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Citations de Roger Zelazny (471)


Car je suis un sorcier : Merlin, fils de Corwin d'Ambre et de Dara des Cours du Chaos, connu par mes amis et connaissances de l'ombre Terre sous le nom de Merle Corey; un jeune homme charmant, brillant, spirituel et athlétique... Mais reportez-vous à Castiglione et lord Byron pour plus de détails, étant donné que je suis également modeste, réservé et peu communicatif.
Cas cartes s'avérèrent posséder véritablement un pouvoir magique, ce qui ne me surprit plus lorsque j'appris que Juila avait fréquenté un occultiste du nom de Victor Melman après notre rupture. Je rendis alors visite à ce personnage, qui voulut m'immoler en grande pompe sacrificatoire. Je parvins cependant à abréger cette cérémonie et lui imposer quelques questions, avant que les conditions atmosphériques locales et un excès de zèle de ma part ne provoquent sa mort. Fin du rituel.
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Une énorme silhouette ronde me barrait le passage. Elle ressemblait à un Bouddha pourpre possédant des oreilles de chauve-souris. En me rapprochant encore, je découvris les détails : crocs saillants, yeux jaunes dépourvus de paupières, longues griffes rouges achevant des mains et des pieds démesurés. L'être était assis au milieu du tunnel et ne semblait pas avoir l'intention de se lever. Il ne portait aucun vêtement, mais son énorme ventre distendu reposait sur ses genoux et me dissimulait son sexe. Sa voix était bourrue et masculine, cependant, et son odeur nauséabonde.
" Salut, belle journée, n'est-ce pas ? " lui dis-je.
La créature gronda et la température parut s'élever dans le passage. Frakir était devenue frénétique et je l'apaisai mentalement.
Le chose se pencha vers le sol et utilisa un de ses ongles brillants pour tracer une ligne fumante dans la pierre à ses pieds. Je m'arrêtai devant elle.
"Franchis cette limite, sorcier, et tu es mort, dit-elle.
- Pourquoi ?
- Parce que je l'ai dit.
- Si vous prélevez un péage, indiquez-moi son montant. "
l'être secoua la tête. " Tu ne peux acheter ton passage.
- Heu... pourquoi pensez-vous que je suis un sorcier, au fait ? "
Une caverne s'ouvrit dans son visage? Elle abritait un nombre de dents encore plus élevé que je ne l'avais soupçonné, et des profondeurs de sa gorge s'éleva un son rappelant le grondement du tonnerre tel qu'on l'imite en secouant une plaque de tôle.
" J'ai senti le contact de ta petite sonde, dit-il. C'est un tour de magicien. En outre, seul un sorcier aurait pu arriver jusqu'au point où tu te trouves.
- Vous semblez n'avoir guère de respect pour les membres de cette profession?
- Les sorciers, je les mange. "
Je ne pus m'empêcher de grimacer en pensant que certains vieux schnoques de mes confrères n'étaient vraiment pas appétissants.
" En ce cas, que me proposez-vous ? À quoi sert un passage, si on ne peut l'emprunter ? Que dois-je faire pour poursuivre mon chemin ?
- C'est impossible.
- Même si je résous une énigme ?
- Ça ne marche pas avec moi ", fit-il. Mais ses yeux devinrent brillants. " Je vais quand même t'en poser une, pour le plaisir : Qu'est-ce qui est vert et rouge, et tourne sans cesse ?
- Vous connaissez le sphinx !
- Merde ! Tu l'as déjà entendue. "
Je haussai les épaules. " Je vais de-ci, de-là.
- Pas par ici. "
Je l'étudiai. Il devait posséder des moyens de défense particuliers contre les envoûtements, si sa fonction consistait à interdire le passage aux sorciers, et son physique était pour le moins imposant. Je m'interrogeai sur sa rapidité. Ne me serait-il pas possible de plonger sur le côté et de me glisser en courant près de lui ? Je parvins à la conclusion que je n'avais pas la moindre envie de tenter cette expérience.
" Il faut absolument que je passe, insistai-je? C'est pour une urgence.
- Rien à faire.
- Qu'est-ce que ça vous rapporte de toute façon ? Demeurer assis au milieu d'un tunnel ne me semble pas être une occupation très passionnante.
- J'aime mon boulot. Je suis fait pour ça.
- En ce cas, pourquoi laisse-vous le sphinx aller et venir à sa guise ?
- Les créatures magiques, ça ne compte pas?
- Hm.
- Et n'essaie pas de me faire gober que tu entres dans cette catégorie en utilisant une illusion propre aux membres de ta profession. Je sais reconnaître ce genre d'artifice.
- Je vous crois sur parole. Quel est votre nom, au fait ? "
Il renifla. " Tu peux m'appeler Scrof, si ça facilite la conversation. Et toi ?
- Corey.
- D'accord, Corey? Tu sais, je veux bien te mettre au parfum. C'est prévu dans le règlement. Rien ne l'interdit. Tu as le choix entre trois possibilités, dont une vraiment stupide. Tu peux faire demi-tour, suivre en sens inverse le chemin que tu as pris pour venir jusqu'ici, et rester en vie. Tu peux encore t'installer où tu es, y rester aussi longtemps que tu le souhaites, et je ne lèverai pas le petit doigt contre toi. La solution idiote consiste à franchir le ligne que je viens de tracer? Si tu le fais, je te tue. C'est le Seuil, et je suis son Gardien. Je ne laisse passer personne.
- Je vous remercie d'avoir mis les choses au point.
- Ça fait partie de mon travail. Alors que choisis-tu ?
Je levai mes mains et les lignes de force se tordirent tels des serpents à l'extrémité de chacun de mes doigts. Frakir se laissa pendre à mon poignet et se mit à osciller en dessinant des motifs compliqués.
Scorf sourit? " Au fait, je ne dévore pas seulement la chair des sorciers. Je me repais également de leur magie. Seul un être arraché au Chaos primordial peut prétendre cela. Alors avance, si tu te crois de taille à m'affronter.
- Au Chaos, vraiment ? Arraché au Chaos primordial ?
- Ouais? Il n'y a pas grand monde qui soit capable d'y résister.
- Un Seigneur du Chaos excepté ", rétorquai-je en reportant mon attention sur diverses parties de mon corps. Un travail approximatif. Plus on l'exécute rapidement, plus le processus est douloureux.
À nouveau, le tonnerre d'une plaque de tôle.
" Sais-tu quelles sont les probabilités pour qu'un Seigneur de Chaos vienne jusqu'ici et défie un Gardien ? " s'enquit Scrof.
Mon bras commença à s'étirer et je sentis ma chemise se déchirer dans mon dos lorsque je me penchai en avant. Les os de mon visage se déplacèrent et ma poitrine entra en expansion...
" Toute probabilité supérieure à zéro n'est pas à négliger, rétorquai-je dès la fin de ma métamorphose.
- Merde", grommela Scrof en me voyant franchir la ligne.
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Le soir même, je regagnai l'ombre Terre et le Country club, mais ne vis nulle part mon mystérieux interlocuteur. Je n'avais malgré tout pas perdu mon temps, car je rencontrai une jolie femme : Meg Devlin.... et, une chose conduisant à une autre, je la raccompagnai à son appartement où nous fîmes plus ample connaissance. Nos ébats terminés, elle me demanda quel était le nom de ma mère. Et je le lui dis. Il ne devait me venir que plus tard à l'esprit qu'il s'agissait peut-être de la personne que j'étais venu rencontrer.
Notre échange de confidences sur un oreiller fit prématurément interrompu par la sonnerie de l'interphone - annonçant le retour impromptu d'un homme qui devait être l'époux de Meg. J'agis alors en parfait gentleman et pris la fuite.
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Je me retrouvai en présence d'un sphinx, qui m'autorisa à prendre un peu de repos et recouvrer quelques forces avant de devoir répondre à une de ces énigmes ridicules que les êtres de sa catégorie aiment poser : pour la simple raison qu'ils dévorent ceux qui ne parviennent pas à trouver la solution. Tout ce que je puis ajouter sur le sphinx en question, c'est qu'il était mauvais perdant.
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Car je suis un sorcier : Merlin, fils de Corwin d'Ambre et de Dara des Cours du Chaos, connu par mes amis et connaissances de l'ombre Terre sous le nom de Merle Corey; un jeune homme charmant, brillant, spirituel et athlétique... Mais reportez-vous à Castiglione et lord Byron pour plus de détails, étant donné que je suis également modeste, réservé et peu communicatif.
Cas cartes s'avérèrent posséder véritablement un pouvoir magique, ce qui ne me surprit plus lorsque j'appris que Juila avait fréquenté un occultiste du nom de Victor Melman après notre rupture. Je rendis alors visite à ce personnage, qui voulut m'immoler en grande pompe sacrificatoire. Je parvins cependant à abréger cette cérémonie et lui imposer quelques questions, avant que les conditions atmosphériques locales et un excès de zèle de ma part ne provoquent sa mort. Fin du rituel.
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"J'avais déjà noté une forte ressemblance, entre vous."
J'acquiesçai d'un hochement de tête.
"Ce n'est pas uniquement physique, ajouta-t-il. Fut un temps, Carl avait pour habitude de surgir comme un pilote de chasse dont l'avion aurait été abattu derrière les lignes ennemies. Je n'oublierai jamais la nuit où il arriva monté sur un destrier, avec une épée à la ceinture, pour me charger de découvrir ce qu'était devenu un tas de compost. Et voici que son fils me raconte une histoire pouvant laisser supposer qu'on vient de rouvrir la boîte de Pandore. Ah ! pourquoi n'êtes-vous pas venu me voir pour un divorce, faire votre testament, monter une société, rédiger un contrat d'association ou autre chose de ce genre ? Non, votre problème me rappelle ceux qu'avait votre père. Même si ce que j'ai fait jusqu'à présent pour Ambre peut paraître comparativement banal.
- Vous voulez parler de l'Accord... lorsque Random vous a envoyé Fiona avec une copie du traité de la Marelle qui devait être signé avec Swayvil, Roi du Chaos, afin qu'elle vous le traduise et que vous en cherchiez les lacunes ?
- Effectivement. C'est d'ailleurs ainsi que j'ai appris votre langage. Puis Fiona a voulu récupérer sa bibliothèque... une tâche peu aisée... et ensuite retrouver un ancien amant. J'ignore toujours si c'était par nostalgie ou désir de vengeance, mais j'ai été payé en or, ce qui m'a permis d'acheter ma maison de Palm Beach. Puis... Oh ! bon Dieu. J'ai parfois même envisagé d'ajouter "Conseille de la Cour d'Ambre" sur mes cartes de visite. Mais tout cela était relativement commun. Je suis constamment chargé d'effectuer des démarches de ce genre, à un niveau plus terre à terre. Cependant, on retrouve dans votre récit les éléments de magie noire et de meurtre qui semblaient indissociables de votre père. Ce m'inspire de la terreur, et je ne saurais même pas vous conseiller.
- Eh bien, disons que sorcellerie et violence sont mon domaine. En fait, cela influence ma façon de penser. Je sais que vous ne voyez pas la situation sous le même jour que moi. Ce qui m'échappe est, par définition, ce dont je n'ai pas conscience. Qu'ai-je bien pu omettre, selon vous ?"
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"J'avais déjà noté une forte ressemblance, entre vous."
J'acquiesçai d'un hochement de tête.
"Ce n'est pas uniquement physique, ajouta-t-il. Fut un temps, Carl avait pour habitude de surgir comme un pilote de chasse dont l'avion aurait été abattu derrière les lignes ennemies. Je n'oublierai jamais la nuit où il arriva monté sur un destrier, avec une épée à la ceinture, pour me charger de découvrir ce qu'était devenu un tas de compost. Et voici que son fils me raconte une histoire pouvant laisser supposer qu'on vient de rouvrir la boîte de Pandore. Ah ! pourquoi n'êtes-vous pas venu me voir pour un divorce, faire votre testament, monter une société, rédiger un contrat d'association ou autre chose de ce genre ? Non, votre problème me rappelle ceux qu'avait votre père. Même si ce que j'ai fait jusqu'à présent pour Ambre peut paraître comparativement banal.
- Vous voulez parler de l'Accord... lorsque Random vous a envoyé Fiona avec une copie du traité de la Marelle qui devait être signé avec Swayvil, Roi du Chaos, afin qu'elle vous le traduise et que vous en cherchiez les lacunes ?
- Effectivement. C'est d'ailleurs ainsi que j'ai appris votre langage. Puis Fiona a voulu récupérer sa bibliothèque... une tâche peu aisée... et ensuite retrouver un ancien amant. J'ignore toujours si c'était par nostalgie ou désir de vengeance, mais j'ai été payé en or, ce qui m'a permis d'acheter ma maison de Palm Beach. Puis... Oh ! bon Dieu. J'ai parfois même envisagé d'ajouter "Conseille de la Cour d'Ambre" sur mes cartes de visite. Mais tout cela était relativement commun. Je suis constamment chargé d'effectuer des démarches de ce genre, à un niveau plus terre à terre. Cependant, on retrouve dans votre récit les éléments de magie noire et de meurtre qui semblaient indissociables de votre père. Ce m'inspire de la terreur, et je ne saurais même pas vous conseiller.
- Eh bien, disons que sorcellerie et violence sont mon domaine. En fait, cela influence ma façon de penser. Je sais que vous ne voyez pas la situation sous le même jour que moi. Ce qui m'échappe est, par définition, ce dont je n'ai pas conscience. Qu'ai-je bien pu omettre, selon vous ?"
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Tout en buvant mon café à petites gorgées, j'allai d'une fenêtre à l'autre et fis de longues pauses à côté de chacune d'elles pour surveiller discrètement les rues et les immeubles (l'année précédent, la tentative d'assassinat avait été perpétrée par un type armé d'un fusil à lunette). Et je me remémorai la première fois où cela s'était produit, sept ans plus tôt. Je marchais dans une rue, par un après-midi printanier ensoleillé, quand un camion avait fait une embardée, sauté le caniveau, et manqué de peu de m'amalgamer à un mur de briques. J'étais parvenu à plonger de côté et rouler sur le sol. Le conducteur n'était quant à lui jamais sorti du coma, et j'avais classé l'incident dans la catégorie de ces événements accidentels qui se produisent parfois dans la vie de tout un chacun.
Un an plus tard, je revenais chez moi après être passé chez mon amie, en fin d'après-midi, quand trois hommes m'avaient attaqué (un armé d'un couteau, les deux autres de barres de fer) sans avoir même la politesse de me demander préalablement mon portefeuille.
J'avais laissé leurs restes dans l'entrée de la boutique d'un disquaire, et ce fut seulement le lendemain qu'il me vint à l'esprit que l'attaque s'était produite un an, jour pour jour, après l'accident survenu au camion. Même alors, j'attribuai cela à une simple coïncidence. ce fur seulement quand un paquet postal explosa et détruisit la moitié d'un autre appartement, le 30 avril suivant, que je me demandai si les lois des probabilités n'étaient pas un peu faussées dans mon voisinage en cette période de l'année. Et les événements qui se produisirent ensuite changèrent cette supposition en certitude absolue.
Quelqu'un devait trouver amusant d'attenter à mes jours une fois par an, à date fixe. C'était aussi simple que cela. Après chaque échec, je bénéficiais d'une année de répit avant l'essai suivant, ce qui évoquait presque un jeu.
Et, cette année, j'étais fermement décidé a m'amuser moi aussi. Mon principal sujet de préoccupation était le suivant ; il/elle/cela n'était jamais présent lorsque l'événement avait lieu, préférant agir à la dérobée, utiliser des gadgets, ou envoyer des émissaires. Je me référai à cette personne par la lettre F (qui sera tour à tour l'initiale de "fourbe" ou de "fêlé" dans ma cosmologie personnelle), car X a été trop galvaudé et je n'aime guère utiliser des appellations aux antécédents contestables.
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Tout en buvant mon café à petites gorgées, j'allai d'une fenêtre à l'autre et fis de longues pauses à côté de chacune d'elles pour surveiller discrètement les rues et les immeubles (l'année précédent, la tentative d'assassinat avait été perpétrée par un type armé d'un fusil à lunette). Et je me remémorai la première fois où cela s'était produit, sept ans plus tôt. Je marchais dans une rue, par un après-midi printanier ensoleillé, quand un camion avait fait une embardée, sauté le caniveau, et manqué de peu de m'amalgamer à un mur de briques. J'étais parvenu à plonger de côté et rouler sur le sol. Le conducteur n'était quant à lui jamais sorti du coma, et j'avais classé l'incident dans la catégorie de ces événements accidentels qui se produisent parfois dans la vie de tout un chacun.
Un an plus tard, je revenais chez moi après être passé chez mon amie, en fin d'après-midi, quand trois hommes m'avaient attaqué (un armé d'un couteau, les deux autres de barres de fer) sans avoir même la politesse de me demander préalablement mon portefeuille.
J'avais laissé leurs restes dans l'entrée de la boutique d'un disquaire, et ce fut seulement le lendemain qu'il me vint à l'esprit que l'attaque s'était produite un an, jour pour jour, après l'accident survenu au camion. Même alors, j'attribuai cela à une simple coïncidence. ce fur seulement quand un paquet postal explosa et détruisit la moitié d'un autre appartement, le 30 avril suivant, que je me demandai si les lois des probabilités n'étaient pas un peu faussées dans mon voisinage en cette période de l'année. Et les événements qui se produisirent ensuite changèrent cette supposition en certitude absolue.
Quelqu'un devait trouver amusant d'attenter à mes jours une fois par an, à date fixe. C'était aussi simple que cela. Après chaque échec, je bénéficiais d'une année de répit avant l'essai suivant, ce qui évoquait presque un jeu.
Et, cette année, j'étais fermement décidé a m'amuser moi aussi. Mon principal sujet de préoccupation était le suivant ; il/elle/cela n'était jamais présent lorsque l'événement avait lieu, préférant agir à la dérobée, utiliser des gadgets, ou envoyer des émissaires. Je me référai à cette personne par la lettre F (qui sera tour à tour l'initiale de "fourbe" ou de "fêlé" dans ma cosmologie personnelle), car X a été trop galvaudé et je n'aime guère utiliser des appellations aux antécédents contestables.
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... Le cassis et les odeurs des fleurs de châtaigniers. Tout au long des Champs-Élysées, les châtaigniers n'étaient qu'une blanche écume...
Je me rappelais les entrelacs des jets d'eau de la place concorde... et, en descendant la rue de Seine et le long des quais, l'odeur des vieux bouquins, celle du fleuve... Le parfum des châtaigniers en fleur...
Pourquoi me souvenais-je soudain de 1905 et de Paris sur l'ombre Terre, sinon que j'étais très heureux cette année-là et qu'à la réflexion j'y avais peut-être cherché un antidote au temps présent ? Oui...
L'absinthe blanche, l'Amer Picon, la grenadine... Les fraises des bois à la crème d'Isigny... Les parties d'échecs au [i]Café de la Régence[/i], avec des acteurs de la Comédie-Française, juste de l'autre côté de la rue ... Les courses à Chantilly ... Les soirées dans la [i]Boîte à Fursy[/i], rue Pigalle...
Je posais fermement le pied gauche devant le droit, le droit devant le gauche. De la main gauche, je tenais la chaîne de la Pierre - et je la portais haut afin de pouvoir en regarder les profondeurs, y voir et y sentir la naissance de la nouvelle Marelle que je décrivais à chaque pas. J'avais planté mon bâton en terre pour marquer le point de départ de la Marelle. À gauche...
Le vent chantait autour de moi et le tonnerre était tout proche. Je ne me heurtais pas à la résistance physique que j'avais rencontrée sur l'ancienne Marelle. Il n'y avait même aucune résistance. Au contraire - et c'était pire de bien des manières - une lenteur particulière guidait tous mes mouvements, en faisant un rite. Il me semblait dépenser plus d'énergie pour préparer chaque pas - le percevoir, l'exécuter et ordonner à mon corps de le faire - que pour le geste matériel à accomplir. Pourtant cette lenteur paraissait "se vouloir", m'être imposée par quelque agent inconnu qui décidait de la précision et du ralenti de tout ce que je faisais. Bien...
... Et de même que la Marelle de Rebma avait aidé au retour de ma mémoire, celle-ci, que j'essayais de créer, agitait mes souvenirs et faisait remonter l'odeur des châtaigniers et des camions chargés de légumes qui se rendaient aux Halles à l'aube... Je n'étais amoureux de personne en particulier à l'époque, bien qu'il y eût de nombreuses filles - des Yvette, des Mimi, des Simone dont les visages se confondaient - et c'était le printemps de Paris, avec les orchestres tziganes et les cocktails chez Louis... Je me souvenais et mon cœur bondissait d'une sorte de joie proustienne tandis que le Temps sonnait autour de moi comme une cloche... Et peut-être y avait-il une raison à ces souvenirs, car cette joie se transmettait en quelque sorte à mes mouvements, enrichissait mes perceptions, donnais de la puissance à ma volonté...
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Quelques lignes d'une nouvelle d'Isak Dinensen me revinrent en mémoire, des mots qui m'avaient suffisamment frappé pour que je les apprenne, en dépit du fait que j'étais à l'époque Carl Corey : " Peu de gens peuvent se dire libérés de la croyance que ce monde qu'ils voient autour d'eux est en réalité l'œuvre de leur propre imagination. En sommes-nous donc satisfaits et fiers ? " Un résumé du passe-temps philosophique favori de la famille. Fabriquons-nous les mondes des Ombres ? Ou existent-ils, indépendants de nous, attendant nos pas ? Ou y a-t-il un moyen terme injustement exclus ? Est-ce davantage une question de plus ou moins que de soit ... soit ? Un rire sec m'échappa quand je m'aperçus que je ne connaîtrais probablement jamais la vraie réponse. Pourtant, comme je l'avais pensé cette nuit, il existe un endroit, un lieu où le moi arrive à son terme, un lieu où le solipsisme n'est plus la réponse plausible aux sites que nous visitons, aux choses que nous trouvons. L'existence de cet endroit, de ces choses, dit qu'ici au moins il y a une différence, et si elle est ici, peut-être remonte-t-elle aussi par nos ombres, pour nous donner la notion du non-moi, ramenant nos ego à une moindre stature. Car j'avais bien l'impression d'être en un tel lieu, un lieu où la question "En sommes-nous donc satisfaits et fiers ? " ne se posait plus, contrairement à la vallée déchirée de Garnath et à ma malédiction, plus près de chez nous. Quelle que dût être ma croyance ultime, je sentais que j'allais pénétrer dans le pays du non moi total. Il se pourrait que passé ce point mes pouvoirs sur Ombre se voient annulés.
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... Le cassis et les odeurs des fleurs de châtaigniers. Tout au long des Champs-Élysées, les châtaigniers n'étaient qu'une blanche écume...
Je me rappelais les entrelacs des jets d'eau de la place concorde... et, en descendant la rue de Seine et le long des quais, l'odeur des vieux bouquins, celle du fleuve... Le parfum des châtaigniers en fleur...
Pourquoi me souvenais-je soudain de 1905 et de Paris sur l'ombre Terre, sinon que j'étais très heureux cette année-là et qu'à la réflexion j'y avais peut-être cherché un antidote au temps présent ? Oui...
L'absinthe blanche, l'Amer Picon, la grenadine... Les fraises des bois à la crème d'Isigny... Les parties d'échecs au [i]Café de la Régence[/i], avec des acteurs de la Comédie-Française, juste de l'autre côté de la rue ... Les courses à Chantilly ... Les soirées dans la [i]Boîte à Fursy[/i], rue Pigalle...
Je posais fermement le pied gauche devant le droit, le droit devant le gauche. De la main gauche, je tenais la chaîne de la Pierre - et je la portais haut afin de pouvoir en regarder les profondeurs, y voir et y sentir la naissance de la nouvelle Marelle que je décrivais à chaque pas. J'avais planté mon bâton en terre pour marquer le point de départ de la Marelle. À gauche...
Le vent chantait autour de moi et le tonnerre était tout proche. Je ne me heurtais pas à la résistance physique que j'avais rencontrée sur l'ancienne Marelle. Il n'y avait même aucune résistance. Au contraire - et c'était pire de bien des manières - une lenteur particulière guidait tous mes mouvements, en faisant un rite. Il me semblait dépenser plus d'énergie pour préparer chaque pas - le percevoir, l'exécuter et ordonner à mon corps de le faire - que pour le geste matériel à accomplir. Pourtant cette lenteur paraissait "se vouloir", m'être imposée par quelque agent inconnu qui décidait de la précision et du ralenti de tout ce que je faisais. Bien...
... Et de même que la Marelle de Rebma avait aidé au retour de ma mémoire, celle-ci, que j'essayais de créer, agitait mes souvenirs et faisait remonter l'odeur des châtaigniers et des camions chargés de légumes qui se rendaient aux Halles à l'aube... Je n'étais amoureux de personne en particulier à l'époque, bien qu'il y eût de nombreuses filles - des Yvette, des Mimi, des Simone dont les visages se confondaient - et c'était le printemps de Paris, avec les orchestres tziganes et les cocktails chez Louis... Je me souvenais et mon cœur bondissait d'une sorte de joie proustienne tandis que le Temps sonnait autour de moi comme une cloche... Et peut-être y avait-il une raison à ces souvenirs, car cette joie se transmettait en quelque sorte à mes mouvements, enrichissait mes perceptions, donnais de la puissance à ma volonté...
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Quelques lignes d'une nouvelle d'Isak Dinensen me revinrent en mémoire, des mots qui m'avaient suffisamment frappé pour que je les apprenne, en dépit du fait que j'étais à l'époque Carl Corey : " Peu de gens peuvent se dire libérés de la croyance que ce monde qu'ils voient autour d'eux est en réalité l'œuvre de leur propre imagination. En sommes-nous donc satisfaits et fiers ? " Un résumé du passe-temps philosophique favori de la famille. Fabriquons-nous les mondes des Ombres ? Ou existent-ils, indépendants de nous, attendant nos pas ? Ou y a-t-il un moyen terme injustement exclus ? Est-ce davantage une question de plus ou moins que de soit ... soit ? Un rire sec m'échappa quand je m'aperçus que je ne connaîtrais probablement jamais la vraie réponse. Pourtant, comme je l'avais pensé cette nuit, il existe un endroit, un lieu où le moi arrive à son terme, un lieu où le solipsisme n'est plus la réponse plausible aux sites que nous visitons, aux choses que nous trouvons. L'existence de cet endroit, de ces choses, dit qu'ici au moins il y a une différence, et si elle est ici, peut-être remonte-t-elle aussi par nos ombres, pour nous donner la notion du non-moi, ramenant nos ego à une moindre stature. Car j'avais bien l'impression d'être en un tel lieu, un lieu où la question "En sommes-nous donc satisfaits et fiers ? " ne se posait plus, contrairement à la vallée déchirée de Garnath et à ma malédiction, plus près de chez nous. Quelle que dût être ma croyance ultime, je sentais que j'allais pénétrer dans le pays du non moi total. Il se pourrait que passé ce point mes pouvoirs sur Ombre se voient annulés.
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"C'est vrai, dit-il enfin. La Marelle est maintenant en sécurité. Mais je me dis... je me dis qu'il y a longtemps, un jour, nous aurions pu ne pas dire quelque chose qui a été dit, et faire quelque chose qui n'a pas été fait. Quelque chose qui, si nous l'avions su, lui aurait peut-être permis d'évoluer d'un façon différente, quelque chose faisant qu'il serait devenu un homme autre que cet être amer et faussé que j'ai vu là-haut. Il vaut mieux qu'il soit mort à présent. Mais c'est une perte; il aurait peut-être pu s'épanouir. "
Je ne répondis pas. Il pouvait avoir raison ou tort, mais c'était sans importance. Brand avait peut-être atteint les limites de la psychose, quel que soit le sens que puisse avoir ce mot; et d'un autre côté, peut-être était-ce entièrement faux. Il y a toujours une raison à tout. Lorsque quelque chose a été souillé, lorsque quelque chose d'horrible se produit, il y a à cela une raison. Mais la situation n'en demeure pas moins sale et horrible, et les explications n'y changent rien. Si quelqu'un commet un acte écœurant, il y a à cela un raison. Découvrez-là, si le cœur vous en dit, et vous découvrirez pourquoi cet homme est une ordure. Le fait est, cependant, que le mal demeure. Brand avait agit, et une psychanalyse posthume ne changerait rien. Nos pairs nous jugent uniquement selon nos actes et leurs conséquences. Quant au reste, vous n'en retirez qu'un misérable sentiment de supériorité morale en vous disant que vous, vous auriez fait quelque chose de mieux. Alors autant laisser le ciel s'occuper de tout cela. Je ne suis pas qualifier pour trancher.
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Au même instant, dans mon dos, la voix lourdement altérée mais encore reconnaissable de Dworkin tonna : "Malheureux ! Tu as choisi le pays de ta perte !"
Et comme pour m'arracher la carte, une gigantesque main noire, tannée et crochue, pareille à une griffe, surgit par-dessus mon épaule. Mais la vision semblait prête, et je parvins à m'y jeter. Dès que je vis que j'avais réussi à fuir, je détournai la carte de mon regard et me figeai sur place afin de permettre à mes sens de s'adapter au nouveau milieu.
Et je compris. Grâce à des bribes de légendes et des petites conversations familiales dont je me souvenais, mais aussi à cause des sensations dont je m'envahissaient déjà, je sus quel était le lieu où je venais de me transporter. Aucun doute ne subsistait dans mon esprit : j'avais devant moi la Cour du Chaos.
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"C'est vrai, dit-il enfin. La Marelle est maintenant en sécurité. Mais je me dis... je me dis qu'il y a longtemps, un jour, nous aurions pu ne pas dire quelque chose qui a été dit, et faire quelque chose qui n'a pas été fait. Quelque chose qui, si nous l'avions su, lui aurait peut-être permis d'évoluer d'un façon différente, quelque chose faisant qu'il serait devenu un homme autre que cet être amer et faussé que j'ai vu là-haut. Il vaut mieux qu'il soit mort à présent. Mais c'est une perte; il aurait peut-être pu s'épanouir. "
Je ne répondis pas. Il pouvait avoir raison ou tort, mais c'était sans importance. Brand avait peut-être atteint les limites de la psychose, quel que soit le sens que puisse avoir ce mot; et d'un autre côté, peut-être était-ce entièrement faux. Il y a toujours une raison à tout. Lorsque quelque chose a été souillé, lorsque quelque chose d'horrible se produit, il y a à cela une raison. Mais la situation n'en demeure pas moins sale et horrible, et les explications n'y changent rien. Si quelqu'un commet un acte écœurant, il y a à cela un raison. Découvrez-là, si le cœur vous en dit, et vous découvrirez pourquoi cet homme est une ordure. Le fait est, cependant, que le mal demeure. Brand avait agit, et une psychanalyse posthume ne changerait rien. Nos pairs nous jugent uniquement selon nos actes et leurs conséquences. Quant au reste, vous n'en retirez qu'un misérable sentiment de supériorité morale en vous disant que vous, vous auriez fait quelque chose de mieux. Alors autant laisser le ciel s'occuper de tout cela. Je ne suis pas qualifier pour trancher.
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Au même instant, dans mon dos, la voix lourdement altérée mais encore reconnaissable de Dworkin tonna : "Malheureux ! Tu as choisi le pays de ta perte !"
Et comme pour m'arracher la carte, une gigantesque main noire, tannée et crochue, pareille à une griffe, surgit par-dessus mon épaule. Mais la vision semblait prête, et je parvins à m'y jeter. Dès que je vis que j'avais réussi à fuir, je détournai la carte de mon regard et me figeai sur place afin de permettre à mes sens de s'adapter au nouveau milieu.
Et je compris. Grâce à des bribes de légendes et des petites conversations familiales dont je me souvenais, mais aussi à cause des sensations dont je m'envahissaient déjà, je sus quel était le lieu où je venais de me transporter. Aucun doute ne subsistait dans mon esprit : j'avais devant moi la Cour du Chaos.
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Comment expliquer simplement ce qui n'est pas chose simple... ? J'imagine qu'il faut commencer par le solipsisme... l'idée que rien n'existe en dehors du moi, ou du moins, que nous ne pouvons réellement avoir conscience de rien hormis notre propre existence et notre expérience. Je suis capable de trouver quelque part en Ombre n'importe quoi dont je me fasse une image. N'importe qui le peut. Ce qui en toute bonne foi ne transcende pas les limites du moi. Nous pouvons pour la plupart nous soutenir - cela s'est entendu - que nous créons les ombres que nous visitons à partir de l'étoffe de nos personnalités, que nous sommes seuls à exister véritablement, que les ombres que nous traversons ne sont que les projections de nos désirs.
... Quels que soient les mérites de l'argument - et il n'en manque pas -, il aide considérablement à expliquer une large part de l'attitude de la famille envers les gens, les lieux et les choses qui se trouvent à l'extérieur de Ambre. À savoir que nous sommes des fabricants de jouets, que nous créons nos propres jouets... parfois dangereusement animés, certes; mais cet aspect fait également partie du jeu. Nous sommes par tempérament des imprésarios et nous traitons les autres en conséquence. Si le solipsisme entraîne une certaine difficulté quand on aborde l'étiologie, on peut aisément l'éluder en refusant d'admettre que les questions soient valables. Comme je l'ai souvent observé, nous sommes pour la plupart pragmatiques quand il s'agit de nos affaires. Presque...
Néanmoins... néanmoins il subsiste un élément gênant dans le tableau. Il existe un lieu où les ombres deviennent démentes.Quand on s'enfonce volontairement à travers les couches d'Ombre, en abandonnant - toujours volontairement - une part de sa compréhension à chaque pas, on parvient pour finir à un degré de démence que l'on ne peut dépasser. Alors pourquoi y aller ? Dans l'espoir d'acquérir des connaissances, dirais-je, ou de découvrir un nouveau jeu... Mais quand on arrive à ce point, comme nous l'avons tous fait, on se rend compte que l'on a atteint la limite d'Ombre ou la fin de soi-même... deux expressions synonymes, comme nous l'avions toujours pensé. Pourtant, à présent...
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Un radeau de rayons de lune... la lumière fantomatique des torches, comme des incendies dans un film en noir et blanc... les étoiles... quelques fines écharpes de brume.
Penché sur la ballustrade, je contemplais le monde... Le silence absolu pesait sur la nuit, la ville baignée de rêve, l'univers tout entier vu de ce point. Des choses lointaines... la mer, Ambre, Arden, Carnath, le phare de Cabra, le Bosquet de la Licorne, ma tombe en Kolvir... Le silence, loin au-dessous, mais clair, distinct... La vue de l'œil d'un dieu, aurais-je dit, ou celle d'une âme détachée et planant très haut... En plein milieu de la nuit...
J'étais venu au royaume où les fantômes jouent à faire les fantômes, où les présages, les menaces, les signes et les désirs animaux hantent les avenues et les hautes murailles du palais de Ambre dans le ciel : Tir-na Nog'th...
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Comment expliquer simplement ce qui n'est pas chose simple... ? J'imagine qu'il faut commencer par le solipsisme... l'idée que rien n'existe en dehors du moi, ou du moins, que nous ne pouvons réellement avoir conscience de rien hormis notre propre existence et notre expérience. Je suis capable de trouver quelque part en Ombre n'importe quoi dont je me fasse une image. N'importe qui le peut. Ce qui en toute bonne foi ne transcende pas les limites du moi. Nous pouvons pour la plupart nous soutenir - cela s'est entendu - que nous créons les ombres que nous visitons à partir de l'étoffe de nos personnalités, que nous sommes seuls à exister véritablement, que les ombres que nous traversons ne sont que les projections de nos désirs.
... Quels que soient les mérites de l'argument - et il n'en manque pas -, il aide considérablement à expliquer une large part de l'attitude de la famille envers les gens, les lieux et les choses qui se trouvent à l'extérieur de Ambre. À savoir que nous sommes des fabricants de jouets, que nous créons nos propres jouets... parfois dangereusement animés, certes; mais cet aspect fait également partie du jeu. Nous sommes par tempérament des imprésarios et nous traitons les autres en conséquence. Si le solipsisme entraîne une certaine difficulté quand on aborde l'étiologie, on peut aisément l'éluder en refusant d'admettre que les questions soient valables. Comme je l'ai souvent observé, nous sommes pour la plupart pragmatiques quand il s'agit de nos affaires. Presque...
Néanmoins... néanmoins il subsiste un élément gênant dans le tableau. Il existe un lieu où les ombres deviennent démentes.Quand on s'enfonce volontairement à travers les couches d'Ombre, en abandonnant - toujours volontairement - une part de sa compréhension à chaque pas, on parvient pour finir à un degré de démence que l'on ne peut dépasser. Alors pourquoi y aller ? Dans l'espoir d'acquérir des connaissances, dirais-je, ou de découvrir un nouveau jeu... Mais quand on arrive à ce point, comme nous l'avons tous fait, on se rend compte que l'on a atteint la limite d'Ombre ou la fin de soi-même... deux expressions synonymes, comme nous l'avions toujours pensé. Pourtant, à présent...
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