dans l'Histoire de la politique française il est impossible de distinguer la caricature de la réalité ! Je voulais mettre la note minimale tellement les auteurs dans leur mission de dénoncer les abus de la macronie sont en dessous de la vérité, mais après tout ils s'arrêtent à l'allocution télévisée de Macron qui pour sauver sa tête promet tout et n'importe quoi (les promesses n'engageant que ceux qui lui reçoivent, et des milliers et des milliers de gens attendent toujours que se réalisent les promesses de polichinelle de ce gros con de macron), et finalement c'est après ces événements que les choses n'ont fait qu'empirer… Mais qu'attendre qu'un gouvernement et d'une majorité parlementaire qui préféraient se suicider que de reconnaître qu'ils ont tort ? Ce sont tous et toutes des pervers narcissiques au boulard surdimensionné ! Et qu'attendre des médias prestitués qui sont stipendiés pour répéter ce que qu'ils disent au lieu de rechercher la vérité ???
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L'histoire, les biographies, la politique et la bande dessinée font partie de mes thèmes favoris, j'étais obligé d'aborder cette collection de biographies, pourtant j'hésitais ( j'avais tort) et puis j'ai lu le billet d'Alfaric, merci à toi.
Très tôt mon grand-père m'a parlé du grand homme.(pour lui c'était le grand chef d'Etat, le « père la victoire ») bien plus tard je l'ai admiré moi aussi,J'ai eu l'occasion de visité un des divers lieux ou vécu G.Clémenceau à St Vincent Sur Jard notamment .
Cette biographie est trés bien conçue, elle reprend le parcours politique et historique de l'homme d'Etat sans entrer trop dans les détails mais suffisamment pour en avoir une très bonne vue d'ensemble.
Les dessins sont réalistes et très expressifs, j'ai beaucoup aimé.
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Quand j'ai acheté cette bd, je l'avoue, je ne savais pas trop ce que j'allais découvrir en la lisant.
En la feuilletant, je m'attendais à un truc ...bavard.
Et bien pas du tout.
J'ai appris plein de choses sur ce personnage si important dans notre histoire de France de la fin du 19ème et début du 20ème siècle.
Sur son engagement politique bien sûr, ses combats, les attaques qu'il a subit de la part de ses opposants, ses prises de position, notamment sur l'affaire Dreyfus dont il fut l'un des accusateurs avant de réviser sa position et de militer pour sa réhabilitation, son rappel au moment ou tout semblait perdu pendant la première guerre mondiale, ses encouragements aux poilus sur le terrain, son rôle dans la fin de ce conflit. Des actions qui lui valurent ses surnoms, le Tigre ou le Père la Victoire...
Bien sûr, il n'est pas aisé de résumer une vie aussi remplie en cinquante pages, mais l'essentiel est dit.
Assurément une belle réussite que cette bande dessinée à 5 mains (Même si seuls 4 noms figurent sur la couverture).
Bravo à Dély, Garrigues, Carloni, Regnault et Hamilton vous avez fait revivre avec brio ce personnage emblématique de notre histoire.
Et vous m'avez donner envie de découvrir les autres volets de la série "Ils ont fait l'histoire".
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Scénario : Renaud Dély
Dessin : Thibaut Soulcié
Couleurs : Cécily
« Et tout à coup surgit le Petit prince... version start-up. Saint-Exupéry relu et corrigé par le CAC 40 ! »
Quelle chance nous avons d'être en France, où un tel pamphlet peut paraître sans que ses auteurs se retrouvent en prison... ou même tués.
Cette BD nous conte une partie du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, de son élection en mai 2017, jusqu'aux gilets jaunes. Evidemment, le portrait est à charge, sinon, ce ne serait pas drôle.
Les dessins ne sont pas très ressemblants avec les divers protagonistes, mais ce doit être normal puisqu'après tout, il s'agit d'une caricature.
A lire pour se divertir... et s'informer ?
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Absolument passionnant, d'autant que je ne savais pas le tiers du quart de la moitié de tout ce qu'il avait fait, croisé, même si ce n'est qu'évoqué ici et que j'aurais bien aimé deux tomes pour avoir plus de détails, parce que là, ça va vite, très très vite...
Les dessins sont efficaces, la construction intéressante.
Je n'ai pas trop le temps d'écrire un très long avis, si vous voulez du circonstancié développé, allez donc lire l'avis d'Alfaric, formidable, comme souvent !
:)
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Si l'objectif de cet album consacré à Clémenceau est de rendre accessible, en peu de temps, au plus grand nombre la vie du grand homme, l'objectif n'est ici que partiellement atteint. le propos est dense, accentuant la ressemblance avec l'album consacré à Jaurès. Il demandera donc une concentration certaine pour être lu et apprécié.
Les textes sont longs, au point de prendre l'ascendant sur l'image. Certes les sources sont abondantes, le travail de synthèse à dû être difficile, la période est longue à couvrir (surtout pour un one-shot) mais tout cela ne consolera pas le lecteur qui n'est pas à l'aise avec l'histoire de la fin de XIXème siècle et du début du XXème siècle. La plupart des événements ne sont guère explicités. Certaines séquences sont même coupées (ainsi l'on ne saura rien du rôle de Clémenceau pendant la fin de la Commune), arrivent comme un cheveu sur la soupe (la nomination à la mairie, l'obtention du titre de docteur en médecine) ou sont laissées dans l'incertitude (l'avenir du père).
Le ton est ici engagé. Il est évident que les auteurs sont acquis à la cause de leur sujet et donnent l'impression d'avoir opté pour un éloge à peine voilé. Tout cela est fort gênant d'un point de vue historique. le cahier historique, pourtant composé par Jean Garrigues, ne parvient pas à remettre de la lumière sur les ombres laissées par l'album.
Si l'on excepte tout cela, l'album se révèle riche, couvre une période dense sur le plan des années et des événements : fin du Second Empire, la Commune, les scandales de la IIIème République, l'affaire Dreyfus, Clémenceau le tombeur de ministères, Clémenceau au pouvoir, la Grande Guerre, la fin. de nombreuses célébrités seront également de la partie : Louise Michel, Léon Gambetta, Émile Zola et Jean Jaurès pour les plus connues d'entres elles.
Les dessins sont de toute beauté. Les visages (surtout celui de Clémenceau) sont saisissants de réalisme. le vieillissement progressif est particulièrement apprécié. Il y a eu beaucoup de travail accompli et cela se voit et s'apprécie : bravo ! L'on pourra en revanche être plus critique sur certains détails : ainsi les inscriptions qui figurent ici et là (sur des bâtiments ou des supports écrits) n'ont pas franchement été insérées de manière heureuse, sauf pour quelques exceptions (journaux, acte de gouvernement).
Au final, Clémenceau est donc une bonne pioche mais qui devra être réservé à un public déjà à l'aise avec cette période de l'Histoire de France.
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Une BD mordante, volumineuse, bien sûr un peu dépassée par les événements (il manque la troisième femme), mais c'est le propre de toute publication. Les personnages sont savamment croqués : Royal en suiveuse ridicule de Mitterrand, Hollande dans un costume à la Chirac, paupières tombantes et aussi ridicule que ce dernier... Entre sourires béats et déplacement en province, régimes et menaces, on se dit qu'on est très proche de la vérité
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« La victoire, ça doit être léger comme une plume, ça soulage, ça ôte d'un poids, ça élève. Et la perche, plus encore, c'est magique. » (p. 72) L'été 1983, le jeune Renaud Dély passe ses journées devant son téléviseur, fasciné par les exploits des sportifs aux Jeux olympiques de Los Angeles. Un athlète, surtout, nourrit son admiration. C'est Pierre Quinon, perchiste qui obtient la médaille d'or. « Sauter, c'est ta vie, ton oxygène, ta raison d'être. » (p. 14) Pendant que le gamin grandit, moins plus qu'heureux auprès d'une mère gravement dépressive, il ne sait pas encore que son héros est également tourmenté. La victoire olympique lui laisse un goût amer, car il n'a pas pu affronter le véritable champion de la discipline. Et puis, Pierre Quinon n'aime pas le devant de la scène et les questions des journalistes. « Tout ce cirque l'agace. Pierre sait mieux que quiconque que la victoire ne tient qu'à un fil. » (p. 77)
Renaud Dély propose une double histoire : d'une part celle de l'adolescent qu'il a été, marqué par le divorce de ses parents et la maladie de sa mère ; de l'autre celle de l'athlète hanté par de nombreux démons et qui pratique la fuite en avant. « Pierre a gagné et il s'en veut. Tant d'autres perdent un peu partout dans le monde sans qu'il ne puisse rien y faire, sans même qu'il essaye. » (p. 80) De ces portraits croisés ressort un touchant récit sur la douleur terrible de la dépression pour ceux qui en souffrent. L'auteur porte aussi un regard très humain sur le suicide qui, lui, blesse ceux qui restent.
J'ai beaucoup apprécié la progression parallèle des deux histoires, de l'enfance à l'âge adulte. Un destin sportif se mêle à une existence tranquille, et ce sont finalement les deux lignes de vie qui en ressortent enrichies.
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J'ai trouvé très intéressante cette bande dessinée qui présente chronologiquement des temps forts de la politique, des combats et des engagements de Georges Clémenceau pour une justice sociale, contre les inégalités et la misère du peuple.
Je n'avais pas conscience d'une telle dimension sociale de son œuvre et même si je n'ai pas tout bien saisi par manque de connaissances historiques, son action à la charnière des deux siècles est indiscutable.
Associer son nom à celui de Louise Michel et d'Emile Zola, découvrir aussi son talent de journaliste et orateur lorsqu'il s'agit de défendre les causes qui lui tiennent à cœur. Le format de cette bande dessinée n'était sans doute pas le plus approprié pour moi pour en apprécier complètement le contenu mais ça en fait une introduction stimulante.
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Les auteurs avaient déjà réalisé un Sarkozy et ses femmes. Ils ne voulaient probablement pas être en reste devant son successeur. Il est vrai que la saga est beaucoup plus intéressante avec la rivalité entre Ségolène Royal et Valérie Trierweiller. Cette dernière s'est fait connaître auprès des Français lors de son tweet célèbre pour soutenir le candidat se présentant contre sa rivale. Hollande devient ainsi une véritable star de la BD après son fameux Campagne présidentielle : 200 jours dans les pas du candidat François Hollande , Moi, Président : Ma vie quotidienne à l'Élysée ou encore Monde de merde.
Je ne m'attendais pas du tout à une BD documentaire aussi bien détaillée sur les coulisses du pouvoir et notamment de la vie intime d'un certain François Hollande alias Monsieur 3%. La couverture est assez humoristique. La BD l'est un peu moins en faisant plutôt dans le ton sarcastique. Ainsi, ni Ségolène, ni Valérie ne sont montrées comme des femmes très sympathiques, au contraire ! Les portraits dressés seront sans concession.
L'action de la BD s'arrête en en février 2013 soit avant la fameuse répudiation publique. Dommage que l'épisode "Daft Punk" avec Julie Gayet ne soit pas relaté car c'était toute une histoire dont la France se souvient de celui qui se présentait comme le candidat normal et irréprochable sur sa vie privée. Bon, c'était une affaire de timing. Par contre, nous assistons à l'ascension de l'homme politique en vue de la présidentielle de 2012 et on occulte complètement l'affaire DSK survenue en 2011. Sans cette digression avec cette femme de ménage, le destin de cet homme aurait été sans doute différent.
J'ai bien aimé cette BD car le trait spontané du dessinateur colle à merveille avec cette succession d'anecdotes croustillantes. C'est très agréable à la lecture. La dimension politique n'a pas été occultée et c'est ce que j'ai fort apprécié. Le réalisme et l'authenticité priment.
Au final, une BD enquête sur les coulisses d'un président pas comme les autres : un gentil homme très vite dépassé par les femmes ou les événements...
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Après Hollande et ses 2 femmes des mêmes auteurs, je me devais aussi de lire sur son prédécesseur et peut-être successeur pour des questions d'impartialité. C'est cela également l'éthique ! Cela se présente comme une bd d'humour mais c'est assez trompeur car c'est en réalité un véritable documentaire sur des faits avérés. Il y a tout un travail journalistique de grande qualité car cela ne s'appuie pas que sur des rumeurs. A vrai dire, c'est un genre que j'aime bien.
La Vie secrète de Marine Le Pen pourrait compléter le tableau. Nous avons 3 personnalités qui sont marquées par le rejet d'une grande partie de la population et qu'on retrouvera finalement sur la tête d'affiche des prochaines élections présidentielles. Oui, on va voter pour l'une de ces personnalités qu'on rejette et finalement pour la moins pire à défaut de nouveauté genre Macron.
Pour revenir à la bd, c'est hautement politique tout en jouant sur la carte du comportement de l'homme. On va encore plus détester le personnage en la lisant. Autant Hollande était niais, autant Sarkozy apparaît comme une vilaine personne. Certes, on le sait déjà mais cela n'empêchera pas le peuple de le revoter le cas échéant. C'est là tout le paradoxe français. On aime bien se faire mal.
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Cédant à l'envie de me moquer gentiment de nos dirigeants, je me suis bien distrait avec cette BD, comme jadis avec "l'Agenda secret de Jacques Chirac" des Guignols de l'Info.
La première lecture est clairement comique, mais derrière point le sérieux de la situation: le président des Français, son ex (qui a failli l'être, président) et sa nouvelle sont des êtres humains comme les autres soumis à leurs passions, et ce n'est pas très joli-joli: mépris, colère, vengeance, timidité, lâcheté, trahison. Les nouveaux Atrides n'ont pas besoin des Dieux pour être tragiques... et pathétiques.
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Le Poulpe est chargé de retrouver le Président de la République qui a disparu. Cela est prétexte pour les auteurs à nous proposer une suite de portraits d'hommes et de partis politiques souvent drôles. La chute est amusante mais on est trop dans un essai anti-sarko que dans un véritable Poulpe. L'ensemble est néanmoins plaisant.
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Je ne suis pas forcément fan des bandes dessinées politique. Mais pour faire un cadeau à quelqu'un, on fait l'effort car on ne la garde pas chez soi. Et une chose a attiré mon attention, au scénario c'est Renaud Dély. Le journaliste qui anime parfois "28 minutes" sur Arte. J'apprécie son dynamisme, son sens de la répartie et de l'humour. En effet, il met ici son esprit acéré au service d'une critique acerbe envers le Président de la République, son entourage et ses actions. Le pouvoir fait faire tout un ensemble de choses peut reluisante. Pour arriver en haut de la pyramide, il faut être roublard, malhonnête et manipulateur. Quoi de plus normal qu'une fois à la plus haute place, des gens veulent le tourner en dérision. Le contenu ne manque pas car toutes les informations ne peuvent être garder sous cloche. Une bd-enquête qui devrait plaire à ceux qui n'apprécient pas ceux qui dirigent le pays. Les scandales ne manquent pas. La fiction est inutile quand la réalité est riche. Ceux qui apprécient la politique actuelle risquent de ne accrocher à la plaisanterie sans demi-mesure. Thibaut Soulcié enfonce le clou en créant l'univers graphique avec son trait dynamique et marqué. Il est sans pitié poussant les personnages à la caricature tout en étant très reconnaissable. Un ouvrage qui nous rappelle le côté obscur de la force.
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