Citations de Richard Morgan (201)
D’un point de vue légal…
Il secoua la tête.
Oubliez la loi. Ça ne nous aidera pas. Ils la citeront quand ça leur conviendra et ils l’ignoreront le reste du temps. Ce sont des prêtres, Archeth. Ils passent toute leur vie à interpréter de manière sélective les textes fondamentaux pour y trouver un avantage.
J'ai rencontré trop de prisonniers politiques portant des stigmates de torture pour rester patriote. A mon avis, toute personne fière de son pays est soit une brute, soit quelqu'un qui ne connaît rien à l'Histoire.
- « L’œil humain est un instrument merveilleux », ai-je dit en citant Poèmes et Autres Prévarications. « Avec un petit effort, il peut même échouer à voir les pires injustices. »
Par-dessus tout, les pénibles leçons de ce siècle nous ont enseigné la nécessité d'une supervision constante et d'une contrainte efficace. Les systèmes de police ainsi requis doivent opérer à des niveaux irréprochables d'intégrité et de soutien.
La vérité est bien plus complexe, et en fait bien plus effrayante, quand on prend le temps d'y réfléchir. La plupart des gens n'aiment pas réfléchir, ai-je-ajouté avec un haussement d'épaules. Ca nécessite trop d'efforts. Ils préfèrent lire les gros titres édulcorés.
Les gens riches agissent ainsi. Quand on a le pouvoir, pourquoi ne pas l'utiliser ?
Les hommes et les femmes ne sont que des marchandises, comme le reste. Rangez-les, transportez-les, décantez-les. Signez-là, s'il vous plaît.
C'est toujours personnel.
Brutalement privé des attentions d’Imrana, le Tueur de Dragons avait été cherché la bagarre, n’importe quelle bagarre avec n’importe qui. Conséquence naturelle d’une paire de couilles engorgées, et d’une vie passée à tuer d’autres hommes.
Cette Quell, bien sûr qu'elle a un truc, quelque chose qui fait réfléchir. Mais bon, il y a ce qui dure, et ce qui ne dure pas. Et parfois, quand ça ne dure pas, c'est pas parce que c'est fini. C'est parce que ça attend son heure. Çà attend peut-être un changement. La musique, c'est comme ça. Et la vie aussi, mon vieux, la vie aussi.
Les humains rêvent de paradis et d'enfer depuis des millénaires. Le plaisir ou la douleur éternelle, sans les restrictions de la vie et de la mort.
Grâce aux univers virtuels, ces fantasmes sont maintenant réalité. Il suffit d'un générateur industriel. Nous avons vraiment apporté l'enfer, ou le paradis, sur terre.
-Je suis un flic. Il est dans ma nature de chercher les moyens d'attraper les méchants, c'est tout.
J'ai levé les yeux et je lui ai balancé un sourire triste.
-Je suis un diplo. Il est dans ma nature de chercher la façon d'arracher la gorge de Kawahara.
La peur de l'inconnu refluait, anéantie par un sentiment plus fort, plus ancien.
La curiosité du singe. Le trait que j'avais avoué à Wardani quand nous étions arrivés sur la plage de Sauberville. L'intelligence piaillarde et sautillante de la jungle, qui escaladerait avec joie les traits ténébreux des anciennes idoles de pierre et mettrait le doigt dans leurs orbites ancestrales "juste pour voir". Le désir d'obsidienne lumineux, "savoir". Ce qui nous avait amenés ici, depuis les plaines herbeuses de l'Afrique centrale. Ce qui nous mènera sans doute un jour si loin qu'on y sera avant la lumière de ces anciens jours d'Afrique.
Derrière un bouclier de torpeur, mes idées commençaient à tourner en rond, se mordant les unes les autres comme des piranhas dans une spirale nutritive.
J'ai repensé aux Corps et à Virginia Vidaura. La rage après Inennin. C'était la dernière fois que j'avais fait partie de quelque chose. Un siècle plus tôt. J'en avais ressenti les sursauts, après. La naissance d'une camaraderie nouvelle, d'un but commun - et chaque fois je les avais arrachés par la racine. C'est le genre de conneries avec lesquelles on se fait tuer. Ou manipuler.
- La vie c'est comme la mer. Il y a une marée à trois lunes qui t'attend quelque part, et si tu la laisses faire, elle va t'arracher tout ce qui a pu compter dans ta vie. (Japaridze à Kovacs)
Il avait raison, bien sûr.
Les lunettes étaient posées sur un nez avec lequel il aurait été possible d'ouvrir des canettes.
Apprendre un art martial ne vous apprend pas à vous battre. Il faut descendre dans la rue et chercher une bonne bagarre. C'est comme ça que ça rentre.
Vers la fin, il avait fallu l'intervention d'Archeth pour le sauver, pour lui faire ouvrir les yeux sur le fait qu'ils avaient sauvé l'humanité des lézards pour que cette même humanité puisse directement retourner se vautrer dans son auge d'ignorance et d'oppression où elle s'était tant complu jusqu'alors.
- Tu ne comprends pas, Gil. (Grâce-du-Ciel afficha un nouveau sourire incertain.) Je n'ai pas dit étaient morts, j'ai dit que seule leur tête est revenue. Chacune vivante, greffée à une souche d'arbre de vingt centimètres de haut. (Ringil le regarda sans répondre.) Vas-y. Explique-moi ça.
- Tu l'as vu ? De tes propres yeux ?
Un hochement de tête tendu.
- À une réunion de loge. Ils ont sorti une des têtes, placé les racines dans un bol d'eau, et, environ deux minutes après, ce putain de truc ouvre les yeux et reconnaît le maître de loge. Ça se voyait à son expression. Il ouvre la bouche, essaie de parler, mais il n'a pas de gorge, pas de cordes vocales, alors on n'entends qu'un cliquetis et les lèvres qui bougent, la langue qui sort, puis ça commence à pleurer, les larmes coulent sur ses joues. Milacar déglutit péniblement.) Après cinq minutes comme ça, ils sortent le machin de l'eau, et ça s'arrête. D'abord les larmes, comme si elles s'asséchaient, puis toute la tête arrête de bouger, ralentit comme un vieux qui meurt dans son lit. À part que la tête n'est pas morte. Dès qu'on remet de l'eau... (Il eut un geste impuissant de la main?) Ça recommence, pareil.
Toute personne fière de son pays est soit une brute, soit quelqu’un qui ne connaît rien à l’Histoire