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Critiques de Robert Hàsz (26)
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Le Prince et le Moine

Le prince et le moine est un roman qui nous transporte dans l’Europe centrale du Xe siècle. Les Magyars sèment la panique mais commencent à rencontrer une résistance plus concertée et se replient dans la plaine pannonique, se sédentarisent. Alors, ils deviennent l’enjeu de l’Église catholique de Rome et de l’Église orthodoxe de Constantinople. Cette lutte exacerbe les rivalités entre les différents clans et elle éclate presque en guerre civile. C’est dans ce climat que le moine Stephanus de Pannonie est envoyé pour évangéliser les « Türks » comme on les appelait (apparemment). Mais il a un agenda secret : évangélisés, avec un roi chrétien, ils pourraient servir de contrepoids dans les luttes entre le pape et l’empereur germanique.



Aventure, politique, religion, guerre… tous les éléments d’une intrigue magistrale réunis en un seul bouquin. Bref, c’est une histoire avec beaucoup de potentiel. D’emblée, j’étais preneur car je suis fasciné tant par l’histoire que par la Hongrie. Et l’auteur Robert Hasz réussit rendre le tout accessible au lecteur. La traduction française inclut une carte géographique et une chronologie, au début. Ça peut en aider plus d’un.



Ceci étant dit, je me demande si une narration centrée sur le moine Stephanus était la meilleure option. Le bon côté, c’est qu’on voit les Magyars d’un point de vue externe. C’est une belle façon de faire découvrir les us et coutumes d’un peuple nouveau, aux traditions différentes, à la religion polythéiste et aux mythes originaux. Et Hasz parvient à tisser beaucoup de liens entre ces traditions et mythes et l’histoire qu’il raconte. Toutefois, tout est vu à travers le prisme d’un religieux (qui est particulièrement ouvert d’esprit pour l’époque, heureusement). Ajouter celui d’un Magyar aurait été intéressant. Malheureusement, tout le long de ma lecture, ce peuple me paraissait étranger. Distant. Incidemment, la charge émotive à leur endroit était réduite.



Étrangement, malgré les éléments de la culture magyare mentionnés plus haut, je n’ai pas l’impression en avoir tant appris sur ce peuple. Peut-être manquait-il des descriptions? J’avais de la difficulté à le visualiser physiquement. Eux, leurs vêtements, leurs armes, leurs campements, etc. L’auteur passe beaucoup de temps à raconter leurs luttes intestines alors, incidemment, l’organisation politique est largement décrite. Toutefois, parce que l’auteur emploi alternativement les noms des personnages et leurs titres (les deux dans une langue autre), je n’arrivais plus à les distinguer. Peut-être qu’un arbre généalogique des principaux clans et chefs aurait été utile?



Aussi, ça m’a pris du temps découvrir quel était le fameux prince du titre car on rencontre plusieurs chefs magyars. Une fois son identité dévoilée, ma lecture du roman était très avancée et mon intérêt pour toute cette histoire s’étiolait déjà. Peut-être parce que très peu de personnages secondaires arrivaient à sortir du lot. J’avais l’impression de lire une grande épopée dans un petit vase clos, avec seulement des rumeurs d’événements extérieurs grandioses. À cela s’ajoutait une troisième difficulté : une couche supplémentaire de narration. L’histoire est racontée après-coup, par Alberich de Langres, un moine de l’abbaye de Saint-Gall, qui tente de reconstituer les événements. Ouf! Ce n’était pas nécessaire.



Bref, Le prince et le moine est un roman avec beaucoup de potentiel qui, selon moi, n’est pas pleinement exploité. J’aurais voulu aimer davantage ce bouquin.
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Le passage de Vénus

« En 1768, les savants du monde entier s’organisent pour observer depuis différents points du globe le prochain passage de Vénus devant le soleil. » Belle prémisse pour quiconque aime l’histoire et les romans historiques. Maximilianus Hell, astronome officiel à la cour impériale de Vienne, est invité par le roi du Danemark à étudier le phénomène depuis les latitudes nordiques, à Vardo, une ile en Laponie. Et il choisit Janos Sajnovics, un jeune jésuite, pour l’accompagner. Ce dernier profitera de l’occasion pour vérifier si la langue des Lapons et celle des Finlandais partagent beaucoup de similitudes avec le hongrois et, incidemment, une origine commune.



Toutefois, le chemin de Vienne à Vardo est long et périlleux. En fait, ce chemin constitue l’essentiel du roman. Hell et Sajnovics doivent traverser le Saint-Empire roman germanique (Prague, Dresde, Leipzig, Hambourg, Lubeck) puis passer par la capitale danoise Copenhague avant de traverser la Suède et la Norvège. Ouf! Les protagonistes n’arrivent à destination qu’après le deuxième tiers du bouquin. Et, là encore, l’observation du passage de Vénus, ce phénomène qui donne son titre au roman, n’est pas près de commencer non plus. Finalement, ce n’était qu’un prétexte. Je le précise parce que certains qui s’y attendaient pourraient être déçus.



En effet, cette traversée de l’Europe germanique est l’occasion de s’arrêter dans quelques unes des cours royales, de rencontrer des personnages historiques. Plusieurs d’entre eux ont réellement existés, comme la princesse Antonia de Saxe et son jeune fils Frédéric-Auguste, les fils de Matyas Bél et de Bach, le poète Klopstock, le comte Bernstorff, l’explorateur Carsten Niebuhr et Christian VII du Danemark. Il est même question de l’impératrice Marie-Thérèse, de Carl von Linné et de l’expédition de Cook dans le Pacifique. Bref, l’élite politique, intellectuelle et artistique des Lumières. Comme ce dût être édifiant (malgré quelques difficultés ici et là). On en profite pour jeter un coup d’œil à l’horloge astronomique de Prague et se prendre à penser que Kepler et Brahe ont foulé le même sol. À Dresde, on visite le Zwinger. Partout ailleurs, on découvre des innovations scientifiques (ou on montre les siennes). Un gros bravo à l’auteur Robert Hasz pour la minutie avec laquelle il a reconstitué cet univers.



Surtout, ce voyage vers le nord est l’occasion pour Janos de réfléchir sur sa vie, sa vocation, sa place dans le monde. En effet, dès le début du roman, les premiers entretiens du jeune jésuite et de son supérieur le père Weiss, on sent que quelque chose le trouble. C’est que l’université Nagyszombat, une bourgade provinciale, est plutôt reculée. Janos est tourmenté par la fragilité de sa vocation, il souhaite voir le monde, « participer à l’édification d’un monde nouveau fondé sur le rationalisme scientifique ». Il faut dire que les Lumières s’y prêtent particulièrement : il s’intéresse à l’astronomie, évidemment, mais aussi à la théologie, à la musique, à l’histoire, à la linguistique, aux arts. Et sûrement à beaucoup d’autres choses. Sa rencontre à Hambourg avec Tamas, un ancien confrère défroqué ajoute à son tourment. Comme le dit ce dernier. « Je voulais vivre, connaître d’autres cieux, voyager, découvrir d’autres cultures. » (p. 128). Bien sûr, Janos fait tout cela à ce moment mais, dès que l’observation de Vénus sera terminée (l’affaire de quelques mois), il devra retourner dans sa bourgade provinciale ou à l’endroit qui lui sera indiqué par ses supérieur. Or, cette histoire se déroule à un moment où l’Ordre des jésuites approche de sa fin. Ses membres ont été expulsés de France et d’Espagne, d’autres pays emboiteront probablement le pas, sinon militeront en faveur de la dissolution de leur organisation. Bref, ce voyage est l’occasion pour le jeune homme de se questionner.



Tout ça pour ça, comme diraient certains. C’est un bien long chemin seulement pour se découvrir. Et Vénus, la verra-t-on? Peut-être que oui, peut-être que non. Comme pour d’autres romans de l’auteur Robert Hasz, il faut déposer le bouquin et réfléchir à sa lecture un certain moment pour s’assurer d’en avoir retiré l’essentiel. Parfois, des thèmes, des éléments qui sont passés inaperçus reviennent en mémoire et apportent un éclairage nouveau sur l’ensemble. Tout comme Janos, il faut réfléchir à son chemin dans la vie, saisir les opportunités qu’elle nous offre, les rencontres qu’elle place sur notre chemin. À l’occasion, elle peut nous mener bien loin, en d’autres, elle nous montre ce qui était devant nous tout ce temps. Bon, assez philosophé!
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Le jardin de Diogène

Un jeune couple émigre, tente de trouver une vie meilleure en quittant leur Serbie natale pour la Hongrie. Un parcours assez proche de celui de l’auteur lui-même, Robert Hasz. La femme avait une situation, un poste, mais elle a accepté de l’abandonner pour suivre son mari. L’homme, le narrateur, souhaite devenir écrivain. Mais le chemin est long et ardu et il rencontre beaucoup de scepticisme dans son entourage : « Mais qui lit des nouvelles, de nos jours? Les gens ont déjà assez de mal avec la réalité sans qu’on les embête avec des histoires de fiction. » (p. 59) Dans un semblable ordre d’idée, c’est l’occasion pour le narrateur de se questionner sur ses rêves mais aussi sur ses choix : était-il mieux être un intellectuel relativement connu dans un petit cercle à la périphérie des grands centres ou bien un inconnu au milieu d’une foule anonyme? Quoiqu’il en soit, en attendant l’envol de sa future carrière d’écrivain, il survit de petits boulots à droite et à gauche. À première vue, Le jardin de Diogène n’a rien d’exceptionnel. Je ne me suis pas ennuyé mais je ne peux pas dire non plus que ça m’a passionné. C’est une histoire racontée de nombreuses fois, de très nombreuses fois, bien souvent avec plus de succès. N’empêche, pour un premier roman, c’est correct. Il m’a permis d’en découvrir davantage sur ces communautés hongroises vivant dans les anciennes frontières de l’empire. Je connaissais ceux de Roumanie mais pas ceux de Serbie. Puis, tout d’un coup, l’histoire prend un puis deux virages inattendus. D’abord, on offre au narrateur un travail à l’université, la traduction de l’œuvre d’un intellectuel du XVIIe siècle (Kramer). Ensuite, il fait la rencontre de clochards. Ses deux événements relancent cette histoire qui semblait s’enliser mais ces nouvelles trames me semblaient étranges, à la limite du fantastique. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi mais je ne m’y attendais pas et, pour être franc, ça ne m’a pas particulièrement convaincu.
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La forteresse

Livius, jeune lieutenant yougoslave, s’apprête à quitter l’armée dans deux semaines, après une dernière mutation. Mais alors qu’il est conduit à son nouveau poste, il est pris en otage par deux militaires qui l’emmènent dans une forteresse entourée de montagnes, au milieu de nulle part…un lieu inconnu, absent de toutes les cartes de géographie.



Et son étonnement ne fait que commencer. L’hiver règne déjà en ce lieu isolé, aucune discipline militaire n’y est appliquée, la cantine sert des plats dignes d’un restaurant 3 étoiles, mais tous semblent condamnés à ne plus jamais repartir. Lieu coupé du monde mais aussi du temps, Livius est régulièrement transporté dans sa vie passée dont il revit les scènes comme si il y était. Son enfance solitaire avec son père, sa rencontre avec Antonia, Cécilia et leurs parents Fabrio et Maria-Luisa, leurs liens secrets avec cette famille. Puis retour dans cet étrange lieu avec ses hommes chargés de le défendre contre de fantomatiques ennemis, sans aucun lien avec le monde réel, incapables de savoir ce qu’ils font là et depuis combien de temps. Jusqu’au jour où le colonel décide de reprendre les choses en mains…



Un roman à l’atmosphère étrange et très poétique, s’interrogeant sur le sens de la vie, le manque de liberté, les notions fluctuantes de vérité et de réalité, la faculté des humains à s’inventer des réponses aux questions qu’ils se posent, tout en dénonçant l’absurdité d’un régime politique arbitraire et autoritaire…Envoutant.

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Le jardin de Diogène

L’auteur, Robert Hasz, a quitté sa terre natale, la Yougoslavie en guerre, pour se réfugier en Hongrie. C’est le cas également du narrateur du Jardin de Diogène, qui a fui son pays avec sa femme Anna, professeur à l’université. Lui veut écrire mais est en panne d’inspiration, reste enfermé chez lui à s’occuper de leur petite fille handicapée. Jusqu’au jour où il rencontre Zénon et Simon, collègues de sa femme, qui deviennent ses compagnons de boisson. Zénon lui propose un travail : mettre en page la traduction que fait Simon pour un professeur plutôt original : les lettres d’un jeune Hollandais du 17ème siècle, Samuel Kramer, étudiant expatrié comme lui.



En face de chez eux, un paysage sinistre, une usine désaffectée, des hangars vides, des locaux déserts, dans lesquels notre homme va rencontrer trois étranges clochards, Diogène, Doc et Papa, vivant là à la tête d’un mystérieux trésor. Et plus le narrateur va s’éloigner de la réalité, percevant son entourage comme des figures de cire, plus il va se rapprocher des clochards qui semblent l’attendre…



Ce roman à la limite du fantastique, est une allégorie dérivant du sentiment d’être étranger que peut ressentir un réfugié, à celui plus profond de ne pas adhérer à la réalité de ce monde qui semble vaine et illusoire. Les préoccupations de la plupart des gens n’atteignent pas le narrateur qui ressent la vanité de tout ce que l’homme tente de bâtir. Un livre poétique, plutôt énigmatique, qui laisse un peu songeur…

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La forteresse

Dans la veine du "Désert des Tartares" de Dino Buzzati et du "Rivage des Syrtes" de Julien Gracq, "La Forteresse" nous entraîne dans une garnison de frontière, bastion fortifié, unique rempart contre un ennemi invisible.

Le personnage principal, Livius Maxim, s'aperçoit bien vite que la discipline militaire n'est pas de rigueur et que le seul ennemi qui menace les habitants du fort est le temps. Le temps de l'ennui, le temps du passé ressassé, un temps excentrique qui semble ne s'écouler pour personne de la même manière. Les soldats de la forteresse élaborent diverses théories pour expliquer ces distorsions du temps, mais aucune ne parvient à satisfaire Livius...



Le roman de Robert Hàsz ressemble étrangement aux deux chefs d’œuvre cités plus haut, et pourtant l'auteur réussit un coup de maître en traitant de façon originale un thème mille fois exploré : la perception du temps qui passe, un temps loin d'être linéaire et objectif , mais lesté de souvenirs et mesuré à l’aune du vécu.

Robert Hàsz signe ici un excellent roman.
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Le passage de Vénus

Je tiens à remercier les éditions Viviane Hamy pour m'avoir permis de découvrir dans le cadre du club de lecture, dont j'avais parlé en janvier dernier, ce roman le passage de Venus de Robert Hasz, un auteur hongrois que je ne connaissais pas.



Ce livre nous transporte au 18 e siecle. Nous suivons un jeune jésuite et un célèbre astronome au cours de leur périple vers la Laponie pour étudier le passage de Vénus devant le Soleil. Nous traversons avec eux plusieurs villes d'Allemagne, Prague, le Danemark. Sur la géographie, l'histoire, les idées en cours dans ces villes les détails sont infiniment précis.



Certaines questions que se posent les personnages sont toujours d'actualité, les automates vont-ils prendre le travail des hommes, à Hambourg le seul dieu est l'argent, la formule magique le bénéfice...Nous augmentons nos connaisances sur l'Ordre des Jésuites, l'astronomie, et meme les coutumes en Inde, toujours en cours de nos jours.



Voilà un excellent plaisir de lecture, et une belle façon de se cultiver en se distrayant.
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Le Prince et le Moine

Au coeur du Xe siècle, les territoires de l'Europe Centrale s'animent entre l'ouest Catholique et le sud-est Byzantin. Entre les deux, sur les plaines de l'actuelle Hongrie, évolue le peuple des Magyars, fiers cavaliers nomades venus des lointaines terres du nord-est. Conquérants et ambitieux, ils guerroient depuis de nombreuses générations sur ces terres nouvelles afin d'étendre leur royaume.



Longtemps auparavant, les Magyars étaient gouvernés par deux souverains. La Gyula, seigneur des armées et des hommes, et le Künde, seigneur spirituel, voix du Dieu-Ancêtre. Ces deux entités assuraient l'harmonie et le partage du pouvoir. Pourtant, la conquête acharnée ayant ses propres raisons, un complot fût fomenté par le Gyula et le Künde fut assassiné ; le corps de son fils unique ne fut jamais retrouvé et son peuple fut exilé en un lieu que personne ne semble plus connaître. A l'heure du récit, le peuple Magyar est tronqué et orphelin de la voix du Dieu-Ancêtre et les jeunes générations oublient peu à peu les mythes fondateurs.



C'est dans ce contexte sombre et incertain que Stephanus de Pannonie, moine bénédictin vieillissant est envoyé sur ordre de son abbé parmi ces tribus païennes pour délivrer un message du Pape. Avant de partir, il lui remet une insigne dont il ne connait rien représentant un aigle - cela, lui dit-il, pourrait lui être utile. De ce long voyage, Stephanus reviendra pour mieux se cacher dans la forêt et vivre en ermite. Il aura la visite de son ancien protégé du monastère, Alberich de Langres, à qui il racontera son périple ponctué de trahisons et de lointaines légendes.



C'est cette voix, ce récit d'aventures et de mythes, que nous raconte Robert Hasz avec un souffle épique impressionnant et l'imagination des conteurs d'antan. Du mythe fondateur des Magyar, voici qu'il nous en déroule l'épopée saisissante - cela, je vous le dis, n'a rien à envier au Trône de fer ! Il s'agit d'un roman dense et fouillé sur lequel le temps n'a pas de prise, qui se lit comme une aventure fantastique et où tout nous parle d'humanité et de l'importance de se rappeler d'où l'on vient dans un univers en pleine mutation. A n'en pas douter, sous les atours dépaysants de la chanson de geste, Robert Hasz nous parle aussi de nous, ici et maintenant.
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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La forteresse

J'ai beaucoup aimé ce livre. Je vous le conseille vivement. Il fait partie des livres dont je me souviendrai longtemps.



Le lecteur se rend bien compte très vite que quelque chose ne va pas dans cette base, mais il ne sait pas exactement quoi jusqu'à ce que l'auteur décide de lui donner la clé de l'énigme.

En outre, on a tout le loisir de découvrir comment les hommes vivant dans cette base s'expliquent les phénomènes qui s'y passent. Les uns parlent d'évènements divins, les autres évoquent les extra-terrestres... Livius n'étant pas là depuis longtemps, le lecteur se raccroche à sa rationalisation des choses. On comprend que les hommes, vivant en autarcie, cherchent des explications à ce qu'ils subissent. Cela montre justement leur humanité. Ils sont esseulés, ne comprennent pas tout ce qui leur arrive, alors, ils cherchent une explication. Parfois, l'explication n'est pas vraiment convaincante, mais elle les aide à ne pas sombrer dans la folie. Elle les aide à accepter leur sort.

[...]

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Le Prince et le Moine

Un livre passionnant, très bien documenté mais non pédant, qui tient le lecteur en haleine du début à la fin. Un coup de maître. Je l'ai dévoré des sa parution en 2007.j'ai un peu moins aimé les autres romans de Haász traduits en français mais tous sont de la 'vraie" littérature.
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La forteresse

Maxim Livius est à l'armée, à 15 jours d'être libéré. Mais il est tout d'un coup muté dans une étrange forteresse, dans laquelle ni la discipline militaire, ni même le fonctionnement du temps ne semblent être ce qu'ils sont ailleurs. Chacun donne une interprétation différente de ce qui se passe. Et Maxim ne peut s'empêcher de sombrer dans un sommeil dans lequel il revit des épisodes marquants de son existence. Il essaie de comprendre et de briser les enchaînements des évènements.



C'est très bien écrit et construit, on retrouve un peu l'inspiration de Buzzati, Gracq, voire Lem, mais j'ai un peu la sensation que ce ne sont que des références assumées plus qu'un véritable désir de suivre ces écrivains sur leur terrain. D'autant plus que l'ensemble ne manque pas d'un humour au second degré subtil. Entre l'évocation émue de ses souvenirs, et l'absurdité des lois militaires, se dessine en arrière fond la partition de la Yougoslavie, dont l'auteur est originaire, et les affres de la guerre civile, c'est donc finalement bien plus ancré dans le réel et le présent que les auteurs précédemment cités. Ce que je trouve vraiment réussi, c'est la façon dont l'auteur arrive à jouer sur plusieurs registres, utiliser les influences sans les imiter, mais pour en faire quelques chose de personnel, parler de sa propre expérience. Une vraie inspiration et maîtrise.
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Le passage de Vénus

Mécanique quantique, astronomie et religion, trois thèmes traités comme fil conducteur de ce roman intelligent. Des savants s'organisent pour le passage de Vénus devant le soleil en 1768. Le lecteur accompagne Janos, jeune prêtre, dans son voyage à travers l'Europe, de ville en ville, dans son désir ambitieux de construire un monde Nouveau, Forcément meilleur ? Telle est la question en toile de fond de ce cours d'Histoire agrémenté de belles anecdotes et de nobles sentiments.
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Le Prince et le Moine

[…] De quoi renouer avec le divin, dans les tumultes d'un polar théologique superbement orchestré.
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Le Prince et le Moine

Roman plutôt plat qui a le mérite de faire connaître l'histoire des Magyars au travers de leurs mythes. Vers l'an mille un obscur moine de l'abbaye de St Gall doit porter un message du Pape à un prince païen. On comprend vite que ce moine est l'enjeu de son propre voyage, qu'il est l'héritier d'un rôle millénaire dans la mythologie des Magyars. Cet homme qui ne voulait pas être roi sera ballotté d'un complot à un autre jusqu'à l'échec final. Peu d'enjeux dans ce livre qui égrène des évènements sans flamme et des légendes ennuyeuses .
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Le passage de Vénus

La couverture est jolie et quand nous voyons ce qu'elle représente, nous pensons de suite que ce roman va s'annoncer comme un grand voyage.



Au commencement de ce roman, nous avons beaucoup de mal à rentrer dedans. D'une part parce que l'histoire est assez spéciale, mais surtout l'écriture de l'auteur n'est pas simple. Il faut se concentrer afin de comprendre l'histoire. Une fois que nous rentrons dedans, nous arrivons pas à nous en détacher.

Nous faisons la connaissance de János et nous allons le suivre tout le long de ce roman. Nous faisons aussi la connaissance d'autres personnages aussi atypiques les uns que les autres.

Ce roman est une grande leçon d'histoire. Nous en apprenons beaucoup tout du long. Quelques passages sont assez plats et ennuyeux et, à vrai dire, pour des gens qui ne sont pas un tant soit peu intéressés par les mathématiques quantiques, c'est assez barbant. Heureusement, il n'est pas question que de cela dans ce livre, il y a aussi une jolie histoire qui nous embarque au travers de nombreux pays et d'un long voyage avec les us et coutumes de chacun d'entre eux dans le XVIIIème siècle. Tout au long de ce périple, nous ferons la connaissance de plusieurs protagonistes. Certains d'entre eux sont attachants et d'autres non. Il y a un personnage en particulier que nous ne comprenons pas et nous arrivons à le détester.

Il est surtout question de religion aussi dans ce roman. Ça pourrait être fatiguant pour certains lecteurs, mais il faut dire qu'en cette période, la religion était la chose la plus importante dans ce monde. Beaucoup de questions nous trottent dans la tête et nous arrivons à avoir de nombreuses réponses à celles-ci.

Les personnages rencontrent beaucoup de péripéties au cours de ce long voyage et nous sentons le froid nous envahir au fur et à mesure qu'ils touchent à leur but.

Une fois que nous arrivons à la fin, nous comprenons enfin ce qu'il se passe et nous avons beaucoup de réponses à nos nombreuses questions.

La fin nous fait grandement sourire et nous terminons sur cette dernière note.







Est-ce que j'ai aimé ce livre ?





C'est un roman assez compliqué qui demande une certaine concentration et si on veut une lecture détente, c'est cuit.

Sinon, l'histoire est très originale et j'ai beaucoup aimé les personnages et tous les lieux que l'auteur a décrits dans son roman. Aussi, j'ai beaucoup appris dans ce livre, surtout sur l'histoire, ce qui est vraiment intéressant.

Je l'ai bien aimé, mais sans plus malheureusement.
Lien : http://lesangdeslivres.blogs..
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Le Prince et le Moine

On se situe au Xème siècle, en europe centrale. Cette région est l'objet des nombreuses convoitises des royaumes voisins.



Le titre, tout comme l'histoire, est inspiré de la dualité première qui marque la tête du peuple magyar, un peu l'équivalent de la distinction entre temporel / spirituel.



Le Gyula maitrisait le pouvoir temporel et veillait sur les hommes, tandis que le Künde maître spirituel, interface homme/Dieu, veillait sur les âmes.



Un drame se produit alors : le Künde est assassiné, son fils laissé pour mort.

Son peuple est depuis en errance, marqué par la malédiction.



(...)

http://lelabo.blogspot.com/2008/08/robert-hasz-le-prince-et-le-moine.html
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La forteresse

Un gros coup de cœur pour ce récit se situant à mi-chemin entre le réel et l’onirique.



L’époque et le pays où tout se déroule ne sont pas précisément identifiables.

On sait que c’est une période contemporaine : ça se passe après la course aux étoiles, les protagonistes sont en jean et pull-over etc. ; et on imagine volontiers un pays de l’Europe de l’Est : on y cuisine du poulet au paprika, le règne est celui d’un maréchal ... (En fait, ex-Yougoslavie).



Dans ce pays imaginaire on a un accès à la mer. D’ailleurs, comme beaucoup d’images dans ce livre, l’accès à la mer est utilisé de façon très symbolique puisqu’il évoque de façon récurrente l’évasion, l'incertitude des horizons et l’infini sans retour. L’image du miroir comme porte secrète (vers soi-même, le passé ou vers le cœur de l’énigme) est aussi régulièrement présente.



Mais peu importe de mettre un nom et une date précise c'est au final très secondaire.



L’auteur raconte l’histoire de Livius, brillant étudiant en lettres à l’université, orphelin de mère, confronté à l’hermétisme d’un père diplômé d’histoire (le lien présent-passé marque énormément le personnage) ainsi qu'à des secrets de famille révélés au fur et à mesure du déroulement du fil narratif.



Livius fréquente une famille du même village, dont deux filles, Cécilia et Antonia font naître en lui des sentiments plutôt flous. Leur mère, Maria-luisa, voit déjà en ce jeune homme un gendre responsable tandis que leur père, Fabrio, un marin bedonnant se pose comme une figure plus sensible et plus compréhensive – plus complice, une autre image paternelle.



La relation Père – fils est analysée de façon soignée. Le père biologique s’éloigne peu à peu tandis que le père affectif se rapproche.



De même les relations sentimentales sont délicatement décortiquées, l’image de la femme est tantôt celle de la mère (la mère tendre qui appartient au souvenir, la mère intimidante et fascinante de Cecilia et Antonia) tantôt celle de l’amante (la femme tendre, la femme révoltée) ou encore celle de la fille.



Livius abandonne l’université et demande à être mobilisé entre autre par besoin d’éloignement. Affecté d’abord à Negrov, il se trouve muté, 15 jours avant sa démobilisation, au sein d’une garnison isolée au bout du monde, dans une immense forteresse qui fait figure de piège.



Il n’a jamais rien vu de tel. Une discipline militaire réduite à sa plus simple expression, pas d’armes, des repas qui n’ont rien à voir avec les rations classiques.



Mais il y a quelque chose qui cloche (...)



http://lelabo.blogspot.com/2006/06/robert-hasz-la-forteresse.html
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Le passage de Vénus

En 1768, les savants du monde entier s'organisent pour observer depuis différents points du globe le prochain passage de Vénus devant le Soleil. Maximilianus Hell, éminent astronome à la cour impériale de Vienne, choisit János Sajnovics, un jeune jésuite, pour l'accompagner dans son voyage jusqu'à Vardø, en Laponie, afin d'étudier le phénomène. Leur pérégrination, au rythme de péripéties et de rencontres étonnantes, les mène de ville en ville à travers l'Europe, dévoilant la complexité des systèmes idéologico-politiques et des échanges intellectuels de ce XVIIIe siècle riche en découvertes et en mutations.



Mais quel drôle de livre ! Cet ouvrage hongrois laisse un petit goût d'inachevé, quelque chose en suspens... J'ai en effet eu l'impression de lire plusieurs livres en un: tout d'abord l'enthousiasme du protagoniste, un jeune jésuite à la Foi ébranlable, appelé pour une mission scientifique de la plus haute importance, des secrets sur l'origine du monde qui remettent davantage en question ses certitudes etc. Puis vient le voyage à travers l'Europe jusqu'au Danemark, marqué par des souverains plus ou moins rocambolesques, des villages plus ou moins pittoresques et surtout la relation entre le protagoniste et l’astronome viennois Hell. Enfin la troisième partie, bien moins intéressante à mon goût correspond à l'arrivée sur l'île de Vardo.



Malheureusement, le rythme du livre s'arrête, les personnages accompagnant le protagoniste passent au second plan pour le laisser ruminer et s'épancher sur sa condition. La rencontre avec le proscrit qui habite l'île fait partir le roman dans une espèce de mysticisme superflu qui, il faut le dire, n'a absolument rien à voir avec le reste de l'ouvrage et peine à être compris.



J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre mais j'aurais aimé avoir un dénouement plus intéressant sur la Foi du personnage, une évolution marquée qui n'arrive jamais, dommage.



En conclusion, un rythme très intéressant jusqu'à l'arrivée sur l'île, puis un éloignement total du sujet sur la fin.
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La forteresse

Un excellent livre proche du style de Kafka, chaudement recommandé !
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Le passage de Vénus

Le point de départ de ce roman est le passage de Vénus, phénomène réel par lequel le passage de cette planète devant le Soleil fut utilisé à plusieurs reprises aux XVIIIe et XIXe siècles pour calculer la distance entre la Terre et le Soleil. Lors des passages de 1761 et 1769, les cours royales d’alors décidèrent d’expédier des groupes de savants à travers le monde afin d’observer le phénomène et de recueillir les données nécessaires au calcul. Certains furent envoyés en Inde, d’autres à Tahiti, d’autres encore en Sibérie ou en Basse Californie.



Hász prend ici pour toile de fond le passage de 1769, au moment où János Sajnovics, inspiré d'un vrai personnage scientifique, est tiré de son ennui de province et rappelé à Vienne pour devenir l’accompagnateur de l’astronome royal, Maximilianus Hell. Tous deux sont envoyés par Marie-Thérèse en direction de l’île nordique de Vardø, où ils devront passer un rude hiver, privés de lumière, à préparer leur observatoire et à faire diverses autres observations scientifiques (en particulier, sur les liens éventuels entre le hongrois et le lapon).



Commence alors pour János un double voyage, à la fois géographique et initiatique. De Vienne à Copenhague, puis par bateau jusqu’à leur destination finale, János se fraie avec Hell un chemin dans un monde complexe : entre Prague et Dresde, ils traversent des régions dévastées par les sept années de guerre de la succession d’Autriche ; en tant que jésuites, leur sécurité est de moins en moins assurée à mesure qu’ils avancent dans les territoires protestants ; puis c’est la mer qu’ils doivent affronter, avec tous les désagréments que cela cause à qui n’a, comme János, pas le pied marin. Chemin faisant, les deux font parfois étape chez un savant ou un noble, l’occasion de s’éviter une mauvaise nuit dans une auberge de piètre qualité, de rencontrer quelques noms connus de l’époque et, pour János, de parfaire sa connaissance des bonnes manières et des idées de son siècle.



A tous points de vue, il s’agit pour János de sortir de sa zone de confort, tant physique que mentale et morale. Ainsi le roman fait-il se succéder les moments où d’autres choix de vie lui sont présentés.
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