Citations de Roger Zelazny (471)
Et restituer des biens volés, ç’aurait été perdre la face de la façon la plus terrible qu’il ait jamais connu.
Je suis Jack le voleur qui marche en silence et dans l’ombre ! J’ai été décapité à Iglès et j’ai resurgi des Fosses à Immondices de Glyve. J’ai bu le sang d’un vampire et dévoré une roche. Je suis celui qui a rompu le Traité. Celui qui a inscrit un faux nom sur le Livre d’Ells. Je suis le prisonnier du joyau. J’ai dupé le Seigneur du Fort-Colère et je retournerai me venger de lui. Je suis l’ennemi de mes ennemis. Viens me prendre, saleté, si tu aimes le Seigneur des Chauves-Souris et si tu me hais, car on m’appelle le Maître des Ombres !
- Je peux faire marcher les montagnes et éclater l’écorce du sol ; appeler la foudre et invoquer les esprits pour m’aider. Je peux détruire un Seigneur dans le siège même de son pouvoir. Je suis devenu ce qu’il y a de plus puissant dans l’hémisphère sombre.
- Oui. Tu t’es bien décrit : ce qu’il y a de plus puissant. Tu n’es plus un être vivant mais une chose.
Je suis fort crédule quant à mes propres paroles. [...] Je crois tout ce que je dis, tout en sachant que je suis un menteur.
L’homme était parvenu à rejeter les inhibitions et les tabous accumulés sur lui par la tradition, pour s’apercevoir finalement, après quelques brefs ébats, que cela ne faisait pas la moindre différence : il était toujours aussi vulnérable à la mort, et confronté sa vie durant avec les mêmes problèmes de survie, agrémentés par le fait que Malthus avait raison.
Nous sommes tous des touristes à l’instant où nous posons le pied hors de nos demeures.
La Terre est surpeuplée, bureaucratique, malsaine et en proie aux psychoses de masse.
Les machineries neutres où se combinent, dans ce qu’elles ont de pire, les images paternelle et maternelle – à savoir la chaleur du sein et l’autorité du maître omniscient – sont un pôle d’attraction rêvé pour les êtres faibles.
Le corps de Jasra s'estompait toujours. Elle n'avait apparemment pas conscience qu'il était trop tard et qu'elle ne pourrait fuir en utilisant un Atout sans se décapiter.
Elle finit par le comprendre, et un gargouillement accompagna son retour en cette ombre. Elle acquit de la solidité, perdit son halo, lâcha l'Atout et griffa le lacet d'étrangleur qui enserrait son cou.
J'arrivai près d'elle et posai la main sur Frakir, qui déroula son extrémité lovée autour de la branche pour l'assujettir à mon poignet.
- Bonsoir Jasra, dis-je en refermant ma main dans sa chevelure pour tirer sa tête en arrière.
Essaie à nouveau de m'infliger une morsure empoisonnée et tu seras condamnée à porter une minerve jusqu'à la fin de tes jours. Est-ce compris ?"
- Voici un parfait exemple de monarchie absolue, dit-elle à Bill. La démonstration de la corruption qu'engendre le pouvoir.
- J'étais corrompu bien avant de coiffer ma couronne, rétorqua Random.
Qui suis-je ?" interrogea-t-il.
Elle garda le silence, mais quelque chose lui répondit, dans un éclaboussement d'eau à la surface du lac : "Vous êtes Render, le Façonneur."
"Oui, je me souviens" fit-il ; et, concentrant sa pensée sur le seul et unique mensonge qui pourrait rompre l'illusion, il se força à prononcer : "Eillen Shallot, je vous hais."
Le monde frissonna et tournoya, secoué par un gigantesque sanglot.
Un combat n'est pas un jeu et je ne voulais certes pas me tenir à la disposition de tout âne prétentieux qui pensait différemment.
J'avais l'impression d'une journée très riche en événements, et pourtant ce n'était que le milieu de l'après-midi.
Les pressentiments jouaient à cache-cache dans les replis de mon esprit, et aucun d'eux ne me plaisait.
Je dépassai l'oiseau. Un instant après, il me rattrapait et allait se percher sur un roc à ma droite.
- Je m'appelle Hugi, m'annonça-t-il. Je vois que tu as un morceau de ce vieux Ygg.
- Ygg ?
- Ce vieil arbre arrogant qui attend à l'entrée des lieux et qui ne permet à personne de se reposer sur ses branches. Je te parie qu'il a du gueuler un bon coup quand tu lui en a coupé une ! "
Le fait est que je ne fais jamais confiance à quelqu'un à moins d'y être contraint.
- As-tu donc perdu la mémoire ? dit-il. Tu sais bien qu'il est infiniment plus difficile de réparer le mal que de repartir à zéro.
Ganelon demeura un moment silencieux, puis il me demanda : "As-tu eu l'occasion de vérifier ce que je t'avais demandé à propos de la fameuse nuit près de la tombe ?
- Qu'est ce que tu m'avais demandé ?
- Si les Atouts pouvaient être piégés, dit-il. Maintenant qu'on sait que Martin a un jeu...
Ce fut mon tour d'être silencieux; une petite troupe d'instants traversa mon chemin en file indienne, par la gauche, en me tirant la langue.
Sous moi les cours du palais, les terrasses de la ville s'étendaient dans leur durable élégance jusqu'aux bords de Kolvir. Les gens paraissaient minuscules dans les rues, leurs mouvements insignifiants. Je me sentis très seul.
Alors, je touchais le pendentif et appelai l'orage.
J'avais voulu être Roi - je le voulais encore - plus que tout autre chose. Pourtant, plus j'en apprenais, plus je réfléchissais à ce que j'avais appris, plus mes actes dans leur totalité paraissaient bien se réduire à Pion Ambre au Roi Quatre. Je saisis alors que cette impression me hantait déjà depuis un certain temps, qu'elle se renforçait, ce qui ne me plaisait pas du tout. Toutefois, il n'est rien de vivant qui ne commette des erreurs, ainsi me consolais-je.
Dans un moment de passion où s'étaient mêlées la rage, l'horreur et la douleur, j'avais déchaîné cette "chose", et chaque monde existant en portait le reflet quelque part. Ainsi est faite la malédiction d'un prince d'Ambre.