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Citations de Richard Morgan (201)


Quand on vit aussi vieux, on change. On commence à avoir la grosse tête. Et, pour finir, on se prend pour Dieu. Soudain, les petites gens, de trente ou quarante ans, ne sont plus importants. Vous avez vu des sociétés naître et mourir... Vous vous sentez extérieur à la vie. Plus rien ne compte. Et vous écrasez ces petites gens, comme vous auriez cueilli les fleurs qui se trouvent à vos pieds...
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Ils pensent que la promenade solitaire sous la pluie démontre des idées suicidaires et ils ne voient aucun problème au fait qu'un homme vérifie son horloge interne avant de se faire sauter la tête. Le suicide n'est pas un acte rationnel. Ils ont des statistiques. Apparemment, le monde est plein d'incompétents qui se suicident et se réveillent le lendemain dans une nouvelle enveloppe. On me l'a expliqué. Ils oublient qu'ils portent une pile, ou cela ne leur semble pas important au moment de l'acte. Notre Sécurité Sociale adorée les ramène, malgré leurs désirs et les lettres de suicide.
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Les gens riches agissent ainsi. Quand on a le pouvoir, pourquoi ne pas l'utiliser? Les hommes et les femmes ne sont que des marchandises, comme le reste. Rangez-les, transportez- les, décantez-les. Signez là, s'il vous plaît.
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Ces gens ne reconnaîtraient pas leurs proches dans leurs nouvelles enveloppes; c'était aux nouveaux venus de se présenter. La joie de la réunion prochaine était tempérée par une vague inquiète : quel visage, quel corps allaient-ils devoir apprendre à aimer? Le problème ne se posait pas quand ils avaient deux générations de moins et qu'ils attendaient des parents qui n'étaient plus pour eux que de vagues souvenirs d'enfance ou des légendes familiales.
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Nous avons eu Sevgi parce qu’à l’époque, on nous disait qu’avoir un enfant nous réunirait. (Une grimace.) C’est un étrange article de foi – la conviction que des nuits sans sommeil, sans sexe, un revenu amoindri et le stress constant de prendre soin d’une vie impuissante pourraient alléger la pression qui pèse sur une relation déjà tendue.
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Je crois que je ne crois pas vraiment au paradis, Carl. À dire vrai, je pense que personne n’y croit vraiment. Au plus profond de nous, on sait tous que c’est de la connerie. C’est pour ça qu’on est tous si déterminés à répandre la bonne parole, à la faire avaler de force aux autres. Parce que si on ne peut pas les convaincre de croire, comment pourra-t-on étouffer nos propres doutes ? Et ce doute-là, il est glaçant.
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Les prédateurs doivent être plus intelligents, ils finissent par dominer, ils développent une civilisation et partent vers les étoiles. Toujours la même chanson
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Passe au niveau suivant.
Les portes m'attendaient. Au-delà, l'injection.
J'essayais toujours de rire quand je les ai passées.
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— Nous avons besoin d’un endroit où nous rencontrer. Pas le Hendrix. Et pas un lieu où vous pouvez vous faire suivre. Ne parlez pas, écrivez-le moi. (J’ai indiqué la foule.) N’importe qui avec des implants décents est capable d’amplifier cette conversation.
— Seigneur ! a-t-elle soufflé. C’est de la technoparanoïa, Kovacs.
— C’était mon métier.
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— Vous avez un stockage à distance. Evidemment. Quel est le rythme de sauvegarde ?
Bancroft a souri.
— Toutes les quarante-huit heures, a-t-il dit en tapotant la base de sa nuque. Injection directe, d’ici à une pile protégée dans les installations de PsychaSec à Alcatraz. Je n’ai même pas à y penser.
— Et ils gardent vos clones au frais.
— Oui. De multiples unités.
L’immortalité garantie. Je suis resté assis à y réfléchir un instant, à me demander à quel point cela me plairait. A me demander si cela me plairait.
— Cela doit être cher, ai-je dit enfin.
— Pas vraiment. PsychaSec m’appartient.
— Oh !
— Vous voyez, monsieur Kovacs, ni moi ni ma femme n’avons appuyé sur la détente. Nous savions tous deux que ce ne serait pas suffisant pour me tuer. Même si cela paraît incroyable, c’est forcément un étranger qui a agi. Quelqu’un qui ignorait tout du stockage externe.
— Le suicide est rarement rationnel, ai-je ajouté.
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Comme Bancroft, MacIntyre avait été un homme de pouvoir et, comme tous les hommes de pouvoir, quand il parlait de prix, vous pouviez être sûr d’une chose :
C’était quelqu’un d’autre qui payait.
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L’Iroquois a cherché sous sa veste et a sorti un lourd poignard aussi simplement que s’il s’agissait d’un paquet de cigarettes. Ils se sont approchés du cadavre et se sont accroupis. Les flics intéressés sont venus regarder l’Iroquois découper le cartilage dans un craquement humide. Après un instant, je me suis levé pour rejoindre le petit groupe. Personne ne me prêtait attention. Ce n’était pas vraiment de la chirurgie biotech raffinée. L’Iroquois avait tranché une section pour avoir accès à la base du crâne et, à présent, il creusait à la pointe du couteau, essayant de localiser la pile corticale.
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- [i]Pardon, pleure Jélim, Gil, pardon. (Et, à présent, la douleur dans la poitrine de Ringil est insoutenable. Elle le déchire, vers le haut et vers le bas, jusque dans les muscles de son épaule, jusque dans ...) Pardon, Gil, pardonne-moi. (Jélim semble murmurer cela sans fin, le visage tourné vers le haut avec une fascination horrible.) Ç'aurait dû être moi.
Et ce qui dépasse de son épaule droite n'est pas le pommeau de l'Amie des Corbeaux dans son dos, c'est l'extrémité du pal, les vingt derniers centimètres qui on sailli de lui avant qu'ils verrouillent le mécanisme à la base de la cage, et la douleur n'est pas une peine du cœur, c'est un déchirement océanique, ardent, une souffrance brûlante qui monte d'entre ses jambes et déchire ses entrailles et sa poitrine, évitant soigneusement son cœur afin qu'il ne meure pas avant plusieurs jours...
- Pardon, pardon.
Ringil crie, à présent, en comprenant où il se trouve, il hurle, il implore la pitié de ses tortionnaires, il implore Hoiran, son père, sa mère, tous ceux qui pourraient venir mettre fin à cette douleur. Il crie avec tant de force que cela devrait lui faire éclater les veines, lui exploser le crâne, le briser et laisser son sang s'écouler de son cadavre.
Mais non.
Et il sait que personne ne viendra, que lors de sa longue et pesante agonie, il ne recevra aucun secours.[/i]

Il écrasa ce souvenir, baigné d'une sueur soudaine, le cœur battant. Se concentra plutôt sur l'endroit où il se trouvait.
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- J'ai vu comment tout ça se termine. Un jour, dans une ville où les gens s'élèvent dans le ciel sans plus d'effort qu'il leur en faut pour respirer, où ils donnent en présent leur sang à des étrangers, au lieu de le voler par le fer tranchant et la rage comme nous le faisons, un jour, dans un endroit de ce genre, cette salope sera suspendue derrière une vitrine pour que les enfants la regardent. (Grashgal avait soulevé l'Amie des Corbeaux d'une main, avait porté quelques coups dans l'air, et l'épée avait murmuré pour elle-même dans la pénombre éclairée par le feu.) Je l'ai vu, Gil. Ils regardent ce truc au travers de la vitrine où on l'a rangée, ils posent leur nez si près que le verre est troublé par leur haleine, et on voit la petite empreinte de leurs mains qui disparaît dans la condensation, après qu'ils ont filé voir autre chose. Et ça n'a aucun sens pour eux. Tu veux savoir pourquoi ?
Ringil avait eu un geste aimable depuis les profondeurs du fauteuil où il était vautré. Lui-même n'était pas vraiment à jeun.
- Non... enfin, oui. Je ne sais pas, je veux dire. Dis-le moi.
- Personne dans cette ville-là ne comprend, Gil, parce que cela ne compte plus pour eux. Ils n'ont jamais appris à craindre l'acier et les hommes qui le portent, et aucun d'entre eux ne l'apprendra jamais, parce qu'ils n'ont aucune raison pour ça. Parce que, dans cet endroit que j'ai vu, ce genre d'homme n'existe plus. Nous n'existons plus.
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Il se produisit ce que Ringil avait espéré. Il entendit le claquement pétrifiant de cordes d'arbalètes à bout portant. Toutes les trois - éduqué par de petits accrochages, il les compta et sut. Varid sursauta sous l'impact. Un carreau traversa l'épaule du gros homme et faillit arracher le nez de Ringil. Les deux autres partirent ailleurs, Ringil n'aurait su dire où.[i]L'arbalète - voilà une arme franchement inutile.[/i] Il sourit - un soulagement rapide, une accélération du pouls. Sentit plus qu'il vit les hommes de Hale déferler depuis leurs alcôves. Les carreaux tirés, l'avantage abandonné - on en arrivait à l'acier. Il écarta le cadavre de Varid, laissant le poignard où il était, et gagna quelques pas nécessaires tandis qu'ils se précipitaient sur lui. Les minutes du combat parurent se détacher les unes des autres, étirées et irréelles...
Ses mains libérées se levèrent toutes les deux vers le pommeau, si naturelles, si fluides, qu'on aurait dit une machine kiriathe, comme si lui-même était un de ces mannequins à mécanisme kiriath si finement ouvragés, construit pour compléter l'acier.
Il sentit le baiser familier de la poignée contre ses paumes, sentit le sourire sur son visage se muer en feulement.
Le tintement froid quand le fourreau abandonna son étreinte.
L'Amie des Corbeaux était sortie.
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Le visage de la fille lui siffla dessus, exactement comme le serpent qu'il paraissait être.
- À part cela se trouve un niveau d'intelligence, ô Poltar aux dix puissantes saillies, que votre espèce mettra des millénaires à acquérir. Mais, le plus important, c'est que tuas demandé l'intervention des Habitants. Tu nous as appelés, dans tes prières et dans tes rêves, tu as tranché la gorge de petits animaux pour nous à chaque occasion et but leur sang, tu as brûlé des pots pleins de cet encens surestimé dont vous pensez qu'il attire notre attention. Tu voulais les Habitants, eh bien tu les as, et ce ne seront pas les compagnons de jeu que tu imaginais, [i]tu peux en être totalement assuré[/i]. (la chose dans la fille avait imité avec une satisfaction évidente les paroles prononcées par Ajana une heure plus tôt.) Je t'apporte un message de mon frère Hoiran, celui que tu appelles Urann. Ce message est : "Attends et observe. "
Le chaman posa une main sur la douleur brûlante entre ses jambes.
- Urann se vengera-t-il du Tueur de Dragons ? demanda-t-il derrière ses dents serrées. Serai-je vengé ?
- Cela, dit Kelgris avec douceur, dépend de la façon dont tu te conduiras. Si tu te comportes comme il est digne d'un, hum, Voyageur de la Route du Ciel, cela t'aidera sans doute. Déplais-nous, et je ferai de ton âme un jouet dans l'enfer glacé au-delà de ce monde. Quelque chose dans ces eaux-là. Quant à ceci... (Le poing entre les cuisses de la fille déplia un index sans desserrer l'étau sur le sexe de Poltar. Le doigt percuta son scrotum flétri par la peur.) ... ceci pourrait peut-être amuser mon frère dans un de ses mauvais jours, mais moi, cela ne me fait pas rire. Un saint homme doit être chaste pour canaliser son énergie là ou elle est le plus nécessaire. Chaste. Te rappelles-tu le sens de ce mot ?
La main serra encore plus fort. Poltar sentit la peau craquer, et l'humidité soudaine du sang.
- Oui, couina-t-il, oui, chaste.
- Tu ne déverseras plus ta semence de la sorte sans ma permission. Est-ce bien clair ?
- Oui, oui, oui.
Il pleurait de douleur. La main le lâcha aussi abruptement qu'elle l'avait empoigné, et le chaman chancela en arrière, puis s'abattit au sol.
- Alors, prosterne-toi, dit la voix toujours aussi douce et raisonnable. Prosterne-toi et, hum, réjouis-toi, les dieux te sont revenus.
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Elle le laissa face à la porte. Il s'arrêta un instant, puis y inséra la clé, la tourna et entra dans le petit espace parfumé qu'elle abritait.
Des bougies d'encens brûlaient dans les coins de la chambre, émettant plus de fumée que de lumière. Les ombres s'agitèrent sur les murs comme d'impatients spectateurs quand son entrée fit vaciller les flammes. Une fenêtre étroite montrait de vagues étoiles au-dessus de la plaine autour de la ville. Au centre de la pièce, la fille était attachée sur un cadre en Y inversé suspendu à un système de poulies, les bras liés au-dessus de la tête, les jambes écartées le long des bras du Y. Ses membres luisaient d'avoir été oints récemment, et la masse de cheveux noirs autour de son visage était encore humide. Elle était maquillée à la mode su Sud, les paupières alourdies de khôl et les joues peintes de symboles yhelteths, quoiqu'elle fût très clairement originaire de Trlayne. Sous tout ce fard, elle était très jeune et, vit-il, effrayée.
Le grognement de satisfaction du chaman parut monter de son ventre.
- Tu as raison de me craindre, putain, dit-il d'une voix grasse en fermant la porte avec son dos, parce que je vais te faire mal, comme tu mérites de souffrir !
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Ressusciter n'est pas toujours facile.
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Tu veux que je sois du côté des vainqueurs ? Mais t'es à Cradle City, mec. T'es dans les Uplands. Ici, personne n'es du côté des vainqueurs. On cherche juste à survivre, à garder une longueur d'avance sur les autres.
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» Shorn est là pour gagner de l’argent. Lequel atterrit dans les poches de nos actionnaires, de nos investisseurs, puis dans les nôtres. Dans cet ordre. Nous ne sommes pas une putain d’ONG pleurnicharde du siècle dernier, pissant du fric dans un trou sans fond. Nous appartenons à un système de gestion globale qui marche. Il y a vingt ans, nous avons démantelé l’OPEP. À présent, le Moyen-Orient nous obéit. Il y a dix ans, nous avons démantelé la Chine et, depuis, l’Asie de l’Est nous obéit. Nous en sommes désormais aux micro-ajustements des marchés. Nous laissons ces idiots jouer leurs petites guerres, après quoi nous gérons les accords de paix et le montant des dettes. Et ça marche. Le rôle de la Gestion des conflits consiste à transformer la bêtise mondiale en bénéfices pour les investisseurs occidentaux. Point final.
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